Chapitre 2 : Vilfredo Pareto



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CHAPITRE 2 : Vilfredo Pareto




Vilfredo Pareto (1848-1923) : 2

Introduction : 2

I) La théorie des approximations successives et la place de la sociologie par rapport à l’économie pure. 2

1) Position du problème. 2

2) La théorie des approximations successives. 3

II) Actions logiques et non logiques : la reconnaissance des déterminants multiples de l’action individuelle. 3

Définitions : actions logiques et non logiques. 4

Conclusion : 4



Vilfredo Pareto (1848-1923) :


Il possède une particularité importante d’avoir été un pionnier non seulement en sociologie mais également en économie. Reste que si le Pareto sociologue a connu un succès international dans les années trente, c’est surtout en tant que membre de l’école de Lausanne (Suisse) qu’il est célèbre. Il succède en effet en 1893 à la chaire d’économie occupée précédemment par Walras, le fondateur de cette école. Comme Walras, Pareto est influencé par la mécanique rationnelle et tente de montrer que le développement des sociétés humaines s’accomplie selon des lois fixes et déterminées comme celles de la physique et notamment de la mécanique newtonienne. En ce sens il défend une méthode logico expérimentale directement importée de la physique ainsi que des mathématiques, du moins en économie pure. Tout comme Walras, il reconnaît toute fois la nécessité de compléter les analyses d’économie pure par des réflexions de nature différente. Tout comme lui il parle d’économie appliquée mais tandis que Walras parle d’économie sociale, lui parle explicitement de sociologie. La proximité des deux auteurs s’arrête la puisque tandis que Walras s’affiche comme un socialiste rationnel, Pareto donne sa préférence au fascisme italien naissant. Reste qu’en économie on lui doit entre autre le concept de courbe d’indifférence ou encore le fameux théorème d’optimalité qui porte son nom.


Introduction :


A l’époque où écrit Pareto, à la fin du XIXe siècle, l’économie politique se trouve dans une situation inconfortable puisqu’elle est traversée par des oppositions méthodologiques théoriques et pratiques qui donnent lieu à un vaste débat entre 1870 et 1914. C’est la querelle des méthodes ou « Methodenstrike ». Weber reste défenseur de l’économie classique, s’oppose aux différents groupes qui composent l’école historique, et ces deux ensembles s’opposent également au projet défendu par une petite minorité d’économistes autour de la théorie de l’utilité marginale (Jevons, Menger, Walras). Le plus souvent ces économistes s’appuient sur une mathématisation de l’économie. L’avenir leur réserve la place prépondérante que l’on connaît mais à l’époque leur position est loin d’être dominante et ils éprouvent de grandes difficultés à justifier le comportement de l’agent économique et le caractère statique de leur analyse aux yeux de leurs détracteurs. Il ne faut d’ailleurs pas croire que ces difficultés sont soulignées par les opposants aux marginalistes, puisque Pareto, un de leurs plus grands représentants, est le premier à souligner les limites de l’économie pure et à s’avancer dans la voie de la sociologie économique. Sa contribution porte sur deux aspects :

  • La reconnaissance que la théorie économique ne se suffit pas à elle-même : c’est la théorie des approximations successives.

  • Celle selon laquelle le comportement des acteurs ne peut se réduire aux hypothèses qui caractérisent le comportement de l’homo oeconomicus : théorie des actions logiques et non logiques.


I) La théorie des approximations successives et la place de la sociologie par rapport à l’économie pure.

1) Position du problème.


D’un côté Pareto voit bien les avantages qu’il y a à étudier les comportements humains exprimés par la recherche du gain maximum. Cela permet une rigueur accrue des raisonnements économiques grâce à la formalisation mathématique associée à la théorie du choix et à l’étude de l’interdépendance des marchés.

D’un autre côté, il est très sensible aux limites et aux difficultés d’une telle démarche. D’abord, la théorie économique mathématique est désespérément statique alors que les faits dont il s’agit de rendre compte sont marqués par des évolutions linéaires ou cycliques. Ensuite le comportement de l’agent économique tel que supposé par la théorie est beaucoup trop simple. Il repose sur des hypothèses très lourdes, notamment quand on suppose que l’agent agit consciemment et selon un savoir quasi-infini des conséquences de ses actions. Pareto va chercher à résoudre ces difficultés tout en justifiant la nécessité qu’il y a parfois, et notamment en économie pure, de faire de telles hypothèses. Suivant les premiers marginalistes (Walras notamment), Pareto construit ainsi un ensemble de relations entre les différents domaines de l’économie politique. L’économie pure, très abstraite, est complétée par l’économie appliquée puis par la sociologie, de telle manière que par complexifications progressives on obtienne une explication satisfaisante du phénomène concret.



2) La théorie des approximations successives.


Cette méthode trouve sans aucun doute son origine dans la formation d’ingénieur de Pareto. Il est, dit-il impossible d’étudier le phénomène concret dans toutes ses dimensions car celles-ci sont en nombre infini. En conséquence la démarche scientifique réclame que soit sélectionnée une ou plusieurs de ces dimensions pour permettre une analyse du phénomène abstrait. C’est le cas lorsqu’on suppose des corps parfaitement lisses et des mouvements sans friction en mécanique. C’est aussi le cas lorsqu’on fait abstraction de l’individu concret, de la pluralité de ses motifs d’action, de ses passions…pour ne plus parler que de l’homo oeconomicus. Sous cette hypothèse, l’économie pure étudie justement les propriétés des relations d’interdépendance qui se créent entre un grand nombre d’agent économiques qui agissent sur des marchés concurrentiels ou non.

Il faut procéder dans une seconde étape à une complexification progressive de cette première approximation qu’est l’économie pure. En supposant que tout en restant mû par des considérations économique l’homo oeconomicus à des passions. Cette seconde approximation correspond à l’économie appliquée. L’économie appliquée s’appuie sur les résultats de l’économie pure, mais elle produit des résultats qui peuvent être sensiblement différents et cela parce qu’elle suppose d’autres formes d’action au sien des relations d’interdépendance entre les agents (ex : le lobbying = groupement d’intérêts comme 2 entreprises qui font pression sur les politiques) et la corruption (= forme d’actions différentes du modèle décrit par l’époque).

Pareto fait finalement intervenir une troisième approximation : la sociologie. Cette dernière, de manière générale, est chargée de synthétiser les apports des différents savoirs spéciaux pour s’approcher au plus près du phénomène concret en faisant intervenir les différentes dimensions de la vie sociale (politique, religieuse, militaire, culturelle, symbolique…)

En définitive, Pareto introduit l’idée que l’association de la théorie économique et de la théorie sociologique est un ingrédient indispensable pour redonner à son époque la nouvelle théorie économique qu’il défend par sa place et son plein effort de connaissance.


II) Actions logiques et non logiques : la reconnaissance des déterminants multiples de l’action individuelle.


Avec Walras, puis avec Pareto, l’idée selon laquelle la théorie économique s’occupe des comportements intéressés et rationnels s’est imposée. Les goûts étant considérés comme des données exogènes stables, la théorie économique modélise les comportements d’agents cherchant à obtenir le plus grand bien-être possible en cédant une partie des biens dont ils disposent pour en acquérir d’autres, jusqu’au moment où aucune transaction librement consentie n’améliore plus la situation d’une paire quelconque d’agents. Cette action rationnelle instrumentale dont on doit souligner qu’elle est en définitive plus normative (= elle décrit ce que ferait l’agent si il était parfaitement rationnel) que descriptive, devient la pierre angulaire de la théorie économique moderne à la fin du XIXe siècle. Sa force tient au fait qu’elle repose sur une seule forme d’action qui offre l’avantage d’être facilement compréhensible et d’être susceptible d’une formalisation mathématique sous la forme d’un programme de maximisation de variables (ex : quantités consommées sous contrainte de respecter le budget). Face à ce type de schéma explicatif, les sociologues économistes, s’efforcent tous de montrer que cette vision des choses est critiquable et qu’on ne peut l’accepter qu’à condition d’y ajouter d’autres formes de l’action. Pareto joue de ce point de vue un rôle majeur dans la mesure où son apport personnel se situe à la fois dans l’analyse de ce comportement maximisateur au sein de la théorie économique et dans celui de sa critique au sein de la théorie de sociologie économique.

Donc d’un coté il formalise dans son économie pure le comportement économique en terme de théorie du choix rationnel. Dans ce domaine, la part sociale ou non rationnelle de l’individu est concentrée dans ses goûts, représentés par des courbes d’indifférence hiérarchisées, selon des indices, mais par rapport auxquels l’économie pure n’a rien a dire. A partir de là, la théorie de l’équilibre général donne des résultats en terme d’équilibre et d’optimalité basés sur les choix rationnels d’individus qui sont considérés comme indépendants les uns des autres.

Mais d’un autre coté, Pareto refuse d’étendre cette théorie du choix rationnel au-delà de phénomènes limités, essentiellement les phénomènes économiques. Et il rejette donc par anticipation l’option qui caractérise l’impérialisme économique selon laquelle tout acte qui implique des moyens rares, ne serait-ce que le temps, peut ou doit être étudié suivant les procédures de l’analyse économique. Avec ce genre de position, la porté de la théorie économique du comportement rationnel devient potentiellement infinie. On peut avoir ainsi une économie du mariage, du divorce, de l’immigration....

Selon Pareto, les actions rationnelles (logiques), ne forment qu’un type d’action à coté d’une multitude d’actions non rationnelles (non logiques). De même, il pense que les actions non logiques sont les plus importantes lorsqu’il s’agit d’expliquer les phénomènes sociaux, c'est-à-dire quand on passe de la première approximation (économie pure), à la sociologie.




Définitions : actions logiques et non logiques.


Pareto impose en fait trois positions pour qu’on puisse dire qu’une action est logique :

  • L’acteur donne un but subjectif à son action (au sens de Weber, c’est une action significativement orientée) et organise consciemment le déroulement de celle-ci.

  • L’observateur extérieur, doté de l’ensemble des connaissances nécessaires détermine le but objectif de l’action, c'est-à-dire le but auquel va effectivement parvenir l’action.

  • Les deux buts sont identiques.

Ex : L’action économique au cours de laquelle l’individu cherche à obtenir (but subjectif) de chaque euro à sa disposition l’utilisation la plus grande en comparant l’utilité marginale des différents biens à sa portée. Cette action est considérée par l’observateur comme logique puisqu’elle permet effectivement d’atteindre ce même but.

Dès qu’une de ces trois conditions n’est plus respectée, l’action, tombe dans le vaste domaine des actions non logiques. Non logique chez Pareto ne signifie pas illogique :

une action non logique peut être ce qu‘on peut faire de mieux pour une époque donnée et avec des connaissances données.

Quoi qu’il en soit, parmi les actions non logiques, les actions sans buts subjectifs sont extrêmement rares et Pareto rejoint sur ce point l’avis de Weber (les actions inintentionnelles).

En revanche, les actions sans buts objectifs sont plus nombreuses, la magie en est un exemple.

Le cas le plus intéressant est celui des actions dans lesquelles les buts subjectifs et objectifs existent mais ne concordent pas.



Ex : L’action de l’entrepreneur en concurrence pure et parfaite. Dans ce modèle, l’entrepreneur chercher à faire le plus grand profit possible en combinant des facteurs de production qu’il achète au prix de marché pour produire des marchandises, vendues elle aussi au prix de marché. En concurrence pure, l’entrepreneur n’a pas d’action sur les prix et en fonction de ces prix donnés, l’entrepreneur (fonction objective) détermine des techniques de production (l’équilibre capital/travail) et les quantités achetées de facteurs de production, et offertes de biens de consommation. Son comportement, lorsqu’on l’agrège à celui des autres entrepreneurs modifie les données de l’économie et le calcul doit reprendre à partir de ces nouvelles données prix/quantités. Or, cette procédure de détermination de l’équilibre, qu’on appelle le tâtonnement walrasien en concurrence pure, aboutit à un résultat bien connu selon lequel à l’équilibre, l’entreprise ne fait ni gains ni pertes : ses profits sont nuls.

=> Au cœur de la théorie économique pure apparaissent les actions non logiques de l’entrepreneur. Le but subjectif est de faire un profit et le but objectif est l’annulation des gains à l’équilibre. A l’évidence, les deux buts divergent et donc l’action est de type non logique.




Conclusion :


Même si la postériorité de Pareto comme sociologue est mineur, son apport personnel est remarquable, notamment de manière paradoxale en tant qu’il est un grand précurseur de l’économie mathématique.

Ce qui précède prouve en effet que des principes d’action d’une autre nature que ceux qui sont avancés dans l’économie pure doivent être mis en œuvre pour rendre compte des phénomènes économique y compris de ceux qui, à l’exemple des conséquences du comportement de l’entrepreneur sont au centre du marché et de la régulation marchande.







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