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Par ailleurs, à l’ouest de la faille d’Arlon, aucune source n’est notée au niveau du contact
entre le Membre d’Hondelange et le Membre d’Orval. Ces deux membres peuvent donc être
groupés pour former un seul aquifère. Cependant, vu que les teneurs en argiles sont plus
élevées dans le Membre de Hondelange, celui-ci est considéré comme un aquitard et il est
différencié de l’aquifère d’Orval sur la carte hydrogéologique.
La nappe contenue dans les sables et grès d’Orval est alimentée en grande partie par les
précipitations dans sa zone d’affleurement relativement étendue sur la carte. Elle est
drainée, d’une part, par le ruisseau de la Rouge Eau via une série de sources au contact des
marnes de Strassen et d’autre part, par le Ton dont le niveau est en équilibre avec le niveau
de la nappe.
La nappe qui est logée dans les sables et grès de Virton est limitée à la base par les sables
argileux du Membre de la Posterie. Ceux-ci affleurent sous forme d’une fine bande dans la
vallée de Lagland, dans la vallée de la Rouge Eau et dans la vallée du Ton. Par contre, il est
difficile de déterminer avec précision leur étendue à l’ouest du méridien de Saint-Léger. La
nappe des sables et grès de Virton est séparée de l’aquitard de Hondelange par une fine
couche marneuse (couche de Robelmont) d’après les descriptions de récents forages de
puits de reconnaissance de la SWDE dans la région de Wolkrange (SWDE, Rapport 128).
L’aquitard de Hondelange est limité au sommet par les argilites et argilites silteuses de la
Formation d’Ethe.
L’aquifère de Virton est alimenté par les précipitations dans sa zone d’affleurement au nord-
ouest de la carte. Au contact avec les marnes de la Posterie, la nappe donne naissance à de
nombreuses sources alimentant respectivement le ruisseau de Lagland, la Rouge Eau et le
Ton.
Le manque crucial de forages de reconnaissance et de piézomètres rend très difficile
l’interprétation du système aquifère du revers de la cuesta sinémurienne sur la partie nord-
ouest de la carte.
L’aquifère d’Aubange et Messancy
Rappelons que la Formation de Messancy est composée principalement de siltites nettement
plus grossières que les argilites et argilites silteuses de la Formation d’Ethe sous-jacente.
Par contre, la Formation d’Aubange, sus-jacente est constituée de grès tendres et de grès
calcaires. L’absence de niveau de sources au contact des deux formations suggère une
continuité hydraulique entre les deux niveaux. Ainsi, leur regroupement forme l’aquifère
d’Aubange et Messancy.
La base de l’aquifère des calcaires gréso-silteux d’Aubange et Messancy est constituée par
la Formation d’Ethe. Hormis sa surface d’affleurement, le toit de l’aquifère est formé par les
argilites laminaires et calcaires argileux de la Formation de Grandcourt. L’épaisseur de
l’aquifère peut atteindre une centaine de mètre au droit de la carte Saint-Léger-Messancy,
Musson-Le Fays et Houwald.
La cuesta domérienne qui constitue la zone d’alimentation de l’aquifère d’Aubange et
Messancy, occupe plus de la moitié de la région couverte par la carte. La nappe est
fortement drainée, d’une part par une multitude de cours d'eau qui entaillent profondément le
revers de la cuesta, et d’autre part par les nombreuses sources qui suintent au contact de la
Formation de Messancy avec la Formation d’Ethe, notamment sur le front de la cuesta.
La nappe est libre sur toute sa zone d’affleurement mais elle devient rapidement captive
sous la Formation de Grandcourt. Les Formations d’Aubange et Messancy, qui sont
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fortement fissurées, possèdent une perméabilité de type mixte (porosité de fissures et
d’interstices). Ces fractures favorisent, par ailleurs, des axes préférentiels d’écoulement et
les grandes failles peuvent même créer des communications avec d’autres niveaux aquifères
si le matériel de remplissage est suffisamment perméable (sables par exemple).
L’aquifère de Longwy et Mont-Saint-Martin
La Formation de Mont-Saint-Martin qui est constituée d’une alternance de calcaires et de
marnes, et la Formation de Longwy qui est essentiellement calcaire, sont groupées en une
seule unité aquifère. C’est l’aquifère de Longwy et Mont-Saint-Martin qui peut atteindre 80 m
d’épaisseur. Il est limité à sa base par les argilites et calcaires argileux de la Formation de
Grandcourt.
Le calcaire affleure sur une petite bande boisée le long de la frontière franco-belge (cuesta
bajocienne). L’aquifère est drainé par une série de sources au contact avec les argilites et
calcaires argileux de Grandcourt sur le front très raide de la cuesta. Sur le revers de celle-ci,
la nappe est drainée vers la France.
La nappe contenue dans les calcaires de Longwy et Mont-Saint-Martin est libre au droit de la
carte.
4.2.2. Phénomènes particuliers : La karstification des grès calcaires de Luxembourg et
des calcaires de Longwy
La morphologie karstique est limitée, dans les grès calcaires du Sinémurien, à la présence
de pseudo-résurgences reliées à des axes d’écoulement préférentiels favorisés par les
nombreuses fracturations des roches à ciment calcaire. Ceci est dû aux faibles épaisseurs
des bancs de grès calcaires et à l’extrême impureté de ces roches.
Par contre, dans la Formation de Longwy, qui est riche en calcaire, le phénomène karstique
est relativement plus développé (Belanger et al, 2002). Des cavités, où l’on a autrefois
exploité le fer fort, sont issues de l’élargissement par les eaux d’infiltration des failles et des
diaclases des roches calcaires.
4.2.3. Ressources en eaux souterraines de la Formation de Luxembourg - Etudes
hydrologiques
Cette section fait référence à deux études des ressources en eaux souterraines du sud de la
province de Luxembourg qui ont été commandées par la Région wallonne et réalisées à la
FUL (Debbaut et al. 1988, Masson et al. 1993). Concernant la carte Saint-Léger-Messancy,
Musson-Le Fays et Houwald, l’aspect hydrologique de ces études a été porté sur le bassin
du Ton et celui de la Messancy sur lesquels a été installé une série de stations
limnimétriques.
Avant d’entamer cette section, il est bon de rappeler quelques notions :
Coefficient de tarissement : La phase de tarissement a lieu en absence de précipitation,
après une phase de crue. Le débit, assuré exclusivement par la vidange de la nappe
aquifère, décroit exponentiellement et de plus en plus lentement. Cette décroissance des
débits est fonction du coefficient de tarissement (
α
). Celui-ci est caractéristique du volume
aquifère considéré. Il peut être déterminé par différentes méthodes mais c’est la loi de Maillet
(Castany, 1967) qui est la plus utilisée :
Q = Q
0
.e
-
α
.t
Avec