Dans leurs violences contre les musulmans, les Armeniens de Bakou ont ete
secondes par les troupes armeniennes, dirigees par le Conseil national armenien
(section de Bakou).
Ces troupes avaient a leur tete des gens de triste memoire tels que Amazan,
Stephane Lalaian, et d'autres qui se faisaient - puisque Situation logeait - passer pour
des bolcheviks de la garde roug. Cependant, quand vint l'ordre de rattacher a la garde
rouge toutes les troupes nationales et parmi elles les regiments armeniens
commencerent a s'agiter, sentant s'ecrouler sous leurs pieds la force ree qui les
soutenait. C'est a partir de ce moment qu'on remarque, chez les Armeniens, une haine
farouche contre les vrais bolcheviks de Bakou Du reste, ces derniers furent bientöt
renverses par les Armeniens qui s'arrogerent tout le pouvoir jusqu'au moment de la
prise de Bakou par les troupes azerbaıdjanaises.
LES AZERBATD.TANAIS VICTIMES DES BOLCHEVIKS. -PRISE DU
POUVOIR PAR LES BOLCHEVIKS.
Suites des evenements sanglants.
Les evenements sanglants du 18-22 mars ne s'etaient pas limites a faire plus
de 12, 000 victimes musulmanes. Les incendies avaient detruit des centres
intellectuels et politiques d'une grande importance au point de vue moral, tels que: la
Maison du peuple, de la Societe musulmane de bienfaisance, siege social des comites
de tous les partis politiques, et l'immeuble de la redaction des journaux musulmans:
Kaspy, paraissant en langue russe et Atchigses, en azerbaıdjanais.
Les hommes d'action musulmans, les plus eminents, avaient ete arretes et
jetes en prison.
Sous la domination des Bolcheviks
Mais, la consequence la plus funeste de toutes fut l'avenement du pouvoir
bolcheviste a Bakou et dans la region. On se mit en devoir de detruire toute l'reuvre de
la civilisation. On annonçait, les unes apres les autres, toutes especes de
socialisations: socialisation des richesses souterraines, des immeubles, des maisons de
campagne, des jardins, vergers, etc.
Tout l'argent et tous les comptes-courant des banques locales furent
proclames propriete de la Republique des Soviets.
Non contents de la requisition des immeubles, des locaux, des chevaux, du
betail et des automobiles, les bolcheviks en vinrent a requisitionner les hommes - les
uns furent contraints de s'engager dans les armees, d'autres executer certains travaux
au profit de la Republique sovietiste. Bref, les principes communistes s'implantaient
par les moyens les plus grossiers et les plus destructifs.
L'adaptation de ces principes fut particulierement douloureuse pour les
musulmans, eleves selon les preceptes du”chariat”recom mandant le respect des droits
et biens d'autrui. Ils durent supporter la grossierete des principes bolchevistes, endurer
de cruelles souffrances et de dures privations.
Les bourgeois et les intellectuels ne furent pas les seuls a eprouver tous ces
malheurs: les gens du peuple, - de ce peuple dont les bolcheviks pretendaient defendre
les interets - eurent a en souffrir aussi. Meme quand il s'agissait de la distribution des
vivres, on faisait une difference entre les”nötres”et les Azerbaıdjanais, consideres
comme partisans de la”bourgeoisie”et de la”contre revolution”.
MESURES PRTSES POUR LTBERER BAKOU DES MATNS DES
BOLCHEVIKS
Delivrance de Bakou
Legouvernement azerbaıdjanais, siegeant a Gandja (Elisabethpol) n'ignorait
pas la situation cruelle des musulmans de Bakou et de sa region. La question de la
liberation de Bakou l'inquietait vivement. 11 forma donc des detachements militaires
et demanda du secours a la Georgie. Cette derniere, preoccupee de ses affaires
interieures et ayant egalement a combattre les bolcheviks chez elle, ne put offrir le
secours necessaires. Cependant, les troupes bolchevistes occupaient la voie ferree
dans les limites des districts de Bakou et de Gueoktcha, et s'avançaient vers la station
de Kurd-Emir avec l'intention de pousser jusqu'a Elisabethpol.
L 'aide de la Turquie
Dans cette situation desesperee, ne pouvant s'attendre a aucun secours et
craignant le repetition de la tragedie de Bakou pour les autres contrees musulmanes,
le Gouvernement de l'Azerbaıdjan, ayant le devoir de sauver sa population du danger
qui la mena?ait, n'eut d'autre ressource que d'appeler les Turcs. Grace a ce secours,
l'armee creee par le Gouvernement de l'Azerbaıdjan debarrassa des bolcheviks tout
d'abord la ligne du chemin de fer, puis le district de Chemakha, et mit le siege devant
Bakou. Ce siege dura pres de deux mois et la ville fut prise, enfin, par les troupes
azerbaıdjanaises.
LE GOUVERNEMENT AZERBAIDJANAIS REMET DE L'ORDRE DANS LE
PAYS BOULEVERSE PAR LES BOLCHEVIKS. LE PARLEMENT DE
L'AZERBAIDJAN.
Restauration
La prise de Bakou delia les mains du Gouvernement azerbaıdjanais, qui se
mit, avec un redoublement d'energie, a retablir l'ordre dans la province.
Un des problemes importants fut celui de creer a nouveau l'organe de
l'autorite legislative, car, par suite de perturbations politiques et militaires, les seances
du Conseil national azerbaıdjanais avaient cesse et par consequent, la convocation de
l'Assemblee constituante n'avait pu etre realisee.
Sur ces entrefaites, arriva l'armistice qui permit au Gouvernement de
l'Azerbaıdjan d'appliquer toutes ses forces a un travail plus pacifique.
Les troupes alliees ä Bakou
Son premier soin fut d'envoyer a Engeli, ville persane, une mission officielle
chargee d'entrer en pourparlers avec le general anglais Thomson, commandant en
chef des troupes alliees, pour lui demander de faire son entree a Bakou. Celle-ci eut
lieu le 17 novembre 1918. Une reception solennelle fut organisee en l'honneur du
general, representant les armees alliees; il fut accueilli par le representant du
Gouvernement.
Peu apres, le general Thomson publiait une proclamation, ou, parlant de
l'arrivee des troupes alliees, il assurait que ces dernieres ne poursuivaient qu'un but:
ramener la paix entre les differentes sections de la population du territoire de
l'Azerbaıdjan. Il enjoignait a tous les habitants de se soumettre desormais au pouvoir
du Gouvernement azerbaıdjanais.
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