Franklin “Tout village est mon village et tout homme est mon frère”



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Franklin

“Tout village est mon village et tout homme est mon frère”

Revue de Saint–Louis de Gonzague



12 rue Franklin 75116 Paris - Tél. 01 44 30 45 50 

Ce numéro a été réalisé par Philippe Cournarie et Axelle Demézon

avec la précieuse collaboration de Luce-Marie Volat

i

Illustrations  :  Catherine  Billet  p.  68,  69,  70.  –  Myriam  Cournarie,  page  de  couverture  :  le  théâtre 

antique d’Épidaure. – Philippe Cournarie p.8, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 21, 22, 23, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 

43, 44, 45, 46, 47, 51, 55, 65, 71, 72. – Axelle Demézon p.20, 52, 53. – Casilda Desazars p. 33, 34. –  



Bertrand Fay de Lestrac p.66. – Catherine Lemoine et Christel Lahaussois p.49, 50, 56. – Françoise Llanos 

p.60. – Coralie Olphe–Galliard p.24. – Louise Richaud p.61. – Nathalie Willaume et Farid Idris p.6, 18, 19.

D O S S I E R   :   L E   T H É Â T R E   À   F R A N K L I N ,   H I E R   E T   A U J O U R D ’ H U I

Fr

anklin

 

Été 2016

Été 2016



1

Le théâtre ou une certaine idée 

de la présence réelle

« L’homme est un être fini qui pense l’infini. »

Paul Ricœur 

Les Pères et Docteurs de l’Église ne sont pas 

tendres avec le théâtre. Les pages théologiques 

qui dénoncent le théâtre comme une invention 

maléfique, mensongère et tentatrice – l’associant 

même aux femmes (!) – se comptent par milliers. 

Si pareilles conceptions nous paraissent aujourd’hui 

dépassées et insoutenables, nous aurions tort de 

négliger le vrai problème dont elles sont la fausse 

solution. La mise en spectacle ne va jamais de soi et 

nous devons toujours en interroger la forme comme 

l’intention. Qu’elle soit théâtre ou cinéma, l’image 

que nous montrons, et dont toute la vocation 

est de révéler ce que nous ne voyons pas ou mal, 

garde en elle le redoutable pouvoir d’occulter 

ce qu’il faudrait voir. Pire, elle risque toujours de 

flatter notre désir de fuir « l’imperturbable sérieux 

de l’existence humaine » - selon l’admirable 

expression de Bossuet – et ainsi rencontre en nous 

une disposition native au divertissement ou, pour 

parler un autre langage, au dégoût inavoué des 

réalités spirituelles que les Anciens nommaient 

l’acédie. Le spectacle permanent de nos sociétés en 

est devenu l’illustration obscène. Nous comprenons 

alors que l’introduction du théâtre dans les collèges 

de la Compagnie de Jésus ne s’est pas faite sans 

heurts ni débats. L’analyse philosophique, les 

lumières de la psychologie, les méthodes éducatives, 

ont progressivement assoupli un dogmatisme 

théologique oublieux des conséquences éthiques 

et artistiques de l’Incarnation du Verbe. Si nous ne 

devons jamais omettre l’ambiguïté du spectacle, il 

est heureusement devenu évident que le théâtre 

détient d’authentiques titres de noblesse justifiant 

sa présence parmi les arts libéraux et que sa pratique 

concourt efficacement à la formation de la personne. 

L’acte de donner corps à un personnage qui en 

manque, habiter une existence qui n’est pas nôtre, 

offre l’occasion unique d’approcher, autrement que 

par la spéculation intellectuelle, le mystère de ce que 

l’homme est et peut être, pour le meilleur et pour le 

pire. Osons dire que la représentation théâtrale, en 

incarnant par un corps de chair mobile et parlante 

un texte éthéré et silencieux, constitue une forme 

de « présence réelle ». Le théâtre nous délivre 

également de la contrainte de devoir nous réduire 

à une vie que délimitent inexorablement un temps 

et un espace déterminés. Par lui, il nous devient 

possible de concevoir l’existence, non comme une 

chose fermée et repliée sur elle-même, mais comme 

une réalité à la profondeur insondable, ouverte à 

l’autre, à tout autre. Le génie du théâtre est bien 

là : il donne de se perdre pour se retrouver ; il sort 

de soi, et, par le détour d’autrui, il reconduit vers 

soi, enrichi et augmenté. Il est une incomparable 

école d’empathie, donc d’humanité. Merci à lui, 

merci à ceux qui le font vivre parmi nous : merci 

à Bernard Van der Meulen, Stéphane Janin, Daniel 

Godard, Daniel Hamon, Alain Pochet - personnes 

d’hier et d’aujourd’hui - dont la passion pour l’art 

dramatique et les compétences éducatives, marquent 

et marqueront l’histoire du théâtre dans nos murs.



Philippe Cournarie


2

S

2



Prologue, par Philippe Cournarie

4

Le mot du Directeur, par Laurent Poupart



5

Le défi du mal, par Philippe Cournarie et Axelle Demézon



A   L ’ H O N N E U R

6

Isabelle Bendao, par Françoise Llanos, Jean-Michel Joly, Catherine Angebaud et Cécile Morisseau



7

Benoît Bonnet, par Jérémie Parramon

8

Geneviève Debeuré de Jongh, par Hélène Gomard et Agnès Lacroux



10

Entretien avec Rémi Gousseau, Directeur de la Maitrise Saint-Louis de Gonzague

14

Rémi Gousseau, par Pascale Chabert, Églantine Deren et Thomas Lance



16

Isabelle de Guibert, par Laurent Poupart

17

Isabelle de Guibert, préfet de la division des 6

èmes


par elle-même et par Marielle Brunel

18


Agnès Verlé, par Françoise Llanos, Pascale Bollaert, Annabelle de Crémiers et Béatrice Grosselin

20


Claire de Villèle, par Sophie Palewski, Axelle Demézon et les élèves de 6

ème

 4

21


Eva Dornaus, par Martial Chambrelan

22


Sylvie de Vulpillières, par Laurent Poupart, Gilles Barbes s.j. et Coralie Olphe-Gaillard

D O S S I E R   :   L E   T H É Â T R E   À   F R A N K L I N ,   H I E R   E T   A U J O U R D ’ H U I

25


Le théâtre dans nos collèges d’antan, par François de Dainville, s.j.

28


Le théâtre comme formation humaine et spirituelle, entretien avec Alain Pochet

32


Un parcours atypique, entretien avec Casilda Desazars

35


Vivre de sa passion, par Mirabelle et Philippine Ordinaire

36


Texte théâtral et interprétation, par Axelle Demézon et les élèves de 6

ème

2

38


Option théâtre : paroles d’élèves, par Éléonore Dubertret, Étienne Compain, Eugénie Lacombled,

Inès del Valle, Lucie Duranton et Marie-Camille Riolacci

45


Les prépas sur les planches de Franklin, par Olivia Debrosse et Timothée Bonnet-Badillé

S o m m a i r e




3

F R A N K L I N   A U   F I L   D U   T R I M E S T R E 

Journées Missionnaires

48


Journées Missionnaires 2016, introduction par le président de l’ASLG, par Olivier Deren

50


JM pluvieuses... JM heureuses, par Catherine Lemoine et Christel Lahaussois

51


Au cœur de la Syrie dévastée, entretien avec le Père Ziad Hilal, s.j., témoin JM

55


Homélie du Père Ziad Hilal, s.j., pendant la messe des JM

Petit Collège 

57


Enseigner l’anglais au Petit Collège, par Amélie Damelincourt et Priscilla de Maussion

58


Témoignage de Christiane Rème, résistante et déportée, par les élèves de 7

ème

 3

60


Rima, une enseignante palestinienne au Petit Collège, par Françoise Llanos

61


Pentathlon des écoles du 16

ème


, par Louise Richaud

Grand Collège 

62


Récit d’un pèlerinage à Vézelay, par Lili Tamm et Stéphanie Bordure

63


Voyage à Rome, par Ambre Ancel, Corentin Cornet et Jéromine Graffin

65


Conseil Consultatif National d’Éthique, par Hilaire Bizalion

66


Tournoi International des Jeunes Mathématiciens, par Henri Bambury et Thibault Fay de Lestrac

Sports

68


Association Sportive 2015-2016 : résultats

69


Championnats de Badminton, par Catherine Billet, Ingrid Launay, Grégoire Musy et Cyprien Terrouanne

Pastorale

71


Confirmations de 120 élèves de seconde : homélie du Cardinal André Vingt-trois

73


Retraite à Jambville, par Nemtala Eddé, Hortense Coisne, Grégoire Minard, Julie Savard et Camille Nicolas

F O N D S   J E S

75


Troisième anniversaire du fonds JES-Franklin : état des lieux, par François Chaillou

L E S   A N C I E N S

77


Dîner des anciens professeurs : de joyeuses retrouvailles, par Philippe Cournarie

C A R N E T 

78


Carnet

I N   M E M O R I A M

79


In memoriam Yves Mattelig, par Vincent Casanova, Alain Feuillâtre et Philippe Cournarie

R É S U LTAT S

80


Résultats du Concours général 2016

81


Le programme du CCF


4

Le mot du Directeur

C’est la rentrée !

Vous le répétez à vos enfants qui ne voulaient 

plus quitter la plage, vous le martelez à vos collègues 

avec qui vous échangiez devant les photos de votre 

voyage, vous vous convainquez vous-même en 

contemplant votre teint hâlé par une belle lumière 

d’été ; bref c’est bel et bien la rentrée !

La rentrée à Saint-Louis de Gonzague est toujours 

un moment important et solennel. Un instant de stress 

pour certains, une pointe d’impatience pour d’autres 

mais nous gardons toujours la mémoire d’un début 

d’année scolaire, de la rencontre des nouveaux collègues 

ou d’élèves que l’on ne connait pas, des amis que l’on 

retrouve. Nous nous souvenons tous de notre rentrée en 

6

ème


, en 2

nde


 ou en Terminale et quand nous avons oublié, 

c’est notre maman qui nous raconte avec émotion, les 

larmes et les joies d’une rentrée à l’école maternelle. 

Une rentrée nouvelle, c’est accueillir et recevoir 

tous les nouveaux professeurs, personnels, présenter la 

vie et les règles de l’école aux nouveaux élèves, définir les 

orientations qui vont guider notre établissement tout au 

long de l’année. La rentrée 2016 à Franklin est marquée 

par le renouveau et la continuité. Le renouveau des 

élèves, bien sûr, des professeurs et professeurs des écoles, 

des secrétaires et surveillants. Les nouvelles adjointes en 

pastorale scolaire Sophie Musy et Frédérique Panel-Pagezy 

et Axelle Demézon, préfet de 6

ème


, complètent l’équipe 

de direction. La continuité dans laquelle s’inscrivent les 

travaux d’extension et de rénovation, permet désormais 

d’avoir une vision nouvelle de notre école. Le bâtiment 

« Loyola », nom de baptême choisi après une large 

consultation de l’ensemble de la communauté éducative 

se dresse désormais fièrement le long du boulevard 

Delessert sur 4 niveaux. Oratoire, salles de sports, mur 

d’escalade et salles de cours pour les classes préparatoires 

forment un ensemble élégant, fonctionnel et moderne, 

adapté aux besoins éducatifs des jeunes et des professeurs. 

Nous sommes tous très fiers de cette belle réalisation. Elle 

témoigne de l’engagement de tous les acteurs de Saint-

Louis de Gonzague-Franklin, du fonds JES-Franklin, dans 

l’évolution et la croissance de notre école.

C’est la rentrée !

La réforme du collège voulue par le ministère en 

2015, fait aussi sa rentrée dans nos classes et dans nos 

programmes. Nous avons travaillé, analysé, proposé, 

construit un projet pédagogique à la fois global 

et par matière, qui allie les impératifs de la réforme 

et des programmes, les exigences de notre projet 

d’établissement et les spécificités du projet ignatien. 

Les équipes de professeurs ont beaucoup œuvré pour 

maintenir un niveau d’objectifs élevé en accord avec la 

pédagogie ignatienne. Les principes fondamentaux qui 

font depuis longtemps la réussite des jeunes Franklinois 

sont conservés et même réaffirmés avec détermination : 

la construction d’une pensée personnelle par le langage, 

le goût de l’effort et la volonté de dépassement.

Les résultats aux concours et examens 2016 sont 

là pour démontrer la pertinence et l’efficacité de notre 

travail. Ils sont un encouragement et non une finalité, 

une satisfaction pour tous. Nos élèves du petit au 

grand collège, nos étudiants réussissent excellemment 

bien parce qu’ils travaillent, parce qu’ils sont stimulés, 

encadrés, formés, accompagnés dans un climat propice 

au développement de la personne et l’épanouissement 

de tous ses talents. Il n’y a pas de secret en la matière. 

C’est ainsi que nous continuerons à œuvrer.

C’est la rentrée aussi pour les équipes de 

restauration avec lesquelles nous mettons en œuvre 

un nouveau concept visant à réduire significativement 

le gaspillage alimentaire. Le « Zéro gaspi » développé 

par notre prestataire 1001 repas s’installe dans une 

salle de restauration rénovée. Le principe est simple ;  

nous mangeons ce dont nous avons besoin et nous 

jetons moins de nourriture. Le service est libre mais 

l’assiette est vide pour poursuivre le repas.

Enfin, dans cette vision élargie et dans la 

perspective d’une évolution différente de notre 

humanité, le souci du respect de l’environnement 

inspirera notre thématique d’année. « Laudato si notre 

maison commune la terre », en référence à l’encyclique 

du Saint Père, s’attachera particulièrement aux 

missions à Madagascar.

Fort de ces convictions, je souhaite à chacun et 

chacune d’entre vous, une très belle rentrée scolaire 

dans la paix et la sérénité qu’un été peut offrir malgré 

les drames et les tragédies qui l’ont endeuillé.



Laurent Poupart, Directeur de Saint-Louis de Gonzague


5

Réflexions

Le défi du mal

« Contradiction : mépris de notre être, mourir pour 

rien, haine de notre être. »

Pascal

« Notre monde a tellement besoin d’espérance ! »

Père Jacques Hamel

Impossible que la revue Franklin, dans sa modestie 

même, se tienne à l’écart des événements du monde !  

Impossible de nous taire alors qu’un déferlement de 

violences a ensanglanté l’été ! L’horreur de l’attentat de 

Nice, l’horreur de l’assassinat du Père Jacques Hamel, 

nous a tous arrachés à la douce insouciance de la 

période estivale. Alors que nous étions déjà éprouvés 

par les attaques de janvier et novembre 2015, elle signe 

notre changement, définitif, profond. Nous devrons 

dorénavant vivre et penser avec, conduire et exercer 

notre métier de professeur dans la conscience vive de 

ce qui s’est passé et – hélas ! – de ce qui risque encore 

d’advenir. Loin de nous la tentation de donner des leçons 

et il ne nous revient pas, dans les pages d’une brochure 

scolaire, de porter un jugement et même des analyses, 

sur les décisions politiques nécessaires. Cependant, 

cette terrible série d’événements nous incite à nous 

interroger sur la façon dont nous devons agir et réagir, 

dans notre manière d’enseigner et de nous adresser aux 

jeunes gens qui nous sont confiés. Il faut nous préparer 

à accueillir leurs questions, à les susciter, à discerner 

leurs inquiétudes derrière l’écran des provocations dont 

ils sont parfois capables. L’épreuve qui frappe notre 

pays nous confronte à la réalité du mal, dans sa forme 

extrême et innommable. Or, rien n’est plus capable de 

défier la raison - qu’elle soit scientifique, philosophique, 

et même théologique - que l’excès du mal. Il ébranle 

les prétentions de notre raison à accéder au sens, sens 

qu’elle croit trop souvent pouvoir circonscrire dans 

sa totalité. Ce défi nous concerne particulièrement, 

nous dont le devoir propre est d’exprimer une parole 

argumentée, de transmettre un savoir-faire et un faire 

savoir, un contenu et des méthodes. Consciemment ou 

non, tout professeur, quelle que soit sa discipline, par la 

fonction qu’il a choisie, 



professe sa foi dans la raison et 

voit en elle le principe même qui humanise la relation 

avec soi comme avec autrui. On comprend que, toujours 

et partout, l’ennemi juré de la violence et du fanatisme 

demeure l’école et ceux qui œuvrent pour son existence. 

Difficile, très difficile donc, d’exprimer une parole juste 

qui ne soit ni en défaut, dans la banalisation ou le déni, 

ni en excès, dans la complaisance rhétorique. Ce qui nous 

arrive n’est pas dénué de causes géopolitiques, sociales, 

historiques et il nous faut prêter attention à ces registres 

d’explication. Mais gare ! La violence n’a pas qu’un effet 

dévastateur immédiat. Elle diffuse son poison sur le long 

terme dans les consciences humaines en favorisant les 

jugements sommaires et simplistes. Protégeons-nous de 

telles conséquences et ayons le courage du doute, non 

pas du doute sceptique – signe d’un désengagement 

de l’âme – mais de celui dont le principe est un 

a priori 

d’une plus grande complexité. Respecter un tel a priori 

revient à la décision de penser ou, ce qui revient au 

même, à la résolution de ne jamais éteindre, en nous et 

hors de nous, la flamme de la question. Devant l’inouï, 

ce serait une grave démission que de renoncer à penser 

et ce serait faire acte de violence que de nous en tenir 

à une réponse, à une seule explication, avec le danger 

de désigner des bouc-émissaires. Continuer à penser, 

à interroger, à chercher, à maintenir le régime de la 

question, le promouvoir partout, cultiver l’intelligence 

critique, c’est notre façon de combattre la barbarie dont 

la faute originelle est le refus de penser. Les criminels 

ne tirent pas leur fanatisme d’un excès de certitude, 

mais d’une incapacité à supporter leur incertitude

à exister dans la dynamique féconde de la question, 

à s’ouvrir à la réflexion. Exerçons donc notre métier, 

avec une lucidité redoublée quant aux enjeux de ce que 

nous faisons. L’école, comme lieu où les réponses sont 

accueillies pour mieux interroger encore, est le principal 

rempart à opposer à la violence. Telle est notre façon de 

comprendre et de faire vivre l’espérance !

Philippe Cournarie et Axelle Demézon



10

À l’honneur

Rémi Gousseau 

ou la musique comme service



« Dans un monde sans beauté, dans un monde qui n’est peut-être pas dépourvu de beauté, mais qui n’est plus capable de la 

voir, de compter avec elle, le bien a aussi perdu sa force d’attraction, l’évidence « qu’il doit être accompli » ; et l’homme en face 

de lui se demande pourquoi il doit le faire plutôt que son contraire, le mal. Qui est une possibilité, et peut-être la plus excitante ; 

pourquoi ne pas explorer une fois les abîmes de Satan ? Dans un monde qui ne se croit plus capable d’affirmer le beau, les preuves 

de la vérité ont perdu leur caractère concluant. »

Hans Urs Von Balthasar, La Gloire et la Croix, 1 (Apparition, DDB p.17)

Rémi  Gousseau  a  beaucoup  donné  de  lui-même 

durant 16 ans à Franklin. La Maîtrise, qui porte si 

bien son nom, a élevé souvent le son aux frontières 

du silence où commence la prière. Nous devons à 

Rémi Gousseau, à sa rigueur et son énergie créatrice, 

une  telle  excellence  dans  notre  institution.  Nous 

avons désiré lui poser quelques questions pour lui 

permettre de revenir sur son expérience, ses projets 

et, surtout, sur les convictions qui l’animent.

Avant Franklin, qui est Rémi Gousseau ? 

C’est le huitième d’une famille de quatorze 

enfants. Une famille d’artistes : mon grand-père était 

maître de chapelle à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ;  

ma tante, Lélia Gousseau, une des plus grandes 

pianistes de son temps ; ma grand-mère, compositeur, 

ce qui est rare pour une femme à l’époque… Mais 

surtout une famille très catholique, qui associait 

toujours l’héritage de la musique à la tradition de 

Concert de la maîtrise, en l’église Saint-Germain-des-Prés, le 12 juin 2016



11

À l’honneur

l’Église et pour qui la musique sacrée était au cœur 

de la pratique artistique. Certes, j’ai suivi le parcours 

technique classique des conservatoires, mais je suis 

avant tout l’héritier d’une longue tradition française 

de musique sacrée - celle de Gounod, Fauré, Messiaen, 

Duruflé, Vierne - qui a façonné ma personnalité 

artistique. Enfant, je chantais tous les dimanches à la 

chapelle du château de Versailles ; tous les étés, nous 

allions à l’abbaye de Kergonan, une abbaye-fille de 

Solesmes : le grégorien est devenu une famille. 

À l’issue de ma formation, je suis devenu chef 

d’orchestre et compositeur ; j’ai parcouru le monde 

et ai dirigé des ensembles en Pologne, en Bulgarie, 

en Lituanie, en Belgique. En 2012, j’ai pu bénéficier 

d’une place de compositeur en résidence grâce au 

conseil régional de Vendée. Philippe de Villiers me 

disait toujours : « Je suis le seul président de conseil 

général qui a un Kapellmeister » ! Pendant six ans, j’ai 

écrit beaucoup d’œuvres dont une énorme fresque 

intitulée 



La Pastorale des noëls de Vendée. Par la suite, 

j’ai composé un oratorio pour le 150

ème

 anniversaire 



du collège Saint François-Xavier à Vannes. Quelques 

pères jésuites ont assisté au concert. Ils cherchaient 

quelqu’un pour Franklin. Frédéric Gautier - le 

directeur de Franklin à l’époque - a souhaité me 

rencontrer. Nous nous sommes compris tout de suite 

sur ce que nous voulions construire à la suite de 

l’aventure extraordinaire qu’avaient été 

Les petits chanteurs de Chaillot dirigés 

par Roger Thirot. C’est donc ainsi, un peu 

par hasard, que je suis arrivé à Franklin, 

pour diriger ce qui est devenu la maîtrise. 

Quinze années à Franklin… quels ont 

été les temps forts ? 

Quand je suis arrivé, j’ai tout de 

suite constaté qu’il y a avait un travail 

de fond à accomplir sur la liturgie. Il 

a fallu unifier et redonner du sens, là 

où les désirs personnels et subjectifs 

prévalaient. Il a fallu faire rejaillir une 

culture populaire traditionnelle susceptible d’unifier 

les fidèles - c’est le véritable sens du mot « catholique ».  

À mon sens, la messe de confirmation cette année 

a été le sommet de cette lente maturation. Le Père 

Jean-Marc Furnon, s.j., et le directeur actuel, Laurent 

Poupart, ont prêté attention à ma vision des choses 

et m’ont aidé à la concrétiser, grâce à leur fermeté et 

à leur autorité. 

Au delà des temps forts, il y a le travail au 

quotidien que j’ai réalisé avec les enfants. Le travail 

technique bien sûr, mais aussi les valeurs que j’ai 

essayé de leur transmettre au fil des années. Ainsi, 

tout le catéchisme de base effectué en classe, j’ai pu 

l’approfondir avec mes élèves. Par exemple, j’ai pris 

l’habitude à l’occasion des messes que nous chantions 

d’expliciter le Credo et de m’interroger avec eux : 

pourquoi dit-on : « Je crois en l’Église » ? Cela ne 

signifie pas que je crois en une institution extérieure 

à moi, mais bien, comme l’explique le Père de Lubac, 

que je crois à l’intérieur même de l’Église. Ce travail 

spirituel a fait partie des responsabilités que je me 

suis données : de la technique vocale, de la musique, 

de l’ouverture sur l’art en général, certainement, mais 

surtout, du catéchisme. 

Ces années à Franklin furent aussi pour moi 

l’occasion de découvrir la pédagogie jésuite. Je me 



12

À l’honneur

suis plongé dans l’histoire de la première Compagnie, 

pour laquelle le rapport à la musique et à l’art était 

très important. Fort de cette pédagogie, j’ai accueilli 

au sein de la maîtrise, tous ceux qui voulaient 

participer, quel que soit leur niveau, leur technique. 

J’ai pris les élèves là où ils se trouvaient, pour les 

mener ailleurs. Certains élèves, en fin de parcours, ont 

chanté des solos, alors qu’au début de leur formation, 

ils chantaient faux. J’ai aimé les mettre en valeur, les 

aider à se découvrir, à s’épanouir, toujours en gardant 

une grande distance avec eux, en veillant à ne jamais 

les forcer dans quelque direction que ce soit.



Quelles  sont,  d’après  vous,  les  forces  et 

faiblesses de l’établissement ? 

La grande force de l’établissement, c’est 

sa tradition, qui perdure au delà des personnes. 

L’institution a une force en elle-même. J’aime 

beaucoup cette image d’Adrienne von Speyr, qui 

commente 



l’Évangile selon saint Jean : l’institution, 

c’est saint Pierre se rendant au tombeau du Christ - il 

est lourd, il traîne les pieds ; saint Jean, lui, marche 

d’un pas plus rapide, mais, une fois arrivé, il attend et 

laisse Pierre passer avant lui. Pierre est l’image même 

de la force de l’Église comme institution.

Le défaut, c’est que l’institution elle-même 

est souvent peu fidèle à cet héritage. Je déplore par 

exemple qu’on n’ait jamais décidé d’une cérémonie 

en mémoire des anciens élèves morts au combat : 

d’Estienne d’Orves, le fils Foch, sont des exemples 

dont il faut, à mon sens, se nourrir. De façon 

générale, on n’use pas suffisamment de la liberté 

d’enseignement dont dispose l’enseignement libre ; 

il y a trop d’autocensure, trop de pusillanimité… Mon 

grand regret, pour la maîtrise, est de ne pas avoir pu 

mettre en place l’aménagement d’horaires qui aurait 

permis de contribuer pleinement à la formation et à 

l’épanouissement des enfants.

Quel  message  pour  Franklin,  au 

moment de votre départ ? 

Mon premier message concerne 

l’importance de transmettre ce que l’on 

a reçu. J’ai été élevé dans un milieu 

où l’on se souciait de transmettre. Mes 

parents - catholiques militants - ont 

passé leur vie à transmettre un désir 

de vivre sous le regard de Dieu, à leurs 

enfants et aussi aux enfants des autres. 

La transmission, c’est la première vertu 

d’un professeur et d’une pédagogie, 

car on ne vient pas de nulle part et 

l’héritage que l’on a reçu doit vivre  

au-delà de nous. La petite Bernadette, témoignant 

des apparitions, déclarait : « Je suis chargée de vous 

le dire et non de vous y faire croire » ! Je veux être, 

moi aussi, un témoin de ce que j’ai reçu.

Le deuxième message concerne la nécessité de 

redonner toute son importance à la beauté. Quand 

on reçoit des amis, on dresse la table avec de la belle 

vaisselle, on n’y sert pas des sandwiches, mais des 

mets raffinés. De même, il ne faut pas mettre dans 

la superbe vaisselle liturgique héritée de nos anciens 

du prêt-à-consommer. Tout ne vaut pas tout ; il faut 

absolument lutter contre le relativisme esthétique. 

Si vous demandez ce qui reste au Ciel ? Je vous 

répondrais : la charité… et la beauté. Le théologien 



13

À l’honneur

Hans Urs von Balthasar ose cette belle expression 

concernant le Ciel : « Ce sera une messe éternelle ». 

De même, le philosophe Pierre Boutang, commentant 

un célèbre dialogue de Platon, nous rappelle que la 

beauté est et demeure un lieu de fête, un « Banquet ». 

Mais cela n’a rien à voir avec faire la fête de manière 

hystérique comme les païens aiment la vivre. 

Enfin, mon troisième message concerne une 

exigence pour notre temps : lutter contre le mensonge. 

L’Occident est aujourd’hui une société du mensonge. J’ai 

eu la chance de rencontrer Soljenitsyne lorsque j’étais en 

Vendée. Pour lui, le mensonge est presque devenu un 

art de vivre dans nos pays. Dans le Discours de Harvard, 

il nous met en garde : « le mur de Berlin ne s’est pas 

effondré, il s’est retourné ». Le mensonge, l’artifice, la 

grande illusion prennent à présent racine de ce côté-ci de 

l’Europe. Moi, qui vis à présent pour une grande partie 

en Pologne, je le vois : les gens ne sont pas les mêmes 

qu’en Europe de l’Ouest, ils sont plus authentiques, 

ils posent de vraies questions, ils recherchent de vraies 

valeurs. Prions donc la Vierge Marie ! Pour le Père de 

Monfort, la Vierge Marie est le meilleur rempart contre le 

mensonge : on ne ment pas à sa mère.

Après  Franklin,  quels  sont  vos  projets,  vos 

désirs, vos espoirs ? 

Mon souhait le plus cher est que la maîtrise 

perdure et que Franklin continue sur la voie ouverte 

par la direction, une voie qui conduit l’institution vers 

un retour aux fondamentaux de la pédagogie jésuite.

En ce qui me concerne, je souhaite avoir du 

temps pour composer. Et écrire deux ouvrages : 

 

une réflexion théologique sur le Beau, en particulier sur 



la musique, et un ouvrage plus pratique sur la pédagogie. 

Voici la question qui me taraude : Pourquoi l’esthétique 

a t-elle déserté l’Église ? J’ai lu des textes magnifiques 

de Benoît XVI et du Cardinal Sarah à ce sujet… je 

voudrais maintenant approfondir ces pistes. Pour mener 

à bien ces projets, j’ai choisi d’habiter en Pologne, tout 

en restant résident français. Je m’y sens bien. C’est un 

pays que je désire accompagner dans ce qu’il est en 

train de vivre, dans les transformations profondes que 

le gouvernement entreprend pour retrouver, à travers 

des lois et des projets, ses racines catholiques. Je reviens 

régulièrement en France, pour remplir mes obligations 

car j’aime le pays qui m’a vu naître.

Propos recueillis par Philippe Cournarie et Axelle Demézon

Remise des Palmes Académiques à Rémi Gousseau par 

Jacques Gilet, maire de Champignelles,  

dimanche 12 juin 2016

De gauche à droite : Pascale Chabert, Rémi Gousseau  

et Sylvie Terneyre



48

Journées missionnaires

Journées Missionnaires 2016

Introduction par le Président de l’A SLG

C o m m e 

chaque année, 

c’est une joie 

d’être tous 

réunis au cœur 

des Journées 

Missionnaires, 

journées qui 

t é m o i g n e n t 

du soutien de 

l’ensemble de 

la communauté 

éducative de 

S a i n t - L o u i s 

de Gonzague-

Franklin aux œuvres missionnaires de la Compagnie 

de Jésus dans le monde.

Merci, cher Père Ziad, pour votre témoignage qui 

donne sens à ce qui est vécu pendant ces trois jours. 

Votre courage est une leçon pour nous tous et vous avez 

conforté notre conviction que l’avenir de notre monde 

si chahuté se joue dans la région où vous remplissez 

actuellement votre mission et que l’accueil de nos frères 

réfugiés est un défi vital pour le monde occidental.

Merci, chères Christel et Catherine, pour 

l’énergie mobilisée tout au long de l’année pour 

la réussite de ces JM qui dilatent nos cœurs aux 

frontières du monde.



« Où est ton Frère ? » Le thème de nos journées 

missionnaires résume, avec des mots simples, la 

finalité de la mission assumée par tous ceux, quel que 

soit leur rôle, qui œuvrent au fil des jours au sein de 

Saint-Louis de Gonzague-Franklin pour l’éducation 

des jeunes qui lui sont confiés.



« Où est ton Frère ? », c’est la question qui donne 

sens à l’ouverture, à la rentrée prochaine, d’une classe de 

Petite et Moyenne Section de maternelle au Petit Collège, 

laquelle permettra d’assurer l’intégration de plusieurs 

élèves de la classe Soleil dans une classe ordinaire et 

ouvrira le cœur de nos plus jeunes élèves à la différence.



« Où est ton Frère ? », c’est la question qui 

justifie la mise en œuvre depuis le début de cette année 

scolaire, grâce à la générosité de notre communauté 

éducative, au fonds JES-Franklin et, demain, à la 

Fondation de Montcheuil, d’une politique de bourses 

dynamique, laquelle a permis à une douzaine d’élèves 

de nos classes préparatoires, boursiers d’État, de 

bénéficier cette année de la gratuité de la scolarité.



« Où est ton Frère ? », c’est le sens de la solidarité 

entre familles, que ce soit en faveur des familles de notre 

communauté éducative éprouvées par les difficultés 

de la vie ou par la mise en place, à partir de la rentrée 

prochaine, d’une politique tarifaire familiale très incitative 

qui a été récemment décidée.



« Où est ton Frère ? », c’est le sens de notre 

politique de communication externe renouvelée, dont 

notre site internet rénové est un des signes visibles, 

laquelle doit nous permettre de mettre plus efficacement 

en valeur la richesse des engagements vécus au sein 

de notre communauté éducative et, en conséquence, 

d’attirer de nouveaux talents, de susciter de nouveaux 

engagements et de nous ouvrir un peu plus encore à 

un monde où l’éducation est désormais, on peut le 

regretter mais c’est un fait, globalisée et concurrentielle.



« Où est ton Frère ? », ce fut le sens de l’appel 

reçu du Père Provincial et de la réflexion menée au 

cours de ces derniers mois par Laurent Poupart et 

moi-même avec le Père Olivier Paramelle - Directeur 

du Centre Laennec - pour rapprocher sur le site de 

Saint-Louis de Gonzague-Franklin ces deux œuvres 



Olivier Deren


49

Journées missionnaires

éducatives de la Compagnie de Jésus à compter de 

septembre 2017, rapprochement qui témoignera, par 

l’émergence à Paris d’un grand pôle éducatif ignatien, 

de l’engagement renouvelé de la Compagnie de Jésus 

dans la formation de notre jeunesse, une jeunesse 

soucieuse de l’avenir de l’homme.



« Où est ton Frère ? », c’est enfin la question 

que la Direction Diocésaine de l’Enseignement 

Catholique et la Province de France nous demandent 

de nous poser dans le cadre des réflexions en cours 

sur le projet qui sera mis en œuvre dans les prochaines 

années dans le Bâtiment Ricci au Petit Collège, projet 

dont j’espère que Laurent Poupart et moi pourrons, 

l’année prochaine à la même époque, vous en dire 

un peu plus.

Comme vous le voyez, Saint-Louis de Gonzague-

Franklin est une institution qui reste fidèle à son 

histoire – fût-elle douloureuse comme les dernières 

semaines nous l’ont malheureusement rappelé – mais, 

surtout, une institution vivante, en pleine évolution, 

attentive aux défis de l’avenir des jeunes qui lui sont 

confiés, dont elle souhaite qu’ils soient demain des 

acteurs engagés, animés par les valeurs de l’Évangile, 

au cœur d’un monde en profonde mutation.

Comme le dit si juste-

ment le Pape François dans 

le chapitre de son exhortation 

apostolique « Amoris Laetitia » 

(« La joie de l’amour ») intitulé 

« Renforcer l’éducation des 

enfants », que je vous encou-

rage tous à lire tant sa richesse 

éclaire notre engagement dans 

ce bel établissement ! 



« L’effort de transmettre 

la foi aux enfants, dans le sens 

de faciliter son expression et 

sa croissance, aide à ce que 

la famille devienne évangélisatrice, et commence à la 

transmettre à tous ceux qui s’approchent d’elle et même 

en dehors du cercle familial.

Les enfants qui grandissent dans des familles 

missionnaires deviennent souvent missionnaires si les 

parents vivent cette mission de telle manière que les 

autres les sentent proches et affables et que les enfants 

grandissent dans cette façon d’entrer en relation avec le 

monde, sans renoncer à leur foi et à leurs convictions. » 

(par. 289).

Je souhaite ainsi remercier du fond du cœur, en 

votre nom à tous, tous ceux qui contribuent à cette 

belle mission éducative à Saint-Louis de Gonzague-

Franklin et, tout particulièrement ! 

-  La Compagnie de Jésus pour son engagement et 

son soutien bienveillant dans le cadre de l’ensemble 

des nombreux projets actuellement menés ; et

-  Laurent, Françoise, Armelle, l’ensemble des équipes 

pédagogiques et des personnels de l’établissement 

pour tout ce qu’ils permettent aux jeunes qui leur 

sont confiés de vivre tout au long de l’année,

Belles JM à vous tous !

Olivier Deren, Président de l’ASLG



55

Journées missionnaires

Chers élèves, chers parents, enseignants, 

associés, amis et compagnons jésuites, je vous propose 

d’entrer dans le thème des Journées Missionnaires 

que vous avez choisi. Je pose la question, d’abord à 

moi-même, à vous tous ici présents et plus largement 

à nous tous dans ce monde : 



où est ton frère ? 

En tout premier lieu, à Homs, dans la vieille ville 

d’où je viens : qui est mon frère ? 

C’est le Père Frans van der Lugt, prêtre jésuite, 

martyr. Il a été assassiné à Homs, en Syrie, le 7 avril 

2014, d’une balle dans la tête. C’est un homme qui a 

su rejeter toutes sortes de préjugés, la violence, la haine. 

Il a agi avec amour et amitié, sans distinction entre les 

personnes ; il a transformé notre résidence jésuite en 

lieu d’accueil, en refuge pour les familles déplacées, 

musulmanes et chrétiennes. Tous assiégés durant trois 

ans dans la vieille ville de Homs, coupés du monde. Il 

est devenu leur père et leur frère, leur soutien. Il a su 

aller au-delà du discours théologique théorique pour 

appliquer une théologie pratique, dans l’action et 

l’ouverture à l’autre. Il a traité l’autre comme lui-même, 

tout en étant présent pour lui. En 

ce sens la relation devient riche : 

« Tu viens à ma rencontre. Mais 

c’est moi qui entre en relation 

immédiate avec lui. Il y a dans cette 

rencontre celui qui élit et celui qui 

est élu, c’est une rencontre à la fois 

active et passive » comme l’écrit 

si justement le philosophe Martin 

Buber

1

. Le Père Frans est l’un des 



grands témoins de notre cher pays, 

la Syrie, de notre Église et de notre 

humanité. Aimer, c’est tout donner, 

et se donner soi-même. 

En second lieu, au Proche-Orient, en Syrie : où 

sont mes frères, mes sœurs ? Ils sont là-bas : 

- Les pères et les mères, le cœur brisé en voyant 

leurs enfants tués, égorgés, déchirés par des balles, 

des bombes et des missiles. Ils n’attendent que notre 

sentiment de miséricorde.

- Les hommes et les femmes enlevés, détenus, 

prisonniers, disparus. Ils n’exigent que notre compassion.

- Les enfants ayant perdu leurs parents, leur école, 

leurs amis et leur joie. Ils ne cherchent que notre tendresse.

- Les religieux et les religieuses ayant perdu leurs 

églises, leurs monastères et leur héritage chrétien. Ils 

ne souhaitent que notre prière.

Même loin du conflit, 



« la personne prend 

conscience d’elle-même comme de ce qui participe 

à l’Être, de ce qui est avec d’autres êtres, de ce qui est 

donc la conscience d’être. L’individu prend conscience de 

soi comme d’un être qui est ainsi et non autrement » dit 

encore Martin Buber

2

.

Homélie du Père Ziad Hilal, s.j.



Messe des Journées Missionnaires - Dimanche 29 mai 2016

1 Martin Buber, Je et Tu, Aubier, Paris, p. 29-30

2 Martin Buber, Op. cit., p.99


80

Résultats

CONCOU RS GÉNÉRAL

Philosophie 



1

er

 prix : 

Maroun Eddé, T2ES ; professeur : Philippe Cournarie

Sciences de la vie et de la terre 

1

er

 prix : 

Hilaire Bizalion, T5S ; professeur : Anne Viévard

Histoire-Géographie

2

nd

 prix : 

Adrien Mengin, 1

ère 

5S ; professeur : Vivien Bouhey



Version grecque

1

er

 accessit : 

Alexandre Prieur, 1

ère 

3S ; professeur : Charlotte Gayno



Composition française

2

nd

 accessit : 

Louise Nègre, 1

ère 

2ES ; professeur : Bertrand Aureau 



Mathématiques

Mentions : 

Henry Bambury, T5S ; professeur : Jérémie Parramon. 

Thibault Fay de Lestrac, T4S ; professeur : Sixtine Plomion.

Physique-Chimie



Mention : 

Grégoire Baverez, T4S ; professeur Xavier Ovido

Version latine

Mention : 

Aurélie Deville, 1

ère 

5S ; professeur : François Allais



De gauche à droite : Françoise Prats, professeur de mathématiques et préfet de la série ES, Maroun Eddé, TES2,  

Adrien Mengin, 1

ère

 S5, Hilaire Bizalion, T5S, Vivien Bouhey, professeur d’Histoire-Géographie et Préfet de la série S


3

Vendredi 23 septembre

LIRE LA BIBLE AUTREMENT

Première soirée

Mardi 4 octobre

CONSTRUCTION  DE  SOI  ET  RÉSEAUX  SOCIAUX  :  COMMENT 

L’INTIME DEVIENT EXTIME ? 

O. Duris


Mardi 11 octobre

LE MONDE A CHANGÉ ! ÉCHANGE ENTRE UNE MÈRE ET SA FILLE

C. Gaymard / B. Bringsted

Mardi 8 novembre

PARLER LA MORT DANS NOS VIES

C. de Cacqueray

Samedi 26 novembre, dimanche 27 novembre

Week-end cinéma

LE COURAGE AU CINÉMA

J. Collet / Ph. Cournarie / D. Dupont-Fauville

Mardi 29 novembre

LE POLITIQUE A-T-IL ENCORE UN SENS AUJOURD’HUI ? 

L. Ferry / G. Durand

Mardi 6 décembre

LE NOUVEAU MUSÉE NATIONAL PICASSO-PARIS :  

UNE MANIÈRE ORIGINALE DE DÉCOUVRIR PICASSO

L. Le Bon



Dimanche 11 décembre

CONCERT POUR LE TEMPS DE L’AVENT

Maîtrise Saint-Louis de Gonzague

centre

culturel

Franklin

2

Mardi 10 janvier

LE HARCÈLEMENT : COMPLICE OU VICTIME

S. Roland-Riché



Mardi 17 janvier

RETROUVER LE CALME EN SOI :  

UNE CLEF POUR L’APPRENTISSAGE

J. Siaud-Facchin



Samedi 21 janvier, dimanche 22 janvier

Week-end cinéma

INGMAR BERGMAN OU LE TEMPS RETROUVÉ

J. Collet / Ph. Cournarie / D. Dupont-Fauville

Jeudi 23 février

ÉCOLE IGNATIENNE

Première soirée

Mardi 7 mars

ÉDUQUER À L’ENGAGEMENT

Abbé P-H. Grosjean

Mardi 14 mars

QUAND L’ACTUALITÉ S’INVITE À L’ÉCOLE ET DANS LES FAMILLES 

V. Lemoine Cordier / J. Chapuis 

Dimanche 19 mars

CONCERT POUR LE TEMPS DE LA PASSION

Maîtrise Saint-Louis de Gonzague

Samedi 20 mai

GRAND TÉMOIN DES JOURNÉES MISSIONNAIRES



Date à confirmer via école directe et affichage

TRIBUNE LIBRE À HENRI DE CASTRIES

H. de Castries

Conférence CCF

Calendrier

2016 – 2017




Franklin

“Tout village est mon village et tout homme est mon frère”

Revue de Saint–Louis de Gonzague



12 rue Franklin 75116 Paris - Tél. 01 44 30 45 50 

Ce numéro a été réalisé par Philippe Cournarie et Axelle Demézon

avec la précieuse collaboration de Luce-Marie Volat

i

Illustrations  :  Catherine  Billet  p.  68,  69,  70.  –  Myriam  Cournarie,  page  de  couverture  :  le  théâtre 

antique d’Épidaure. – Philippe Cournarie p.8, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 21, 22, 23, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 

43, 44, 45, 46, 47, 51, 55, 65, 71, 72. – Axelle Demézon p.20, 52, 53. – Casilda Desazars p. 33, 34. –  



Bertrand Fay de Lestrac p.66. – Catherine Lemoine et Christel Lahaussois p.49, 50, 56. – Françoise Llanos 

p.60. – Coralie Olphe–Galliard p.24. – Louise Richaud p.61. – Nathalie Willaume et Farid Idris p.6, 18, 19.



D O S S I E R   :   L E   T H É Â T R E   À   F R A N K L I N ,   H I E R   E T   A U J O U R D ’ H U I

Fr

anklin

 

Été 2016

Été 2016

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