Autonomie et expérience Mémoire de Hatha Yoga écrit par Marie Saurat juin 2011


La théorie et l’écrit ne permettent pas de relater la réalité, la vie est plus forte, elle est expérience



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La théorie et l’écrit ne permettent pas de relater la réalité, la vie est plus forte, elle est expérience.


Au cours de mon apprentissage de ces dernières années avec Tony Dabau, du Hatha-Yoga à l’école de Perpignan, Marcel Arquimbau à Montpellier, de l’Âyurvéda comme art et connaissance de la vie, au cours de mes nombreuses lectures en vue de ce mémoire, où comme je le fais toujours, curieuse de savoirs. Comme au cours de ma vie d’enseignante et de fervente chercheuse de Ma Vérité, il m’a été donné une opportunité de comprendre ce que Tony nous disait par « Vous pourrez lire tous les livres de toutes les bibliothèques sans trouver la vérité. Celle-ci est en vous, à l’intérieur de chacun d’entre vous. » Et il citait lui-même une référence à Sri Aurobindo.

30 avril 2009, j’ai trois enfants, un mari, un métier, je fais envie à mes copines par ma vie si parfaite.

Le diagnostic tombe, le médecin me donne les résultats de mon examens : cancer du côlon, plus que 3 mois à vivre !

Je n’entends pas ses mots et lui dit que je m’en occuperai plus tard quand mon agenda me le permettra.

Il insiste et je prends rendez-vous chez le chirurgien. Un mois plus tard, ablation de 30 cm du côlon. Puis chimiothérapie programmée, « en prévention » d’une récidive. Je n’accepte toujours pas l’idée mais cède pour apaiser ma famille, mes proches, puisque c’est inoffensif.
Je me présente à la première séance très guillerette avec une amie nous rions et mettons une bonne ambiance dans le service.

Trois jours plus tard, je suis admise en urgence pour insuffisances cardiaque ! Et je fais le lendemain « une mort subite récupérée » (d’après l’interne). Là plus le choix, j’entends, je sens, j’ai peur à postériori. Je suis ramenée à moi, à la conscience de l’instant, à la préciosité de la vie.

Si par une suite d’enchaînements de faits, dus à mes amis -et non au corps médical qui ne pensait pas à mal puisque 2 jours avant je sautais de joie dans le service en clamant, à qui veut l’entendre que tout allait bien !- je n’étais pas bien entourée, aimée, je serais morte avec deux de mes enfants à la maison sans l’aide de la médecine.

C’est l’union entre ce qui m’arrivait dans mon corps, maladie grave, dans ma tête, grande fatigue et frayeur, dans mes liens à mon entourage, que j’ai touché du doigt l’union. Et c’est ce qui m’a sauvée !

J’ai appris à vivre, reconnaître, ne pas juger, être totalement présente à l’instant dans ce moment particulier de ma vie qui m’a imposé l’union comme moyen de vivre et non de survivre (quand quelque chose est en décalage entre le vécu et l’expression de soi).

Après cet évènement peu probable et extraordinaire, la vie se présentait comme le seul but à poursuivre qui en vaille la peine pour moi et sans rupture avec ceux que j’aime et tous mes contemporains, la nature, l’univers. Je faisais par cette expérience celle de l’amour universel.

J’ai rencontré aussi à l’hôpital des personnes extraordinaires de conscience de présence et d’écoute dense. Comme le dit souvent Tony Dabau.

La vie avec le sens de l’amour s’est ouverte à moi comme une évidence.

« Nous serions, selon le langage de la science poétique, des poussières d’étoiles, des œuvres vivantes réalisées avec des matériaux originels… Nous ne serions pas étrangers dans le vaste pays appelé univers, mais peut-être les semences de conscience dont il a besoin pour être conscient de lui-même (si cette hypothèse invérifiable est juste, gardons nous toutefois, comme nous sommes trop souvent prompts à le faire, d’en tirer une quelconque suffisance absurde).

Avoir conscience, ne serait-ce pas avant tout aimer, prendre soin, s’émerveiller ? Et être dans l’inconscience, détruire et profaner tout ce qui est à portée de main et à distance de nos cœurs ? » Pierre Rabhi, Manifeste pour la terre et l’humanisme.



  1. Ce qui est un frein à notre libération

« On rencontre beaucoup d’hommes parlant de liberté, mais on en voit très peu dont la vie n’ait pas été principalement consacrée à se forger des chaînes. » G. le Bon, Hier et demain.

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Henri Matisse, Fenêtre avec vue et poissons

Ce qui nous dérive de notre Etre, le monde autour de nous, la satisfaction immédiate, l’accumulation est une des causes de notre malheur. L’enferment, la contrainte, l’illusion de cheminer vers la libération. Erik Sablé, dans la philosophie orientale du Tao, différente de l’Inde mais répondant à des règles de vie proches et constantes en Asie, rapporte Lao Tseu « le plus grand crime [est] d’exciter l’envie »,  «  le plus grand malheur est [d’être] insatiable », « le plus grand fléau [est] l’esprit d’appétit ». Or notre société exalte le désir par tous les moyens, suscite l’envie à tel point que désirer et consommer sont devenus synonymes de vivre dans notre société matérialiste. Et notre espace mental est constamment occupé par les publicités et autres artifices qui suscitent une multitude de désirs artificiels.  « La nature de l’homme est mise à mal par ces modèles et ces incitations à sortir de soi et à se lancer corps et âme dans la consommation, la production, l’ambition, le dénie de l’autre et du collectif. Bien loin du « souverain taoïste des temps anciens, trop profond pour être sondé, hésitant, effacé, timide, prudent, simple « comme un bloc vierge ». Il « parle peu », ne cherche jamais à paraître. Il « enseigne par le silence » et « gouverne par le non-faire » (Erik Sablé). Ce souverain taoïste se rapproche du sage yogi en de multiples points, par son silence, son détachement, sa simplicité.



« Ainsi, à cause de son idéologie, qui n’est qu’une exaltation de tous les aspects les plus sombres et les plus superficiels de la nature humaine, l’Occident s’éloigne de l’harmonie naturelle, tourne le dos à la vraie Sagesse et s’enfonce toujours plus loin dans cette nuit particulière de la modernité. » (Erik Sablé).

Cette idée de l’aliénation n’est pas récente et n’est pas due qu’à la modernité, même si celle si n’arrange rien, Etienne de la Boétie, au 16ème siècle, pensait déjà que la liberté est inhérente à la nature humaine : « Premièrement, il est je crois hors de doute que nous vivons avec les droits que la nature nous a donnés, et avec les enseignements qu’elle nous apprend, nous serions naturellement obéissants (pouvant nous passer des lois) aux parents, sujets à la raison et esclaves de personne. » Souvenez-vous du premier chapitre sur la nature primordiale de l’humain : L’Âyurveda préconise de ne pas s’éloigner de cette nature, qui est la nôtre à la naissance et qui est notre environnement, pour éviter d’être manipulé et de diverger de sa voie, d’être attaché, dépendant, sous le joug d’autrui, de tomber malade. Pour le corps comme pour l’esprit, la pratique de Panchakarma : le hatha-yoga permet une activité physique complète et préventive accompagnée des massages, alimentation sattvique… D’autant que pour « Les sages du Védanta […]: « Le corps est véritablement l’instrument de base pour acquérir le Dharma », (la vie juste). Ou encore  « Vous serez plus près du ciel par le pied que par l’étude» (Swami Vivekananda cité par Swami Veetamohananda).

Pour se rapprocher de sa nature primordiale humaine, Erik Sablé préconise la « Sainte Paresse », qui n’est autre que la contemplation de la nature, de ces phénomènes, sans autre but que l’harmonie et la connaissance. « C’est devenir oiseau ou un peu taoïste », une pratique proche et qui peut être équivalente à la contemplation du silence, à la concentration et au chemin méditatif dans le yoga, ou encore à la contemplation des éléments et phénomènes naturels dans un cadre de nature privilégié : Shramadam. Pour Tchouang Tseu, « le tao, pour l’atteindre, il faut rester dans le rien, le non-être, ne suivre aucune voie, ne rien chercher… Il est nécessaire de s’installer dans la quiétude, de connaître la parfaite tranquillité. »

Pour atteindre cet état méditatif et accéder à l’intériorisation, ce n’est pas aisé. Se tourner vers soi, vers son intériorité, ne signifie pas toujours trouver la paix. De plus ce leitmotiv peut amener à un doute, une angoisse, une culpabilité de ne pas y parvenir. Et nous écarter encore plus de la quiétude. La servitude vient de nous même, de nos peurs, nos freins, nos appréhensions, notre fatigue… S’affranchir de nos limites psychologiques et de nos limitations dans nos vies, c’est commencer à trouver un peu de liberté.

L’autonomie commence par celle de ressentir, de penser, d’agir, d’évoluer. Et ce qui souvent conditionne cet enfermement dans des réponses qui ne nous paraissent pas adaptées, ce sont nos freins intérieurs. Faire évoluer ce rapport intérieur que l’on entretien avec le monde, c’est modifier en fait son environnement, et les conditions d’attachement à celui-ci. Etienne de la Boétie de continuer : « Ce sont ceux qui, ayant la tête, d’eux-mêmes, bien faite, l’ont encore polie par l’étude et le savoir : ceux-là, quand bien même la liberté serait entièrement perdue et toute hors du monde, l’imaginent et la sentent en leur esprit, et même la savourent ; et la servitude n’est pas à leur goût, si adroitement qu’on la déguise. » (16ème siècle, discours de la servitude volontaire).

Enfin, comment faire pratiquement pour reprendre le contrôle de nos vies ? Nous ne voyons pas bien comment faire pour créer cette union. Swami Veetamohananda citant Swami Vivekananda commence à nous donner une réponse : « Toute la force et l’aide dont vous avez besoin, se trouvent en vous. Donc prenez en main votre propre avenir ».

Les grands Maître du yoga nous enseignent pourtant des voies, des exercices. Shri Mahesh, qui fût mon enseignant, ainsi que Tony Dabau, qui continue à l’être, m’ont transmis, des savoir-faire autant que des savoir-être, que je m’applique à suivre dans ma pratique personnelle et dans mes cours de yoga. Je me suis fixée d’accompagner mes élèves vers un mieux être. Celui-ci peut durer le temps d’une séance ou perdurer plus tard, suivant les choix et l’investissement de la personne.

Le dharma, la vie, la voie juste, étant l’affaire personnelle de chacun, qui naît de sa volonté et peut se matérialiser dans sa vie, de façon spirituelle. Suivant l’explication que nous donne swamiji, la spiritualité n’est pas un état éthéré et déconnecté de la réalité, mais bien au contraire un moyen très concret de se réaliser avec force : «« Entrer dans la spiritualité » ne signifie pas se laisser aller à la tristesse et aux lamentations, ni ramper et s’abaisser devant les forces du monde. Cela signifie : décider d’affirmer son pouvoir face aux situations intérieures et extérieures. C’est prendre la ferme décision de remporter la victoire sans faille. Nous sommes tous confrontés à des problèmes. Quelqu’un nous étouffe ou nous opprime et alors nous nous sentons malheureux. Ne nous considérons pas comme des êtres faibles. » (Swami Veetamohananda. Ces citations sont issues de l’article « la force et le courage » de yoga et vie n°147).

Etre autonome et enfin libre ne se situe pas à l’extérieur de nous même mais dans une forme d’esprit qui tend à la liberté individuelle, mais aussi collective. Ce qui en ressort, c’est que c’est un combat, dont on peut sortir victorieux par la ferveur et l’assiduité. Pour conclure sur ce qui fait obstacle à notre développement personnel et bien au delà à notre émancipation collective, base du bonheur partagé, cette phrase de Stendhal semble parfaitement opportune : « les peuples n’ont jamais que le degré de liberté que leur peur leur permet. »

Ce constat réalisé, un certain nombre de personnes cherchent des moyens de trouver des espaces, des moyens, des techniques, une aide, pour se défaire un peu de leurs chaînes encombrantes. C’est ce qui pousse certains à essayer le hatha-yoga la première fois.




  1. Ce qui nous amène à commencer la pratique du Hatha-Yoga

« L’expérience immédiate de la vie résout les problèmes qui déconcertent l’intelligence pure. » W. James, La volonté de croire.

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Posture de l’arc, le Yoga du Corps, la Gheranda Samhitâ

Problème à un moment, envie de se détendre, mal de dos, stress, examen, problèmes de sommeil, mauvaise respiration, souplesse… voici ce qui amène mes élèves à venir la première fois à une séance de yoga. Mon expérience et celle de mes élèves.

Intérêts de la séance et du « laboratoire »

« Dans la pratique, il est souvent plus facile que dans la vie, de prendre conscience de notre propension à ce déséquilibre dans un sens ou dans l’autre [tourné vers l’activité extérieur, super actif (Rajas), fuyant le monde extérieur, apathique (tamas)]. Aller aussi loin que possible dans la prise d’une posture, sans pour autant créer des tensions, négocier dans le calme, paisiblement avec un ligament récalcitrant, sans renoncer, atteindre ses limites, les reconnaître, s’installer à leur frontières, et de pratique en pratique, le corps devient un outil mieux adapté.

De même, dans la relation, une observation vigilante permet de faire du mental un outil plus transparent, plus adapté à se maintenir sur le fil du rasoir de la juste attitude. »

Françoise Mazet, Yoga-sutras traduction et commentaire.

Pour illustrer cette motivation première, ce raz le bol, cette envie forte, ce désespoir dans certains cas, qui amène la première fois dans une salle de yoga, j’ai questionné mes élèves à leur arrivée.

« Comment puis-je me mettre hors de moi à des moments, sans pouvoir contrôler mes émotions, mes réactions ? Comment faire autrement et cultiver le calme et le recul ? » Myriam

« Comment ne pas paniquer devant une opération des dents de sagesse ? Par la respiration complète, j’y suis arrivé. » Nans

« Comment allier la concentration, la détente et la pratique physique tonique ? Le pranayama m’aide à rester éveillée et disponible aux apprentissages. » Julie

« Comment puis-je développer mon énergie, ma force à l’effort dans la course en général tout en respectant au maximum mon corps et en en tirant le meilleur ? » Mathieu

« Des amis m’ont parlé du yoga et de ses bienfaits, moi je ne crois trop à tout ça mais j’en peu plus de cette tension nerveuse !…

Je ne sais pas comment je vais tenir le coup, stress, fatigue physique et nerveuse, sans le yoga pendant deux semaines ? » Sacha (cadre supérieur, reprends les cours après un an et demi d’interruption et un changement de travail).

«Je suis raide, je suis très active et parfois je ne peux plus rien faire tellement je suis débordée et épuisée. Le yoga m’a permis de poser mes idées, de m’organiser et de trouver souplesse dans mon corps et dans mon esprit. Quand je pratique, c’est plus facile. » Célina 

«  J’ai 16 ans et je ne peux plus dormir ni me concentrer. En cours je ne suis plus et tout ce que les profs disent se mélange. Je ne retiens rien. C’est l’horreur !

Séance de respiration et de yoga nidra, sommeil retrouvé et attention meilleure en cours, idées plus claires sur les le contenu et résultats en progrès. La progression s’est faite sur l’année. » Victoria

 « J’ai perdu pas mal de mes amies. J’ai une bonne souplesse. Je suis arrivée pour entretenir mon corps, garder un exercice en plus de la marche. Si l’amour n’est pas dans nos vies, celles-ci perdent leur sens même. Les autres participants à un cours, le regard du professeur, une personne croisée dans la rue, et avec qui on discute, peuvent en faire partie de l’amour que l’on reçoit et qui permet de vivre. C’est qui lui donne envie de se lever le matin et de faire des rencontres, d’être regardée. C’est comme ça que la première fois que j’ai pratiqué le yoga, j’ai pu sortir de la dépression, mais je suis devenue dépendante à la méditation et au silence. Je suis venue chercher un cours ou je suis accompagnée pendant la méditation pour éviter ces égarements. Tout ça, c’est en fait le sens du cours de yoga. »  Carmen

Les demandes sont très différentes et pourtant toutes sont légitimes pour une séance de yoga. On s’aperçoit qu’il n’y a pas un type de demande mais autant que d’individus. Néanmoins, la pratique est la même pour tous, même si elle est adaptée en fonctions de problèmes physiques.



Dans une séance de yoga comme dans toute situation nouvelle de la vie, nous faisons avec nos acquis, quels qu’ils soient. Le conditionnement est ce qui est notre structure mentale qui nous permet de réagir à une situation nouvelle donnée. Nous ne pourrions pas survivre si chaque nouvelle situation devait être entièrement comprise théoriquement pour amener une action. Hors ce qui, au départ, est là pour nous aider, finit par nous emprisonner. Nos schémas mentaux réduisent nos chances de comprendre et d’analyser une situation avec un regard frais et distancié comme il se doit. Il faut comprendre qu’il y a le monde extérieur objectif et une représentation du monde intérieur qui est un équivalent, un modèle, qui se crée et se défait en permanence d’après des imprégnations passées et révolues. Nos réactions ne se font pas en fonction de la situation présente mais en fonction d’une réaction passée à une situation passée et enregistrée : exemple : je dis « je ne suis pas souple, je vais faire du yoga pour m’assouplir » 

  1. Mes muscles me limitent dans mes mouvements et en pratiquant, je vais obtenir plus de souplesse.

  2. Mon mental me dit ce message mais mon corps est relativement souple. Mon corps va réussir à déjouer le conditionnement du mental, à dépasser les carcans par la concentration sur les sensations du corps et par le symbolisme qui nous amène au-delà de notre condition et nous permet de nous dépasser. Il s’agit en fait de déjouer le mental saboteur qui nous limite ici.

  3. Mon mental me dit que je ne peux pas, mon corps est raide depuis le temps que je n’y crois pas. Tant que je n’ai pas dépassé la barrière mental, je peux faire tous les étirements possibles, je ne gagnerai pas en souplesse (exemple de la position du crocodile où le schéma mental entrave souvent la progression du corps). Dépasser cette limite est dans ce cas parfois impossible. « de toute façon cette posture, je ne l’ai jamais prise et puis je n’ai aucune souplesse pour la réussir ». Il est possible de déjouer le rôle censeur du mental en travaillant par visualisation, projection, concentration lors de respiration. Une fois passée la barrière, le mental peut accepter de « lâcher », de permettre au corps une progression, il reconnaît que le corps peut avancer en souplesse et d’autres progrès sont envisageables et possibles. Et le tout se fait en douceur, respect, harmonie entre le corps, le mental et le ressenti intérieur de ce qui se joue.

Voici l’exemple typique de ce qui fait venir une personne la première fois ou au début à un cours de yoga. Voici le processus que le cours lui permet d’envisager et qui va faire que l’élève va devenir demandeur de ces séances de yoga, actif par rapport à lui-même et autonome petit à petit sur différentes approches vis-à-vis de lui-même, dans la salle par rapport à la demande du professeur (lever les bras alors que la personne souffre des épaules), puis dans la vie avec des propositions ou des demandes qui ne paraissent pas convenir. Chaque expérience lui permet de comprendre des mécanismes, de faire des choix et de se positionner, au sens de prendre un point de vue sur le monde : le sien. Ces petits gestes accumulés lui permettent de s’ouvrir des chemins. En cela, « le yoga ouvre des chemins » (Shri Mahesh).

Dans une posture comme le cobra, il est proposé à l’élève de prendre l’asana de trois façons différentes au cours de la séance, sans que celles-ci soient à la suite ou expliquées comme une expérimentation. Toutefois, il est demandé à chaque fois à l’élève d’observer ce qui se passe en lui, voir de comparer avec une ou deux autres façons de prendre la posture :



  1. De façon technique en décrivant précisément la position des mains, talons et genoux joints, omoplates rapprochés… en harmonisant le mouvement avec la respiration

  2. De façon énergétique et dans l’intention, d’après les 5 sens, pieds enracinés, élément terre, plaquer les cuisses au sol, contacter l’eau, puis inspirer poussez le ventre et réveillez le feu, ré-inspirez et remplissez vous d’air en faisant monter le thorax, enfin, dressez le haut, la tête dans l’espace.

  3. De façon symbolique en expliquant le serpent cobra, ses caractéristiques, sa puissance, sa force, sa rapidité, sa souplesse, son symbolisme dans l’hindouisme. Demander aux élèves d’être habités par le serpent, de le vivre de l’intérieur et de sentir l’intention du dedans vers le dehors.

Dans chacune de ces prises de postures, l’intention est différente et l’élève peut sentir successivement son corps obéir à sa volonté et à un guide extérieur, son corps prendre la posture du dedans mais sur une décision intérieure et enfin, son corps trouver le geste juste en contactant en lui l’image symbolique qui va l’animer. L’élève passe par les différents stades de la docilité à l’enseignant, à l’autonomie et en même temps, il sent en lui la force vitale qui est son moteur.

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que l’élève passe du statut de passif dans une séance de yoga, celui qui écoute les consignes et fait bouger son corps en essayant de se rapprocher le plus possible des consignes, au statut d’acteur et d’auteur, de demandeur, de celui qui trouve et connecte à chaque posture ou proposition avec son être intérieur, sa part vivante. De cette façon, il cesse de prendre son corps pour un pantin articulé et il envisage aussi son corps comme un partenaire, une source d’énergie, le lieu de la réponse à certaines questions sur la voie à suivre.

Ce travail a été proposé dans l’esprit du yoga et en réponse à des élèves qui venaient de plus en plus nombreux avec des grosses difficultés à harmoniser le corps devenu sédentaire. Le corps, lui-même est souvent victime du mental qui force, brutalise, contraint. Il en résulte un corps qui ne trouve plus de plaisir dans ce qu’il fait, voire exécute. Naissent des douleurs, des frustrations, des inaptitudes…. La roue du désastre se met en route et la chaîne de cause à effet fait des ravages. Il ne s’agit pas pour ces personnes de répondre à la demande au pied de la lettre en donnant une solution pratique et ponctuelle qui les rendrait dépendant du cours de yoga et de leur professeur. Bien au contraire, il faut comprendre derrière les mots et les maux et leur proposer des expériences où relier tout leur être pour une pleine conscience de ce qui est à vivre et à mettre en place lorsque la difficulté se manifeste.
Le plaisir d’écouter son corps, dans le silence, dans les mouvements, son corps respirant… c’est redécouvrir une mine d’énergie et la Force vitale, l’espace intérieur et la lumière qui est présente en chacun de nous, mais juste recouverte de différentes couches (kochas chapitre 2) qui la cachent et l’ensevelissent.

Le travail menant vers l’autonomie et le retour à la joie et à la part vitale est un travail en harmonie et complicité entre le corps, le mental et l’énergie qui est un épluchage…comme un oignon.

Deux intériorisations et yoga nidra que je propose amènent, la première à éclaircir le monde intérieur, l’autre, par le souffle à trouver l’origine en son propre corps du germe de vie, de volonté qui est à l’œuvre dans chaque situation de la vie et qu’il est important, à mon sens, de cultiver :

Dharana


  • 1) Vous êtes allongé et voyez vos points de contact avec le sol. Vous voyez votre corps comme un bocal et à l’intérieur une eau troublée, agitée de courants qui soulèvent des particules. Vous voyez des quantités de choses, des paillettes brillantes, de l’opacité, du trouble, du flou, un manque de visibilité… Vous laissez décanter jusqu’à voir l’eau claire, le dépôt dans les parties en contact avec le sol. Vous voyez clairement l’eau transparente laisser traverser la lumière. Puis l’eau devient lumineuse, vous voyez des rais de lumière qui traverse votre corps….



  • 2) Concentrez-vous sur votre diaphragme à l’inspiration, à l’expiration, visualisez ses mouvements, les muscles en jeu, la forme du diaphragme, ses attaches physiologiques, à la cage thoracique, à la zone sacrée.

Respirez et plongez toute votre attention dans cette zone précise.
Puis visualisez les deux colonnes du diaphragme, qui l’attache au sacrum. Toujours à l’inspire, à l’expire.
Avant le début de chaque inspire, à vide, faites un petit temps de pause pour observer dans cette localité ce qui se passe. Ressentez le besoin d’inspirer, la force qui se dégage à cet endroit. Respirez sans effort, sans contrainte, simplement observez avec densité.

Puis allongez le temps de rétention et ressentez la naissance d’une inspire dans votre ventre. Respirez bien.

Poursuivez et densifiez votre attention jusqu‘à percevoir l’emplacement dans votre corps d’une certaine forme de volonté qui vient d’au-delà du corps, de vous-même mais se matérialise là. Précisément.

Ressentez, prenez le temps, ce germe de vitalité, ce sursaut en puissance. C’est le même qui se met en place quand vous marchez, avancez, quand vous voulez réaliser quelque chose. C’est une force qui vous traverse et vous met en mouvement.

Observez bien et localisez bien pour pouvoir y avoir accès lorsque vous en aurez besoin dans votre vie…

La place étant donnée à cette vie intérieure, l’espace étant ouvert dans des situations nouvelles, la mobilité d’esprit et la liberté de penser par soi-même et de faire des choix. Tout ceci en place, un incommensurable monde de possibles est à vivre, rempli de vie et d’énergie cosmique. Il suffit amplement sans avoir besoin de se tourner vers l’extérieur pour combler une vacuité intérieur qui est enfouie.

La plus grande douleur viendrait du fait de rajouter des couches par-dessus ce leurre (décrit ci-dessus), l’envie, le profit, la possession, l’accumulation. La frontière est parfois très ténue entre ce qui est à faire et ce qui est à éviter dans un cours. Cette appréciation reste à l’enseignant qui par sa présence, son écoute, doit répondre de la façon la plus adaptée à Ce moment précis : discipline et non contrainte, ardeur et non dureté, collaboration et non force, douceur et non endormissement, accompagnement et non ordre… Pour se faire, l’enseignant doit être et paraître totalement déterminé. Ce qu’il dit et propose doit sembler naturel aux élèves. Il ne doit absolument pas douter. Pour ceci, il doit lui-même avoir pratiqué ce qu’il propose. Il se doit d’avoir une pratique régulière et disciplinée. S’il peut douter c’est en dehors des séances, au moment de prévoir la séance et de pouvoir aller vérifier sa proposition. L’enseignant qui exige la qualité pour lui, amènera naturellement la qualité dans la pratique de ses élèves.

On voit bien ici qu’il s’agit d’un chemin subtil et escarpé, un chemin où de nombreuses tentations se présentent, où l’illusion est bien tentante parfois sur le cheminement qui nous amène vers notre vraie nature : s’en remettre à un objet extérieur, à une technique, à « un cataplasme sur une jambe de bois ». Le chemin est difficile et long, la lumière ne se fait pas tous les jours, aussi, il est important d’être guidé dans cette voie. La personne qui nous guide, le professeur, le guide, le Maître, appelez-le comme vous voulez, doit être dépourvu d’intérêt à votre réussite et de tout autre intérêt personnel. Dans le cas contraire, il risque de ramener l’élève vers une voie de facilité qui sera aussi une fausse voie où illusion (maya). Le choix de la personne que l’on suit, enseignant, maître, est primordial tant par sa qualité propre que par le lien qui se créé avec lui. Ce choix, important, va déterminer le bon déroulement du cheminement où le contrarier.




  1. La posture du professeur

« Je n’enseigne que deux choses : voir la souffrance, et s’en libérer. »

Bouddha


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Roberto Matta , la leçon

Tout d’abord, je vais vous décrire une expérience personnelle qui m’est arrivée : la plus belle leçon qui m’ait été donnée de vivre ne se passe pas dans l’un des univers professionnels et privés que j’ai décrits précédemment. Je suis enseignante de l’Education nationale en arts plastiques depuis des années. Mes valeurs à transmettre sont déjà assez différentes de celles de mon institution : l’élégance, la grâce et la beauté de ce qui est enseigné. Je croyais que là résidait la force et la légitimité de mon enseignement et que mon but était atteint lorsque je choisissais de beaux objets d’étude. J’étais un peu en train de comprendre que les élèves vivent des situations de grâce, d’élégance et de beauté tous les jours, dans leur environnement, en dehors de l’école, et sans le savoir. C’est un ancien élève, issu d’une banlieue où tout est plus compliqué pour les élèves qui veulent croire, qu’ils pourront prendre l’ascenseur social et qu’ils feront ce qui leur plaît dans la vie.

Je rencontre cet élève, quelques années après avoir été son professeur, dans les locaux d’une TV associative :


  • « C’est grâce à vous que je suis là.

  • Non, tu te trompes, lui répondis-je, je n’ai rien fait pour toi

  • Si, vous nous avez fait faire tel exercice et j’ai compris que je pouvais en faire mon métier 

  • Merci alors si tu le dis. »

Je n’ai pas trop compris sur le coup mais des mois plus tard, j’ai admis que je lui avais permis de filmer, et d’être alternativement acteur, dialoguiste et metteur en scène, le tout dans mes cours lors d’un exercice. Aujourd’hui, tous les élèves filment avec un téléphone portable et ne deviennent pas réalisateurs pour autant. Il n’y avait, dans ce qui avait été fait en classe, ni élégance, ni beauté, ni apport technique. Non ce dont il me parlait en me regardant dans les yeux (lui si timide), c’est du regard que j’avais porté sur lui avec bienveillance et j’ose le dire avec amour. Et ce regard permet la conscience du geste, de l’acte, de la parole, de la pensée qui lui donne parfois son sens. La relation que j’avais instaurée lui avait permis d’exister dans ce qui comptait pour lui et qui par la même occasion lui a été révélé !

Et bien, suite à cet épisode, j’ai réfléchi, pour moi la transmission c’est très complexe mais ça se résume très simplement comme ceci :



  • Accompagner une personne qui a une demande précise à laquelle je peux répondre.

  • Lui apporter une technique, une pratique qui va lui permettre d’évoluer (dans le sens se mouvoir) et peut-être de trouver son chemin. Il n’y a pas d’obligation.

  • La voir faire avec bienveillance et lui signifier ma présence avec « amour ».

C’est juste ça et justement exactement ça et pas plus.

D’où l’on comprend bien que la posture l’intention du guide, du Maître sont primordiales pour permettre ou conditionner le développement de l’élève. Nous allons tenter de définir la posture de ce maître, qu’on l’appelle guide, transmetteur, enseignant, … par la comparaison dans différentes cultures. Tant pour prendre ce qui est commun que pour donner les limites de son exercice.

Dans certaines traditions comme le soufisme, l’élève chemine accompagné de son Maître : « La relation entre le disciple et le Maître est une relation d’éveil et de fraternité, pas une relation de maître à esclave.

Les soufis disent souvent que « la voie c’est le Maître ». Une voie spirituelle n’a donc de sens que par rapport au Maître spirituel, qui tel une source d’eau vive, l’irrigue et la nourrit toute entière. » (Abd Al Malik, La guerre des banlieues n’aura pas lieu).

Et de continuer : « n’est-il pas surprenant de s’apercevoir que nous pouvons partager beaucoup de choses profondes et subtiles avec quelqu’un qui à priori semblait très différent de nous, alors que des personnes qui nous étaient très proches sur le plan affectif, social, intellectuel ou culturel peuvent sembler ne plus nous comprendre dès lors que l’on aborde les aspects de ce cheminement intérieur ? »

« Ton Maître […] est celui qui soulève le voile qui te sépare de Dieu.[…] Il est celui qui te délivre de la prison de tes passions pour t’introduire chez Dieu, le Maître des mondes. »

« La subtilité de la relation qui unit le Maître et son disciple n’a d’égal que son caractère extrêmement précieux. »

« [Le Maître] est celui qui, de polir le miroir de ton cœu,r jusqu’à ce que s’y irradient les lumières de ton seigneur » (Abd Al Malik).

Plus précieuse que toute relation, cette relation est d’amour pur et désintéressé. Cet amour est la condition du « transfert » (comme on pourrait dire en psychanalyse) de l’esprit divin.

La confusion n’est pas à faire entre Guru, Maître, et psychothérapeute. Jacques Vigne, dans un article traitant de la « psychologie transpersonnelle d’orient et d’occident » (revue Yoga et vie n° 108) nous explique bien cette différence et met en avant le fait que la psychothérapie occidentale, fondée sur une théorie, fonctionne par les qualités du psychothérapeute et non de la théorie. Puisque d’un thérapeute à l’autre, les résultats sont bien différents pour les patients. Et à ce sujet, il cite Sri Aurobindo (Everything talk« La théorie n’a jamais soigné personne, Croyez-vous encore qu’une théorie guérisse ? Guérir une personne ou obtenir un résultat, ne dépend pas du tout de la théorie en cause. Qu’une théorie soit vraie ou fausse, il est possible qu’elle vous donne des résultats. Une théorie vous met simplement dans un état tel que quelque chose derrière puisse agir à travers vous. C’est toute la position de Bergson, la théorie ne fait que vous convaincre vous, et par là, vous obtenez un certain état intérieur. C’est tout. Elle peut-être vraie ou fausse. Il est bien possible que Freud ait guéri des gens, comme Coué les guérit maintenant. Mais les guérit-il par sa théorie ? Pas du tout. C’est parce qu’il a du pouvoir qu’il guérit ces gens. Vous pouvez essayer d’appliquer les résultats de la psychanalyse de retirer les obstacles et complexes de la nature humaine : vous verrez que vous n’y arriverez pas. »

Mais dans le cheminement du yoga, il ne s’agit pas de transférer ses maux, ni de régler une maladie, qu’elle soit mentale ou physique. Les notions de gourou, de psychothérapeute, de médecin, de chaman, d’aidant sont bonnes à visiter pour trouver ce que l’enseignant n’est pas, ou les limites qui le définissent. Mais, il ne s’agit pas de soigner, même si la demande de l’élève est parfois celle-ci, et s’il peut y avoir confusion des genres. Comme dans la relation d’aide (article de la revue Gestalt sur le désir d’aider), Pierre Janin nous propose de nous questionner sur les motivations que nous avons à aider autrui, dans la relation que nous avons à nos clients, qu’est-ce qui vient de nous ? Qu’est-ce qui vient du client ? « Sinon on risque de faire de la surprotection, du gavage ou du « gouroutage » c'est-à-dire le contraire de l’aide si le but poursuivi est de permettre à nos clients de recouvrer un jour leur autonomie et leur créativité. »



« Le maitre est bon quand, un jour, le disciple le quitte et le dépasse » : cette relation décrite par Swami Suddhananda représente bien plus vaste et désintéressé du rapport maitre élève.

Pour finir sur la tentative de définir la place de l’enseignant, celle qui est la mienne quand j’enseigne le yoga, je dirais : ouvrir à quelque chose qui est là, présent en chacun de nous et dont le chemin le plus évident passe par le cœur. Ensuite, pour ce qui est du contenu de l’enseignement lui-même, je citerai le Bouddha lui-même car sa définition me semble des plus juste : « Je n’enseigne que deux choses : voir la souffrance, et s’en libérer. »



  1. Expérimentations, revenir à soi, vers sa nature et l’harmonie avec soi.

« Alors se révèle notre Centre, établi en soi-même […] »

Y-S I-3 Patanjali



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Aïgua Blava, Bégur, Espagne



« Alors se révèle notre Centre, établi en lui-même […] » Y-S I-3Patanjali

« Et il nous dit d’entrée de jeu quelle est l’extraordinaire conséquence de cet acte apparemment si simple. En nous libérant des automatismes, le Yoga nous révèle notre capacité d’être. Cette conscience profonde que Patanjali appelle Drashtar, celui qui voit, c’est le Témoin immobile, permanent qui nous fait participer à l’énergie cosmique, au-delà de notre incarnation matérielle.

Qu’on le nomme Drashtar, l’Atman, le Soi, le Centre, c’est une richesse commune à tous les hommes, source d’amour, de vie, de créativité, que, pour la plupart, nous cherchons à l’extérieur, alors qu’elle est en nous.» (Commenté par Françoise Mazet).

La séance de yoga comme un laboratoire d’expériences où les élèves viennent vivre des situations qui peuvent, peut-être, les faire avancer dans la vie. Mais cette avancée n’est pas une obligation, ni pour moi professeur, il n’ya pas d’injonction autoritaire du type  « ressentez, faites vous plaisir ou souffrez » ou « venez faire votre marché » de la part des élèves, ce qui serait décalé et non propice au développement du yogi. Ni pour l’élève qui vient avec son propre projet en cours. Il peut juste y avoir un temps de plaisir avec soi-même que l’on s’accorde une fois par semaine.

Pour ce chapitre, je vous propose de reprendre les personnes en exemple au chapitre 5 : Myriam, Nans, Julie, Mathieu et Victoria

Comment puis-je me mettre hors de moi à des moments, sans pouvoir contrôler mes émotions, mes réactions ? Comment faire autrement et cultiver le calme et le recul ? Myriam

Et bien j’ai accueilli, avec bienveillance, ce que Myriam disait. Puis je lui ai montré qu’elle parlait de cultiver le calme, le recul. Elle s’est appliquée à observer cette part en elle, la colère aussi. Elle a petit à petit accepté cette colère sans la refreiner. Elle chemine avec ceci, et son corps comme allié, dans la pratique du yoga. Elle pratique tous les jours et s’est imposée une régularité qui paye en retour par des résultats. Elle est très fervente et régulière aux cours.

Comment ne pas paniquer devant une opération des dents de sagesse ? Par la respiration complète, j’y suis arrivé. Nans

Pranayama

Nans attendait peut-être une solution rapide, Après que je lui ai répondu que c’était une bonne solution mais qu’il ne fallait pas croire en un remède miracle et ne pas hésiter à consulter en cas de stresse et de douleur. Je ne l’ai plus revu.

Comment allier la concentration, la détente et la pratique physique tonique ? Le pranayama m’aide à rester éveillée et disponible aux apprentissages. Julie

Pranayama

Julie a « tenu le coup longtemps », elle venait toutes les semaines et elle révisait beaucoup. Je sais qu’elle a été admissible à l’Ecole Normale, rue d’Ulm à Paris. J’étais très fière pour elle et en même temps, cela a été trop dur je pense de cumuler toutes ces contraintes puisque je ne l’ai pas revue.

Comment puis-je développer mon énergie, ma force à l’effort dans la course en général tout en respectant au maximum mon corps et en en tirant le meilleur ? Mathieu

Mathieu s’entraine au marathon et à la nage, en même temps il pratique le yoga et la concentration. Petit à petit, le yoga lui a permis de gérer ses entrainements et de respecter davantage son corps dans ses entrainements. De plus, révolté et en colère dans beaucoup de situations, il a exprimé le fait que sa course puisse être une échappatoire. Il a pu maîtriser cette tendance et trouver dans la course un plaisir et non un défouloir. Les entrainements sont plus souples et la régularité dans la pratique lui a permis souplesse et écoute de son corps utiles pour le sport, plus harmonieuses aussi.

« J’ai 16 ans et je ne peux plus dormir ni me concentrer. En cours je ne suis plus et tout ce que les profs disent se mélange. Je ne retiens rien. C’est l’horreur !

Séance de respiration et de yoga nidra, sommeil retrouvé et attention meilleure en cours, idées plus claires sur les le contenu et résultats en progrès. La progression s’est faite sur l’année. » Victoria

Victoria a suivi des séances individuelles sur une année, elle m’a dit avoir évolué au niveau personnel, moins s’emporter, avoir appris à observer ses réactions pour les relativiser du fait de l’adolescence qui exacerbe tout. En prenant un peu de recul, elle a aussi mieux géré ses échecs à l’école et plus valorisé ses réussites. Si bien que le moral a été meilleur, le sommeil plus réparateur et l’tat général bien meilleur. Au début de nos séances, elle était accablée de sa situation et de la charge de travail. Alors qu’en fin d’année, objectivement, les conditions n’avaient pas vraiment changées, au contraire, mais elle était plus joyeuse. C’est l’exemple de la personne qui voit les choses avec un autre regard et qui arrive à mieux appréhender sa vie pour prendre les bonnes décisions.

Sacha et les autres continuent, chacun à son rythme, à progresser et à harmoniser les avancées des séances et la vie de tous les jours.

D’autre part, j’avais mené une expérience pendant un temps, hors cours, au collège, avec des volontaires, tous niveaux confondus. Les élèves venaient de plus en plus nombreux pour pratiquer quelques exercices d’étirements, d’asanas simples et de respiration. Non seulement je les voyais revenir le lendemain me trouver dans la cour pour obtenir d’autres exercices, enseignés pour mieux dormir, être attentifs, se réveiller ou calmer leur mental, mais en plus, ils venaient me dire ensuite que pour la prise de décisions en ce qui concerne les études (orientation, rythme de révisions…) ; ils avaient eu l’esprit plus lucide et étaient satisfait d’avoir pu faire ces choix, parfois importants pour leur avenir en pleine possessions de moyens et conscience.




  1. Effets d’autonomisation

« Brûler, chauffer; le feu de notre ardeur à pratiquer va brûler tout ce qui nous encombre » Y.S. II-1 Patanjali.

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Rudolf Stingler, sans titre

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