LA LIGUE DES NATIONS. - ATTITUDE DES AZERBATD.TANAIS. APPEL
AUX TURCS POUR LA LUTTE CONTRE LES BOLCHEVIKS.
Comprenant toute l'importance du röle d'un tribunal international comme
celui de la Ligue des Nations, nous saluons sincerement, au nom des Azerbaıdjanais,
sa conception et son organisation, ne doutant pas que nous, Azerbaıdjanais, nous y
aurons egalement notre place au nombre des autres peuples, et de pouvoir contribuer,
dans la mesure de nos forces, a atteindre le but noble et genereux de la Ligue des
Nations pour le bien-etre de l'humanite.
Nous sommes certains que, dans cet organe international de haute morale et
de justice que sera la Ligue des Nations, nous trouverons nous aussi, Azerbaıdjanais,
des garanties et la defense de l'inviolabilite des droits de notre peuple qui a, comme
nous l'avons deja dit, toutes les forces materielles et personnelles necessaires a une
existence politique independante, et au developpement dans la famille des Nations,
appelees a la vie par les grands principes wilsoniens, bases sur l'autodisposition des
peuples.
Situation et traits de caractere des Azerbaidjanais
Il est vrai que les millions d'Azerbaıdjanais sont encore peu connus, leur
ethnographie, leur histoire, leur litterature, leurs mreurs, n'ont ete l'objet d'aucune
etude approfondie. La grande faute en incombe a l'ancien regime russe, qui, durant un
siecle, grace aux persecutions que nous avons relatees, et grace a ses autres defauts,
tachait de russifier de toutes manieres le peuple azerbaıdjanais et a le priver de son
caractere national.
Outre cela, un trait caracteristique propre aux Azerbaıdjanais, c'est cette
modestie qui les oblige a se tenir a l'ecart de toutes les demarches sentant la reclame.
Les Azerbaıdjanais n'aiment pas et ne sont pas habitues a se faire de la reclame et de
crier, urbi et orbi, leurs douleurs et les malheurs dont pourtant ils furent largement
accables et qu'ils supportaient toujours sans murmure, sans jeremiades dans la pr esse
et dans la societe, sans invocations aux puissants de ce monde, sans lamentations
adressees a l'opinion publique des peuples et des Etats.
Cela peut etre, a certain point de vue, considere comme un defaut; en tout
cas c'est un fait qui a cause beaucoup de mal a notre peuple, l'empechant de
manifester sa physionomie nationale. Cette circonstance fut egalement la cause des
renseignements mensongers repandus par la presse europeenne et americaine au sujet
des Azerbaıdjanais.
Les autres de ces informations agissaient tantöt au hasard, tantöt par
ignorance du sujet qu'ils avaient la pretention de
traiter en public, mais le plus souvent