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Vu de Turquie. L'indigne condamnation à mort de Mohamed Morsi



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Vu de Turquie. L'indigne condamnation à mort de Mohamed Morsi

Courrier International 

Publié le 17/06/2015 - 10:43 

La condamnation à mort de l’ancien président égyptien Mohamed Morsi a été confirmée hier. Pour le président turc, qui le soutenait, il s’agit d’un “massacre des droits fondamentaux”. 

Un tribunal du Caire a confirmé le 16 juin la condamnation à mort de l’ancien président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, pour sa participation à une évasion de prison massive lors de la révolte de 2011 et sa planification des attaques contre la police. De nombreux autres membres de la confrérie ont été condamnés à mort, dont le leader spirituel Mohamed Badie. 

Destitué en 2013 par l’armée, Morsi avait été le premier président élu démocratiquement en Egypte, à la suite du “printemps arabe” de 2011 et du renversement de Hosni Moubarak, au pouvoir pendant trente ans. 



Président légitime 

Apprenant la confirmation de ce verdict, le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement réagi, le qualifiant de “massacre contre les droits fondamentaux et les libertés”. Son pouvoir islamo-conservateur avait soutenu l’avènement des Frères musulmans et, le mois dernier, lors d’une visite en Bosnie, il avait déclaré que, selon lui, le président de l’Egypte restait Morsi, pas Al-Sissi. 

“L’impartialité du procès est douteuse, car plusieurs accusés ont affirmé qu’ils n’avaient pas été autorisés à se défendre”, commente le quotidien turc Daily Sabah*, qui s’est entretenu avec l’avocat de Mohamed Morsi. “Cette sentence met fin à la soi-disant révolution égyptienne, puisque Al-Sissi gère le pays à peu près comme l’ont fait les précédents leaders autocratiques, tels que Nasser, Sadate et Moubarak. Les prisons sont pleines de dissidents, quelle que soit leur idéologie, et il est devenu impossible de critiquer la politique de Sissi en public.” 

Soutien du Golfe 

Le journal, proche du gouvernement, souligne que l’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe “sont restés silencieux” au sujet de cette condamnation, “comme ils l’ont fait face à d’autres violations des droits de l’homme” survenues en Egypte. Ces pays, rappelle le Daily Sabah, ont soutenu le coup d’Etat par lequel l’armée a repris le pouvoir en 2013, car ils craignaient que les “printemps arabes” ne s’étendent à leurs territoires “et ne mettent fin à leurs dynasties en les remplaçant par des gouvernements menés par des islamistes modérés comme les Frères musulmans, dont Morsi était membre”.

http://www.courrierinternational.com/article/vu-de-turquie-lindigne-condamnation-mort-de-mohamed-morsi

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89493



La Turquie côté femmes, entre fiction et réalité

TV5 


17 juin 2015 Mise à jour 17.06.2015 à 08:30 

par Sylvie Braibant 

La dépêche est sèche, et de cette concision même jaillit toute la violence d'une aliénation, où les femmes s'approprient les codes masculins qui les enferment, les soumettent et les tuent. Sans que l'on sache si c'est par peur pour elle-même ou bien pour sa fille et son avenir ainsi compromis. 

Cela se passe dans un quartier de la ville de Selcuk, au sud-ouest de l'Anatolie. "Une Turque de 36 ans a tué sa fille de 17 ans après avoir découvert que celle-ci était enceinte, ont rapporté les médias turcs samedi. La mère, Emine A., s'est rendue compte que sa fille Meryem A. était enceinte au cours d'une visite chez des voisins, selon le journal Hurriyet. Elle est alors revenue chez elle pour y prendre une arme à feu et a tiré sur sa fille à cinq reprises, selon le quotidien. Des témoins se sont portés au secours de Meryem et ont tenté de la conduire à l'hôpital, mais elle est morte en route. La mère, qui a été arrêtée, a subi une crise de nerfs et a été hospitalisée. Les autorités turques reconnaissent qu'il existe de nombreuses violences contre les femmes dans le pays. La grande majorité des violences sont le fait des hommes. Selon l'ONG 'Platforme pour faire cesser la violence contre les femmes', 286 femmes ont été tuées en Turquie en 2014 et 134 cette année." 



Indignations 

En février, le pays, et au delà, avait été soulevé par une vague d'émotion, après le viol et le meurtre d'une étudiante de 20 ans, à Tarse, tout au Sud de l'Anatolie. De nombreuses voix s'étaient élevées pour dénoncer l'inaction, voire la complicité de l'AKP, le parti au pouvoir de Mr Erdogan, face aux exactions contre les femmes. Pour Terriennes, l'éditorialiste vedette de Cumhuriyet, la très populaire Mine Kirikkanat ne mâchait pas ses mots : "La place de la femme en Turquie a été constamment rabaissée par l'AKP depuis qu'ils sont arrivés au pouvoir", un encouragement direct selon elle au machisme, jusque dans ses formes les plus extrêmes. 



Complicités 

Quatre ans plus tôt, telle Cassandre, l'écrivaine prédisait ce qu'allait donner cette "complaisance masculine" de la part des administrations : "Chaque jour, en Turquie, deux femmes sont assassinées pour les mêmes raisons, sous les mêmes prétextes et à l’arme blanche. Dans ce beau pays, on dirait qu’il existe un rituel de déchiquetage : certaines victimes sont frappées 11 fois, d’autres reçoivent jusqu’à 30 coups de poignard, dont le record en la matière se chiffre à 43 lacérations ! Plus le nombre de coups monte, moins de force il reste à l’assassin pour trancher la gorge de sa victime, ce qui n’est pas une mince affaire. Mais, pour un peuple qui perpétue les rites d’Aid El Kebir, ces hommes savent comment s’y prendre... Cela n’empêche que certains meurtriers ne sont pas des bouchers aguerris et, de ce fait, ils s’y prennent autrement. Ainsi, deux autres femmes sont assassinées quotidiennement par divers procédés. Certaines sont victimes des “crimes d’honneur” : pendues, ensevelies vives ou étouffées par les membres de la famille. D’autres meurent de violence conjugale, soit battues, soit abattues par balles. 

Souvent citée en exemple pour son Etat laïc, la Turquie a permis des avancées notables pour les femmes comme le droit de vote en 1934, bien avant la France (1946) et la Suisse (1971). Les Turques jouissent, non seulement, de l’égalité citoyenne sur tous les plans, mais elles sont protégées et favorisées par une juridiction qui leur donne des avantages. Or, ces mesures ne servent à rien. A chaque meurtre de femme, la presse rapporte un laxisme sinon une complaisance “masculine” de la part des policiers, des procureurs ou des juges qui n’ont pas tenu compte des plaintes déposées par ces femmes persécutées, et, ainsi, les ont presque livrées à leurs assassins. 

Sans contradiction possible, les statistiques démontrent que les violences faites aux femmes suivent la même courbe que celle de l’islamisation de la Turquie. Pendant les sept premières années du pouvoir AKP, des assassins, tous du genre masculin, ont tué quatre mille cent quatre-vingt-dix femmes dans le pays. Le nombre de victimes de féminicide se situe, pour l’année 2009, à mille cent vingt-six tuées, tandis qu’il était seulement de soixante-six, il y a neuf ans... Et la courbe n’est pas prête de décliner." 



Convergences 

Dans un rapport publié en septembre 2014, Human Rights Watch, alertait sur cette dérive autoritaire du pouvoir turc et la menace sur les droits humains qu'elle entrainait, en particulier sur ceux des femmes. L'ONG préconisait dans ses recommandations de "mettre un terme à l'impunité qui entoure la violence contre les femmes. En s'assurant d'abord que ces crimes seront traités sérieusement par la justice. Et qu'ils soient TOUS répertoriés." 

"Mustang", le premier film de la Turque Deniz Gamze Ergüven, l'une des révélations du festival de Cannes 2015, pourtant habituellement avare en cinéma de femmes, s'attaque de front à la condition des femmes en Turquie. Dans un entretien à l'Agence France Presse, la réalisatrice explique très directement qu'elle voulait "raconter ce que c'est d'être une femme" dans son pays. 

"Mustang" est l'histoire de cinq soeurs drôles et effrontées à l'âge de la puberté, qui vivent dans un village au bord de la mer en Turquie (comme Meryem A ou comme Ozgecan Aslan, les deux jeunes femmes tuées). Jugées trop libres, elles sont placées sous l'autorité de leur oncle et séquestrées par leur famille, qui décide de les marier de force au plus vite. "'Mustang' est parti à l'origine du désir de raconter ce que c'est d'être une femme, une fille en Turquie" poursuit la cinéaste de 36 ans qui a grandi entre la Turquie et la France et étudié le cinéma à Paris, à la Fémis. "Je crois que le fait de ne pas toujours être en Turquie fait que quand j'y retourne, j'ai une impression de corsetage. Je ressens l'espèce de bizarrerie que ça peut être. D'un côté il y a des pics de modernité et de l'autre côté, il y a une espèce de société patriarcale qui est en train de s'endurcir. C'est extrêmement pénible. Et les femmes sont à l'intérieur de ce discours des objets. Le devant de la scène en Turquie est occupé par des dignitaires politiques qui n'arrêtent pas de s'exprimer sur ce que doit être et ce que doit faire une femme.", dit-elle encore. 

Deniz Gamze Ergüven ne pouvait certes pas imaginer que son film sortirait sur les écrans européens au lendemain d'un fait divers qui vient lui donner tragiquement raison. 

Nouvelle donne ? 

Un espoir tout de même face à cette régression à l’oeuvre. Le quotidien Le Monde note "l’entrée en force du Parti démocratique des peuples (HDP), un parti prokurde de gauche, à la Grande Assemblée nationale, pourrait changer la donne. Avec 13 % des suffrages, le HDP, qui se dit ouvertement « féministe », enverra sur les bancs du nouveau Parlement 31 femmes sur ses 80 élus. Le dernier Parlement turc comptait 79 femmes, et le gouvernement d’Ahmet Davutoglu, au pouvoir depuis août 2014, qu’une seule femme sur vingt-six membres : Aysenur Islam, ministre de la famille et de la politique sociale, comme de bien entendu." 

Reste que Mr Erdogan n'a nullement l'intention d'abandonner sa présidence virile, et qu'il faudra sans doute encore attendre longtemps avant que l'on dise Madame à un ministre de la Défense du gouvernement d'Ankara... 

http://information.tv5monde.com/terriennes/la-turquie-cote-femmes-entre-fiction-et-realite-38687

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89489

HDP, le parti qui veut libérer les femmes turques

Le Figaro/Madame 

Par Pauline Verduzier | Le 08 juin 2015 

Le parti pro-kurde, ouvertement féministe, fait son entrée au Parlement turc, tandis que l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan perd la majorité absolue. Un changement dont se réjouissent les militantes des droits des femmes. 

« Le HDP est un parti de femmes. » La phrase est tirée du manifeste électoral des candidates de la liste quasi paritaire (à 48 %) du Parti démocratique du peuple. À l’issue des élections législatives de dimanche, le parti politique, désigné par certains médias comme le Syriza ou le Podemos turc, fait son entrée au Parlement avec 80 élus (13 % des voix) dont 31 femmes, tandis que que les islamo-conservateurs du Parti pour la justice et le développement (AKP) se voient contraints, pour la première fois en treize ans, de former une coalition. Ce succès survient après une campagne électorale ancrée à gauche, anti-Erdogan, pendant laquelle l’engagement sur les questions des minorités ethniques et religieuses, des femmes, des LGBT et de l’écologie, a été central. Si le parti pro-kurde a pris ses distances vis-à-vis des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les candidates du HDP ont cité les femmes et les combattantes engagées contre Daech dans le Rojava, le Kurdistan syrien, comme des exemples à suivre pour aller vers une « vie nouvelle ». 

Ce revirement dans le paysage politique turc va-t-il changer quelque chose pour les femmes, dont les droits sont, selon les féministes, menacés de régression ? Assurément, selon la sociologue et militante turque exilée en France Pinar Selek. « C’est une très bonne nouvelle, explique-t-elle dans une interview accordée à notre site. Il y a des femmes de différents courants qui se sont présentées dans ce parti. Des féministes, des femmes actives. C’est grâce à ce parti qu’il y a de nouvelles femmes à l’assemblée [qui comptera 97 femmes en tout, ce qui en fait le parlement le plus féminin de l'histoire de la Turquie, NDLR]. » Le HDP défend la parité à tous les échelons de la vie politique. Et même si la campagne a été menée par le charismatique Selahattin Demirtas, un avocat de 42 ans, le parti a bien une coprésidente en la personne de Figen Yüksekdag, qui a milité plusieurs années dans des mouvements pour les droits des femmes. 



"Il y a les promesses et les actes" 

« Le parti kurde a mis au centre des choses la question des femmes, déclare la sociologue turque Gaye Petek, membre de l’association de lutte contre les violences Eller, basée à Paris. Le parti républicain (CHP, NDLR) a aussi présenté des femmes, mais il n’a jamais été jusqu’à ce niveau de représentation. C’était quelque chose de nouveau dans la campagne. Cela a plu aux féministes et a sûrement eu pour effet des reports de voix du parti républicain vers le HDP, surtout chez les citadines plutôt issues de la bourgeoisie. » Sur la forme, le Parti démocratique du peuple conforte les militantes. Et sur le fond ? Dans le manifeste des candidates du parti, les signataires dressent la longue liste de leurs engagements : promesse de travailler sur une nouvelle Constitution intégrant davantage la question des droits des femmes, création de « budgets » centralisés spécialement dédiés aux questions de genre, mesures pour mettre fin aux mariages forcés, au travail précaire et au sexisme en entreprise, inclusion des travailleurs domestiques dans la législation du travail, lutte contre les meurtres de femmes, instauration de la parité pour chaque élection, création de cours de justice spécialisés pour traiter des cas de violences, création de nouveaux centres sportifs plus accessibles aux femmes que les centres actuels... 

« Il y a les promesses et les actes, tempère Gaye Petek. Ce qui va surtout jouer en faveur des femmes, c'est peut-être le simple fait que l’AKP n’a plus la majorité absolue pour envisager des réformes constitutionnelles qui pourraient porter atteinte à leurs droits. » Dans un article du magazine Time, deux membres d’ONG fondent leur argumentaire sur cet aspect des choses : « Le parti du président Erdogan a déjà grignoté sur les droits des femmes – imaginez ce qui pourrait se passer si son pouvoir était étendu », écrivaient-elles quelques jours avant les législatives, rappelant que le gouvernement actuel, régulièrement accusé de rétropédaler sur les acquis des femmes, a encouragé des lois « restreignant l’avortement » et s’est illustré par ses propos sexistes. Selon Erdogan, l'IVG empêcherait le pays d'accroître sa population. Le chef de l'État a même déclaré que l'égalité hommes-femmes était « contraire à la nature humaine ». Le tout dans un pays où la violence progresse - 300 femmes ont été assassinées en 2014, soit une centaine de plus qu’en 2012, selon les organisations de défense des droits des femmes - et où les crimes d'honneur continuent de faire des victimes. 

Composer avec le reste du spectre politique 

Mais les élus du HDP auront-ils les moyens de contrer leurs opposants au Parlement ? « C’est encore un peu tôt pour se prononcer, puisqu'on ne sait pas encore quelles coalitions vont se former, ajoute Pinar Hukum, autre militante de l'association Eller. » Car si les 79 députés du HDP siègeront au Parlement et pourront faire entendre leur voix sur les futures lois, ils devront composer avec le reste du spectre politique dans un Parlement qui compte 550 élus. D'autant qu’« il y aura sûrement une alliance entre l'AKP (259 sièges) et les nationalistes (82) », selon la militante. Elle espère toutefois que le HDP pourra peser dans les discussions et aider à revenir sur certaines décisions récentes, comme l'annulation par la Cour constitutionnelle d'une loi interdisant la célébration du mariage religieux avant le mariage civil, censée protéger les femmes des mariages forcés. 

Gaye Petek veut aussi y croire, « d'autant qu'il y a beaucoup de femmes, notamment des féministes islamiques, qui soutenaient l'AKP au niveau local et qui ont exprimé leur déception en voyant qu'on les reléguait à des postes de sous-fifres ». Elles ne sont pas les seules à exprimer leur mécontentement. La semaine dernière, des électrices turques avaient littéralement « tourné le dos » à Erdogan sur des photos postées sur les réseaux sociaux, pour protester contre la politique menée actuellement par le président turc.

http://madame.lefigaro.fr/societe/legislatives-en-turquie-une-bonne-nouvelle-pour-les-femmes-080615-96892

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89515

Le défi démocratique turc

L'Express 

Par Christian Makarian, publié le 18/06/2015 à 13:58 

Au-delà d'Erdogan, c'est le modèle islamiste suivi par la Turquie, ses choix de société comme ses options en matière de politique extérieure, qui soulève maintenant une résistance de fond. 

N'est pas sultan qui veut. Les élections législatives du 7 juin en Turquie ont infligé à la mégalomanie du président Recep Tayyip Erdogan un coup d'arrêt cinglant ; il ne pourra pas mener à son terme le changement constitutionnel qu'il caressait pour s'arroger des prérogatives de souverain oriental. Mais elles n'ont pas pour autant, loin s'en faut, clarifié les rapports de pouvoir dans ce pays complexe. 

Derrière le recul de l'AKP (258 sièges de députés sur 550), le parti islamiste du président, qui a perdu la majorité absolue des sièges et enregistré un recul de 2,7 millions de voix, se noue une crise dont l'enjeu est autant la stabilité de la Turquie que sa modernisation profonde. 

Les forces issues du scrutin soulignent en effet une fragmentation du paysage politique entre quatre composantes principales qui affichent des agendas inconciliables. Un résultat qui n'est pas sans rappeler les coalitions à répétition des années 1990; sauf que ce spectre ne doit pas cacher, cette fois, des transformations sociologiques radicales qui submergent les arrangements politiciens. Le CHP, social-démocrate et laïque, arrive en deuxième position (avec 132 élus) et s'oppose au MHP, nationaliste, tandis que le HDP, de gauche, est dirigé par un nouveau profil, de surcroît kurde, qui met en avant la diversité de la société. 

Une protestation ancrée dans la société turque 

C'est ce dernier mouvement qui retient évidemment l'attention, non seulement en raison de sa percée fulgurante (80 députés) mais aussi par sa forte implantation régionale, dans l'est, où vivent majoritairement les Kurdes, et par l'esprit d'ouverture qu'il représente. A sa tête, Selahattin Demirtas offre une vraie alternative démocratique. Il a su dépasser son identité kurde pour rallier de nombreux électeurs turcs en évoquant l'unité nationale dans le respect des différences. Un tiers des candidats de son parti, le HDP, n'étaient pas kurdes, mais tout aussi bien turcs, alévis, ou même parfois arméniens. Le HDP est la seule formation qui s'est également engagée en faveur des droits des homo sexuels et qui est désormais représentée au Parlement par 31 femmes. 

C'est, au total, une très profonde protestation contre les positions rétrogrades du président Erdogan, dont on ne compte plus les phrases empoisonnées à destination des minorités ou de toutes les femmes. L'an dernier encore, il soutenait que l'égalité hommes-femmes était "contraire à la nature humaine"... 

A ces protestations s'ajoute le tassement réel des performances économiques du pays, dont Erdogan avait fait son cheval de bataille, jusque-là avec succès puisque l'AKP n'avait pas perdu une seule élection depuis 2002. Or le chômage a atteint désormais 11%; en 2014, l'inflation a dépassé les 8% et la croissance a culminé à 2,9% (contre 4% en 2013, loin des 9,1% de 2010). Dans ce contexte, les dépenses faramineuses engendrées par la construction du nouveau palais présidentiel, à Ankara, qui couvre deux fois la superficie de Versailles, et les atteintes innombrables à la liberté d'expression ont achevé de brosser le portrait d'un autocrate en pleine dérive. 



Le double jeu d'Erdogan 

Au-delà d'Erdogan, c'est le modèle islamiste suivi par la Turquie, ses choix de société comme ses options en matière de politique extérieure, qui soulève maintenant une résistance de fond. Le quotidien Cumhuriyet a récemment publié des informations accablantes prouvant que des livraisons d'armes aux groupes djihadistes syriens avaient été effectuées, en janvier 2014, par les services de renseignement turcs. L'objectif de cette opération était, selon toute vraisemblance, d'aider les barbares islamistes de Daech à combattre leurs adversaires kurdes dans le nord de la Syrie. 400 intellectuels, dont Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature, ont exprimé leur soutien au journal. 

Ces révélations exposent au grand jour les calculs, le double jeu et les spéculations stratégiques, hautement périlleuses, d'Erdogan. Pour preuve, Daech vient de lancer un magazine mensuel et en ligne, en langue turque, Konstantiniye, qui s'adresse clairement aux sympathisants turcs du djihad en leur recommandant de détruire les idoles et de bannir la démocratie. Le "calife" autoproclamé de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, ose s'inviter chez le "sultan" affaibli d'Ankara. 

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/le-defi-democratique-turc_1690052.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89517
L'info vue par la TRT (1)

Le Collectif VAN vous propose cet article publié sur la TRT (Télévision & Radio de Turquie). Les articles de ce site ne sont pas commentés de notre part. Ils peuvent contenir des propos négationnistes envers le génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute réserve. 

TRT 


Morsi : appel de M. Erdogan à la communauté internationale 

Publié 17.06.2015 Mis à jour 17.06.2015 

Le président de la République Recep Tayyip Erdogan appelle la communauté internationale à se mobiliser pour arrêter la peine de mort prononcée conte le premier président élu d'Egypte Mohammed Morsi 

Le président de la République Recep Tayyip Erdogan appelle la communauté internationale à se mobiliser pour arrêter la peine de mort prononcée conte le premier président élu d'Egypte Mohammed Morsi déchu de ses fonctions à la suite d'un coup d'état. 

Une déclaration faite par le bureau de presse de la présidence, condamne avec véhémence l'approbation des peines de morts prononcées contre Mohammed Morsi et 105 autres prévenus. La déclaration souligne qu'il faut mettre un terme à ce processus qui pourrait mettre sérieusement en danger la paix sociale en Egypte. 

"Ces verdicts signifient le massacre du droit, de la justice et des libertés fondamentales. Ce processus durant lequel Morsi a été condamné à la prison à perpétuité dans un autre procès, est l'indicateur le plus explicite prouvant que le gouvernement putschiste tuant des milliers de personnes innocentes et emprisonnant sans raison des dizaines de milliers d'autres, a piétiné le droit" note la déclaration. 

"La Turquie qui souhaite que la bienveillance, la démocratie et le droit règnent en Egypte, sera toujours aux côtés de la population égyptienne amie et frère" ajoute la déclaration soulignant qu'il est vital du point de vue de la réinstauration du consensus et de la stabilité nationales en Egypte, que les peines capitales prononcées contre Morsi et les autres accusés soient annulées et prévenues.

http://www.trt.net.tr/francais/turquie/2015/06/17/morsi-appel-de-m-erdogan-%C3%A0-la-communaut%C3%A9-internationale-259580

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89487


    1. TURQUIE/EI/SYRIE

Les Kurdes repoussent Daech de la frontière turque

La-Croix 

16/6/15 - 18 H 12 

Les forces kurdes de Syrie et leurs alliés rebelles ont annoncé avoir pris le contrôle total de Tal Abiyad, ville frontière avec la Turquie aux mains du groupe Daech. 

Un revers pour les islamistes qui utilisaient ce poste frontière pour s’approvisionner en armes et en hommes et faisaient transiter le pétrole. 

La prise de Tal Abyad provoque la colère de la Turquie voisine. 



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