premiere, le 26 mai 1918 et forma, ce meme jour, une Republique georgienne, apres
laquelle furent aussitöt constituees, dans les limites de la Transcaucasie, la
Republique azerbaıdjanaise et la Republique armenienne.
LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE D'AZERBAIDJAN ET SA
CAPITALE. - LA VILLE DE
BAKOU.
Gouvernement d'Azerbaıdjan
Aussitöt apres la proclamation de la Republique independante d'Azerbaıdjan,
le Conseil National forma son Gouvernement comprenant 12 ministres, originaires de
la contree, ayant fait leurs etudes superieures dans les universites et les ecoles
techniques speciales en Russie ou a l'etranger.
Aussitöt cree, le Gouvernement azerbaıdjanais (residant provisoirement a
Elisabethpol-Gandja) dut, avant tout, prendre des mesures serieuses pour delivrer la
ville de Bakou et sa region des bolcheviks qui s'en etaient au mois de mars 1918.
Bakou, capitale de l'azerbaıdjan
Bakou, ville universellement connue par ses richesses petro-liferes, est la
capitale naturelle de l'Azerbaıdjan.
Cette ville fut, meme au temps de la domination russe, non seulement le
centre economique, mais egalement le noyau intellectuel, religieux et politique de la
societe musulmane du Caucase. Toutes les organisations tant soit peu importantes,
telles que Societes de bienfaisance, reuvres d'instruction publique et politiques,
organes de la presse, etc., tout fut fonde et se trouve encore etabli actuellement a
Bakou. C'est egalement la que se concentrent les meilleures forces intellectuelles du
pays: professeurs, medecins, avocats, publicistes.
D'origine tres ancienne, Bakou fut de tous temps une ville musulmane, elle
l'est restee jusqu'a nos jours en depit de toutes les fluctuations de la fortune. La
citadelle de la ville, renfermant le palais et les tombeaux des Khans, la tour
legendaire”de la Vierge”(Kiz-Koulessi), tous ces monuments, temoignages vivants de
l'histoire du peuple, prouvent l'Antiquite de la ville.
La plus grande partie des terrains et des immeubles de la ville appartenaient
et appartiennent encore aux habitants originaires de la region. C'est a eux egalement
qu'appartient la majeure partie des sources petroliferes situees aux environs de Bakou;
de meme qu'une quantite considerable d'entreprises petroliferes.
Et pourtant ce n'est pas le cöte materiel qui interesse le plus la population
indigene, ce sont surtout les traditions et les souvenirs culturels et historiques
rattaches a cette contree. Non loin de Bakou se trouvent des tombeaux sacres veneres
des musulmans, notamment celui du saint Bibi-Eybat, qui donna son nom aux riches
puits de petrole.
Ce n'est donc pas sans raison que le peuple fit de Bakou, centre de la vie
economique, intellectuelle, religieuse et politique, sa capitale.
L'avenir du nouvel Etat azerbaıdjanais est si etroitement lie a cette ville que
l'existence de la Republique serait inconcevable sans elle, comme le serait celle d'un
etre humain depourvu de tete.
Il est donc facile de comprendre pourquoi les representants de l'Azerbaıdjan,
reunis a Constantinople, adresserent, le 12 septembre 1918, une protestation
energique a l'ambassade d'AIlemagne. Cette protestation avait pour objet certaines
clauses complementaires du Traite de Brest-Litovsk, elaborees le 9 septembre par le
gouvernement allemand et les bolcheviks. La troisieme clause etait resumee en ces
termes:
“Le gouvernement russe s'engage a renforcer l'intensite des travaux de
l'industrie petroliere de la region de Bakou afin de fournir a l'Allemagne le quart du
produit total.”
Cet acte, inique juridiquement, depourvu de fondement et manifestement
injuste, est naturellement abroge a l'heure actuelle ainsi que le traite de Brest-Litovsk
lui-meme. Il n'aurait en aucun cas ete accepte par le gouvernement de la Republique
de l'Azerbaıdjan.
Bien que la production du naphte surpasse les besoins de la population, et
que le gouvernement se voie force de faire des arrangements avec les pays manquant
de combustibles, afin d'attirer les capitaux etrangers, la republique ne saurait admettre
l'intervention de quiconque pour l'exploitation du naphte de la region de Bakou.
L'immixtion etrangere equivaudrait au suicide de la Republique.
LA LUTTE DES AZERBAID.TANATS CONTRE LES BOLCHEVIKS.
AGRESSION DES ARMENTENS EN COMPAGNTE DES BOLCHEVTKS.
La lutte contre les Bolcheviks
Ce que nous venons de dire a propos de l'importance a propos de
l'importance de Bakou explique suffisamment les rigoureuses mesures prises par le
gouvernement de la Republique dans le but d'arracher la ville des mains des
bolcheviks.
Le bolchevisme de Bakou n'etait qu'une ramification du bolchevisme russe et
etait mene au debut par des ouvriers, des employes, soldats et matelots russes, mais a
la tete du mouvement se trouvaient un Armenien et un Georgien.
Jusqu'au mois d'octobre, ce mouvement n'eut pas d'importance; mais, a partir
d'octobre, ou Lenine et ses camarades devinrent les maıtres de la capitale de la
Russie, les bolcheviks de Bakou se sentirent un point d'appui. Ils se mirent a attirer a
leur case, particulierement, les soldats rentres du front. C'etait justement au moment
de la desorganisation complete des troupes russes; elles quittaient en masse le front du
Caucase et de la Perse et les organisations bolchevistes de Bakou et de Tiflis
retenaient les soldats pour en former leurs cadres. On requisitionnait les armes et on
enlevait aux habitants tout ce que les soldats avaient le temps d'emporter. De cette
maniere, les bolcheviks de Bakou furent, en peu de temps, en possession d'importants
depöts de fusils, cartouches, mitrailleuses, canons, aeroplanes et automobiles, meme
blindees.
Les bolcheviks ä Bakou
A ce moment la, l'anarchie complete regnait en Transcaucasie, a l'instar de la
Russie. Les soldats qui rentraient du front, travailles par la propagande bolcheviste, ne
voulaient reconnaıtre aucune autorite. Il y eut en mains endroits des rixes sanglantes
entre soldats et indigenes. Les chemins de fer ne fonctionnaient plus. La crise de
l'alimentation se faisait sentir d'une façon de plus en plus aigu.
Sous pretexte qu'un petit groupe de militaires musulmans voulait transporter
quelques dizaines de fusils de Bakou a Lenkoran, les bolcheviks exigerent que ces
armes leur fussent livrees. Comme les musulmans refusaient, les bolcheviks ouvrirent
le feu et, ne se contentant pas de coups de fusils, mirent en mouvement leurs
mitrailleuses. Il y eut des blesses et des tues de part et d'autre.
Cet evenement fit comprendre aux musulmans combien les bol cheviks leur
etaient hostiles, cela les inquieta et les agita. Un grand meeting eut lieu dans la cour
Dostları ilə paylaş: |