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FAMILLE ET PARENTE –ECS 2-

PLAN
PARTIE I :

  1. DONNEES DE BASE

  1. ETYMOLOGIE

Document n° 1

«FAMILLE n. f. est un emprunt assez tardif (1337) au latin classique familia, dérivé de famulus «serviteur» [...]. La familia romaine est étymologiquement l'ensemble des famuli, esclaves attachés à la maison du maître puis tous ceux qui vivent sous le même toit, maîtres et serviteurs, et sur qui règne l'autorité du pater familias, le chef de famille. Enfin, familia s'applique à la parenté et, en latin médiéval (ville siècle), désigne un ménage de serfs.

Famille a mis du temps à s'imposer face aux autres termes usités en ancien français [...], avant le xvie siècle il désigne les personnes vivant sous le même toit et encore souvent les domestiques seuls. L'idée de proche parenté apparaît tard (1585) et ce n'est que récemment que le mot évoque à la fois la parenté et la corésidence. Aussi la Sainte Famille, en peinture, comprenait initialement sainte Anne et saint Jean avant de se restreindre à la triade formée par l'Enfant Jésus, la Vierge et saint Joseph. Par extension, famille désigne la succession des individus ayant une origine commune (1611), puis un ensemble de personnes qui présentent des caractères communs (1658); de là viennent l'emploi du mot en histoire naturelle (1676) et les sens figurés.»

Source: A. Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, Robert, 2002.

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  1. DEFINITION DE L’INSEE

Document n° 2

D’après l'Insee, « une famille est la partie d'un ménage (ensemble des occupants d'un logement] comprenant au moins deux personnes et constituée :

+ soit d'un couple vivant au sein du ménage avec, le cas échéant, son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage;

+ soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale).

Pour qu'une personne soit enfant d'une famille, elle doit être célibataire et ne pas avoir de conjoint ou d’ enfant faisant partie du même ménage. Un ménage peut comprendre zéro, une ou plusieurs familles. »

En droit, il n'existe pas de définition générale de la famille. Le Code civil, qui pourtant rassemble la plupart des dispositions sur le nom, l'état et la capacité des personnes, ainsi que leur statut familial, ne propose aucune synthèse relative au « droit de la famille ». Ce Code paraît même, au contraire, disséminer les règles régissant les familles : ainsi, le mariage, le pacte civil de solidarité (PACS), le concubinage ou la filiation relèvent-ils du livre intitulé « Des personnes », tandis que les régimes matrimoniaux et le droit des successions se trouvent dans le livre I intitulé « Des différentes manières dont on acquiert la propriété ». Tout se passe comme si, depuis toujours, dès la rédaction du Code civil entre 1801 et 1804, et encore aujourd'hui, il était entendu que le droit de la famille devait avoir des incidences sur toutes les branches du droit civil.

(S. Gargoullaud- B. Vassallo : « Réinventer la famille ? » - La Documentation Française – 2013)



  1. FAMILLE ET PARENTE

Document n° 3

En français, le terme « parenté » revêt deux sens différents : il désigne les consanguins, individus qui descendent d'un ancêtre commun — ce que l'on nomme une descendance —, mais aussi toutes les personnes

liées les unes les autres à la faveur d'un mariage et qu'on appelle nos alliés ou nos affins (mot issu du, latin qui désignait, au Moyen Âge, tout aussi bien les / voisins que les parents par alliance, les parrains et les marraines, en quelque sorte des « parents choisis »). En anglais de même le terme kinship désigne n'importe quel type de parent par le sang ou par alliance. Dans cette collectivité d'apparentés sont inclus les germains (parce que issus du même "germe"), frères et soeurs ayant des géniteurs communs et entretenant entre eux des liens de germanité, au même titre que les demi-germains issus d'un seul et même géniteur. L'étude de la parenté vise essentiellement à analyser les phénomènes biologiques et sociaux qui se rapportent aux liens qui unissent les personnes ainsi affiliées les unes les autres par consanguinité, par alliance ou de toute autre façon. Les anthropologues établissent une distinction entre la descendance, qui relève, disent-ils, du biologique, et la filiation, une notion associée au juridique et constituée d'un ensemble de règles orales ou écrites connotant à la fois la génération, une norme de transmission patrimoniale et un ensemble de droits et de devoirs à respecter.

(Ch. Collard – F. Zonabend : «  La parenté » - PU.F. – 2015)





Document n° 4

En résumé, analyser le domaine de la parenté dans une société revient à explorer et reconstituer les liens entre les aspects suivants de l'organisation de celle-ci :

1. Les modes de descendance et les groupes qu'ils engendrent, la filiation, les réalités matérielles et immatérielles héritées et transmises le long des générations qui se succèdent et se remplacent, et déjà la famille, la résidence.

2. Les règles du mariage, les stratégies d'alliance, la prohibition de l'inceste (et de nouveau la résidence après le mariage, la famille, le lignage, etc.). Mais attention, il existe des sociétés où le mariage n'existe pas (les Na du Yunnan) ou n'est qu'une réalité factice (les Nayar de l'Inde).




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3. Les représentations de ce qu'est un enfant, du processus de sa conception, de son développement et de ce que signifient, dans des cultures différentes, ce que dans les langues occidentales on désigne par les mots « paternité », « maternité », « consanguinité », « affinité », etc., ainsi que l'ensemble des droits et devoirs qui lient des parents entre eux.

(Maurice Godelier : « Les métamorphoses de la parenté » - Flammarion 2010)





Document n° 5 : le concept de Maison

Document n° 5a

Lorsque Lévi-Strauss (1979, 1984, 1991) introduisit la notion de « maison » dans les études de parenté, il s’agissait avant tout de répondre à un problème posé par la théorie des groupes de filiation. La notion était destinée à appréhender des groupes sociaux qui, tout en se présentant morphologiquement comme des clans ou des lignages, échappaient à la grille classificatoire habituelle, leur mode de recrutement n’étant ni unilinéaire, ni bilinéaire, ni strictement indifférencié, ni même contraint à la seule filiation, voire à la parenté généalogique en tant que telle. Reprenant une idée de Boas, qui, jugeant inadéquats tous les concepts classiques pour caractériser le groupe de parenté kwakiutl, avait fini par le comparer au majorat européen, Lévi-Strauss entendait généraliser le modèle de la « maison » aristocratique pour en faire un nouveau concept de groupe de filiation, voire la marque d’un nouveau type d’organisation sociale, la « société à maisons »



(Klaus Hamberger : « La maison en perspective » - Seuil – 2010 - https://halshs.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/661885/filename/La_maison_en_perspective_version_HAL.pdf

Document n° 5b

La maison est d'abord une personne morale, détentrice ensuite d'un domaine composé de biens matériels et immatériels. Par immatériel, j'entends ce qui relève des traditions, par matériel, la possession d'un domaine réel(…)on peut distinguer d'une part des biens-fonds, dans l'acception très large du terme, d'autre part des croyances et des traditions qui sont d'ordre spirituel. L'immatériel comprend également des noms, qui sont des propriétés de maisons, des légendes, qui sont également des propriétés de maisons, le droit exclusif de célébrer certaines danses ou rituels



(Lamaison P., 1987, « La notion de maison : entretien avec C. Lévi-Strauss », Terrain, n° 9)


Document n° 5c

La maison est (…) tenue pour légitime à la condition que cette continuité puisse se traduire dans le langage de la parenté ou de l'alliance, ou (…) le plus souvent les deux ensemble. Il en résulte que, dans les sociétés « à maisons », la continuité du lignage, jamais oubliée, se compose avec un autre principe : celui de l'alliance temporaire ou prolongée entre deux ou plusieurs lignages pour engendrer des unités sociales d'un nouveau type,

(…)En somme, la formule de la maison traduit un état où les intérêts politiques et économiques, qui tendent à envahir le champ social, empruntent encore le langage de la parenté mais doivent en même temps le subvertir. Dans de telles société,, l'alliance matrimoniale, qui sert à établir ou à renforcer la puissance, acquiert une valeur sociale aussi grande que la filiation qui sert à la maintenir.

(Claude Lévi-Strauss – Article Maison » - Bonte-Izard : « Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie » - P.U.F. Quadrige – 2000)




Document n° 6

La parenté constitue, avec le langage, le marqueur social universel : « S'il n'est pas d'humanité sans langage, il n'existe pas non plus d'homme "hors parenté" » (Barry, 2002). Elle s'inscrit donc au coeur de toute société, au point qu'aucune d'entre elles n'a réussi jusqu'à présent à s'en dispenser, même si d'un groupe social à l'autre, d'une époque à l'autre, on observe des variations dont on ne sait pas encore maîtriser ni le sens ni l'ampleur. On peut dès lors comprendre, au vu de cette universalité jointe à une grande variabilité, que l'anthropologie sociale, qui se donne pour tâche d'expliquer la complexité du monde en privilégiant l'étude des variabilités et des permanences dans le domaine de la vie sociale, ait attaché tant d'importance à cet objet et ait fait, dès ses débuts, du champ de la « parenté » l'un de ses domaines privilégiés de recherche.



(Ch. Collard – F. Zonabend : «  La parenté » - PU.F. – 2015)



Document n° 7

Deux Aborigènes venus de tribus différentes, lorsqu'ils se rencontrent dans le désert, plutôt que de se battre, déposent leurs armes et commencent à se réciter leur pédigree, la section à laquelle ils appartiennent, celles de leur père, de leur mère, etc. Jusqu'au moment où ils se découvriront chacun un ancêtre ayant appartenu au « même type » de section. Ils pourront alors se situer l'un par rapport à l'autre dans un univers fictif de relations de parenté, et se comporter selon le code qui réglerait le comportement de chacun et leurs obligations mutuelles s'ils appartenaient à la même tribu. Les anecdotes qui en témoignent sont nombreuses.



(Maurice Godelier : « Les métamorphoses de la parenté » - Flammarion 2010)




Document n° 8

La parenté est un objet culturel qui classe les membres d'un groupe social en deux entités : les parents et les « non-parents », avec certes des hiérarchies internes entre et dans les deux groupes. Les premiers se recrutent à partir de sources multiples tant biologiques que juridiques, rituelles ou symboliques, si bien que les liens entre ces personnes dites « parentes » peuvent être charnels et/ou sociaux. Les origines et les formes d'apparentement diffèrent d'une société à l'autre, d'une époque à l'autre, et démontrent par là que la parenté est avant tout de l'ordre du social.



(Ch. Collard – F. Zonabend : «  La parenté » - PU.F. – 2015)




Document n° 9

Si l'on conçoit parfaitement que les relations établies par mariage sont, par définition, des relations socialement conclues, on suppose trop souvent encore aujourd'hui que les relations de consanguinité ou de germanité sont toujours biologiques : ne sont-elles pas dénommées dans nos sociétés « liens du sang » ? Si tel était le cas, chaque individu serait pourvu d'un nombre très élevé de parents ; de plus, ces relations biologiques ne sont même pas nécessaires à la création d'un lien de parenté infrangible. L'adoption est le moyen le plus répandu pour se procurer des descendants conçus par d'autres. Or, un enfant adopté de façon plénière, en France, est considéré comme le consanguin de ses parents et de ses frères et soeurs adoptifs : il porte le même nom de famille, a droit à la même part d'héritage et doit respecter envers eux les mêmes interdits matrimoniaux et incestueux. Dans notre droit civil, on distingue le pater, le « père » social, du genitor, le père biologique, et la mater de la genitrix, la maternité n'étant pas plus biologique que la paternité, même si, autrefois, on mettait l'accent sur l'ancrage « naturel » du lien entre mère et enfant, comme en témoigne cet aphorisme qui a longtemps inspiré notre droit et conforté notre vision naturaliste de la maternité : La mère est certaine, le père toujours incertain !

Comme l'a écrit Claude Lévi-Strauss, pour qu'il y ait parenté, il faut une investiture sociale : « Ce qui confère à la parenté son caractère de fait social n'est pas ce qu'elle doit conserver de la nature : c'est la 'démarche essentielle par laquelle elle s'en sépare. Un système de parenté ne consiste pas dans des liens objectifs de filiation de consanguinité donnés entre les individus ; il n'existe que dans la conscience des hommes, il est un système arbitraire de représentations, non le développement spontané d'une situation de fait » (Lévi-Strauss, 1959, p. 61). La parenté apparait donc partout comme un fait essentiellement social soumis sans cesse à des manipulations et à des choix d'ordre symbolique. Toute société tient compte des contraintes biologiques de la reproduction, mais aucun système n'en est le résultat pur et simple. Prenons ce seul exemple : les Nuer, une population installée au Soudan, étudiés par Evans-Pritchard (1940), pratiquent des mariages « fantômes » lorsqu'un mari meurt sans descendance ; les enfants que sa veuve conçoit avec un autre homme sont regardés comme ceux du défunt et non ceux du géniteur. En outre, lorsqu'il n'y a pas de fils pour assurer la continuité du lignage, une soeur, ou toute autre fille devient « femme-mari » en épousant une autre femme et les enfants que cette dernière conçoit avec un homme sont considérés comme fils de la première.

(Ch. Collard – F. Zonabend : «  La parenté » - PU.F. – 2015)







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Document 10

On a aussi tendance à penser — puisque l'on naît encore partout de l'union des gamètes d'un homme et d'une femme — que l'enfant appartient toujours aux deux lignées des parents dont il est issu. Or, là encore, ce donné biologique de base est réinterprété, retraduit, selon une logique propre à chaque groupe social. Ainsi, un individu peut être socialement rattaché à une seule lignée (filiation unilinéaire, fig. 2), à deux lignées distinctes (filiation bilinéaire, fig. 3) ou a quatre lignées (filiation indifférenciée ou cognatique, fig. 4). En filiation unilinéaire, si le sexe masculin est choisi comme élément structurant, la relation est dite agnatique et la filiation patrilinéaire et nos parents sont des agnats.



(Ch. Collard – F. Zonabend : «  La parenté » - PU.F. – 2015)


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