Extrait des minutes secrétariat greffe du Tribunal de grande instance de toulouse



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A noter aussi l’absence des images les plus contemporaines de l’explosion prise par la caméra de l’hélicoptères de la gendarmerie entre 13h et 14h. Malgré plusieurs boucles de survol au-dessus de très nombreux dégâts, la SNPE n’est aperçue que depuis le côté Est et aucune image ne montre le côté Ouest, pourtant celui qui est le plus intéressant à observer pour les dégâts provenant du H221. On n’en sait guère plus avec les photographies de la gendarmerie et de EDF-RTE prises aussi entre 12h et 14h. La face Ouest du site de la SNPE semble avoir été censurée le 21-9-2001 pour tout image proche.
En conclusion, la détermination de la puissance de l'explosion n'étant pas susceptible d'étayer l'hypothétique survenance d'une explosion en dehors du bâtiment 221, le tribunal retient que son évaluation, qui se situe dans une fourchette d'une vingtaine à une centaine de tonnes d'équivalent TNT, n'est pas un élément pertinent susceptible d'influer sur les faits dont il est saisi et l'appréciation de la responsabilité pénale des prévenus. Il est bien temps de s’en apercevoir !
- II-3-3-5-4 : autres enseignements : initiation, sens de la détonation et explosion des deux tas :
- l'analyse des experts judiciaires :
Dans son rapport du 3 juin 2002, Didier BERGUES, expert en détonique relève que l'examen des coupes du cratère permet d'observer une symétrie du profil intérieur selon un axe nord-sud et une forte dissymétrie des lèvres selon un axe est-ouest. BERGUES mélange, dans la même phase, deux notions différentes : le profil intérieur du cratère et la forme de ses lèvres.
Il précise que dans le cas de l'explosion d'une charge ponctuelle sur une surface homogène, le cratère formé est de révolution si l'amorçage est central et qu'il y a perte de symétrie lorsque l'amorçage est décalé je voudrais bien que ce crétin m’explique comment le point d’amorçage d’une charge ponctuelle peut être décalé, en observant que la symétrie relevée sur la coupe nord sud implique que la détonation s'est propagée selon un axe quasi-perpendiculaire à cette direction. Par ailleurs tout le monde sait que le tas principal était linéaire et que le plan de symétrie vertical du cratère était le même que celui du tas.
La forte dissymétrie relevée sur la coupe est-ouest Cela n’a pas empêché BERGUES d’écrire, dans son rapport du 24 01 2006, que le cratère était pratiquement circulaire à l’exception d’un appendice à l’Est traduisant le fait que le champ de pression il n’y a jamais eu de «champ de pression » mais le « coup de marteau » instantané de l’onde de choc a régné plus longtemps à l'est permet à l'expert de déduire que le point d'initiation de l'explosion se situe dans cette zone et que la propagation de l'onde de détonation s'est faite ensuite de l'est vers l'ouest (cote D 2173 page 11). Conclusion abusive puisqu’elle suppose que le remblai était homogène sous toute la longueur du 221. Or il suffit de petites différences de résilience (résistance au choc) entre les zones du concernées du remblai pour justifier des affouillements différents. Il existe par ailleurs dans le « Rapport final », en page 42, le description d’un fait qui s’oppose radicalement à l’hypothèse d’un amorçage dans le sas : c’est la découverte d’un camion semi-remorque de 38t sur la contre-pente NE du cratère, avec son arrière à 10 m du box. Or ce camion est très peu abîmé et le rapport final précise même que sa plaque d’immatriculation arrière (donc située au voisinage immédiat du sas) est pratiquement intacte et que la plupart de ses pneus ne sont pas crevés.
Pour répondre aux critiques formulées par les conseils techniques de la défense, M. BERGUES procède à des tirs de cratérisation au centre d'études de Gramat qu'il décrit dans son rapport du 24 janvier 2006. Il s'agit d'étudier l'influence du point d'amorçage sur la forme du cratère obtenu en réalisant des expérimentations représentatives des tas de nitrate d'ammonium réalisées à échelles réduites (1/25° et 1/57°) par application du principe de similitude.
Contrairement aux essais auxquels procédera avant l'audience M. LEFEBVRE et qu'il présentera sur des cibles, dans ces essais, M. BERGUES respecte l'ensemble des données acquises alors aux débats et notamment les dispositions des tas, la séparation du muret et surtout les masses d'explosif ce qui bien évidemment a une répercussion sur le phénomène de cratérisation qui en découle.
M. BERGUES démontre par ces tirs que démontre-t-il ? Les résultats de ces tirs ne sont pas décrits. Il noie le poisson en revenant immédiatement au site AZF que le fait que la pente forte soit située sur le coté ouest du cratère et que se trouve, à l'issue de l'explosion, un gros volume de matériaux déposés sur la dalle initiale où a été retrouvé du nitrate d'ammonium qui n'a pas réagi, prouve que la détonation s'est arrêtée à ce niveau remarquable lapalissade : la détonation s’est arrêtée à l’ouest à l’endroit où l’on voit qu’elle s’est arrêtée et donc que l'amorçage de la détonation s'est produit dans la partie opposée, c'est à dire à l'est. Faute grossière de raisonnement. Quel que soit le point d’amorçage, la propagation de la détonation s’est faite vers l’Ouest à l’Ouest de ce point (et vers l’Est à l’Est de ce point). Aucune démonstration d’un amorçage dans le box ne résulte de tout ce galimatias et je maintiens mon diagnostic que l’amorçage s’est produit au centre ou au centre Ouest du tas principal
La présence de fondation d’un ancien bâtiment et d’une fosse dans la zone Est du H221 impose déjà une dissymétrie du sous-sol dans le voisinage du tas d’ammonitrate. Ni les experts judiciaires, ni la défense n’ont insisté sur ce point capital qui contredit l’hypothèse de la parfaite homogénéité du sous-sol tout autour du tas d’ammonitrate. De plus la nappe phréatique présente à une profondeur de 4 à 5 m, elle aussi ne se retrouve pas de manière homogène dans ce sous-sol. Bref rien ne peut être déduit sur les quelques asymétries du cratère sans tenir compte de ces éléments volontairement occultés par les experts judiciaires et en grande partie par la défense.

La présence de la grande trace sombre évasée au Nord-Ouest du cratère marquant une entaille prononcée du sol filmée par l’hélicoptère de la gendarmerie, elle aussi a été occultée par les experts dans l’analyse du cratère.
Dans cette partie, au contraire, la dalle initiale et un volume important de matériaux situés sous le box ont disparu et ce, bien que la masse de nitrate d'ammonium par unité de longueur soit relativement faible par rapport à celle du tas principal. L'expert explique que dans cette zone les matériaux ont été déblayés par l'explosion qui y a débuté et que ceux susceptibles de s'y déposer lors du processus de cratérisation qui a suivi la propagation de la détonation n'ont pu le faire car ils ont été partiellement soufflés au fur et à mesure (cote D 6721 pages 54 à 64).
Georges Paillas d’AZF qui a accompagné sur la zone du H221 les policiers et la vice-procureur Claudie Viaud le dimanche 23 septembre 2001, peut confirmer que la dalle du box à l’Est du Hangar était encore en grande partie présente et que des photos de cet état ont été prises par les policiers ce jour là. Ces photos n’apparaissent bizarrement pas dans les rapports des experts judiciaires. Les experts judiciaires ont menti et se sont volontairement basés sur des clichés « Roller » du 8 Octobre 2001 qui montraient déjà l’impact des modifications effectuées dans et autour du cratère.
A l'audience, il a souligné enfin l'absence d'éjecta terreux en partie est de ce cratère, ainsi que l'importance de l'affouillement sous le box, en faisant ressortir, sur une vue du dessus du cratère, la courbe de niveau à la côte - 4,5 mètres.
M. BERGUES et les experts du collège principal considèrent que l'analyse des dégâts en champ proche conforte cet avis : ils relèvent à ce titre la destruction relative du convoyeur aérien conduisant le nitrate d'ammonium de l'unité de production à l'ensachage, situé à l'est du bâtiment 221, laquelle serait due à l'effet de succion associée au sens de la détonation se dirigeant vers l'ouest, et l'enroulement de la tour de granulation de l'atelier de fabrication de l'atelier N1 C, située au sud de celui-ci, sur un axe sud-ouest conforterait le sens de la détonation et le point d'initiation de l'explosion à l'est ; Rappelons que si l’amorce de la détonation était dans le sas, le convoyeur tout proche aurait été frappé par l’onde de choc elle-même. Or une telle onde de choc n’est pas suivie d’une dépression. C’est l’onde de pression, engendrée par une onde de choc qui ralentit, qui présente une première alternance de forte surpression suivie d’une alternance de dépression susceptible de produire un effet de succion.
Cette particularité les conduit ainsi à affirmer que la détonation s'est propagée dans le tas d'est en ouest car ils relèvent que si cette dernière s'était amorcée au centre du tas principal, la tour de granulation ne se serait notamment pas enroulée dans le sens qu'ils ont observé mais aurait au contraire été repoussée violemment vers le sud avec des traumatismes mécaniques importants, sans que l'on puisse observer par la suite ce phénomène d'enroulement caractéristique (cote D 6879 page 341 ). LE MONNYER sait parfaitement que l’enroulement spontané des charpentes de la tour de prilling n’est qu’un mythe. Il ne résulte que des travaux ultérieurs de déblaiement.
Les membres du collège principal souligneront également sur ce point la relative dégradation d'un camion semi-remorque de 38 tonnes s’il s’agit du même que celui évoqué dans le Rapport final, LE MONNYER fait dire aux experts exactement l’inverse de ce qu’ils ont écrit stationné sur la route longeant le coté nord du bâtiment 221 qui étaierait l'existence d'un effet cruciforme de la détonation à trois branches jusqu'à des distances de l'ordre de 150 à 200 mètres. D’où sort cette énormité d’un effet cruciforme à trois branches qui va être escamotée sitôt que proférée ? Rappelons que seule une charge de révolution autour d’un axe vertical, comme un tas en forme de cône de révolution, produit des effets identiques dans tous les plans passant par cet axe. Tel n’est pas le cas d’une charge linéaire. Pratiquement tous les rapports d’étape ont ressassé la thèse inepte d’un « coup de hache » dans l’axe du tas, indispensable pour tenter d’attribuer à la détonation AZF tous les dégâts constatés sur le site AZF. Ils ont du ensuite mettre la pédale douce sur ce point car tous les vrais spécialistes savent que l’effet de la détonation d’un tas linéaire est maximal dans le plan médiateur du tas. Cela correspond parfaitement au renversement plein Sud des charpentes principales de la tour de prilling. Cela confirme aussi que nos experts judiciaires inventent une théorie sur mesure chaque fois que nécessaire. B persiste ici dans ce type d’approche avec son inénarrable «effet cruciforme à trois branches »
A l'audience, M. BERGUES n'a pas repris dans son exposé l'enroulement de la tour de prilling.
Et pour cause, le sachant Lefevebre a montré dans son exposé que BERGUES avaient utilisé des photographies très tardives pour justifier cet enroulement et qu’il avait volontairement occulté l’existence de photographies du 21 Septembre 2001 qui montraient au contraire que la tour avait plongé plein Sud. L’effet d’enroulement n’a été dû qu’au déplacement vers l’Ouest des vestiges de cette tour lors des déblaiements. Il n’a donc aucun rapport avec l’explosion. Cette tricherie scandaleuse pour un expert était suffisante pour montrer une des plus graves fautes professionnelles de ce collège d’experts. Le Monnyer, devant tenir compte de ce qui est écrit dans le rapport final et pas seulement de ce qui a été révélé lors du procès, aurait dû normalement mettre en avant cette tricherie… mais elle était susceptible de remettre en cause la fiabilité des rapports d’expertises et il a préféré cautionner ces tricheries.
- l'analyse des techniciens de la défense :
Différents techniciens seront missionnés par la défense pour apprécier les travaux de l'expert judiciaire.

Au cours de l'information, l'analyse de M. BERGUES se verra opposer des simulations numériques réalisées par M. HASKINS du laboratoire britannique QINETIC.


En se basant sur des hypothèses variées concernant le point d'amorçage, M. HASKINS conclut que la modélisation qu'il a effectuée et sa comparaison avec le cratère observé démontrent que l'amorçage se serait vraisemblablement produit entre l'extrémité est et le centre du tas principal (cotes D 4291 et D 4883 page 16 ), la solution d'une initiation à l'ouest du box ne pouvant être exclue.
Il paraît nécessaire de souligner que lors d'une confrontation devant le juge d'instruction, le représentant de ce laboratoire et M. BOURGOIS, détonicien mandaté par la défense, indiqueront notamment qu'à leur sens le tas du box avait nécessairement explosé...
A partir de 2006, apparaîtra au coté de la défense un nouveau détonicien en la personne de M. LEFEBVRE, Professeur titulaire de la chaire de chimie et du laboratoire de matériaux énergétiques à l'Ecole Royale Militaire de BRUXELLES.
L'analyse de ce technicien reposait lors de l'information tout à la fois sur une approche théorique, des expérimentations et des observations de terrain ou fondées sur des clichés photographiques ??. D'une manière générale il considère qu'il convient d'être particulièrement prudent sur les effets aériens observés et qu'il y a lieu de privilégier les constats sur le cratère, lesquels doivent être abordés, néanmoins, avec prudence compte tenu du nombre important de facteurs influents la caractérisation.
Sur le plan théorique, l'analyse de M. LEFEBVRE est riche d'enseignements sur la problématique de l'hétérogénéité du substrat et de la présence éventuelle dans le sous-sol de fosse ou autres installations pouvant influer sur le phénomène de cratérisation. Les essais de cratérisation auxquels il a procédé (figure huit et neuf de la cote D 6875) soulignent explicitement les effets que peuvent produire la mise en régime de détonation et l'hétérogénéité du substrat dans la formation du cratère.
En partie est du 221, M.LEFEBVRE considère, rejoignant ainsi l'analyse de M. BERGUES que l'observation de projections de masses importantes dans un champ relativement proche de l'explosion peut parfois être une indication de l'orientation de l'onde de détonation, les quantités de mouvement s'observant dans ce cas dans le sens de l'onde de détonation (cote D 6920) ; il estime à ce titre que des mouvements tout aussi importants, voire davantage, sont observés en partie est qu'en partie ouest et relève en outre, d'une part le poinçonnement des fondations du bâtiment vers l'est et d'autre part le soulèvement de l'extrémité de la dalle de l'aire de manœuvre qui prolonge de 10 m le box vers l'est.
Dans sa note remise en procédure le 17 mai 2006, ces constats l'amènent à conclure " que l'amorçage de la détonation a du avoir lieu quelque part au centre du tas principal, en tout cas avec pour effet la création d'une importante onde de choc tant vers l'ouest (où les policiers avaient également noté le phénomène de soulèvement de la dalle), que vers l'est " (cote D 6920).
Il a repris à l'audience ses observations et analyse en se montrant toutefois plus prudent quant au point d'initiation qui serait finalement entre le centre et l'extrémité est du tas principal.
- la conviction du tribunal, l’interminable exposé qui va suivre n’a que deux buts : asphyxier le lecteur grâce à une litanie incantatoire et mettre en évidence la conscience professionnelle ainsi que la virtuosité du Vice-président LE MONNYER, à la recherche d’une récompense promotionnelle. Je ne le commenterai pas, sauf sur quelques points
Le tribunal note en liminaire que ce débat très technique appelle pour une large part à l'expérience, les données théoriques étant souvent incertaines, ce qui commande à la prudence.
S'agissant de l'analyse numérique, le tribunal juge les simulations réalisées par le laboratoire QINETIC non probantes. M. BERGUES avait fait observer que cette simulation numérique réalisée au moyen d'un code bi et non tri-dimensionnel ne pouvait pas mettre en évidence les particularités constatées sur les coupes nord-sud du cratère réel. De manière plus convaincante, il ajoutait notamment qu'elle avait été conduite avec des paramètres erronés quant aux dimensions du tas stocké dans le box et qu'elle ne pouvait donc refléter la réalité dans la mesure où la géométrie est réduite à deux dimensions.
L'examen de la coupe (est/ouest) des tas retenus par M. HASKINS pour sa simulation (cote D 4291), révèle que les informations communiquées à leur sachant par l'un des membres de la CEI, M. DOMENECH ou PEUDPIECE selon M. HASKINS c’est de l’insinuation malveillante., ne sont en aucun cas conformes avec les éléments considérés constants sur les dimensions des tas. De manière assez troublante, ces indications s'avèrent en revanche parfaitement conformes, à quelques mètres près, avec la dimension du cratère de 60 mètres de long : 13,5 mètres de tas du box LE MONNYER mélange allègrement les concepts de dimensions du cratère ou de longueur des tas. Comment imaginer que José DOMENECH puisse être à l’origine d’une pareille salade ? (ce qui permet d'expliquer comment le sachant HASKINS de QINETIQ a pu parler dans son rapport d'une éventuelle initiation à "l'ouest du tas dans le box", alors que les opérations réalisées au cours de la reconstitution avait démontré un étalement de la dizaine de tonnes de NA de l'ordre de 3 à 4 mètres seulement) + un muret + 3,5 mètres d'espace libre avant le tas principal (rappelons pour mémoire que ce tas passera ensuite entre 6 et 8 mètres selon M.LEFEBVRE , avant d'avoir entre 10 et 12 mètres lors des débats) puis un tas principal de 42,5 mètres , soit à quelques mètres près la longueur du cratère.
Ce simple constat suffit à invalider la simulation de QINETIC, laquelle était dans l'incapacité de produire les effets de cratérisation conformes à ceux constatés sur le site par des tas de produits ne dépassant pas la moitié de la longueur de l'affouillement opéré par la détonation.
L'incidence de l'hétérogénéité du remblai souligné par M.LEFEBVRE ne semble pas suffisamment prise en compte par M. BERGUES qui paraît avoir considéré l'homogénéité non seulement du sous-sol, point acquis au terme des débats suite à l'intervention des experts géologues Gouetta et de Lamballerie, qui a permis de rejeter catégoriquement la coupe géologique imaginée par M.LEFEBVRE du sous sol du bâtiment 221, mais également du remblai se trouvant sous le bâtiment 221. LE MONNYER passe à la trappe le problème des structures présentes en sous-sol à l’Est du H221.
Or, ce remblai n'était pas homogène c’est effectivement très probable, mais la suite est délirante; En effet nous savons, au terme de l'information judiciaire, que le sous-sol du box avait été remanié sur une profondeur de 70 cm, soit pratiquement l'intégralité du remblai situé sous la dalle du box. L'audition de M. Félix (cote D 1870) qui a supervisé les travaux est à ce titre édifiante : la piètre qualité de la dalle à l'endroit où était, autrefois, stockée le nitrate d'ammonium, ne permettait pas aux engins d'y circuler. Il est décidé au début de l'année 1997 ??, dans l'urgence ??, de refaire le sol du box. Ce technicien de la société Grande paroisse observe, une fois la dalle retirée, des infiltrations de nitrate d'ammonium sur une profondeur de 20 cm ; après avoir décapé ce remblai sur 40 cm, il constatera l'insuffisante résistance du sol (essai à la plaque), ce qui l'amènera à faire procéder à un nouveau décapage de 30 cm ; il substitue à ces terres, du tout-venant compacté avant d'y poser deux couches de polyane servant d'étanchéité chimique et d'humidité, avant d'y faire couler un dallage en béton additionné de silice et armée ?? de treillis soudés. L’information judiciaire, contrairement à ce qu’affirme LE MONNYER, ne permet en aucun cas de savoir. Dans le « Rapport d’étape et de synthèse jusqu’au 31 août 2004 », il est écrit successivement, p 62, que le sol du 221 avait été refait en 1996 puis qu’il n’y avait eu aucun travail de réfection de la dalle depuis 1930 ; ce même rapport évoque, pour les travaux de 1996, la mise en œuvre de béton avec fumée de silice, ce qui ne veut strictement rien dire. Dans le rapport BERGUES du 24 01 2006, p 23, il est dit que le sous-sol est constitué d’alluvions dans un état allant de sec à humide alors que le tribunal retient, à l’alinéa suivant, que le remblai Ouest est constitué de marnes. BERGUES continue ensuite en déclarant que seule la dalle du sas a été refaite vers 1996 – 1998 avec du béton avec « fumée de silice » et que le reste de la dalle date de 1930. Comme à leur habitude, les experts judiciaires racontent donc n’importe quoi. Je rappelle que le béton contient toujours du sable qui est de la silice et des agrégats qui sont, presque toujours et c’est le cas ici, des galets siliceux. Quant à la fumée de silice, il s’agit d’un faux terme technique qui n’est utilisé, comme très souvent chez BERGUES, que pour impressionner le gogo. Quant à la dalle principale, BERGUES et LE MONNYER ignorent la vérité qui figurait dans mon contre-rapport dont je reproduis ci-dessous l’annexe 2 
La vérité sur la dalle de béton
L’entrepreneur chargé de la réfection du bâtiment 221 en 1995-96 a eu besoin de défoncer la dalle du sol autour des poteaux métalliques, pour refaire à neuf le béton de soutènement de ces poteaux. Or, il a eu toutes les peines du monde, malgré l’utilisation de gros marteaux-piqueurs, à opérer ces défoncements. Ce fait inattendu a conduit les responsables de cette réfection à décider de ne pas refaire cette dalle intégralement : sa solidité rendait ce remplacement inutile. Dans divers médias parlés et écrits, on a entendu les pires affirmations sur le prétendu état de délabrement de cette dalle, bien entendu sans la moindre justification. On a accusé les responsables de l’usine AZF d’avoir lésiné sur la restauration du bâtiment 221, alors qu’en réalité, les moyens pour la restaurer à volonté ne posaient aucun problème.
A noter que si le béton de soutènement des poteaux métalliques du 221 a été remplacé, c’est parce que leurs bases sont les points les plus sensibles du bâtiment. L’ammonitrate peut en effet, à la longue, attaquer le métal et donc créer à la base des poteaux une porte d’entrée à des facteurs de dégradation.
Le tribunal considère acquis qu'un tel remblai, non homogène ne pouvait présenter une résistance équivalente au à celle du remblai situé à l'ouest du box composé de marne. Encore un fois, le comportement d’un matériau soumis à un choc relève de sa résilience et non pas d’une quelconque résistance. Mais la résilience moyenne d’un remblai est si faible qu’il est illusoire de vouloir interpréter ses variations locales pour analyser les conséquences de la détonation
L'audition de M. Félix établit également qu'au niveau de l'aire de manœuvres, et en raison du mauvais état du dallage des bâtiments 13 et 19, sur l'emplacement desquels, cette aire avait été aménagée, celle-ci fut dégagée et, après mise à niveau avec des scories, il fut coulé une nouvelle dalle.
Nous avions donc tant sous le box que sous l'aire de manœuvre une discordance ignorance manifeste du sens géologique de ce terme entre une dalle de béton moderne, renforcée, posé ?? sur un remblai non homogène et moins susceptible de résister, comme à l'Ouest, à l'effort de l'onde de pression.

Pour autant, les travaux de Mme Gouetta et de M. De Lamballerie excluent toute présence de cavité naturelle ou découlant de l'activité industrielle sous le box qui puisse expliquer l'importance de l'affouillement à ce niveau. Même ignorance du sens technique du terme «affouillement » qui désigne un enlèvement de matériaux par un courant d’eau. Par ailleurs ni les experts ni LE MONNYER ne savent que les dalles en béton armé sont autoporteuses et ne constituent pas des revêtements posés sur des remblais. J’avais déjà signalé cette confusion entre dalle et revêtement, qui est notamment manifeste dans le rapport BERGUES du 24 01 2006. Même si le coffrage inférieur d’une dalle s’appuie sur un remblai au moment ou elle est coulée, ce remblai peut ensuite se tasser au cours des années et ménager un espace vide sous la dalle. Cela a été effectivement le cas pour la dalle du 221, comme on a pu le constater lors du dégagement au marteau-piqueur des pieds de poteaux en 1995. L’existence de ce vide rend pratiquement impossible l’analyse de la propagation de l’onde de choc pendant le très court instant qui s’écoule entre la rupture de la dalle sous le point d’amorçage et le creusement du cratère.


Dans le même ordre d'idée, il peut être noté que la seule fosse observée par M. Félix au niveau du box (autrefois utilisée par une sauterelle) et qui fut comblée en 1996, n'a nullement impacté la forme du cratère, puisque cette fosse sera retrouvée lors des travaux de constatations par le Lips et figure bien sur les superpositions des plans du cratère et de l'emplacement des bâtiments dans une zone non impacté par l'œuvre d'affouillement de la détonation.
A l'audience, M.LEFEBVRE a concédé que l'un des éléments fondamentaux à l'examen du cratère et de ses abords, outre sa dissymétrie, reposait sur l'observation massive d'éjectas ?? terreux au sud, au nord et à l'ouest et son caractère très limité à l'est. (Album photos cote D 1769)
L'examen attentif des procès-verbaux de constats et des planches photographiques annexées révèle, au niveau des éjectas en partie Est, certes, des projections de matériaux et bloc de mur mais pas ou très peu de terre en comparaison aux axes nord, ouest et sud. Il convient de souligner à ce niveau qu'au delà des PV de constat des policiers et de l'examen des photographies, retenons que :
- dans le courant du mois d'octobre 2001, les policiers devront utiliser un engin de chantier pour dégager en partie sud et ouest les lèvres de terre qui s'élevaient à plus de deux mètres au dessus de la dalle du bâtiment,

- qu'en revanche en partie est, les éjectas de terre n'ont même pas annulé le dénivelé que l'on observe encore parfaitement au niveau de la rampe d'accès.


Si l'on peut concevoir que le tout venant composant le remblais du box ait été expulsé vers l'est, sur l'espace séparant les bâtiments 221 et I7, ce que semble confirmer l'examen des photos (cote D 1769), en revanche force est de relever que la masse considérable de terre qui a été affouillée sous le box et, si l'on suit le raisonnement de la défense qui retient un sens de détonation également dans le sens ouest/est et un point d'initiation entre le centre du tas et l'extrémité est u tas principal, lequel serait situé entre 6 et 12 Mètres du muret de séparation ... les masses de terre considérables entre ce point d'initiation et l'extrémité est du cratère auraient dû être observées sur le terrain : or, les constats et les photographies démontrent qu'il n'en est rien.
Le tribunal considère que nous avons là un élément majeur de l'analyse du champ proche nouvel emploi abusif d’un terme scientifique dont ni les experts ni LE MONNYER ne connaissent le sens.
De même l'éloignement considérable éloignement de quoi ? S’il s’agit de l’éloignement du muret, il n’était pas « considérable » même dans son évaluation la plus importante (10 m environ). Ce qui importe est la certitude que le tas principal n’était pas appuyé sur le muret. Les témoignages qui prétendent l’inverse sont de faux témoignages ou des témoignages remaniés par le SRPJ (il n’y a pas eu de faux témoignages mais bien des témoignages approximatifs, hors sujets et imprécis remaniés) du tas principal plaidé in fine par la défense, au mépris des informations concordantes enregistrées dans les jours suivant par la catastrophe tant par les enquêteurs de la police judiciaire que par ceux de la CEI laquelle notait la proximité des deux tas (cote D ), ne permet pas d'expliquer l'importance de l'affouillement situé sous le box comme expliqué plus haut, il est strictement impossible de tirer ici la moindre conclusion concernant le creusement constaté sous le box.
Ce constat et la proximité des deux tas commandent de retenir que les deux tas ont nécessairement détonné, ainsi que MM. HASKINS et Bourgeois, les premiers techniciens en détonique de la défense l'avait considéré totalement faux !
Les explications proposées sur ce point par le technicien de la défense lequel ? ne sont pas crédibles dès lors qu'elles apparaissent en contradiction flagrante avec les postulats adoptés par GP je n’y comprends rien ; où est la contradiction entre l’accusé et son avocat ? qui consistent à considérer :
1) que l'initiation de l'explosion ne se fait pas dans le box,

2) que le tas du box n'a pas explosé, mais a été soufflé,

3) que le tas principal se trouvait à une dizaine de mètres du muret de séparation.
En d'autres termes, les postulats adoptés par la défense pour tenter de mettre en échec les conclusions des experts judiciaires, sans examen de la chaîne causale, sont radicalement mis à néant par les constatations de terrains : l'hypothèse privilégiée par la défense, à savoir celle d'une détonation qui, prenant naissance au sein du tas principal s'éteindrait à l'est du tas principal et aurait affouillé une distance de plus de trente mètres, soit la moitié de la longueur du cratère (10 à 12 mètres d'espace + le muret + 20 mètres de profondeur du box) sans déverser un amas de terre en partie est ou, à défaut, de lèvres d'ejectas massifs terreux ne résiste ?? pas à l'analyse. Ce n’est pas de l’analyse mais de l’intime conviction, illégitime dans ce cas précis, d’un magistrat qui a décidé délibérément de se faire enfumer par de soi-disant experts judiciaires. Le problème essentiel est : l’amorçage s’est-il produit dans le sas ou dans le tas principal ? Tout nous montre que la thèse accusatoire d’un amorçage dans le sas n’a été inventée que pour tenter de justifier l’hypothèse « nécessaire » de l’accident chimique. Si l’amorçage a bien eu lieu dans le tas principal, nous avons vu que les conditions de sa progression vers l’Est ne sont pas scientifiquement prévisibles. Savoir alors si le ou les tas du sas ont détoné ou non relève alors du détail. Mais je suis extraordinairement surpris que l’un des arguments les plus favorables à la non-détonation du nitrate du sas n’a jamais été évoqué, c’est l’absence de toute dégradation majeure sur le camion semi-remorque retrouvé sur la contre-pente Nord Est du sas, à proximité immédiate de celui-ci. Or l’existence, la proximité et le relativement bon état de ce camion ne sont contestés par personne puisque ces informations figurent à la page 42 du Rapport final
A l'audience, M.LEFEBVRE modérait sa première appréciation quant à une initiation au centre du tas et déclarait qu'il devait se situer entre le centre et l'extrémité est du tas principal.
Même dans cette situation, les observations de terrain ne permettent pas d'expliquer l'absence d'éjecta terreux en partie est.

Sur ce point les observations de M. BERGUES ont convaincu le tribunal.


Pour apprécier la question des dégâts en champ proche, il faut avoir à l'esprit qu'une détonation va provoquer à proximité de l'épicentre six axes d'onde de choc amplifiée (dessus, dessous, nord, est, sud, ouest), cet effet s'atténuant à une certaine distance de l'épicentre, en fonction de la quantité d'explosif, pour transformer l'onde de choc en une onde de pression hémisphérique. Les films d'explosions illustrent parfaitement ce phénomène C’est la première fois que LE MONNYER semble comprendre qu’une onde de choc supersonique ralentit rapidement et se résout en onde de pression sonique. En revanche, les six axes d’amplification de l’onde de choc relèvent du délire. Rappelons qu’une détonation théorique ponctuelle de surface produit une onde de choc aérienne hémisphérique ainsi qu’un coup de marteau très bref mais très brisant sur le sol. Dans le cas d’une charge constituant un tas linéaire, les effets ci-dessus sont amplifiés dans le plan médiateur du segment de droite constitué par l’axe de la charge.
En l'espèce, il n'est pas contestable que l'on observe en champ proche des effets destructeurs considérables au nord et au sud, conséquence de l'effet "coup de hache", ainsi qu'à l'ouest du cratère où les bâtiments NN et RCU ont été littéralement rasés. L’effet « coup de hache », qui signifie « concentration des effets au sol d’une détonation suivant une droite », n’existe pas. Il ne peut s’agir que d’une amplification relative. Mais les rapports d’expertise judiciaire ont tellement fantasmé sur ce coup de hache que LE MONNYER se croit dans l’obligation d’en parler.
Cette situation, constante, et la relative préservation du transbordeur et d'un camion qui se trouvaient en partie est, nord est, va conduire les experts judiciaires à considérer qu'il convenait de remarquer, en champ proche, l'aspect cruciforme à trois branches de cette explosion. Délire ! Le concept est idiot et BERGUES, comme d’habitude, ne connaît pas le sens des mots qu’il emploie. La seule croix à trois branches que je connaisse est la croix de Lorraine et je ne pense pas que ce soit elle que BERGUES souhaite évoquer.
L'analyse faite par M. BERGUES était de considérer, ainsi que le démontre ?? des simulations numériques jointes à son rapport quel rapport ?, que pour une forme allongée d'explosif dans l'hypothèse où l'initiation de l'explosion serait donnée à une extrémité, cet aspect cruciforme perd l'une de ses branches (sur le plan horizontal), l'onde de pression majorée perdant de son intensité au niveau de l'initiation BERGUES est un maniaque des simulations numériques qu’il met à toutes les sauces, bien souvent tout à fait en dehors de leurs domaines de validité. Dans son rapport du 24 01 2006, il regrettait de ne pas disposer de simulations pour savoir si, après l’explosion, la nappe phréatique avait rempli le fond du cratère (alors qu’il lui suffisait de regarder !). Je n’ai jamais vu le rapport cité par LE MONNYER mais il est clair qu’aucune simulation ne peut étayer une absurdité.
Cette conclusion est contestée par M. LEFEBVRE. Lors de sa déposition le 31 mars 2009, ce technicien, a projeté différents films censés démontrer que quel que soient ?? le point d'initiation et donc le sens d'une détonation d'une charge allongée, toute détonation présente ce phénomène d'onde de choc amplifié sur six axes BERGUES et Lefèvre, même combat !. Ainsi que l'a souligné M. LEFEBVRE, le tribunal considère que l'explosion du 21 septembre a eu également une amplification arrière c’est un jugement qui entérine donc un mythe technique inventé pour les besoins de la cause dont on relève les effets non seulement sur la fondation est du bâtiment, ainsi que nous venons de le voir (que l'on retrouve tant sur le plan du géomètre SOMPAYRAC (cote D 1827) que sur les photos prises par M.LEFEBVRE (cote D 6920), mais également au niveau de la destruction partielle de la façade ouest du bâtiment I7 : le tribunal observe que ce point n' avait pas échappé aux policiers ni aux experts qui avaient retenu ces dégradations pour fixer l'axe du sens de la détonation raisonnement impressionnant par sa rigueur cartésienne : on affirme d’abord que l’effet de la détonation a été amplifié dans six directions différentes, puis l’on retient une dégradation isolée (parmi d’innombrables autres) pour fixer l’axe unique du sens de la détonation.
Néanmoins, il semble nécessaire de souligner que le technicien de la défense ne peut utiliser, comme il le fait dans son rapport (cote D 6920), cet effet arrière pour tenter de justifier une initiation centrale du tas principal, qu'il privilégiait au moment de la rédaction de cette note, alors qu'il démontre au cours de l'audience par ces différents essais, que quel que soit le point d'initiation une charge allongée produit toujours six axes de détonation majorée; en d'autres termes, si quel que soit le point d'initiation d'une charge allongée des effets majorés de l'onde de choc se manifestent dans les six directions spatiales, le constat sur le terrain qu'il y ait eu une onde majorée arrière ne peut venir au soutien d'une initiation centrale...Seuls l’incantation et l’acte d’autorité peuvent être mobilisés pour tenter de justifier une insanité
Par ailleurs, nous renvoyons au développement qui précède sur l'explication qui peut être donnée quant aux effets produits sur la fondation du mur est.

Au cours des débats, M. BERGUES précisera qu'il n'a jamais été question de réfuter l'existence d'un effet arrière de la détonation mais de considérer que celui-ci fut de moindre intensité que les trois autres axes : nord, sud et ouest. Trois ou cinq ?


Pour conforter sa thèse, M. BERGUES va illustrer son propos à l'aide de 2 éléments observés en champ proche :
- le détonicien considérait que l'enroulement des ruines de la tour de prilling (selon une direction sud/sud-ouest) qu'il observait sur les photos rolleïmétriques du 8 octobre 2001, confortait sa thèse d'une initiation à l'est, alors même que les experts judiciaires insistaient sur les effets majorant du "coup de hache" provoqué par la forme allongée de la masse d'explosif perpendiculairement à l'axe de la détonation. D'emblée, cet argument paraissait peu probant comme étant sinon contradictoire du moins incompatible avec les constatations décrites par les experts du terrain (en direction sud enfoncement des bâtiments N1 C et de la tour de prilling) et l'explication du "coup de hache" : autrement dit comment passer d'une onde de choc majorée plein sud avec une onde de choc poussant par ailleurs dans le sens sud-ouest... M.LEFEBVRE eu le mérite de démontrer au cours de l'information judiciaire le caractère erroné de l'analyse de M. BERGUES qui avait utilisé des photographies aériennes prises postérieurement à des opérations de secours et de déblaiement qui avaient modifié l'état des lieux ; pour autant, le tribunal considère que cette erreur ne fragilise pas fondamentalement les explications de l'expert : la chute de la tour de prilling vers le sud avérée par les photos tirées du film réalisé par le gendarme CHAPELIER ne font que confirmer la conséquence de l'effet "coup de hache" ci dessus décrit. LE MONNYER est insubmersible : il ne peut que constater que BERGUES a commis une très lourde faute d’expertise en affirmant que les charpentes de la tour s’étaient effondrées en se vrillant, et en attribuant ce vrillage à un souffle oblique venant du sas, mais cette peccadille ne disqualifie en rien son expert favori. Le renversement plein Sud des charpentes principales de la tour n’induit donc à ses yeux aucune présomption d’un amorçage dans le tas principal
- S'agissant de la faible dégradation du transbordeur et de son renversement vers l'épicentre de la détonation, il convient de souligner que l'ensemble des détoniciens s'accordent pour faire état de l'effet de dépression, particulièrement observable en présence de masse importante d'explosif, qui suit la propagation de l'onde de choc LE MONNYER et les soi-disant experts détoniciens persistent et signent. Je redis qu’il n’y a pas de dépression derrière une onde de choc. Il faut attendre que cette onde de choc ait ralenti jusqu’à la vitesse du son, et se résolve alors en une onde de pression, pour que sa première alternance positive soit suivie d’une alternance négative, génératrice d’un effet de succion et qui est de nature à accentuer les dégradations provoquées par l'onde positive mais également de déplacer les objets en direction de l'épicentre. Ceci étant dit, un débat est né sur les causes expliquant la relative dégradation de cet engin de quel engin ? Où était-il ? Comment a-t-il été déplacé ? et son orientation sur le terrain : sur ce point, le tribunal considère qu'il est dans l'incapacité de départager les thèses en présence : M. BERGUES privilégie la relative préservation de l'engin et son déplacement par l'effet de succion accentuée par le sens de la détonation typique de BERGUES : il prononce des mots destinés à impressionner par leur caractère pseudo scientifique mais qui ne veulent rien dire alors que M.LEFEBVRE milite en faveur d'une part d'un effet destructeur réduit par "l'angle mort", l'engin se trouvant en hauteur dans une zone de surpression réduite, entre les axes de surpression majorée "Est" et "au dessus", puis la résultante du phénomène classique en détonique en présence de masse importante d'explosif, de dépression ci-dessus décrit Lefèvre ne vaut pas mieux : on ne peut être « entre un axe et au-dessus » ; il n’a pas non plus compris que la majoration de l’intensité d’une onde de choc non hémisphérique ne concerne pas des axes mais des plans verticaux. Tout ce que l’on peut retenir de cet alinéa vaticinant est qu’il concerne un engin dont la présence dérange les experts. Comme d’habitude, ils ne cherchent pas à comprendre et inventent immédiatement une thèse insane pour expliquer pourquoi il a été déplacé.
- En revanche, la polémique sur la faible destruction du camion que les experts du collège principal avait relevé paraît peu pertinente On a enfin compris ! L’épine dans le talon des experts et du juge c’est ce fameux camion retrouvé avant tout déplacement ultérieur sur la contre-pente NE du cratère avec son arrière à 10 m du box, sa plaque d’immatriculation arrière pratiquement intacte et la plupart de ses pneus non crevés (Rapport final p. 42) ; s'il est acquis aux débats que le camion a été déplacé lors des secours afin de dégager les corps des victimes, après avoir découvert au procès, grâce au sachant Lefebvre, que BERGUES avait pris comme acquise dès la fin de l’explosion cette position postérieure à partir d’une photographie trop tardive il convient de souligner que ce camion qui était au moment de la catastrophe en train d'être chargé par l'équipe TMG à IO étaient en toute hypothèse à proximité immédiate de la détonation et qu'il convient d'observer que ce camion, contrairement à des véhicules parqués sur la même voie, un peu plus à l'ouest, n'a pas été complètement broyé et brûlé comme ces voitures véhicules (une voiture transporte des personnes) mais a pu conserver notamment intact certains la plupart dit Van Schendel de ses pneus : il était donc tout à fait légitime de la part des experts judiciaires de souligner sa destruction relative LE MONNYER ne veut rien admettre : il n’y a pas eu de destruction, même relative, mais un endommagement léger; compte tenu de son emplacement au nord-est par rapport au cratère, le tribunal s'interroge sur le point de savoir si ces constatations doivent être mises sur le compte de l'initiation en partie est selon l'analyse de M. BERGUES, ou de sa possible localisation dans un "angle mort" (entre les axes de surpression majorée "Est" et "nord"). J’ignore qui est l’empêcheur de juger en rond ayant soulevé le problème de ce camion, dont toute la première partie du jugement laissait croire qu’il ne serait pas évoqué. Il est certain qu’il a placé LE MONNYER dans une situation d’autant plus difficile que BERGUES et LefèBvre se prennent les pieds dans le tapis en voulant démontrer l’inverse de ce que l’on a vu. LE MONNYER abandonne donc la thèse, par trop farfelue, de la succion d’un 38 t vers le cratère et se réfugie dans celle des angles morts. Il essaie de recadrer l’exposé LefèBvre en substituant « Nord »  à « au-dessus » mais se rend bien compte que cet exposé reste non crédible. Il conclut donc triomphalement (ci-dessous) en balayant toutes les objections par voie d’autorité et en répétant inlassablement, comme une incantation, ce que le bon peuple se doit de croire
A l'analyse, les travaux de M. BERGUES et de M.LEFEBVRE ne nous apparaissent pas radicalement antinomiques, mais par certains aspects complémentaires ; la conviction du tribunal, à l'étude attentive de ces contributions, et que le creusement de la tétine en profondeur et l'absence d'éjecta terreux vers l'Est s'expliquent tout à la fois par la mise en détonation du box et un point d'initiation en partie est.
La progressivité de la pente vers l'est, le poinçonnement de la fondation et le soulèvement de la dalle de l'aire de manœuvre s'expliquent par la combinaison du phénomène souligné par M. BERGUES, à savoir que le champ de pression a davantage régné en partie est, et de la moindre résistance des nouveaux remblais mis en œuvre en 1997, lesquels étaient beaucoup moins homogènes et résistants que ceux utilisés en 1917 : cette moindre résistance en surface, puisqu'elle ne concerne qu'une épaisseur de l'ordre de 70 centimètre sous la dalle a entraîné le soufflage de ces remblais et a facilité le poinçonnement des fondations du mur extérieur est, qui a été directement soumis à l'onde de pression, celui-ci n'étant pas protégé par la résistance du remblais, ainsi que le phénomène de soulèvement de la dalle de l'aire de manœuvre, qui a pu être accentué par le contrefort de la rampe d'accès, profondément ancrée dans le sol naturel ainsi que M. Félix l'avait indiqué (fondations de plus de 60 cm de profondeur).
En revanche, la profondeur d'affouillement observée sous le box ne peut s'expliquer que par la mise en détonation du tas se trouvant dans cette partie du bâtiment.
L'absence d'éjectas massifs de terre en partie Est conduit à considérer, ainsi que les essais de cratérisation de M. BERGUES le confirment, que l'initiation de l'explosion des tas se situe en partie est de ceux-ci.
Alors, à l'examen attentif des apports tant de l'expertise judiciaire que des critiques parfois constructives et pertinentes de la défense, le tribunal considère comme acquis ou démontré :
- que les tas du box et du bâtiment principal étaient effectivement très proches l'un de l'autre;

- que les deux tas sont partis en détonation,

- que la détonation a pris naissance en partie Est de cet ensemble (box + partie centrale) sans que les travaux des experts ne permettent de déterminer, compte tenu de cette proximité et de la relativité qu'il convient d'appliquer à de telles analyses, si l'initiation est intervenue au niveau du box, à savoir à un ou deux mètres devant le muret, ou à celui de la partie centrale, un ou deux mètres derrière le muret,

- en sorte que la détonation s'est déplacée longitudinalement dans un sens majoritairement est/ouest provoquant des dégâts majeurs en coup de hache perpendiculairement à cet axe dans les sens Nord et Sud et des éjectas terreux massifs suivant les trois axes nord, sud et ouest ;



- qu'au niveau du sol, la marque de la détonation a été plus faible coté Est et a formé une tétine, en raison du caractère moins massif du tas du box et de la réfection du sol de la dalle, dont le soubassement, moins homogène que le remblais de la partie centrale, n'a pas offert une résistance équivalente au phénomène de cratérisation.
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