PRÉVENTION
POST
-
HOSPITALIÈRE
DE
LA
RÉCIDIVE
SUICIDAIRE
L
’
EXEMPLE
DE
L
’
ÉVALUATION
MULTIRÉGIONALE
DU
DISPOSITIF
V
IGILAN
S
RENCONTRES DE SANTE PUBLIQUE FRANCE
SESSION LES ENJEUX DU DÉPLOIEMENT DES PROGRAMMES DE PRÉVENTION
29-05-2018
Isabelle Vazeilles
2
ÉVALUATION DU DISPOSITIF VIGILANS :
CONTEXTE
•
VigilanS est un dispositif de recontact posthospitalier des
suicidants.
•
VigilanS a pour objectif la baisse de la récidive suicidaire.
•
VigilanS est aujourd’hui un dispositif de prévention de la récidive
suicidaire qui s’adresse à tous les patients (y compris les mineurs)
admis aux urgences hospitalières pour TS.
•
Le dispositif est actuellement implanté dans plusieurs régions et un
département. (Financement ARS + DGS).
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ÉVALUATION DU DISPOSITIF VIGILANS :
CONTEXTE
•
La DGS a demandé à Santé publique France de conduire
l’évaluation nationale du dispositif VigilanS (Saisine
février 2016
– Accord SpF juin 2016 – Démarrage sept 2016).
•
Le projet (prévu pour trois ans), est piloté par la DPPS et mené
en collaboration avec la DMNTT/ la DATA/ la DIRE.
•
Il s’agit d’évaluer le dispositif VigilanS
avec pour objectif une
double évaluation de processus et de résultats.
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VIGILANS : LES RÉGIONS CONCERNÉES
PAR L’ÉVALUATION
•
Nord-Pas-de-Calais
•
Languedoc-Roussillon
•
Basse-Normandie et Haute-Normandie
•
Bretagne
•
Le département du Jura
•
Martinique (hors évaluation quantitative)
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OBJECTIFS DE L’ÉVALUATION VIGILANS
Ø
Déterminer si le dispositif VigilanS réduit le taux de récidive
suicidaire (critère principal) selon différents niveaux d’analyse
(patients, établissements, territoires).
Ø
Mettre en évidence les processus (taux d’inclusion dans le
dispositif, taux de recontacts aboutis, modes d’organisation, etc.)
impliqués dans l’efficacité du dispositif.
Ø
A partir des résultats de l’évaluation du dispositif, éclairer la
décision publique quant à l’opportunité de déployer plus
largement le dispositif VigilanS
(Objectif de déploiement déjà
annoncé par la Ministre de la Santé avec pour 2020 un dispositif
par région).
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UNE EVALUATION DE PROCESSUS: ÉTABLIR UN
DIAGNOSTIC
Ø
Mise en évidence des processus d’implantation, de mise en
œuvre, des modalités d’organisation impliqués dans l’efficacité
du dispositif.
•
Implantation/Déploiement :
Nombre d’établissements/ Nombre de
patients / Taux de pénétration du dispositif (par région et par
établissement).
•
Mise en œuvre :
Mode d’organisation et de fonctionnement des
cellules de recontacts ;
Ressources; Modalités de recontacts
(cartes ressources, appels, cartes postales, liens avec les
professionnels de santé, etc.); Facteurs facilitants
(LEVIERS)
et
problématiques rencontrées
(FREINS).
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MÉTHODOLOGIE ÉVALUATION DE PROCESSUS
Ø
Observations
et visites sur le terrain : (10 visites)
Ø
Entretiens (de type qualitatif semi-directif): total 36
•
Coordinateurs : (6)
•
Equipe de coordination (cadres, secrétaires, ARC, Attachés de
communication, autres personnes contribuant au dispositif): (6)
•
Vigilanceurs: (13)
Ø
Journée d’échanges de pratiques/focus groupe: 25 vigilanseurs et membres
équipe de coordination hors coordinateurs.
Ø
A venir
•
Chefs d’établissements sélectionnés parmi les établissements VigilanS:
envisagés pour 2018: objectif: 25 entretiens (prestataire extérieur de SpF)
•
Médecins généralistes intégrés dans VigilanS- Objectifs:30 entretiens
programmés (Prestataire extérieur de SpF).
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FREINS LIÉS AUX CARACTÉRISTIQUES DE
L’INTERVENTION
•
Adaptabilité revendiquée du dispositif VigianS aux spécificités régionales
(Intervention de type bottom up)
•
Souplesse au déploiement : « pas de méthode dirigiste »
Ø
Absence de guides/ manuels/ kits/ outils au déploiement (transmission
essentiellement orale) donc risque de réinterpréation des consignes ou de
mauvais compréhension.
Ø
Absence de procédures qui peuvent mettre en difficulté les professionnels
de santé et l’équipe de recontact. Exs : Inclusion des patients dans
VigilanS (formulaire de consentement ou pas; inclusions hors système
hospitalier (via les médecins et spécialistes libéraux) / Intégration des
mineurs dans le dispositif / Sortie de veille.
Ø
Insuffisance de retours d’expériences entre régions (séminaires
d’échanges de pratiques) entre coordinateurs et entre équipes de
recontact..
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FREINS RÉGIONAUX
Ø
Des conflits de «
territoires
», de «
personnes
», «
d’autorité
», de
«
concurrence
» entre Chefs d’établissements et établissements
hospitaliers.
Ø
Des «
résistances
», «
oppositions
», «
réticences
» de certains
centres hospitaliers qui proposent déjà des dispositifs de
recontact.
Ø
Des établissements hospitaliers qui proposent d’autres
dispositifs de recherche ou d’autres interventions autre que
dispositif de recontact mais en lien avec la problématique du
suicide.
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FREINS REGIONAUX
Ø
Des oppositions idéologiques au principe des dispositifs de recontact
dans certains établissement hospitaliers, marquées notamment au sein
des services de pédopsychiatrie au motif que VigilanS se déploie au
détriment d’une psychiatrie hospitalière plus « classique ».
Ø
La difficulté de mobiliser les centres hospitaliers régionaux partenaires de
VigilanS dans la durée: nécessité de convaincre, accompagner et
distances géographiques importantes à parcourir pour aller visiter les
centre partenaires notamment dans les grandes régions (très
chronophages pour les équipes VigilanS et le coordinateur).
Ø
Difficultés accentuées par un turn over important des équipes
hospitalières et personnels soignants, accentué dans certains
établissements hospitaliers excentrés, « mal cotés ».
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FREINS ORGANISATIONNELS ET DE PILOTAGE
Ø
Absence d’un outil de gestion de suivi et de veille des patients
opérationnel et ergonomique dans la plupart des régions. Les outils
existants sont peu adaptés, couteux en temps (dans de nombreuses
régions), avec des risques d’erreurs importants, notamment avec la
montée en charge des inclusions patients.
Ø
Insuffisance d’indicateurs de suivi des patients et d’évaluation de
l’intervention.
Ø
La « chronophagie » exponentielle du secrétariat et des tâches
administratives: la gestion des cartes postales et courriers aux
professionnels de santé est couteuse en temps.
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FREINS ORGANISATIONNELS ET DE PILOTAGE
Ø
Temps médical dédié au coordinateur insuffisant dans de nombreuses
régions pour pleine réalisation de sa double mission : enrôlement des
centres partenaires et référent médical pour l’équipe.
Ø
Insuffisance des temps de réunions collectives : réunions techniques et
débriefing d’équipe.
Ø
La précarité des postes offerts aux vigilanseurs proposés par les
établissements hospitaliers qui suscite un turn over des vigilanseurs
(pour le recrutement des psychologues notamment ) et compromet la
stabilité des équipes.
14
LEVIERS LIÉS AUX CARACTÉRISTIQUES DE
L’INTERVENTION
•
Adaptabilité du dispositif aux caractéristiques régionales
L’intervention s’adapte aux besoins et caractéristiques régionales et
s’appuie sur l’existant. Ex: Le jura avec couverture territoriale moins
importante donc mise en place de deux appels: Un J10 et un J20.
•
Souplesse de pilotage et autonomie de la coordination locale
La stratégie de déploiement est laissée au coordinateur et son équipe qui
adapte en fonction de leur connaissance du « terrain » et de leurs
ressources locales.
Ø
Adaptabilité et souplesse de pilotage qui favorisent les initiatives
locales et aux innovations.
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LEVIERS DE COORDINATION ET DE PILOTAGE
Ø
La capacité de leadership du coordinateur
•
Motivation et détermination du coordinateur
•
Légitimité scientifique et reconnaissance par ses pairs
•
Expérience en conduite de projets, management d’équipe
•
Disposant d’un capital relationnel (réseau d’acteurs et personnes
ressources déjà constitué)
Ø
Importance d’un temps de coordination pour réalisation de ses
missions: 0,5 ETP
Ø
Nécessité d’une définition claire du profil de poste de coordinateur
Ø
Le soutien de l’établissement hospitalier abritant la cellule de recontact
•
Soutien scientifique (en accord avec l’intervention)
•
Soutien organisationnel et logistique
•
Entente et soutien de l’établissement hospitalier au coordinateur
16
LEVIERS INSTITUTIONNELS
Ø
Soutien de l’ARS
•
Soutien financier adéquat, dimensionné à la taille de la région et de la file
active potentielle.
•
Soutien dans l’accompagnement des visites de l’équipe VigilanS auprès
des centres partenaires pour lancement de l’intervention VigilanS.
•
Soutien logistique pour préparation d’évènements fédérateurs entre
centres hospitaliers partenaires.
•
Inscription institutionnelle de VigilanS dans les CLS, CLSM, PPRS.
•
Développement en parallèle des formations Prévention du suicide à
destination des professionnels de soin (Effet de synergie).
Ø
Soutien du Ministère/ DGS
•
financier, institutionnel, logistique (préparation d’événements).
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LEVIERS ORGANISATIONNELS
Ø
Un équipe dimensionnée aux enjeux régionaux
•
Temps de coordination suffisant pour assurer l’ensemble des missions.
(0,5 ETP) : Enrôlement des centres partenaires et maintien du contact dans la
durée/ Référent médical pour l’équipe de recontact/ Management d’équipe, etc.
•
Un poste de secrétariat à temps plein: chronophagie exponentiel du
secrétariat.
•
Un binôme de vigilanseurs: nécessité de travailler à deux.
•
Des psychologues et des infirmiers: partage et complémentarité des
compétences.
•
Des fiches de postes à 0,5 ETP. Difficulté de travailler à temps plein sur ce
type de poste.
•
Une équipe formée qui forme à son tour
•
Formation à la gestion de la crise suicidaire, adolescents, personnes âgées
•
Formé à être formateur pour former les personnels hospitaliers dans les
établissements de santé.
18
LEVIERS ORGANISATIONNELS
•
Stabiliser les équipes
Eviter les CDD et surtout les CDD courts pour recruter davantage de
personnes expérimentées, stabiliser les équipes et pouvoir investir dans
leur formation.
•
Positionner stratégiquement la cellule de recontact
On peut distinguer 2 types d’organisation : SAMU Centré et Autres (CMP ou
au sein de l’établissement abritant).
Ø
Avantage pour les cellules SAMU centrée
•
Une acculturation très positive avec les médecins régulateurs et les Assistant
régulateurs médicaux (ARM) du SAMU
•
SAMU centré un confort professionnel : « Etre au SAMU, c’est plus facile en
situation de crise. Je peux passer l’appel ou rester au téléphone pendant que la
permanence appelle le SAMU. C’est plus confort pour nous et le patient ».
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LEVIERS COMMUNICATIONNELS
Ø
Former et informer les professionnels de santé en amont
•
Formation des médecins généralistes libéraux à la prévention du suicide
et à la gestion de la crise suicidaire et à VigilanS.
•
Formation des personnels hospitaliers à la prévention su suicide et à la
gestion de la crise suicidaire et à VigilanS.
Ø
Mettre en place une New letter à destination :
•
des médecins généralistes et autres professionnels de santé libéraux;
•
des médecins et professionnels de santé hospitaliers.
Ø
Créer des réseaux: organiser des journées régionales de rencontres
entre centres partenaires et établissements hospitaliers qui proposent
du recontact et des centres hospitaliers susceptibles de rejoindre
VigilanS.
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ÉVALUATION VIGILANS
MERCI POUR VOTRE ATTENTION !
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