Extrait des minutes secrétariat greffe du Tribunal de grande instance de toulouse



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On se demande comment la coupure de courant constatée plusieurs secondes avant l’explosion d’AZF par des témoins situés au Nord de la SNPE a pu avoir lieu sur ce site avant même ces désordres électriques que les experts et le juge datent postérieurement à l’explosion. N’ayant aucun système opérationnel d’enregistrement de traces électriques à la SNPE, ces témoins n’ont que leur bonne foi comme atout avec eux et reçoivent bien entendu tout le mépris du juge Le Monnyer.
Aucun élément factuel ou d'ordre technique ou scientifique ne vient donc étayer l'hypothèse d'un accident industriel prenant sa source sur le site de la SNPE. Nouvelle oracle du Grand Esprit !
II-4-2-2 : A l'unité N1C :
S'agissant du site de Grande Paroisse, les membres de la CEI et les experts judiciaires vont s'intéresser à l'atelier de production des ammonitrates qui était en fonctionnement au moment de la catastrophe et plus particulièrement au réseau où circule le nitrate fondu. Il sera procédé à l'examen des alarmes informatiques ? M. POURQUERY, désigné par ordonnance du 15 octobre 2001 afin de déterminer au vu des éléments en matière informatique communiqués par les experts ZNATY et Donio si le processus chimique de l'unité de fabrication N 1 C a pu être modifié et être à l'origine du déclenchement d'un processus explosif dans cet atelier ? conclut par la négative sur ce point (cote D 5754). Un peu de ponctuation rendrait la phrase compréhensible
Il explique en effet que les alarmes qui se sont manifestées de manière intempestive peu de temps avant l'explosion ne faisaient pas partie des étapes de process potentiellement dangereuses tant du point de vue du système de qualité propre à l'usine que d'un point de vue chimique et ajoute que ? même si les étapes du process concernées par les alarmes mises en exergue  elles étaient peut-être frappées sur une médaille ? par les experts en informatique avaient eu des déviations graves ce sont donc les étapes qui ont eu des déviation ?, seuls des incidents de pollution  ?? auraient pu se produire. Quel épouvantable charabia ! Des alarmes peuvent ne pas signaler un danger mais, si elles se produisent, elles ne peuvent concerner autre chose que la grandeur qu’elles surveillent. Par exemple elles ne peuvent concerner une pollution si l’organe de détection correspondant ne mesure pas une pollution..
L'expert HODIN arrive à la même conclusion au terme d'une approche différente de celle adoptée par le précédent expert. Il retient en effet que l'examen des alarmes dans cet atelier la veille et le jour des faits montre qu'il n'y pas eu de niveau EMERGENCY, en expliquant que ce dernier correspond à celui associé à des dérives de paramètres physiques justifiant une action immédiate pour en minimiser les conséquences et précise que dans les 6 heures précédant les faits, aucun paramètre mesuré ne montre de dérive significative, en particulier la température du nitrate d'ammonium fondu et la teneur en matières carbonées. Quelle salade ! Dans l’instrumentation concernée, les alarmes simples signalent chacune une anomalie qui n’a pas atteint un seuil de danger (emergency fait évidemment bien plus savant, surtout en majuscules) mais qu’il appartient aux opérateurs de surveiller ou de corriger. Elles sont généralement doublées par des alarmes de déclenchement si des seuils de danger viennent à être franchis. Par ailleurs, aucun dispositif ne mesurait la teneur en matières carbonées du nitrate. Il faut enfin savoir que la seule façon possible d’introduire du carbone dans le circuit de nitrate en cours de production consisterait à déverser un hydrocarbure liquide dans les réservoirs d’acide nitrique alimentant l’atelier. Cela n’a évidemment jamais été expérimenté, mais il est ultra-probable que l’arrivée d’hydrocarbure dans le réacteur provoquerait l’explosion immédiate du nitrate d’ammonium « naissant » qui s’y forme.
Ces conclusions apparaissent en outre parfaitement conformes aux déclarations de M. MAILLOT qui explique avoir contrôlé sur son écran d'ordinateur le bon fonctionnement des ateliers N1C, NAI ainsi que les deux saturateurs qu’est-ce que sont ces bêtes là ? sans rien constater d'anormal (cote D 1189).
L'expert COUDERC va plus précisément s'intéresser à une hypothétique interaction entre l'atelier N1C et le bâtiment 221 au cours de laquelle une explosion sur N1C projetant des débris sur le 221, aurait atteint le stock de nitrates et aurait induit ou facilité son explosion. Il s'attache notamment à l'examen de la partie de l'atelier où se trouvait du nitrate liquide (cote D 3202), car, explique-t-il, il s'agit d'une zone critique où le nitrate, sous cette forme, concentré et chaud, est susceptible de se décomposer en cas de surchauffe accidentelle au delà de 230°C, le produit de cette décomposition thermique pouvant alors exploser.
Ayant assisté personnellement aux opérations de déblaiement de cet atelier, ce qui lui a permis de visualiser les pièces essentielles de fabrication au fur et à mesure de leur enlèvement, il est en mesure d'affirmer que les déformations qu'elles ont subies sont toujours tournées vers l'intérieur, marquant ainsi qu'elles étaient la conséquence d'actions extérieures et qu'elles ne pouvaient en aucune façon résulter d'une explosion du produit situé à l'intérieur. Racontez n’importe quoi et il en restera toujours quelque chose ! Le corps du filtre de nitrate fondu qui a décollé était éventré par une explosion interne et le fond bombé de son couvercle avait été arraché. Les concentrateurs Luwa, qui n’ont ni décollé ni explosé et ont été renversés avec la tour, ont effectivement subis des effets de compression par la première alternance de l’onde de surpression induite par la détonation du 221.
L'examen de tôles composant le bardage de la tour de prilling le conduit également à conclure qu'il est peu probable que le produit qui se trouvait à l'intérieur ait explosé au détail près qu’un témoin a vu ce bardage s’éventrer avant que la tour ne se renverse, la grande dispersion des grains de nitrate dans cette zone créant par ailleurs des conditions très défavorables à la propagation d'une déflagration d'envergure. Ce ne sont évidemment pas des gouttes qui ont explosé, mais du liquide amorcé qui se déversait sans être prillé, par suite du percement d’une tuyauterie de nitrate fondu au sommet de la tour par un arc électrique.
Une pièce, le filtre JF 302, qui présentait des particularités de déformation pouvant laisser imaginer que le produit qu'elle contenait à l'intérieur ait ?? pu exploser permet notamment de démontrer que cette déformation a été l'objet d'un événement extérieur et donnera lieu à des investigations plus poussées. Il faut être idiot ou incompétent pour prétendre cela lorsque l’on connaît la description exacte de ce filtre récupéré par miracle Il s'agit du filtre situé au nord de la tour de prilling (un second se trouvant au sud de celle-ci ), retrouvé fortuitement au cours des opérations de déblaiement. M. COUDERC considère que si l'explosion de ce filtre est intervenue postérieurement à celle du bâtiment 221 et dans un laps de temps très court, elle ne peut pas avoir été provoquée par voie thermique car un tel mécanisme aurait demandé plusieurs minutes au moins, le temps nécessaire pour que le nitrate d'ammonium passe d'une température de 180°C à une température supérieure à 200°C de telle sorte que la décomposition thermique puisse s'engager et que les gaz de décomposition s'accumulent jusqu'à provoquer un mélange explosif. Est-ce que la température induite instantanément par un coup de foudre direct lui suffit ?
Il conclut par conséquent que l'explosion de ce filtre a été causée par des contraintes de type mécanique d'intensité considérable pouvant résulter soit du passage de l'onde de pression générée par l'explosion du bâtiment 221, soit d'impacts d'éléments solides projetés par cette première explosion (cote D 3202). Couderc est un chimiste. Il devrait donc savoir qu’il est impossible d’amorcer du nitrate de cette façon
L'expert BERGUES confirme cette analyse à l'issue d'une étude en matière détonique dans le cadre de la mission qui lui est confiée par ordonnance du ler avril 2004 (cote D 5240). Cette fois-ci c’est LE MONNYER qui déraille. BERGUES a retenu l’amorçage du nitrate dans une tuyauterie et non dans le filtre, puis la propagation de cette détonation jusqu’au filtre à l’intérieur duquel elle serait venu «mourir ».

Après avoir déterminé l'impossibilité de l'initiation en détonation du tas de nitrate d'ammonium par des éclats issus de la tour de granulation ou par une onde de choc aérienne issue d'une détonation de cette dernière, il examine à l'inverse dans quelles conditions l'explosion du tas a pu entraîner celle du filtre.


Il exclut ainsi l'hypothèse selon laquelle une onde de choc aérienne aurait pu induire, compte tenu de sa faiblesse une quelconque réactivité du nitrate d'ammonium fondu, ce dernier étant de surcroît protégé par les parois en acier du filtre ou des tubes le contenant, de même qu'une initiation nominale du nitrate d'ammonium liquide présent dans la tour de granulation par projection d'éclats de toute nature issus de l'explosion du bâtiment 221.
C'est en considérant le fait que l'onde choc aérienne a ébranlé la tour de granulation avant que ne parvienne la cohorte des éclats et projectiles divers propulsés par cette explosion et en expliquant que cette onde a généré des vibrations, secousses et chocs successifs dans les épaisseurs des matériaux et des matériels constituant cette tour qui ont entraîné l'apparition de bulles d'air à l'intérieur du nitrate d'ammonium liquide que l'expert propose une explication à l'explosion du filtre.
Les chocs engendrés par les impacts de ces projectiles auraient en effet rencontré un nitrate d'ammonium liquide pré-sensibilisé localement par la présence de ces bulles, ce qui aurait constitué un milieu favorable à l'apparition d'une détonation faible, dite LVD ( en langue anglaise low-velocity détonation par opposition au régime HVD pour high-velocity détonation qui est le régime de détonation nominale).
Ce type de détonation présentée par les seuls explosifs liquides ne nécessite que des pressions de choc inférieures d'un à deux ordres de grandeurs ( soit 10 à 100 fois moins) à celles nécessaires pour initier une détonation nominale HVD.
LE MONNYER a désespérément besoin du rapport BERGUES, qui est l’unique support soi-disant scientifique de la thèse accusatoire officielle avec son tir n° 24. Il est donc obligé de le soutenir lorsqu’il raconte ici des insanités. BERGUES sait qu’un éclat ne peut amorcer du nitrate fondu dans une tuyauterie qu’il traverse. Il invente donc ce phénomène de la présensibilisation du nitrate fondu par formation de bulles. Or la formation de bulles dans un liquide qui s’écoule à l’intérieur d’un système clos s’étudie en dynamique des fluides. C’est le phénomène de «cavitation » qui ne peut se produire que par création d’une dépression, par exemple à l’aspiration d’une pompe si la hauteur du liquide aspiré est insuffisante, entre les pales d’une hélice marine ou à l’aval d’un dispositif de détente statique si la pression aval moyenne est faible. Il ne s’agit évidemment pas de bulles d’air mais de bulles sous la tension de vapeur du liquide, donc sous vide reletif poussé. Le secouage d’une tuyauterie par le passage d’une onde de pression ne peut entraîner de cavitation. BERGUES explique ensuite que certains explosifs liquides peuvent donner lieu à des détonations « lentes », dites LVD pour faire savant, qui n’en sont pas moins supersoniques, sinon ce ne seraient pas des détonations, mais qui ne sont que faiblement supersoniques. Il les oppose aux détonations « rapides », dites HVD, qu’il qualifie de « nominales », qualificatif dont aucun des sens ne peut qualifier une détonation. Comme il ne rate jamais une occasion de se couvrir de ridicule, il confond ici une fois de plus vitesse et énergie et qualifie de « faible » les détonations lentes, qu’il n’oppose pas à des détonations « fortes » mais à des détonations « nominales ». De tout ce galimatias pseudo-scientifique sort, comme du chapeau d’un prestidigitateur, l’évidente solution : le liquide cavitant est sensibilisé et a subi une détonation LVD amorcée par le passage d’un éclat. Les professionnels s’esclaffent devant de telles insanités, que LE MONNYER reprend à son compte sans sourciller.
Cette analyse, sans être formellement remise en question lors des débats par M. FOURNET, laisse ce membre de la CEI néanmoins perplexe au motif qu'il sera retrouvé au delà ?? du périphérique, en zone nord par rapport au cratère ?? des tôles de bardage provenant de la tour N1 C ; ce constat serait de nature à accréditer l'idée selon laquelle pour pouvoir être expulsés en partie nord, c'est à dire à l'opposé de l'axe sud qui constituait l'une des ondes de surpression majorée par l'effet "coup de hache", ces éléments de bardage auraient dû être expulsée préalablement à l'explosion du 221 et donc laisser accroire un événement préalable survenu au niveau de cette tour. Les bras m’en tombent ! C’est ce même FOURNET, qui a toujours nié qu’il se soit passé quelque chose dans la tour avant la détonation du stock et qui m’a fait surnommer - à l’intérieur de le CEI - le « monomaniaque de la tour de prilling », qui témoigne ici intelligemment. Je ne l’avais pas vu en lisant les minutes du procès, audience après audience A l'interrogation du tribunal sur le point de savoir si ce constat ne pouvait pas trouver une explication raisonnable dans la puissance phénoménale de la détonation qui aurait été en mesure de déplacer des tôles de bardages, matériaux léger, lesquelles auraient été, dans un premier temps élevées dans les airs, avant d'être poussée par le vent vers la partie nord, (des vents provenant de Sud-Est à moins de 10 m/sec comme relevés par Météofrance n’ont bien entendu aucun pouvoir de faire cela) là, il s’agit de délire total et FOURNET, qui n’est pas un battant, n’a pas osé le dire à LE MONNYER M. FOURNET a concédé que cela pouvait expliquer le déplacement de ces éléments dans cette direction.
En toute hypothèse au delà ?? des conclusions de ces expertises techniques, qui se suffisent à elle même ??, la notion juridique d’une expertise, qui se suffit à elle-même, m’échappe complètement aucun élément recueilli par ailleurs ne vient étayer l'hypothèse d'un quelconque incident technique : ni les auditions des salariés survivants qui travaillaient au moment de la catastrophe dans cet atelier, ni les enregistrements des systèmes informatiques, ni aucune explication au regard du process maîtrisé ne vient corroborer l'idée d'un incident à ce niveau; fermez le ban ! Le juge a jugé le seul incident évoqué par le témoin OUALI, au sujet d'une fuite d'eau dans les toilettes de cet atelier étant manifestement sans lien avec la catastrophe.

C’est le cumulus de ces sanitaires qui a eu une fuite importante au niveau d’un des robinets. Il n’aurait pas été incongru d’étudier les pièces remplacées dans la nuit précédant l’explosion pour être certain de l’origine de ce dégât.
II-4-3 : l'UVCE, ou déflagration de gaz en milieu non confiné :
La défense expose par la voie de son conseil que l'hypothèse de l'UVCE avancée par M. BERGEAL, technicien travaillant pour EDF, Jean Bergeal doit être heureux. J’ai déjà dit que j’étais en désaccord avec lui sur certains points, mais je sais qu’il est un ingénieur électricien de haut niveau, attaché à la direction générale d’EDF au moment de la catastrophe, et mandaté pour diriger l’enquête interne EDF-RTE. LE MONNYER, toujours aussi peu rigoureux, oublie qu’il a pris sa retraite ensuite et que c’est en tant qu’expert indépendant qu’il s’est rallié à l’hypothèse UVCE, initialement formulée par Didier Eydely qui avait dans un premier temps participé aux travaux menés sur la piste électrique, n'a jamais été considérée comme sérieusement envisageable.
Le sigle UVCE désigne des nappes aériennes de gaz combustibles qui deviennent explosives en se mélangeant à l’air ou peuvent engendrer des boules de feu. Aucun indice ne permet de penser que de telles nappes aériennes se soient déployées sur le site avant de s’y enflammer. Inutile donc d’épiloguer sur les conséquences de l’inflammation de ces nappes puisqu’il n’y en avait pas. Cela aurait permis d’éviter de proférer de nouvelles âneries. C’est ainsi que le méthane déflagre et/ou produit des boules de feu. Mais un nuage d’éthylène peut parfaitement détoner.
Elle se heurte à une première difficulté liée à la question de savoir si une déflagration de gaz peut ou non entraîner la mise en détonation d'un explosif condensé tel que le nitrate : les experts judiciaires notent que les conditions de L'UVCE sont peu favorables à la création d'une onde de choc (page 390), cette analyse reposant sur le fait que l'explosion de gaz ne dégage pas suffisamment d'énergie pour entraîner la mise en détonation du NA, matière explosive stable.
Au delà de cette difficulté majeure, les travaux minutieux auxquels M. HODIN a procédé, en analysant notamment les consommations de gaz de GP et de la SNPE a permis d'exclure qu'une quelconque fuite de gaz ait pu entraîner un nuage de gaz pour constituer à proximité du bâtiment 221 un nuage suffisamment dense pour y être encore explosible ; l'odorisation du gaz de ville n'aurait en toute hypothèse pu échapper aux nombreux salariés présents sur l'un ou l'autre site industriel ; or, nul n'a signé l'odeur caractéristique du gaz de ville. Nouvel amoncellement d’imbécillités. Hodin ne parle que de gaz naturel alors que le site SNPE comportait de nombreux stock de gaz liquéfiés divers ou de liquides très volatils. Par ailleurs le gaz process livré à AZF n’était pas « odorisé » comme le gaz de chauffage.

Cette hypothèse est à exclure.


Il est certain, en revanche, qu’à la fin de la nuit et au début de la journée précédant la catastrophe, une mystérieuse nappe nauséabonde de gaz lourd ou d’aérosol s’est répandue sur le site AZF, côté SNPE. Sa nature n’est pas actuellement identifiée, ni la façon dont elle a traversé le petit bras de la Garonne (probablement par une galerie souterraine, car il est difficile à une telle nappe de franchir un tel bras en aérien sans être détournée dans le lit du fleuve). C’est peut-être elle que Bergeal et Eydely qualifient d’UVCE. Mais elle n’a pas atteint le 221 et je ne crois pas qu’elle ait pu exploser sur le site AZF en produisant l’effet sismique principal.
II-4-4 : les hypothèses de l'initiation électrique :
Il s’agit de nouveau ici de noyer le poisson en mélangeant les problèmes. J’en distingue personnellement trois : les événements précurseurs de nature électrique, le rôle des réseaux dans la transmission vers AZF de phénomènes catastrophiques amont, l’initiation éventuelle d’origine électrique de l’ensemble du processus.

Les événements précurseurs de nature électrique sont nombreux : grésillement de réceptions radio, plantage d’ordinateurs sur le site AZF et à l’extérieur, plantage de bascules électroniques à l’extérieur du site, bruits d’effluves électriques, secousses ressenties par des opérateurs, collage des mains d’un opérateur sur une mamelle d’ensachage de nitrate pendant plusieurs seconde avant qu’il ne soit libéré par la grande détonation, formation de « boules de lumière » sur le site AZF, boules qui ont circulé pendant plusieurs secondes à basse altitude et dont l’une est sortie du site, est entrée dans un magasin par une porte ouverte, est passée près d’une opératrice sans la brûler, avant d’aller s’éteindre dans le fond du magasin sans y provoquer de dégâts. Le traitement des témoignages correspondants est caractéristique : ou bien ils sont escamotés (grésillement radio et boules de lumière) ou bien ils sont déformés tels le témoignage de M. Romero (décharge perçue au moment de la catastrophe mais avant la détonation finale), le témoignage de Roland Dupont (qui était préposé à l’ensachage et n’a pu prendre pour un câble la mamelle d’ensachage bien réelle sur laquelle il enfilait les sacs), le témoignage de Damien Borg ( qui a eu l’impression de ressentir une décharge électrique mais qui n’a réellement pu ressentir que  «le passage de l’onde de choc à travers son corps »), etc. Tous ces événements précurseurs passent ainsi à la trappe alors qu’ils auraient du focaliser l’attention des experts sur un point évident : l’atmosphère du site AZF était très fortement ionisée avant la détonation finale. J’attire, à ce sujet, plus particulièrement l’attention sur le fait que les « boules de lumière », que témoins et juge d’instruction ont appelées improprement « boules de feu », sont tout à fait analogues au phénomène de la « foudre en boule » que l’on voit parfois se produire juste avant le déclenchement d’un orage violent. C’est cette très forte ionisation qui a rendu ensuite possible le déclenchement de divers arcs électriques aériens, décrits par de nombreux témoins, toujours avant la détonation du 221. On en connaît parfois le point d’arrivée, comme le haut de la tour de prilling qui constituait une antenne de captation parfaite, mais leurs points de départ restent mystérieux.

Les réseaux électriques ont peut-être transmis des surtensions considérables, dont la source non encore identifiée était lointaine, jusqu’à proximité du site AZF (donc de la zone ionisée), constituant ainsi une origine crédible de ces arcs. Certains témoins affirment en effet avoir vu ces lignes « devenir lumineuses » avant la catastrophe. Il m’est malheureusement impossible de comprendre, dans l’état présent des informations dont je dispose, la nature exacte du phénomène véhiculé et la raison pour laquelle il n’a pas été détecté (à moins qu’il n’ait été délibérément dissimulé).

Il est actuellement impossible de savoir si un grave accident électrique est ou non le phénomène initiateur du processus catastrophique. Mais, comme je l’ai montré plus haut, il est certain que des accidents électriques très importants se sont produits bien avant que ne se produisent les explosions SNPE puis la détonation AZF. Rien ne justifie donc à ce stade l’affirmation péremptoire de LE MONNYER qu’il n’y a pas eu d’initiation électrique. Tout expert objectif aurait du pousser l’analyse afin de savoir si le premier grave accident électrique avait été initiateur ou non. Même en cas de conclusion négative, une telle analyse aurait en effet permis de se rapprocher du véritable élément initiateur, avec une forte chance de l’identifier. C’est bien parce que cette identification semble à portée de main d’une équipe d’investigation sérieuse (de quelques personnes) que le mystérieux manipulateur a tout fait pour que la Justice tente d’écarter et de bâillonner les experts indépendants. Avec les matériaux qu’ils ont cependant rassemblés, l’étau commence néanmoins à se resserrer. Un des événements majeurs du processus global, situé très en amont de la chaîne chronologique, est clairement celui qui est à l’origine de l’événement sismique principal. Est-ce lui qui a déclenché l’enchaînement électrique ou est-ce l’inverse ? Quel est cet événement ? C’est l’éclatant succès du manipulateur d’avoir obtenu que ces problèmes élémentaires ne soient jamais pausés, et n’aient donc reçu aucune réponse plus de huit ans après la catastrophe. J’y reviendrai dans ma conclusion.

Après avoir été, dans un premier temps, exclue par M. PALLUEL, responsable des réseaux électriques et instrumentation du site dont les experts louent la très grande compétence technique, compte tenu de l'absence d'installation électrique à proximité du tas de nitrate stocké dans le bâtiment 221 et de l'analyse des premiers enregistrements disponibles lesquels ne révélait ?? aucun dysfonctionnement sur les réseaux, cette question de l'implication éventuelle de l'électricité dans la cause de la catastrophe allait apparaître consécutivement à un certain nombre de déclarations de salariés de GP. Ces salariés qui présentaient la particularité ?? de se trouver à proximité de l'épicentre et d'avoir été au contact de l'onde de choc ceux qui ont été percutés par l’onde de choc elle-même, qui n’est guère caressante, ne sont plus là pour nous faire part de leurs impressions, décrivirent avoir subi des phénomènes d'électrification concomitamment à la perception de l'événement ou dans les instants précédents :


-M. ROMERO, agent de maîtrise affecté au service expéditions est à son poste de travail au bâtiment 10 lorsqu'il perçoit une violente décharge électrique dans le corps au moment de l'explosion (cote D 238).
-après avoir fait une première déposition aux termes de laquelle il déclarait n'avoir rien remarqué de particulier ce jour là, M. Dupont (cote D 356), qui travaille sous ses ordres dans le même bâtiment au poste de conditionnement des GRVS situé sur une passerelle à une hauteur d'environ 1 mètre, exposera dans un deuxième temps (cote D 2111) avoir été attiré subitement vers une forme comparable à un cylindre de la grosseur d'une bouteille, qu'il pense être un câble mais qui est en fait immatériel. Il explique que ce phénomène a duré de 5 à 8 secondes avant qu'il ne se retrouve à terre dans son atelier qui s'était écroulé sous l'effet de l'explosion. Les premiers jours, les témoins ont été interrogés sommairement par la police et la plus grande partie de leur audition portaient sur l’usine elle-même et leur rôle dans cette usine, ainsi que sur pleins de sujets différents déjà amorcés. Aucune série de questions précises n’a été formulée dans ces auditions qui résume en quelques lignes le témoignage des secondes avant la catastrophe. Le juge instructeur a jugé utile de reconvoquer ces témoins par la suite car beaucoup d’entre eux, et pas seulement les salariés d’AZF avaient des souvenirs précis de ces événements. Le Monnyer insulte encore une fois les témoins en sous-entendant qu’ils inventent après coup leur témoignage et également le SPRJ qui a tenu à récupérer une quantité non négligeable de témoignage.
-M. BORG, électricien à la SCLE qui est en mission sur le site AZF circule dans le véhicule conduit par son collègue Frédéric BONNET à proximité du bâtiment 221 lorsqu'il ressent une "énorme électrocution" avant d'être victime des effets de l'explosion (cote D 1419).

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