Franklin
“Tout village est mon village et tout homme est mon frère”
Revue de Saint–Louis de Gonzague
12 rue Franklin 75116 Paris - Tél. 01 44 30 45 50
Ce numéro a été réalisé par Philippe Cournarie et Axelle Demézon
avec la précieuse collaboration de Luce-Marie Volat
i
Illustrations : Catherine Billet p. 68, 69, 70. – Myriam Cournarie, page de couverture : le théâtre
antique d’Épidaure. – Philippe Cournarie p.8, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 21, 22, 23, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
43, 44, 45, 46, 47, 51, 55, 65, 71, 72. – Axelle Demézon p.20, 52, 53. – Casilda Desazars p. 33, 34. –
Bertrand Fay de Lestrac p.66. – Catherine Lemoine et Christel Lahaussois p.49, 50, 56. – Françoise Llanos
p.60. – Coralie Olphe–Galliard p.24. – Louise Richaud p.61. – Nathalie Willaume et Farid Idris p.6, 18, 19.
D O S S I E R : L E T H É Â T R E À F R A N K L I N , H I E R E T A U J O U R D ’ H U I
Fr
anklin
Été 2016
Été 2016
1
Le théâtre ou une certaine idée
de la présence réelle
« L’homme est un être fini qui pense l’infini. »
Paul Ricœur
Les Pères et Docteurs de l’Église ne sont pas
tendres avec le théâtre. Les pages théologiques
qui dénoncent le théâtre comme une invention
maléfique, mensongère et tentatrice – l’associant
même aux femmes (!) – se comptent par milliers.
Si pareilles conceptions nous paraissent aujourd’hui
dépassées et insoutenables, nous aurions tort de
négliger le vrai problème dont elles sont la fausse
solution. La mise en spectacle ne va jamais de soi et
nous devons toujours en interroger la forme comme
l’intention. Qu’elle soit théâtre ou cinéma, l’image
que nous montrons, et dont toute la vocation
est de révéler ce que nous ne voyons pas ou mal,
garde en elle le redoutable pouvoir d’occulter
ce qu’il faudrait voir. Pire, elle risque toujours de
flatter notre désir de fuir « l’imperturbable sérieux
de l’existence humaine » - selon l’admirable
expression de Bossuet – et ainsi rencontre en nous
une disposition native au divertissement ou, pour
parler un autre langage, au dégoût inavoué des
réalités spirituelles que les Anciens nommaient
l’acédie. Le spectacle permanent de nos sociétés en
est devenu l’illustration obscène. Nous comprenons
alors que l’introduction du théâtre dans les collèges
de la Compagnie de Jésus ne s’est pas faite sans
heurts ni débats. L’analyse philosophique, les
lumières de la psychologie, les méthodes éducatives,
ont progressivement assoupli un dogmatisme
théologique oublieux des conséquences éthiques
et artistiques de l’Incarnation du Verbe. Si nous ne
devons jamais omettre l’ambiguïté du spectacle, il
est heureusement devenu évident que le théâtre
détient d’authentiques titres de noblesse justifiant
sa présence parmi les arts libéraux et que sa pratique
concourt efficacement à la formation de la personne.
L’acte de donner corps à un personnage qui en
manque, habiter une existence qui n’est pas nôtre,
offre l’occasion unique d’approcher, autrement que
par la spéculation intellectuelle, le mystère de ce que
l’homme est et peut être, pour le meilleur et pour le
pire. Osons dire que la représentation théâtrale, en
incarnant par un corps de chair mobile et parlante
un texte éthéré et silencieux, constitue une forme
de « présence réelle ». Le théâtre nous délivre
également de la contrainte de devoir nous réduire
à une vie que délimitent inexorablement un temps
et un espace déterminés. Par lui, il nous devient
possible de concevoir l’existence, non comme une
chose fermée et repliée sur elle-même, mais comme
une réalité à la profondeur insondable, ouverte à
l’autre, à tout autre. Le génie du théâtre est bien
là : il donne de se perdre pour se retrouver ; il sort
de soi, et, par le détour d’autrui, il reconduit vers
soi, enrichi et augmenté. Il est une incomparable
école d’empathie, donc d’humanité. Merci à lui,
merci à ceux qui le font vivre parmi nous : merci
à Bernard Van der Meulen, Stéphane Janin, Daniel
Godard, Daniel Hamon, Alain Pochet - personnes
d’hier et d’aujourd’hui - dont la passion pour l’art
dramatique et les compétences éducatives, marquent
et marqueront l’histoire du théâtre dans nos murs.
Philippe Cournarie
2
S
2
Prologue, par Philippe Cournarie
4
Le mot du Directeur, par Laurent Poupart
5
Le défi du mal, par Philippe Cournarie et Axelle Demézon
A L ’ H O N N E U R
6
Isabelle Bendao, par Françoise Llanos, Jean-Michel Joly, Catherine Angebaud et Cécile Morisseau
7
Benoît Bonnet, par Jérémie Parramon
8
Geneviève Debeuré de Jongh, par Hélène Gomard et Agnès Lacroux
10
Entretien avec Rémi Gousseau, Directeur de la Maitrise Saint-Louis de Gonzague
14
Rémi Gousseau, par Pascale Chabert, Églantine Deren et Thomas Lance
16
Isabelle de Guibert, par Laurent Poupart
17
Isabelle de Guibert, préfet de la division des 6
èmes
par elle-même et par Marielle Brunel
18
Agnès Verlé, par Françoise Llanos, Pascale Bollaert, Annabelle de Crémiers et Béatrice Grosselin
20
Claire de Villèle, par Sophie Palewski, Axelle Demézon et les élèves de 6
ème
4
21
Eva Dornaus, par Martial Chambrelan
22
Sylvie de Vulpillières, par Laurent Poupart, Gilles Barbes s.j. et Coralie Olphe-Gaillard
D O S S I E R : L E T H É Â T R E À F R A N K L I N , H I E R E T A U J O U R D ’ H U I
25
Le théâtre dans nos collèges d’antan, par François de Dainville, s.j.
28
Le théâtre comme formation humaine et spirituelle, entretien avec Alain Pochet
32
Un parcours atypique, entretien avec Casilda Desazars
35
Vivre de sa passion, par Mirabelle et Philippine Ordinaire
36
Texte théâtral et interprétation, par Axelle Demézon et les élèves de 6
ème
2
38
Option théâtre : paroles d’élèves, par Éléonore Dubertret, Étienne Compain, Eugénie Lacombled,
Inès del Valle, Lucie Duranton et Marie-Camille Riolacci
45
Les prépas sur les planches de Franklin, par Olivia Debrosse et Timothée Bonnet-Badillé
S o m m a i r e
3
F R A N K L I N A U F I L D U T R I M E S T R E
Journées Missionnaires
48
Journées Missionnaires 2016, introduction par le président de l’ASLG, par Olivier Deren
50
JM pluvieuses... JM heureuses, par Catherine Lemoine et Christel Lahaussois
51
Au cœur de la Syrie dévastée, entretien avec le Père Ziad Hilal, s.j., témoin JM
55
Homélie du Père Ziad Hilal, s.j., pendant la messe des JM
Petit Collège
57
Enseigner l’anglais au Petit Collège, par Amélie Damelincourt et Priscilla de Maussion
58
Témoignage de Christiane Rème, résistante et déportée, par les élèves de 7
ème
3
60
Rima, une enseignante palestinienne au Petit Collège, par Françoise Llanos
61
Pentathlon des écoles du 16
ème
, par Louise Richaud
Grand Collège
62
Récit d’un pèlerinage à Vézelay, par Lili Tamm et Stéphanie Bordure
63
Voyage à Rome, par Ambre Ancel, Corentin Cornet et Jéromine Graffin
65
Conseil Consultatif National d’Éthique, par Hilaire Bizalion
66
Tournoi International des Jeunes Mathématiciens, par Henri Bambury et Thibault Fay de Lestrac
Sports
68
Association Sportive 2015-2016 : résultats
69
Championnats de Badminton, par Catherine Billet, Ingrid Launay, Grégoire Musy et Cyprien Terrouanne
Pastorale
71
Confirmations de 120 élèves de seconde : homélie du Cardinal André Vingt-trois
73
Retraite à Jambville, par Nemtala Eddé, Hortense Coisne, Grégoire Minard, Julie Savard et Camille Nicolas
F O N D S J E S
75
Troisième anniversaire du fonds JES-Franklin : état des lieux, par François Chaillou
L E S A N C I E N S
77
Dîner des anciens professeurs : de joyeuses retrouvailles, par Philippe Cournarie
C A R N E T
78
Carnet
I N M E M O R I A M
79
In memoriam Yves Mattelig, par Vincent Casanova, Alain Feuillâtre et Philippe Cournarie
R É S U LTAT S
80
Résultats du Concours général 2016
81
Le programme du CCF
4
Le mot du Directeur
C’est la rentrée !
Vous le répétez à vos enfants qui ne voulaient
plus quitter la plage, vous le martelez à vos collègues
avec qui vous échangiez devant les photos de votre
voyage, vous vous convainquez vous-même en
contemplant votre teint hâlé par une belle lumière
d’été ; bref c’est bel et bien la rentrée !
La rentrée à Saint-Louis de Gonzague est toujours
un moment important et solennel. Un instant de stress
pour certains, une pointe d’impatience pour d’autres
mais nous gardons toujours la mémoire d’un début
d’année scolaire, de la rencontre des nouveaux collègues
ou d’élèves que l’on ne connait pas, des amis que l’on
retrouve. Nous nous souvenons tous de notre rentrée en
6
ème
, en 2
nde
ou en Terminale et quand nous avons oublié,
c’est notre maman qui nous raconte avec émotion, les
larmes et les joies d’une rentrée à l’école maternelle.
Une rentrée nouvelle, c’est accueillir et recevoir
tous les nouveaux professeurs, personnels, présenter la
vie et les règles de l’école aux nouveaux élèves, définir les
orientations qui vont guider notre établissement tout au
long de l’année. La rentrée 2016 à Franklin est marquée
par le renouveau et la continuité. Le renouveau des
élèves, bien sûr, des professeurs et professeurs des écoles,
des secrétaires et surveillants. Les nouvelles adjointes en
pastorale scolaire Sophie Musy et Frédérique Panel-Pagezy
et Axelle Demézon, préfet de 6
ème
, complètent l’équipe
de direction. La continuité dans laquelle s’inscrivent les
travaux d’extension et de rénovation, permet désormais
d’avoir une vision nouvelle de notre école. Le bâtiment
« Loyola », nom de baptême choisi après une large
consultation de l’ensemble de la communauté éducative
se dresse désormais fièrement le long du boulevard
Delessert sur 4 niveaux. Oratoire, salles de sports, mur
d’escalade et salles de cours pour les classes préparatoires
forment un ensemble élégant, fonctionnel et moderne,
adapté aux besoins éducatifs des jeunes et des professeurs.
Nous sommes tous très fiers de cette belle réalisation. Elle
témoigne de l’engagement de tous les acteurs de Saint-
Louis de Gonzague-Franklin, du fonds JES-Franklin, dans
l’évolution et la croissance de notre école.
C’est la rentrée !
La réforme du collège voulue par le ministère en
2015, fait aussi sa rentrée dans nos classes et dans nos
programmes. Nous avons travaillé, analysé, proposé,
construit un projet pédagogique à la fois global
et par matière, qui allie les impératifs de la réforme
et des programmes, les exigences de notre projet
d’établissement et les spécificités du projet ignatien.
Les équipes de professeurs ont beaucoup œuvré pour
maintenir un niveau d’objectifs élevé en accord avec la
pédagogie ignatienne. Les principes fondamentaux qui
font depuis longtemps la réussite des jeunes Franklinois
sont conservés et même réaffirmés avec détermination :
la construction d’une pensée personnelle par le langage,
le goût de l’effort et la volonté de dépassement.
Les résultats aux concours et examens 2016 sont
là pour démontrer la pertinence et l’efficacité de notre
travail. Ils sont un encouragement et non une finalité,
une satisfaction pour tous. Nos élèves du petit au
grand collège, nos étudiants réussissent excellemment
bien parce qu’ils travaillent, parce qu’ils sont stimulés,
encadrés, formés, accompagnés dans un climat propice
au développement de la personne et l’épanouissement
de tous ses talents. Il n’y a pas de secret en la matière.
C’est ainsi que nous continuerons à œuvrer.
C’est la rentrée aussi pour les équipes de
restauration avec lesquelles nous mettons en œuvre
un nouveau concept visant à réduire significativement
le gaspillage alimentaire. Le « Zéro gaspi » développé
par notre prestataire 1001 repas s’installe dans une
salle de restauration rénovée. Le principe est simple ;
nous mangeons ce dont nous avons besoin et nous
jetons moins de nourriture. Le service est libre mais
l’assiette est vide pour poursuivre le repas.
Enfin, dans cette vision élargie et dans la
perspective d’une évolution différente de notre
humanité, le souci du respect de l’environnement
inspirera notre thématique d’année. « Laudato si notre
maison commune la terre », en référence à l’encyclique
du Saint Père, s’attachera particulièrement aux
missions à Madagascar.
Fort de ces convictions, je souhaite à chacun et
chacune d’entre vous, une très belle rentrée scolaire
dans la paix et la sérénité qu’un été peut offrir malgré
les drames et les tragédies qui l’ont endeuillé.
Laurent Poupart, Directeur de Saint-Louis de Gonzague
5
Réflexions
Le défi du mal
« Contradiction : mépris de notre être, mourir pour
rien, haine de notre être. »
Pascal
« Notre monde a tellement besoin d’espérance ! »
Père Jacques Hamel
Impossible que la revue Franklin, dans sa modestie
même, se tienne à l’écart des événements du monde !
Impossible de nous taire alors qu’un déferlement de
violences a ensanglanté l’été ! L’horreur de l’attentat de
Nice, l’horreur de l’assassinat du Père Jacques Hamel,
nous a tous arrachés à la douce insouciance de la
période estivale. Alors que nous étions déjà éprouvés
par les attaques de janvier et novembre 2015, elle signe
notre changement, définitif, profond. Nous devrons
dorénavant vivre et penser avec, conduire et exercer
notre métier de professeur dans la conscience vive de
ce qui s’est passé et – hélas ! – de ce qui risque encore
d’advenir. Loin de nous la tentation de donner des leçons
et il ne nous revient pas, dans les pages d’une brochure
scolaire, de porter un jugement et même des analyses,
sur les décisions politiques nécessaires. Cependant,
cette terrible série d’événements nous incite à nous
interroger sur la façon dont nous devons agir et réagir,
dans notre manière d’enseigner et de nous adresser aux
jeunes gens qui nous sont confiés. Il faut nous préparer
à accueillir leurs questions, à les susciter, à discerner
leurs inquiétudes derrière l’écran des provocations dont
ils sont parfois capables. L’épreuve qui frappe notre
pays nous confronte à la réalité du mal, dans sa forme
extrême et innommable. Or, rien n’est plus capable de
défier la raison - qu’elle soit scientifique, philosophique,
et même théologique - que l’excès du mal. Il ébranle
les prétentions de notre raison à accéder au sens, sens
qu’elle croit trop souvent pouvoir circonscrire dans
sa totalité. Ce défi nous concerne particulièrement,
nous dont le devoir propre est d’exprimer une parole
argumentée, de transmettre un savoir-faire et un faire
savoir, un contenu et des méthodes. Consciemment ou
non, tout professeur, quelle que soit sa discipline, par la
fonction qu’il a choisie,
professe sa foi dans la raison et
voit en elle le principe même qui humanise la relation
avec soi comme avec autrui. On comprend que, toujours
et partout, l’ennemi juré de la violence et du fanatisme
demeure l’école et ceux qui œuvrent pour son existence.
Difficile, très difficile donc, d’exprimer une parole juste
qui ne soit ni en défaut, dans la banalisation ou le déni,
ni en excès, dans la complaisance rhétorique. Ce qui nous
arrive n’est pas dénué de causes géopolitiques, sociales,
historiques et il nous faut prêter attention à ces registres
d’explication. Mais gare ! La violence n’a pas qu’un effet
dévastateur immédiat. Elle diffuse son poison sur le long
terme dans les consciences humaines en favorisant les
jugements sommaires et simplistes. Protégeons-nous de
telles conséquences et ayons le courage du doute, non
pas du doute sceptique – signe d’un désengagement
de l’âme – mais de celui dont le principe est un
a priori
d’une plus grande complexité. Respecter un tel a priori
revient à la décision de penser ou, ce qui revient au
même, à la résolution de ne jamais éteindre, en nous et
hors de nous, la flamme de la question. Devant l’inouï,
ce serait une grave démission que de renoncer à penser
et ce serait faire acte de violence que de nous en tenir
à une réponse, à une seule explication, avec le danger
de désigner des bouc-émissaires. Continuer à penser,
à interroger, à chercher, à maintenir le régime de la
question, le promouvoir partout, cultiver l’intelligence
critique, c’est notre façon de combattre la barbarie dont
la faute originelle est le refus de penser. Les criminels
ne tirent pas leur fanatisme d’un excès de certitude,
mais d’une incapacité à supporter leur incertitude,
à exister dans la dynamique féconde de la question,
à s’ouvrir à la réflexion. Exerçons donc notre métier,
avec une lucidité redoublée quant aux enjeux de ce que
nous faisons. L’école, comme lieu où les réponses sont
accueillies pour mieux interroger encore, est le principal
rempart à opposer à la violence. Telle est notre façon de
comprendre et de faire vivre l’espérance !
Philippe Cournarie et Axelle Demézon
10
À l’honneur
Rémi Gousseau
ou la musique comme service
« Dans un monde sans beauté, dans un monde qui n’est peut-être pas dépourvu de beauté, mais qui n’est plus capable de la
voir, de compter avec elle, le bien a aussi perdu sa force d’attraction, l’évidence « qu’il doit être accompli » ; et l’homme en face
de lui se demande pourquoi il doit le faire plutôt que son contraire, le mal. Qui est une possibilité, et peut-être la plus excitante ;
pourquoi ne pas explorer une fois les abîmes de Satan ? Dans un monde qui ne se croit plus capable d’affirmer le beau, les preuves
de la vérité ont perdu leur caractère concluant. »
Hans Urs Von Balthasar, La Gloire et la Croix, 1 (Apparition, DDB p.17)
Rémi Gousseau a beaucoup donné de lui-même
durant 16 ans à Franklin. La Maîtrise, qui porte si
bien son nom, a élevé souvent le son aux frontières
du silence où commence la prière. Nous devons à
Rémi Gousseau, à sa rigueur et son énergie créatrice,
une telle excellence dans notre institution. Nous
avons désiré lui poser quelques questions pour lui
permettre de revenir sur son expérience, ses projets
et, surtout, sur les convictions qui l’animent.
Avant Franklin, qui est Rémi Gousseau ?
C’est le huitième d’une famille de quatorze
enfants. Une famille d’artistes : mon grand-père était
maître de chapelle à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ;
ma tante, Lélia Gousseau, une des plus grandes
pianistes de son temps ; ma grand-mère, compositeur,
ce qui est rare pour une femme à l’époque… Mais
surtout une famille très catholique, qui associait
toujours l’héritage de la musique à la tradition de
Concert de la maîtrise, en l’église Saint-Germain-des-Prés, le 12 juin 2016
11
À l’honneur
l’Église et pour qui la musique sacrée était au cœur
de la pratique artistique. Certes, j’ai suivi le parcours
technique classique des conservatoires, mais je suis
avant tout l’héritier d’une longue tradition française
de musique sacrée - celle de Gounod, Fauré, Messiaen,
Duruflé, Vierne - qui a façonné ma personnalité
artistique. Enfant, je chantais tous les dimanches à la
chapelle du château de Versailles ; tous les étés, nous
allions à l’abbaye de Kergonan, une abbaye-fille de
Solesmes : le grégorien est devenu une famille.
À l’issue de ma formation, je suis devenu chef
d’orchestre et compositeur ; j’ai parcouru le monde
et ai dirigé des ensembles en Pologne, en Bulgarie,
en Lituanie, en Belgique. En 2012, j’ai pu bénéficier
d’une place de compositeur en résidence grâce au
conseil régional de Vendée. Philippe de Villiers me
disait toujours : « Je suis le seul président de conseil
général qui a un Kapellmeister » ! Pendant six ans, j’ai
écrit beaucoup d’œuvres dont une énorme fresque
intitulée
La Pastorale des noëls de Vendée. Par la suite,
j’ai composé un oratorio pour le 150
ème
anniversaire
du collège Saint François-Xavier à Vannes. Quelques
pères jésuites ont assisté au concert. Ils cherchaient
quelqu’un pour Franklin. Frédéric Gautier - le
directeur de Franklin à l’époque - a souhaité me
rencontrer. Nous nous sommes compris tout de suite
sur ce que nous voulions construire à la suite de
l’aventure extraordinaire qu’avaient été
Les petits chanteurs de Chaillot dirigés
par Roger Thirot. C’est donc ainsi, un peu
par hasard, que je suis arrivé à Franklin,
pour diriger ce qui est devenu la maîtrise.
Quinze années à Franklin… quels ont
été les temps forts ?
Quand je suis arrivé, j’ai tout de
suite constaté qu’il y a avait un travail
de fond à accomplir sur la liturgie. Il
a fallu unifier et redonner du sens, là
où les désirs personnels et subjectifs
prévalaient. Il a fallu faire rejaillir une
culture populaire traditionnelle susceptible d’unifier
les fidèles - c’est le véritable sens du mot « catholique ».
À mon sens, la messe de confirmation cette année
a été le sommet de cette lente maturation. Le Père
Jean-Marc Furnon, s.j., et le directeur actuel, Laurent
Poupart, ont prêté attention à ma vision des choses
et m’ont aidé à la concrétiser, grâce à leur fermeté et
à leur autorité.
Au delà des temps forts, il y a le travail au
quotidien que j’ai réalisé avec les enfants. Le travail
technique bien sûr, mais aussi les valeurs que j’ai
essayé de leur transmettre au fil des années. Ainsi,
tout le catéchisme de base effectué en classe, j’ai pu
l’approfondir avec mes élèves. Par exemple, j’ai pris
l’habitude à l’occasion des messes que nous chantions
d’expliciter le Credo et de m’interroger avec eux :
pourquoi dit-on : « Je crois en l’Église » ? Cela ne
signifie pas que je crois en une institution extérieure
à moi, mais bien, comme l’explique le Père de Lubac,
que je crois à l’intérieur même de l’Église. Ce travail
spirituel a fait partie des responsabilités que je me
suis données : de la technique vocale, de la musique,
de l’ouverture sur l’art en général, certainement, mais
surtout, du catéchisme.
Ces années à Franklin furent aussi pour moi
l’occasion de découvrir la pédagogie jésuite. Je me
12
À l’honneur
suis plongé dans l’histoire de la première Compagnie,
pour laquelle le rapport à la musique et à l’art était
très important. Fort de cette pédagogie, j’ai accueilli
au sein de la maîtrise, tous ceux qui voulaient
participer, quel que soit leur niveau, leur technique.
J’ai pris les élèves là où ils se trouvaient, pour les
mener ailleurs. Certains élèves, en fin de parcours, ont
chanté des solos, alors qu’au début de leur formation,
ils chantaient faux. J’ai aimé les mettre en valeur, les
aider à se découvrir, à s’épanouir, toujours en gardant
une grande distance avec eux, en veillant à ne jamais
les forcer dans quelque direction que ce soit.
Quelles sont, d’après vous, les forces et
faiblesses de l’établissement ?
La grande force de l’établissement, c’est
sa tradition, qui perdure au delà des personnes.
L’institution a une force en elle-même. J’aime
beaucoup cette image d’Adrienne von Speyr, qui
commente
l’Évangile selon saint Jean : l’institution,
c’est saint Pierre se rendant au tombeau du Christ - il
est lourd, il traîne les pieds ; saint Jean, lui, marche
d’un pas plus rapide, mais, une fois arrivé, il attend et
laisse Pierre passer avant lui. Pierre est l’image même
de la force de l’Église comme institution.
Le défaut, c’est que l’institution elle-même
est souvent peu fidèle à cet héritage. Je déplore par
exemple qu’on n’ait jamais décidé d’une cérémonie
en mémoire des anciens élèves morts au combat :
d’Estienne d’Orves, le fils Foch, sont des exemples
dont il faut, à mon sens, se nourrir. De façon
générale, on n’use pas suffisamment de la liberté
d’enseignement dont dispose l’enseignement libre ;
il y a trop d’autocensure, trop de pusillanimité… Mon
grand regret, pour la maîtrise, est de ne pas avoir pu
mettre en place l’aménagement d’horaires qui aurait
permis de contribuer pleinement à la formation et à
l’épanouissement des enfants.
Quel message pour Franklin, au
moment de votre départ ?
Mon premier message concerne
l’importance de transmettre ce que l’on
a reçu. J’ai été élevé dans un milieu
où l’on se souciait de transmettre. Mes
parents - catholiques militants - ont
passé leur vie à transmettre un désir
de vivre sous le regard de Dieu, à leurs
enfants et aussi aux enfants des autres.
La transmission, c’est la première vertu
d’un professeur et d’une pédagogie,
car on ne vient pas de nulle part et
l’héritage que l’on a reçu doit vivre
au-delà de nous. La petite Bernadette, témoignant
des apparitions, déclarait : « Je suis chargée de vous
le dire et non de vous y faire croire » ! Je veux être,
moi aussi, un témoin de ce que j’ai reçu.
Le deuxième message concerne la nécessité de
redonner toute son importance à la beauté. Quand
on reçoit des amis, on dresse la table avec de la belle
vaisselle, on n’y sert pas des sandwiches, mais des
mets raffinés. De même, il ne faut pas mettre dans
la superbe vaisselle liturgique héritée de nos anciens
du prêt-à-consommer. Tout ne vaut pas tout ; il faut
absolument lutter contre le relativisme esthétique.
Si vous demandez ce qui reste au Ciel ? Je vous
répondrais : la charité… et la beauté. Le théologien
13
À l’honneur
Hans Urs von Balthasar ose cette belle expression
concernant le Ciel : « Ce sera une messe éternelle ».
De même, le philosophe Pierre Boutang, commentant
un célèbre dialogue de Platon, nous rappelle que la
beauté est et demeure un lieu de fête, un « Banquet ».
Mais cela n’a rien à voir avec faire la fête de manière
hystérique comme les païens aiment la vivre.
Enfin, mon troisième message concerne une
exigence pour notre temps : lutter contre le mensonge.
L’Occident est aujourd’hui une société du mensonge. J’ai
eu la chance de rencontrer Soljenitsyne lorsque j’étais en
Vendée. Pour lui, le mensonge est presque devenu un
art de vivre dans nos pays. Dans le Discours de Harvard,
il nous met en garde : « le mur de Berlin ne s’est pas
effondré, il s’est retourné ». Le mensonge, l’artifice, la
grande illusion prennent à présent racine de ce côté-ci de
l’Europe. Moi, qui vis à présent pour une grande partie
en Pologne, je le vois : les gens ne sont pas les mêmes
qu’en Europe de l’Ouest, ils sont plus authentiques,
ils posent de vraies questions, ils recherchent de vraies
valeurs. Prions donc la Vierge Marie ! Pour le Père de
Monfort, la Vierge Marie est le meilleur rempart contre le
mensonge : on ne ment pas à sa mère.
Après Franklin, quels sont vos projets, vos
désirs, vos espoirs ?
Mon souhait le plus cher est que la maîtrise
perdure et que Franklin continue sur la voie ouverte
par la direction, une voie qui conduit l’institution vers
un retour aux fondamentaux de la pédagogie jésuite.
En ce qui me concerne, je souhaite avoir du
temps pour composer. Et écrire deux ouvrages :
une réflexion théologique sur le Beau, en particulier sur
la musique, et un ouvrage plus pratique sur la pédagogie.
Voici la question qui me taraude : Pourquoi l’esthétique
a t-elle déserté l’Église ? J’ai lu des textes magnifiques
de Benoît XVI et du Cardinal Sarah à ce sujet… je
voudrais maintenant approfondir ces pistes. Pour mener
à bien ces projets, j’ai choisi d’habiter en Pologne, tout
en restant résident français. Je m’y sens bien. C’est un
pays que je désire accompagner dans ce qu’il est en
train de vivre, dans les transformations profondes que
le gouvernement entreprend pour retrouver, à travers
des lois et des projets, ses racines catholiques. Je reviens
régulièrement en France, pour remplir mes obligations
car j’aime le pays qui m’a vu naître.
Propos recueillis par Philippe Cournarie et Axelle Demézon
Remise des Palmes Académiques à Rémi Gousseau par
Jacques Gilet, maire de Champignelles,
dimanche 12 juin 2016
De gauche à droite : Pascale Chabert, Rémi Gousseau
et Sylvie Terneyre
48
Journées missionnaires
Journées Missionnaires 2016
Introduction par le Président de l’A SLG
C o m m e
chaque année,
c’est une joie
d’être tous
réunis au cœur
des Journées
Missionnaires,
journées qui
t é m o i g n e n t
du soutien de
l’ensemble de
la communauté
éducative de
S a i n t - L o u i s
de Gonzague-
Franklin aux œuvres missionnaires de la Compagnie
de Jésus dans le monde.
Merci, cher Père Ziad, pour votre témoignage qui
donne sens à ce qui est vécu pendant ces trois jours.
Votre courage est une leçon pour nous tous et vous avez
conforté notre conviction que l’avenir de notre monde
si chahuté se joue dans la région où vous remplissez
actuellement votre mission et que l’accueil de nos frères
réfugiés est un défi vital pour le monde occidental.
Merci, chères Christel et Catherine, pour
l’énergie mobilisée tout au long de l’année pour
la réussite de ces JM qui dilatent nos cœurs aux
frontières du monde.
« Où est ton Frère ? » Le thème de nos journées
missionnaires résume, avec des mots simples, la
finalité de la mission assumée par tous ceux, quel que
soit leur rôle, qui œuvrent au fil des jours au sein de
Saint-Louis de Gonzague-Franklin pour l’éducation
des jeunes qui lui sont confiés.
« Où est ton Frère ? », c’est la question qui donne
sens à l’ouverture, à la rentrée prochaine, d’une classe de
Petite et Moyenne Section de maternelle au Petit Collège,
laquelle permettra d’assurer l’intégration de plusieurs
élèves de la classe Soleil dans une classe ordinaire et
ouvrira le cœur de nos plus jeunes élèves à la différence.
« Où est ton Frère ? », c’est la question qui
justifie la mise en œuvre depuis le début de cette année
scolaire, grâce à la générosité de notre communauté
éducative, au fonds JES-Franklin et, demain, à la
Fondation de Montcheuil, d’une politique de bourses
dynamique, laquelle a permis à une douzaine d’élèves
de nos classes préparatoires, boursiers d’État, de
bénéficier cette année de la gratuité de la scolarité.
« Où est ton Frère ? », c’est le sens de la solidarité
entre familles, que ce soit en faveur des familles de notre
communauté éducative éprouvées par les difficultés
de la vie ou par la mise en place, à partir de la rentrée
prochaine, d’une politique tarifaire familiale très incitative
qui a été récemment décidée.
« Où est ton Frère ? », c’est le sens de notre
politique de communication externe renouvelée, dont
notre site internet rénové est un des signes visibles,
laquelle doit nous permettre de mettre plus efficacement
en valeur la richesse des engagements vécus au sein
de notre communauté éducative et, en conséquence,
d’attirer de nouveaux talents, de susciter de nouveaux
engagements et de nous ouvrir un peu plus encore à
un monde où l’éducation est désormais, on peut le
regretter mais c’est un fait, globalisée et concurrentielle.
« Où est ton Frère ? », ce fut le sens de l’appel
reçu du Père Provincial et de la réflexion menée au
cours de ces derniers mois par Laurent Poupart et
moi-même avec le Père Olivier Paramelle - Directeur
du Centre Laennec - pour rapprocher sur le site de
Saint-Louis de Gonzague-Franklin ces deux œuvres
Olivier Deren
49
Journées missionnaires
éducatives de la Compagnie de Jésus à compter de
septembre 2017, rapprochement qui témoignera, par
l’émergence à Paris d’un grand pôle éducatif ignatien,
de l’engagement renouvelé de la Compagnie de Jésus
dans la formation de notre jeunesse, une jeunesse
soucieuse de l’avenir de l’homme.
« Où est ton Frère ? », c’est enfin la question
que la Direction Diocésaine de l’Enseignement
Catholique et la Province de France nous demandent
de nous poser dans le cadre des réflexions en cours
sur le projet qui sera mis en œuvre dans les prochaines
années dans le Bâtiment Ricci au Petit Collège, projet
dont j’espère que Laurent Poupart et moi pourrons,
l’année prochaine à la même époque, vous en dire
un peu plus.
Comme vous le voyez, Saint-Louis de Gonzague-
Franklin est une institution qui reste fidèle à son
histoire – fût-elle douloureuse comme les dernières
semaines nous l’ont malheureusement rappelé – mais,
surtout, une institution vivante, en pleine évolution,
attentive aux défis de l’avenir des jeunes qui lui sont
confiés, dont elle souhaite qu’ils soient demain des
acteurs engagés, animés par les valeurs de l’Évangile,
au cœur d’un monde en profonde mutation.
Comme le dit si juste-
ment le Pape François dans
le chapitre de son exhortation
apostolique « Amoris Laetitia »
(« La joie de l’amour ») intitulé
« Renforcer l’éducation des
enfants », que je vous encou-
rage tous à lire tant sa richesse
éclaire notre engagement dans
ce bel établissement !
« L’effort de transmettre
la foi aux enfants, dans le sens
de faciliter son expression et
sa croissance, aide à ce que
la famille devienne évangélisatrice, et commence à la
transmettre à tous ceux qui s’approchent d’elle et même
en dehors du cercle familial.
Les enfants qui grandissent dans des familles
missionnaires deviennent souvent missionnaires si les
parents vivent cette mission de telle manière que les
autres les sentent proches et affables et que les enfants
grandissent dans cette façon d’entrer en relation avec le
monde, sans renoncer à leur foi et à leurs convictions. »
(par. 289).
Je souhaite ainsi remercier du fond du cœur, en
votre nom à tous, tous ceux qui contribuent à cette
belle mission éducative à Saint-Louis de Gonzague-
Franklin et, tout particulièrement !
- La Compagnie de Jésus pour son engagement et
son soutien bienveillant dans le cadre de l’ensemble
des nombreux projets actuellement menés ; et
- Laurent, Françoise, Armelle, l’ensemble des équipes
pédagogiques et des personnels de l’établissement
pour tout ce qu’ils permettent aux jeunes qui leur
sont confiés de vivre tout au long de l’année,
Belles JM à vous tous !
Olivier Deren, Président de l’ASLG
55
Journées missionnaires
Chers élèves, chers parents, enseignants,
associés, amis et compagnons jésuites, je vous propose
d’entrer dans le thème des Journées Missionnaires
que vous avez choisi. Je pose la question, d’abord à
moi-même, à vous tous ici présents et plus largement
à nous tous dans ce monde :
où est ton frère ?
En tout premier lieu, à Homs, dans la vieille ville
d’où je viens : qui est mon frère ?
C’est le Père Frans van der Lugt, prêtre jésuite,
martyr. Il a été assassiné à Homs, en Syrie, le 7 avril
2014, d’une balle dans la tête. C’est un homme qui a
su rejeter toutes sortes de préjugés, la violence, la haine.
Il a agi avec amour et amitié, sans distinction entre les
personnes ; il a transformé notre résidence jésuite en
lieu d’accueil, en refuge pour les familles déplacées,
musulmanes et chrétiennes. Tous assiégés durant trois
ans dans la vieille ville de Homs, coupés du monde. Il
est devenu leur père et leur frère, leur soutien. Il a su
aller au-delà du discours théologique théorique pour
appliquer une théologie pratique, dans l’action et
l’ouverture à l’autre. Il a traité l’autre comme lui-même,
tout en étant présent pour lui. En
ce sens la relation devient riche :
« Tu viens à ma rencontre. Mais
c’est moi qui entre en relation
immédiate avec lui. Il y a dans cette
rencontre celui qui élit et celui qui
est élu, c’est une rencontre à la fois
active et passive » comme l’écrit
si justement le philosophe Martin
Buber
1
. Le Père Frans est l’un des
grands témoins de notre cher pays,
la Syrie, de notre Église et de notre
humanité. Aimer, c’est tout donner,
et se donner soi-même.
En second lieu, au Proche-Orient, en Syrie : où
sont mes frères, mes sœurs ? Ils sont là-bas :
- Les pères et les mères, le cœur brisé en voyant
leurs enfants tués, égorgés, déchirés par des balles,
des bombes et des missiles. Ils n’attendent que notre
sentiment de miséricorde.
- Les hommes et les femmes enlevés, détenus,
prisonniers, disparus. Ils n’exigent que notre compassion.
- Les enfants ayant perdu leurs parents, leur école,
leurs amis et leur joie. Ils ne cherchent que notre tendresse.
- Les religieux et les religieuses ayant perdu leurs
églises, leurs monastères et leur héritage chrétien. Ils
ne souhaitent que notre prière.
Même loin du conflit,
« la personne prend
conscience d’elle-même comme de ce qui participe
à l’Être, de ce qui est avec d’autres êtres, de ce qui est
donc la conscience d’être. L’individu prend conscience de
soi comme d’un être qui est ainsi et non autrement » dit
encore Martin Buber
2
.
Homélie du Père Ziad Hilal, s.j.
Messe des Journées Missionnaires - Dimanche 29 mai 2016
1 Martin Buber, Je et Tu, Aubier, Paris, p. 29-30
2 Martin Buber, Op. cit., p.99
80
Résultats
CONCOU RS GÉNÉRAL
Philosophie
1
er
prix :
Maroun Eddé, T2ES ; professeur : Philippe Cournarie
Sciences de la vie et de la terre
1
er
prix :
Hilaire Bizalion, T5S ; professeur : Anne Viévard
Histoire-Géographie
2
nd
prix :
Adrien Mengin, 1
ère
5S ; professeur : Vivien Bouhey
Version grecque
1
er
accessit :
Alexandre Prieur, 1
ère
3S ; professeur : Charlotte Gayno
Composition française
2
nd
accessit :
Louise Nègre, 1
ère
2ES ; professeur : Bertrand Aureau
Mathématiques
Mentions :
Henry Bambury, T5S ; professeur : Jérémie Parramon.
Thibault Fay de Lestrac, T4S ; professeur : Sixtine Plomion.
Physique-Chimie
Mention :
Grégoire Baverez, T4S ; professeur Xavier Ovido
Version latine
Mention :
Aurélie Deville, 1
ère
5S ; professeur : François Allais
De gauche à droite : Françoise Prats, professeur de mathématiques et préfet de la série ES, Maroun Eddé, TES2,
Adrien Mengin, 1
ère
S5, Hilaire Bizalion, T5S, Vivien Bouhey, professeur d’Histoire-Géographie et Préfet de la série S
3
Vendredi 23 septembre
LIRE LA BIBLE AUTREMENT
Première soirée
Mardi 4 octobre
CONSTRUCTION DE SOI ET RÉSEAUX SOCIAUX : COMMENT
L’INTIME DEVIENT EXTIME ?
O. Duris
Mardi 11 octobre
LE MONDE A CHANGÉ ! ÉCHANGE ENTRE UNE MÈRE ET SA FILLE
C. Gaymard / B. Bringsted
Mardi 8 novembre
PARLER LA MORT DANS NOS VIES
C. de Cacqueray
Samedi 26 novembre, dimanche 27 novembre
Week-end cinéma
LE COURAGE AU CINÉMA
J. Collet / Ph. Cournarie / D. Dupont-Fauville
Mardi 29 novembre
LE POLITIQUE A-T-IL ENCORE UN SENS AUJOURD’HUI ?
L. Ferry / G. Durand
Mardi 6 décembre
LE NOUVEAU MUSÉE NATIONAL PICASSO-PARIS :
UNE MANIÈRE ORIGINALE DE DÉCOUVRIR PICASSO
L. Le Bon
Dimanche 11 décembre
CONCERT POUR LE TEMPS DE L’AVENT
Maîtrise Saint-Louis de Gonzague
centre
culturel
Franklin
2
Mardi 10 janvier
LE HARCÈLEMENT : COMPLICE OU VICTIME
S. Roland-Riché
Mardi 17 janvier
RETROUVER LE CALME EN SOI :
UNE CLEF POUR L’APPRENTISSAGE
J. Siaud-Facchin
Samedi 21 janvier, dimanche 22 janvier
Week-end cinéma
INGMAR BERGMAN OU LE TEMPS RETROUVÉ
J. Collet / Ph. Cournarie / D. Dupont-Fauville
Jeudi 23 février
ÉCOLE IGNATIENNE
Première soirée
Mardi 7 mars
ÉDUQUER À L’ENGAGEMENT
Abbé P-H. Grosjean
Mardi 14 mars
QUAND L’ACTUALITÉ S’INVITE À L’ÉCOLE ET DANS LES FAMILLES
V. Lemoine Cordier / J. Chapuis
Dimanche 19 mars
CONCERT POUR LE TEMPS DE LA PASSION
Maîtrise Saint-Louis de Gonzague
Samedi 20 mai
GRAND TÉMOIN DES JOURNÉES MISSIONNAIRES
Date à confirmer via école directe et affichage
TRIBUNE LIBRE À HENRI DE CASTRIES
H. de Castries
Conférence CCF
Calendrier
2016 – 2017
Franklin
“Tout village est mon village et tout homme est mon frère”
Revue de Saint–Louis de Gonzague
12 rue Franklin 75116 Paris - Tél. 01 44 30 45 50
Ce numéro a été réalisé par Philippe Cournarie et Axelle Demézon
avec la précieuse collaboration de Luce-Marie Volat
i
Illustrations : Catherine Billet p. 68, 69, 70. – Myriam Cournarie, page de couverture : le théâtre
antique d’Épidaure. – Philippe Cournarie p.8, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 21, 22, 23, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
43, 44, 45, 46, 47, 51, 55, 65, 71, 72. – Axelle Demézon p.20, 52, 53. – Casilda Desazars p. 33, 34. –
Bertrand Fay de Lestrac p.66. – Catherine Lemoine et Christel Lahaussois p.49, 50, 56. – Françoise Llanos
p.60. – Coralie Olphe–Galliard p.24. – Louise Richaud p.61. – Nathalie Willaume et Farid Idris p.6, 18, 19.
D O S S I E R : L E T H É Â T R E À F R A N K L I N , H I E R E T A U J O U R D ’ H U I
Fr
anklin
Été 2016
Été 2016
Document Outline - Brochure Franklin Pâques 2016 - Couverture-BD
- Brochure Franklin Pâques 2016 - Intérieur-BD
- Brochure Franklin Pâques 2016 - Couverture-BD
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