La rencontre de la medecine



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LA RENCONTRE DE LA MEDECINE

CHINOISE PAR L’OCCIDENT

(XVI - XIXe siècles)

 

 



I . Témoignages, documents, et travaux de recherche

 

« ... Ils ont une stèle de pierre, haute de dix coudées sur laquelle est inscrite, au creux de la pierre, l’énumération des maladies et des remèdes, telle maladie, tel remède. Si un homme est pauvre, il reçoit du Trésor le prix du remède. »



« ... De même les scribes et les médecins appartiennent à des familles qui peuvent seules exercer ces professions. »

« ... Les chinois cultivent aussi l’art musical ; leur médecine procède surtout par cautérisation. »

Ces lignes contenues dans « La Relation de la Chine et de l’Inde (1) (anonyme du IXe siècle) sont semble-t-il la première allusion européenne (par l’intermédiaire des Arabes) à la Médecine extrême orientale.

 

En 1253, Guillaume de Rubroeck (1220-1293) (envoyé en Chine (2) auprès de l’Empereur par St Louis et le Pape Innocent III) note dans son récit de voyage.



« ... excellents ouvriers en toutes sortes de métiers et leurs médecins fort experts en la connaissance des vertus des simples, jugent bien des maladies par le pouls. »

 

Malgré les échanges entre l’Occident et l’Orient (qui se font d’ailleurs dans les deux sens) ce sera la seule allusion pendant longtemps, même si Fernando Mendes Pinto (1510-1583) (3) qui séjourna plus de vingt ans aux Indes Orientales évoque, lui aussi, dans ses « Pérégrinations » publiées en 1614, la médecine chinoise. Il faudra en effet attendre la deuxième moitié du XVIIe siècle pour que les échanges se multipliant entre l’Europe et la Chine apparaissent les premiers documents sur la Médecine Chinoise Antique.



Ce sont les Jésuites, de nationalités diverses (Hollandais, Français, Polonais, Portugais) et les médecins de la compagnie néerlandaise des Indes Orientales qui commencent à faire connaître en Europe certaines pratiques médicales chinoises (et japonaises) : le diagnostic des maladies par la prise des pouls, la pharmacopée, la moxibustion et l’acupuncture.

Le livre du révérend père Harvieu (4) a été rédigé entre 1665 et 1668 par un missionnaire français banni de la Cour impériale et relégué à Canton. C’est le premier ouvrage occidental qui traite de la sphygmologie chinoise. Mais, un chapitre est consacré à la médecine japonaise qui reposerait pour Harvieu sur le principe que toutes les maladies viennent du Ki, c’est à dire des esprits du Feu, de l’Eau, de la Terre et de l’Air, qui ne peuvent plus sortir du corps où ils ont pénétré. Les médecins se servent d’une « grande aiguille » qu’ils font entrer peu à peu à l’intérieur du corps jusqu’au Ki qui, s’échappant aussitôt, libère le patient de ses douleurs.

Le livre d’Andreas Cleyer (5) est un ouvrage inspiré sinon plagié d’un manuscrit du missionnaire Jésuite Polonais Boym. Cleyer est un chirurgien de la Compagnie des Indes Néerlandaises qui n’est jamais allé en Chine mais qui a séjourné au Japon.

Dans ce livre, qui est illustré de près de trente gravures, en particulier de certains « vaisseaux » avec leurs points essentiels, Cleyer expose la doctrine chinoise du pouls ; il n’est jamais question par contre de l’utilisation des points, ni du traitement par les aiguilles. En dehors du pouls, Cleyer expose comment par l’appétit et les songes on peut sans examiner les pouls reconnaître et prévenir certaines maladies, il donne aussi le détail des signes des maladies que l’on peut reconnaître en examinant la langue.

Ten Rhyjne (6), médecin de la Compagnie des Indes, expose dans un même ouvrage le traitement de la goutte (arthritis) par les moxas, remède par excellence pour lui, quelques généralités sur l’acupuncture et un traité sur les monstres.

Le révérend père Boym (1612-1659),polonais d’origine, missionnaire Jésuite en Chine, écrivit le premier livre (7) sur la botanique, la matière médicale et la médecine chinoise s’inspirant d’un Traité de Wang-Chou-Ho (280 après JC). L’édition de son travail fut établie à titre posthume en 1686 ; il avait inspiré le travail de Cleyer. C’est surtout, ici encore, un traité sur la sphygmologie chinoise, accompagné de planches destinées à montrer les différentes manières de prendre le pouls. C’est lui qui, pour la première fois, tenta de traduire des termes médicaux chinois en Latin ; s’inspirant de Galien, il assimila le Yang à la chaleur innée, le Yin à l’humide radical et le K’i à l’esprit vital. Il indique par ailleurs les conceptions chinoises de la circulation du souffle et des esprits vitaux à travers les douze vaisseaux principaux.

Ainsi donc, dès la fin du XVIIe siècle et pendant la première moitié du XVIIIe siècle, ces quatre ouvrages permettaient d’accéder aux données principales de la sphygmologie chinoise et de s’intéresser à la Médecine Chinoise Antique.

 

En 1729, est publié à La Haye une « Histoire naturelle, civile et ecclésiastique de l’empire du Japon » (8),par Engelbert Kaempfer (1651-1716) avec un chapitre consacré aux Moxas et à l’acupuncture. Mais il est surtout question du traitement de la colique par les aiguilles. Kaempfer précise que ces aiguilles, longues en moyenne de quatre pouces, sont enfoncées à l’aide d’un marteau fait de corne de taureau sauvage. Comme ce sont les vapeurs cachées qui sont supposées responsables de la maladie, le médecin devra déterminer avec toute son attention et son jugement où et jusqu’à quelle profondeur les vapeurs séjournent. En ce qui concerne la colique, la région à piquer se situe dans l’hypochondre droit ; on doit faire neuf trous en trois rangs disposés en parallélogramme à la distance l’un de l’autre d’un demi-pouce ; aux piqûres, on ajoute des moxas de chaque côté de l’ombilic. Il y a ceux qui déterminent l’endroit où l’on doit piquer et ceux qui appliquent l’aiguille. Ce sont respectivement les « toucheurs » ou « chercheurs des parties » et les « piqueurs d’aiguilles » comme plus tard les disciples de Mesmer, appelés « valets attoucheurs ». Il y a même ceux qui fabriquent les aiguilles, par lettre patente donnée sous le sceau de l’Empereur. Quant aux moxas, fabriqués à partir d’armoise cueillie impérativement avant que la rosée du matin ne soit séchée, on les applique aussi à titre préventif pour prévenir d’éventuelles maladies. Kaempfer avoue enfin qu’«  il comprend que le plus adroit anatomiste risquerait de tomber en défaut, s’il cherchait quelle est la communication particulière qui relie les points où l’on applique les moxas à la partie traitée ». Il n’avait manifestement pas compris la circulation de l’énergie imaginée par les Chinois.



 

Tout au long du XVIIIe siècle (de 1703 à 1814) paraîtront les Lettres Edifiantes et Curieuses des Jésuites missionnaires en Extrême orient (9,10). Véritable monument de la sinologie aux siècles des Lumières ayant passionné Voltaire, Montesquieu et tous les savants et philosophes du siècle. « Elles méritent de figurer à côté d’ouvrages monumentaux du XVIIIe siècle : l’Essai sur les Moeurs de Voltaire, l’Encyclopédie de d’Alembert et Diderot, l’Histoire Philosophique des deux Indes par Raynal » (9). Elles contiennent beaucoup de renseignements sur la médecine chinoise notamment sur l’inoculation de la variole, les maladies vénériennes, les cautérisations par les moxas, l’acupuncture, le diagnostic par le pouls, la médecine légale, et surtout la matière médicale. Si au XVIIIe siècle, cette dernière avait en commun avec l’occident quantité de médicaments simples issus de trois ordres : minéral, animal, végétal et de préparations complexes, ainsi qu’une classification presque identique, elle comportait également plusieurs nouveautés comme le thé* , le Gin-Seng** , l’ephédra, le chaulmoogra, la cire blanche et la rhubarbe chinoise, une pharmacopée « maritime » (cité par J. Sauvaget (1), etc.

 

En 1730, c’est le révérend père Du Halde (1674-1743), Jésuite français, qui rédige une « Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’Empire de Chine et de la Tartarie chinoise » (11). Dans cet ouvrage, figurent de nombreuses planches sur la médecine chinoise, en particulier sur les pouls et les plantes (Traité du Pouls s’inspirant du P.Harvieu et traduction d’un extrait de la pharmacopée de Li Che Tchen). Il tente aussi d’exposer les principes généraux de la cosmogomie et de la physiologie chinoise : macrocosme - microcosme, yang et yin, chaleur, humidité, cinq éléments. Il en dénonce le côté magique. C’est dans ce livre que l’on découvre l’existence « à Pékin de charlatans qui répondent de vous guérir moyennant une somme qu’on ne leur donne qu’en cas de guérison ! ».



 

Dès 1754, dans son Histoire Moderne (18), l’abbé de Marsy oppose à la théorie « encore très faible » la pratique bien supérieure, « C’est que les médecins chinois emploient avec succès les simples qu’ils connaissent parfaitement ; c’est qu’ils se sont appliqués particulièrement à la connaissance du pouls ; c’est enfin qu’ils ont inventé dès longtemps ce qu’ils ont appelé l’  « insertion » contre la petite vérole, dont il est partisan » (cité par Etiemble (36 )).

 

En 1759, c’est Félix Bridault qui soutient à Montpellier une thèse sur la médecine chinoise (19). Rassemblant tous les documents qui sont alors disponibles, il expose la doctrine médicale chinoise : la théorie des cinq éléments, le diagnostic par les pouls, la matière médicale chinoise et signale une technique particulière aux chinois: l’acupuncture; mais il n’en décrit pas la méthode.



 

En 1722 paraît « Documents secrets sur les aiguilles et les moxas » (20) : il s’agit d’une compilation des théories chinoises traditionnelles avec 80 illustrations donnant les repères des points à piquer.

 

En 1774, c’est Dujardin (21), maître en chirurgie de Paris, membre de l’Académie Royale de Chirurgie, qui publie une « Histoire de la Chirurgie depuis son origine jusqu’à nos jours ». Au chapitre consacré à la chirurgie des chinois, Dujardin écrit : « la ponction par l’aiguille suit dans ses effets à peu près la même marche que le moxa ; elle n’agit vraisemblablement qu’en appelant dans la partie irritée une plus grande affluence d’humeur à moins que l’imagination dispensatrice de tant de biens et de maux physiques et moraux n’aide l’action de ce remède ». C’est peut-être pour la première fois une allusion à l’effet placébo.



 

L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert (22) consacre de nombreuses pages à la médecine qui est « l’art d’appliquer des remèdes dont l’effet conserve la vie saine et redonne la santé aux malades ».

La médecine en Europe occupe bien sûr un rang privilégié mais un large exposé est accordé à la Médecine chez les Egyptiens, les Grecs, les Arabes et les autres « peuples éloignés » dont les Chinois.

Dans le tome III de l’encyclopédie est abordée la philosophie des chinois : on cite Confucius, Mencius ou Lao-Tseu, sans toutefois détailler les principes de leur doctrine. Il est question du Yin et du Yang, des cinq éléments ; il n’est jamais fait par contre allusion au Tao.

Au chapitre des « Médecines des peuples éloignés », on lit à propos de la médecine chinoise que « ces peuples n’ont point de chimie, qu’ils sont dans une profonde ignorance de l’anatomie et ne saignent presque jamais. Ils ont imaginé une espèce de circulation des fluides dans le corps humain. C’est sur cette théorie ridicule que les Européens ont écrit que les chinois ont connu la circulation longtemps avant nous. Leur pathologie est aussi pompeuse que peu sensée, c’est pour elle qu’ils déterminent les cas de l’opération par l’aiguille ou par l’usage du moxa » (tome X, page 263).

Cette présentation caricaturale de la médecine chinoise relève de l’ignorance tout à la fois de l’histoire, de la culture, des modes de vie et de la pensée de la Chine, elle tient à la difficulté de traduire les textes fondateurs et à leur interprétation hermétique souvent très approximative.

De fait, dans l’encyclopédie, sont surtout abordées l’étude du pouls (tome XIII, pages 221 à 226) et l’acupuncture (dans le chapitre des vésicatoires, tome XVII, page 191).

La pulsologie est considérée comme la base de la médecine chinoise : « les Chinois n’ont d’autre connaissance des maladies que par des observations minutieuses sur les pouls. Par ce signe longuement examiné, le médecin habile est en état de décider le genre, l’espèce, le caractère particulier, la nature et le siège de la maladie; il peut annoncer d’avance qu’elle sera son issue et puise en même temps les indications nécessaires pour l’administration des remèdes ».

A l’occasion de cette étude des pouls, les auteurs font allusion aux principes fondamentaux de la médecine chinoise, c’est à dire à la circulation de l’énergie, à l’influence des saisons sur les organes, au cycle des cinq éléments et aux correspondances des viscères entre eux.

 

L’acupuncture est abordée au chapitre des vésicatoires ; c’est de l’aveu même des auteurs, si l’acupuncture est étudiée à ce chapitre c’est qu’ils ont purement et simplement oublié de traiter ce sujet au moment et à la place où l’exigeait l’ordre alphabétique.



 

Les vésicatoires* sont des remèdes topiques c’est à dire qu’ils font venir des vessies sur la peau. Le terme s’étend « à tous les âcres, irritants, stimulants, excitants, caustiques, qui appliqués à la surface du corps y excitent plus ou moins vite des rougeurs, des tumeurs, des légères inflammations, des vessies, des démangeaisons, des escarres. Ce sont donc tous les moyens que la médecine utilise à l’extérieur du corps dans le but d’extraire ou d’attirer à la surface du corps ce qui peut nuire à la conservation de la santé ou s’opposer à son rétablissement ».

Parmi tous les vésicatoires, il y a l’acupuncture qui est définie comme une sorte d’épispastique très en usage en Chine et au Japon et que les peuples de ces pays substituent à la saignée.

L’encyclopédie précise que « l’acupuncture consiste à faire sur tout le corps quantité de petites plaies au moyen d’instruments pointus dont on pique le corps en les enfonçant assez avant dans les chairs. On pique presque toutes les parties du corps dans un nombre infini de maladies. »

On expose la façon dont doit se faire cette piqûre, sa profondeur, la qualité du métal de l’aiguille.

Ce qui a de plus surprenant c’est la tentative d’explication très moderne de ces piqûres qui vaut d’ailleurs tout autant pour le mécanisme d’action des vésicatoires en général. L’effet de ces piqûres serait en effet de « former plusieurs noyaux inflammatoires, de réveiller les nerfs qui se trouvent engourdis et de déterminer au moyen de cette irritation donnée à la peau les oscillations nerveuses qui peuvent entraîner quelquefois des dépôts critiques ».

 

En 1785, c’est « l’Histoire Générale de la Chine » (12) qui est publiée, traduite du chinois par le père Joseph Anne-Marie de Moyriac de Mailla. Il y est question entre autre de piqûre d’aiguille qui consiste « à piquer avec des aiguilles préparées les plus petits rameaux des artères sans permettre au sang de sortir par ces piqûres », on ajoute que l’efficacité de ce traitement est prouvée par des guérisons sans nombre et qui semblent surnaturelles.



 

En 1787, c’est Jean Joseph Deidié (23) qui soutient à Montpellier une seconde thèse consacrée à l’acupuncture. Il souligne l’emploi de l’acupuncture autant pour conserver la santé que pour la retrouver et il demande à la médecine française d’essayer cette thérapeutique : « Personne, n’a tenté cette opération chez nous et beaucoup la rejette comme nuisible, mais à tort à mon avis. »

 

Les oeuvres de Vicq d’Azyr, anatomiste français (1748-1794) ne sont éditées seulement qu’en 1805, elles sont bien aptes à conclure le XVIIIe siècle (24). Il reprend les écrits de Ten Rhyjne, Kaempfer, Dujardin et lance un appel pour que l’acupuncture soit testée sur certaines maladies, tout en restant critique : « Il est facile de juger que l’acupuncture est un procédé que l’on doit ranger parmi les moyens irritants et stimulants, qu’elle agit comme le moxa, le feu, les vésicatoires et qu’elle peut ainsi dompter les spasmes violents, mais il en est au Japon de l’acupuncture comme des remèdes fameux dans les autres pays : on en exagère beaucoup les vertus. »



 

Malgré les remarques de Deidié et de Vicq d’Azyr, malgré la connaissance fragmentaire désordonnée mais réelle qu’eut le XVIIIe siècle de la médecine chinoise, malgré ou à cause de la controverse qui déjà s’installe, celle-ci ne fut jamais « pratiquée » par ce siècle. Tout juste, nous l’avons vu, fut utilisé certaines substances thérapeutiques de l’Asie.

Si les pouls dominent l’intérêt que portent les occidentaux à la Médecine Chinoise Antique au XVIIe et au XVIIIe siècle, ce sont les aiguilles d’acupuncture, leur emploi et leurs effets qui vont occuper le XIXe siècle, sans toujours pour autant porter une grande attention aux principes de base de cette tradition.

 

En 1813 François Albin Lepage soutient à Orléans une thèse de médecine (26). Il écrit : « les Chinois se sont abandonnés dans l’étude de la médecine, aux rêveries de leur imagination ». Il souhaite que des médecins occidentaux puissent aller en Chine et apprécier à sa juste valeur la médecine chinoise de façon à mieux distinguer ce qui peut enrichir le domaine de la médecine ou ce qu’on doit laisser au nombre des choses inutiles ou ridicules.



 

En 1815, Kurt Sprengel publie une « Histoire de la Médecine ». Il juge, au chapitre septième de son livre, la Médecine des Chinois et des Japonais comme absurde et la théorie des pouls mystique et ridicule : « Ils se flattent de découvrir, à l’aide des pouls, non seulement la cause mais encore le siège des maladies ». Par ailleurs : « les chinois croient avoir découvert la panacée capable de conduire à l’immortalité dans la racine du ginseng ».

 

De fait, l’introduction de la pratique de la Médecine Chinoise en France est à mettre au bénéfice de Louis-Joseph Berlioz (1776-1848) qui publie en 1816 un Mémoire (28). Il avait commencé ses premières tentatives en 1810* et dans son mémoire il expose plusieurs observations de guérison par les aiguilles. Il se demande si « l’acupuncture ne pourrait pas rappeler à la vie des asphyxiés lorsqu’on a épuisé toutes les ressources ordinaires et que le sort de l’individu paraît désespéré. Pourquoi ne tenterait-on pas de perforer le ventricule droit et de le soumettre à l’excitation galvanique ou électrique ? » Les expériences faites sur les animaux asphyxiés pourraient, pensait-il, résoudre cette question. Il considère que l’acupuncture agit en stimulant les nerfs ou en leur restituant un principe dont ils sont privés, par l’effet de la douleur. Il propose, sans toutefois l’expérimenter, de charger les aiguilles de fluide électrique afin de rendre leur action plus marquée.



 

Même si ce mémoire connut peu de succès, il n’empêche que c’est à partir de ce moment-là que l’on assiste en France à une véritable « fureur acupuncturale » qui allait avoir son apogée dans les années 1820 avec des prises de position passionnées et partisanes et bien sûr des détracteurs tout aussi déterminés.

Dupuytren, Professeur de Clinique Chirurgicale et Chirurgien en Chef de l’Hôtel-Dieu s’écrie lors de son cours public : « On a tort de faire si peu de cas d’un moyen qui peut être d’une grande ressource dans certaines affections morbides ».

Au même moment (1814) le premier titulaire de la chaire de Sinologie au Collège de France est un médecin, J.A. Rémusat (1777-1832) qui a soutenu une thèse sur la glossoscopie chinoise (25).

A la suite de Berlioz, le Docteur Haime de Tours publie dans le Journal Universel des Sciences Médicales en 1819 une notice sur l’acupuncture et des observations médicales sur ses effets thérapeutiques. Il pratique pour la première fois une séance d’acupuncture en présence du Docteur Bretonneau, médecin de l’Hospice général de Tours, à propos d’un cas de hoquet nerveux qui guérit presque « miraculeusement ».

Bretonneau, de son côté, veut s’assurer de l’innocuité de la perforation des principaux viscères et ce, sur les animaux, c’est ainsi qu’il perfore le cerveau, le coeur, les poumons, le foie, la rate, les intestins, l’estomac de jeunes chiens sans qu’aucun ne périsse.

La presse médicale commence à parler de cette nouvelle thérapeutique.

 

En 1821, l’auteur du Dictionnaire abrégé des Sciences Médicales écrit : « Les faits que nous possédons sur l’acupuncture sont encore trop peu nombreux pour que l’on puisse s’élever à des considérations sur la manière d’agir de ce moyen. Berlioz en a exagéré l’efficacité mais avec Dupuytren nous pensons que l’on aurait tort de négliger cet agent thérapeutique qui paraît agir principalement sur le système nerveux contre lequel nous sommes si peu puissants ».



 

Toujours en 1821, Béclart, dans le Dictionnaire de Médecine, exprime une opinion par contre plus négative. Il considère que l’expérience l’a confirmé dans l’idée qu’il s’agissait d’un moyen curatif sans intérêt. Dans ce même Dictionnaire de Médecine, Guersent quelques années plus tard juge l’article de Béclart trop sévère et il cite les recherches de Jules Cloquet avec qui l’acupuncture allait atteindre son apogée et les esprits se déchaîner. Jules Cloquet, chirurgien des hôpitaux, membre de l’Académie de Médecine, dès 1821, alors qu’il n’a que 36 ans, sur un plus vaste théâtre que Bretonneau (Hôtel-Dieu et Hôpital Saint-Louis) peut réaliser en grand et en présence de nombreux élèves une multitude d’expériences qui donnèrent au moins pendant quelque temps à l’acupuncture une vogue sans précédent.

 

Pelletan, en 1825, à partir de recherches anatomiques et physiologiques émet pour la première fois une hypothèse d’explication de l’action de l’acupuncture de type neurophysiologique : « La douleur disparaît ou s’atténue parce que l’aiguille diminue l’innervation en arrêtant un certain nombre des courants qui la déterminent. Le lieu, la profondeur et la direction de la piqûre influent considérablement sur les effets ».



 

En 1825, J. Morand, élève de Cloquet soutient sa thèse « Dissertation sur l’acupuncture et ses effets thérapeutiques ». Pour lui, le lieu d’élection pour placer les aiguilles est celui-là même où la douleur se fait sentir le plus vivement. Il conclut que l’acupuncture a de grandes vertus thérapeutiques, que l’on doit l’employer dans les affections rhumatismales, dans les névralgies, qu’elle réussit encore très bien dans le traitement de nombreuses phlegmasies.

 

Le Docteur Dantu, lui aussi élève de Cloquet, écrit en 1826, à partir des observations de son maître, un « Traité de l’acupuncture d’après les observations de Monsieur Jules Cloquet, publiées sous ses yeux par Monsieur Dantu de Vannes ». Tour à tour sont étudiées l’Histoire de l’acupuncture, les observations cliniques, la manière de pratiquer l’acupuncture et les phénomènes qui accompagnent ou suivent cette opération. Etonné de voir l’acupuncture réussir là où on ne s’y attendait pas et convaincu qu’elle est surtout le remède de la douleur, Dantu termine par « il est incontestable que l’acupuncture mérite un rang distingué dans la thérapeutique », d’autant qu’ « il a rarement vu l’acupuncture ne pas produire un effet quelconque, au moins momentané ».



Tous les Hôpitaux Parisiens se mettent à la pratique de l’acupuncture : toutes les maladies sont attaquées par ce moyen. Les revues médicales se font l’écho de nouvelles observations qui confortent les effets heureux de l’acupuncture.

 

Toujours en 1825, Sarlandière, Docteur en Médecine, publie un mémoire sur l’acupuncture (29). Il crée véritablement l’électro-puncture dont Berlioz avait signalé les avantages probables. Il est aussi le premier à additionner à l’effet des aiguilles celui des moxas et le premier à piquer non pas forcément sur la zone douloureuse mais sur des points d’acupuncture.



Le Docteur Carrero de Milan, quant à lui, recommande l’acupuncture pour rappeler à la vie les noyés. Il avait démontré, qu’après avoir asphyxié et noyé un grand nombre d’animaux, il suffisait pour rappeler la plupart à la vie de stimuler les fibres du coeur et du diaphragme à l’aide d’aiguilles qu’il y enfonçait. Il préconise par ailleurs la piqûre du coeur pour distinguer d’une manière sûre la mort apparente de la mort réelle.

 

Devant cet engouement, le monde littéraire et artistique s’intéresse à son tour à l’acupuncture, on en parle dans les magazines et certaines oeuvres littéraires, au théâtre et la satire va bon train. Mais, paradoxalement les publications vont aller en se raréfiant et la pratique de l’acupuncture va peu à peu décliner. En 1834, le Journal des connaissances médico-chirurgicales écrit qu’il y a déjà quelques temps que les journaux de Médecine n’ont pas parlé de l’acupuncture : « ce silence pourrait faire naître des doutes sur les brillants succès attribués depuis quelques années à ce genre d’opération. »



C’est donc progressivement la régression puis l’abandon pur et simple.

 

Et pourtant, en 1864, dans le « Dictionnaire Encyclopédique des Sciences Médicales » (32) de A. Dechambre, est exposée de façon critique l’histoire de l’acupuncture depuis 1800. L’auteur regrette que toutes les maladies aient été attaquées par ce moyen thérapeutique sans discernement, estimant que le rejet de cette technique est directement à mettre sur le compte de cette exagération et du discrédit dans lequel est tombée l’acupuncture à partir des années 1830. Il le regrette.



Il propose un modèle d’explication neurologique et électrique de l’acupuncture. Les indications privilégiées sont bien précisées : ce sont la douleur et les spasmes fonctionnels. Le charlatanisme est déjà dénoncé ainsi que la publicité exagérée. On s’intéresse à la profondeur des ponctures, à la nature du métal des aiguilles, aux aiguilles à demeure, à l’électropuncture ; on se livre même à une expérimentation animale audacieuse, qui de nos jours donnerait lieu à bien des polémiques ; on évoque aussi le mécanisme d’action neurophysiologique, mais on est allé trop loin dans la foi que l’on a mit dans cette thérapeutique et puis les découvertes de Claude Bernard en 1843, et de Louis Pasteur en 1876, sont en train de faire naître d’immenses espoirs.

 

En 1863, est publiée par le Capitaine Dabry de Thiersant « la Médecine chez les Chinois » (16), préfacée par le J.L. Soubeiran, professeur à l’Ecole de pharmacie de Montpellier. Il est le premier à parler des vaisseaux et à montrer que l’acupuncture ne se réduit pas à la puncture d’un point ou d’une zone douloureuse; il a comprit pour la première fois le processus de la circulation énergétique même si pour expliquer l’action des aiguilles il émet une hypothèse de type pneumatique : « la pénétration de l’aiguille augmente l’activité et le ressort de l’air nécessaire à la fluidité des liquides ». Ce livre capital eut peu de succès, fut peu lu et ne modifia pas le discrédit dans lequel était tombée l’acupuncture. Et pourtant Dabry avait compris pour la première fois ce qu’était l’acupuncture chinoise.



 

Le 11 janvier 1864, L.M. Michel Toye soutient sa thèse de doctorat à la Faculté de Montpellier (31). Il conclut en disant : « Si nous jetons un regard sur les moyens de traitement usités dans le Céleste Empire, nous trouvons au lieu d’une thérapeutique rationnelle, l’empirisme le plus obstiné. Ce sont des recettes absurdes, des pratiques fondées sur l’astrologie. Il ne faut donc pas s’étonner que la Science médicale soit si peu avancée chez eux et qu’elle soit restée stationnaire. »

 

Tout avait commencé à Montpellier avec la thèse de Bridault, avec la thèse de Toye la « messe est dite » (39), au moins momentanément. L’acupuncture ne bénéficiait plus de l’aura des années 1820, elle était même le plus souvent détournée de ses origines avant d’être abandonnée durant presque un demi siècle.



II . Commentaires

 

 



Les renseignements rapportés par les voyageurs occidentaux sur la médecine de la Chine furent finalement peu nombreux et imprécis, quand on les compare aux autres domaines culturels. Dans l’index thématique de la précieuse anthologie de N. Boothroyd et de M. Détrie (34) (centaines d’ouvrages consultés la plupart aujourd’hui introuvables), la médecine occupe la plus petite place. Les voyageurs racontent soit une aventure médicale personnelle comme Mattéo Ripa (13) (traumatisme crânien par chute de cheval), ou le Père Evariste Huc (15) (maladie fébrile d’allure infectieuse), et la façon dont les soignèrent les médecins chinois ; soit ce qu’ils ont vu de telle ou telle pratique médicale.

 

Les témoignages des Jésuites seront plus détaillés car ce sont des « voyageurs » qui ont séjourné en Chine souvent plusieurs dizaines d’années, et qui de plus, ont pu mieux accéder, lors des missions, à l’intérieur du territoire.



 

Des informations se recoupent : prise des pouls, traitement par la chaleur, très grande diversité des drogues chinoises à l’origine plus surprenante l’une que l’autre ; le médecin prépare et vend lui-même ce qu’il prescrit. Pourtant c’est la disparité des témoignages qui domine. Cette disparité est explicable. Par la personnalité plus ou moins « partisane » de l’occidental. Par l’immensité du territoire chinois (ce qui se pratique dans le nord peut paraître totalement différent de ce qui se pratique dans le sud). Par la diversité des méthodes diagnostics et thérapeutiques rencontrées : examen de la langue, examen des orifices yang et yin, des excreta (glaires, urines et sperme), palpation des pouls et de l’abdomen, utilisation de la pharmacopée, de la moxibustion, de l’acupuncture, de manoeuvres manuelles et de gymnastique. Sans compter la « médecine populaire », la plus courante dans les campagnes, dont nous ne savons malheureusement pas grand chose, les pratiques religieuses et l’utilisation taoïste de la magie et des talismans - encore présente et décrite au XXe siècle.

 

Quant à la doctrine énergétique de base, la « théorie médicale », patiemment élaborée, transformée et perfectionnée au cours des siècles (45), il faut reconnaître qu’à l’époque Quing (1644-1911) - celle justement du plus grand nombre de nos témoignages - malgré une prolifération des écrits médicaux (vastes encyclopédies ou courts aide-mémoires), elle régressa. Beaucoup de médecins chinois, eux-mêmes, se « contentaient alors de répéter sans toujours comprendre ».



 

Pour toutes ces raisons, cette médecine chinoise ne va pas être introduite en Europe d’emblée, comme un système médical cohérent. Les commentateurs, médecins ou non, ne vont en retenir que certains aspects plus techniques que théoriques (voir première partie) « les théories nécessitant pour être comprises des connaissances philologiques spécifiques qu’ils n’avaient pas encore » (39). Cela les entraînera à la méprise majeure : comparer et essayer d’incorporer cette image tronquée et truquée de la médecine chinoise à la médecine occidentale de l’époque, médecine occidentale qui dès le XVIIe siècle était en train de devenir - même sans le savoir - une médecine scientifique* . Cette méprise initiale se continuera au XIXe siècle, où l’on essaiera par exemple, toujours dans une vision aussi réductrice, de trouver à la seule acupuncture un support neuro-physiologique de remplacement, bien sûr sans rapport avec la Chine.

Elle s’amplifiera et se compliquera au XXe siècle* avec l’image sciemment déformée de leur médecine que les chinois enverront à l’occident : ce sera la sinistre comédie, sur fond de révolution culturelle des « médecins aux pieds nus » et de « l’anesthésie sous acupuncture » qui abusa tant de médecins et d’intellectuels occidentaux.

 

Aujourd’hui enfin, se dessine en occident une histoire véritablement scientifique de la médecine chinoise, basée sur les découvertes archéologiques, le dépouillement de textes anciens retrouvés, et leurs traductions réalisées par des sinologues autorisés (35, 45). Elle révèle une « tradition » tout à fait remarquable et originale, replacée dans son espace et sa durée propre : la Chine, à travers la longue série de ses dynasties, des « Royaumes combattants », à celle des Ming. Une tradition qui parle « d’elle-même », comme un céladon Song ou un poème Tang.



 

 

 



Dans cette rencontre de la médecine chinoise par l’Occident, le conseil de Rudolph Wittkover (50) à propos de l’Art ne fut pas retenu : « ...Il serait dangereux de négliger les différences d’interprétation données par l’Est et l’Ouest à des thèmes similaires ou d’ignorer la spécificité des traditions nourrissant des approches formelles comparables ». A travers plus de quatre siècles - « de la sinophilie à la sinophobie » (36) la plus exacerbée - il n’y eut que peu de mesure mais beaucoup de malentendus.

 

 



 

Pierre C. LILE

 

I - Sources et récits de voyage

(par ordre chronologique)

 

 



 

1. AHBAR AS-SIN Wa L. Hind

 


« Relation de la Chine et de l’Inde ».

(Texte établi, traduit et commenté par J. Sauvaget), Paris, les Belles Lettres, 1968.

 


2. Guillaume de RUBROECK

« Voyage dans l’Empire Mongol ».

(Texte traduit par Claude et René KAPPLER), Paris, Imprimerie Nationale Ed., 1992.

 


3. Fernando MENDES PINTO

« La Périgrination. La Chine et le Japon au XVIe siècle vu par un portugais.

1614 - 1628 ».

(Texte traduit par Claude et René KAPPLER), Paris, Imprimerie Nationale Ed., 1992. (Pour la traduction française), Paris, Calmann-Lévy Ed., 1968.

 


4. HARVIEU

 


« Les Secrets de la Médecine des Chinois consistant en la parfaite connaissance du pouls et envoyés de la Chine par un français, homme de grand mérite ».

Grenoble, 1671.



5. Andréas CLEYER

 


« Spécimen médicinae Sinicae, sive opuscula medica ad mentum sineensium ».

Francfort, 1682.

 


6. W. Ten RHYJNE

« Mantissa Schematica de Acupunctura ».

 

 



7. R.P. BOYM

 


« Clavis medica ad chinarum doctrinam de pulsibus ».

Nuremberg, 1686.

 

 


8. Engelbert E. KAEMPFER

« Histoire Naturelle civile et ecclesiastique de l’Empire du Japon ».

Leyde, 1712, La Haye, 1729 pour l’édition fançaise.

 


9. « Lettres édifiantes et curieuses de Chine par des missionnaires Jésuites (1702-1776) ».

 


(Edition abrégée de Garnier - Flammarion présentée par Isabelle et J.L. VISSIERES, Paris, 1979).

10. P.P. AMIOT, CIBOT

et quelques autres,

 


Mémoires concernant l’histoire, les sciences, les arts, les moeurs, les usages ... des chinois.

Paris, 1776-1814, 16 v. in Folio.




 

11. DU HALDE J.B.

 


 

« Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’Empire de Chine et de la Tartarie chinoise », 1730.

 


12. P. Joseph Anne-Marie de

Moyriac de MAILLA

 


« Histoire Générale de la Chine », 1785.

 


13. Mattéo RIPA

 


Mémoires rédigées en 1745 vingt ans après son retour de Chine.

(Mattéo Ripa, peintre graveur, missionnaire à la cour de Chine, mémoires traduites et présentées par Ch.Lomentale, Taipei, Taïwan, 1983).

 


14. Charles GÜTZLAFF

 


« Journey of Three Voyages along the coast of China in 1831, 1832, 1833 ».

London, Nestley and A.A. Davis, 1834.

 


15. Evariste HUC

 


« L’Empire chinois ».

2 v. Paris, Baume frères, 1854.

 

 


16. Dabry de THIERSANT

 


« La Médecine chez les chinois ».

Paris, 1863.

 


17. Georg. E. MORRISON

 


« An australian in China ».

London, Horace Cox, 1895.

 


 

 

 



 

 

II - Travaux d’érudition

(par ordre chronologique)

 

 



 

18. Abbé de MARSY

 


« Histoire moderne des chinois, des japonais, des indiens, des persans, des turcs, des russiens, etc... ».

1754-1778.

 


19. Félix BRIDAULT

« Medicinae Sinensis Conspectus ».

Thèse en Médecine soutenue à la Faculté de Médecine de Montpellier, 1759.

 


20. « Documents secrets sur les aiguilles et les moxas »

 


Paris, 1772.

 


21. DUJARDIN

 


« Histoire de la chirurgie depuis son origine jusqu’à nos jours ».

Paris, 1774.

 


22. Encyclopédie de DIDEROT et d’ALEMBERT

ou Dictionnaire raisonné des sciences et des métiers.

 


Paris, 1751-1772.

Tome XIII, p. 221 à 226 art. Pouls.

Tome XVII, p. 191 art. Vésicatoires.


23. Jean-Joseph DEIDIE

« Dissertatio medico-chirurgica de cucurbitulis moxa et acupunctura ».

Thèse soutenue à la Faculté de Montpellier, 1787.

 


24. Vicq d’AZYR

« Sciences Physiologiques et Médicales ».

1805.


 

25. J. Abel REMUSAT

« La Médecine Chinoise ».

Thèse de Médecine, Paris, 1813.

 


26. François Albin LEPAGE

« Recherche historique sur la médecine des chinois ».

Thèse de Médecine soutenue à la Faculté d’Orléans, 1813.

 


27. Kurt SPRENGEL

« Histoire de la Médecine », 1815.



28. L.V.J. BERLIOZ

 


« Mémoire sur les Maladies Chroniques, les évacuations sanguines et l’acupuncture ».

Paris, 1816.

 


29. SARLANDIERES

 


« Mémoire sur l’électro-acupuncture et Traité de l’Acupuncture et du Moxa ».

Paris, 1825.

 


30. J. MORAND

Dissertation sur l’Acupuncture et ses effets thérapeutiques.

Thèse Médicale, Paris, 1825.

 


31 L.M. Michel TOYE

 


Notes sur l’Art médico-chirurgical des chinois.

Thèse de Médecine de Montpellier, 1864.

 


32. A. DECHAMBRE

Dictionnaire Encyclopédique des Sciences Médicales.

Articles : acupuncture par Debout T. 1 1864.

Chine par Morache G. T. 16 1874

(importante bibliographie surtout concernant les publications et récits de voyage au XIXe siècle)

 


33. MORACHE G.

« L’exercice de la médecine chez les chinois ».

In : Recueil des Mémoires de Médecine Militaire, 3ème série, T. XII, 1864.

 


 

III - Orientation Bibliographique

(par ordre alphabétique)

 

 

 



34. BOOTHROYD N., DETRIE M.

 


« Le voyage en Chine. Anthologie des voyageurs ocidentaux du Moyen-Age à la chute de l’Empire chinois ».

Paris, R. Laffont, Bouquins, 1992.

 


35. DESPEUX C.

 


« Histoire de la Médecine Chinoise ».

In : Encycl. Méd. Nat., Paris, EMC IA1, 12, 30 p., 1989.

 


36. ETIEMBLE

 


« L’Europe chinoise ».

Paris, Gallimard, 1988, T. I, 1989, T. II.

 


37. FRECHES J.

 


« La Sinologie ».

Paris, PUF, Que sais-je, 1975

 


38. GERNET J.

 


« Le monde chinois ».

A. Colin, 1972.

 


39. GUIRAUD G.

 


« Histoire de l’acupuncture en France ».

Conférence du C.E.H.M. à Toulouse, le 13.10.1995.

 


40. HUARD P., WONG M.

 


« La Médecine Chinoise ».

Paris, PUF, Que sais-je, 1969.

 


41. KALTENMARK M.

 


«Lao-Tseu et le taoïsme ».

Paris, Le Seuil, « Maîtres Spirituels », 1958.

 


42. GRMEK M.

 


« Les reflets de la sphygmologie chinoise dans la médecine occidentale ».

Biologie Médicale, n° Hors Série, Février 1962.

 


43. LE COZ R.

 


« Histoire de l’église d’Orient ».

Paris, Cerf, 1995 (Les relations Est-Ouest à l’époque Mongole, p. 289 à 307).

 


44. MEYER F.

 


« Orient-Occident : un dialogue singulier ».

Autrement, 85, décembre 1986, 124-133.

 


45. OBRINGER F.

 


« Matériaux pour une histoire de la médecine chinoise ».

In : Histoire de la Médecine. Leçons méthodologiques, p. 178-184.

(sous la direction de D. Gourevitch).

Paris, Ellipses, 1995.

 


46. PEYREFITTE A.

« L’Empire Immobile, ou le choc des mondes ».

Paris, Fayard, 1989.

 


47. PIMPANEAU J.

 


« Aspects du système des valeurs traditionnelles ».

In : La civilisation chinoise. Histoire des moeurs, T. III.

Paris, Gallimard, La Pléiade, 1991.

 


48. SEGALEN V.

 


« Cycle chinois, archéologique et sinologique ».

In : Oeuvres Complètes, T. I.

Paris, Gallimard, Bouquins, 1995.

 


49. T’SERSTEVENS

 


« Les précurseurs de Marco Polo ».

Paris, Arthaud, 1959.

 


50. WITTKOWER R.

 


« Orient et occident. Le problème des échanges culturels ».

In : L’orient fabuleux.

Paris, Thames and Hudson, 1991 (pour la traduction française).

 


 


* en 1648, première thèse de Mauvillain.

** en 1736, première thèse de Folliot de Saint-Vast.

* vésicatoire : friction, urtication, flagellation, ligature, sangsue, ventouse, succion, emplâtre vésicatoire, titillation à la plante des pieds, cautère.

* Sa première observation, dont il donne un compte-rendu minutieux, est manifestement celle d’une jeune patiente qui souffre d’une anorexie mentale dans une ambiance générale de type hystérique. Sa deuxième observation est celle d’une toux coqueluchoïde.

* Notons que la médecine de l’Ayur-véda échappera à cette distorsion. En la comparant seulement à la « tradition » hippocratique ou persane, les occidentaux en apprecieront beaucoup plus tôt les richesses et les complexités (44).

* Nous n’avons pas abordé ici la période du Xxe siècle qui justifierait, à elle-seule, nous semble-t-il, un autre travail.

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