Azərbaycan Paris Sülh Konfransında (1918-1920)

XIV 
 
LA DÉLÉGATION DE PAIX DE L'AZERBAÏDJAN. - TENDANCES À 
L'INDÉPENDANCE POLITIQUE ET ESPÉRANCES DES 
AZERBAÏDJANAIS. 
Nous avons exposé avec sincérité notre idée sur les opinions établies au sujet 
des Azerbaïdjanais à propos des questions auxquelles nous venons de toucher. 
Il ne nous reste plus qu'une question dont la”Délégation azerbaïdjanaise de 
Paix”considère comme son devoir de parler à la Conférence de la Paix. 
Nous voulons relater les péripéties par lesquelles notre Délégation eut à 
passer jusqu'à son arrivée à Paris, résidence de la Conférence. 
Notre Délégation arriva à Constantinople le 20 janvier de l'année courante et 
ne réussit à s'embarquer pour la France que le 22 avril. Durant ces trois mois, la 
Délégation a fait en vain des démarches pour recevoir l'autorisation de se rendre à 
Paris. De janvier à avril nous n'avons fait que réitérer nos sollicitations aux 
représentants politiques et techniques des Alliés, au sujet du visa de notre passeport, 
mais, chaque fois, nous recevions des réponses défavorables. Nous ne traçons ces 
lignes que pour expliquer à la Conférence la raison de la présentation si tardive de 
notre Mémoire. 
Nous espérons pourtant que les grandes puissances de l'Entente ainsi que le 
Conférence de la Paix - seuls protecteurs de tous les petits peuples rappelés à la vie 
par les nobles principes du Président Wilson - prêteront toute leur attention à la cause 
de Azerbaïdjan du Caucase. 
Nous osons être certains que la Conférence de la Paix et la Ligue des Nations 
qu'elle crée ne refuseront pas leur haute attention au présent Mémoire et reconnaîtront 
dignes de satisfaction les revendications des Azerbaïdjanais, pleins du désir sincère 
d'une vie paisible, commune avec leurs voisins du Caucase dont la neutralité serait 
garantie, ainsi que celle de l'Azerbaïdjan. 
Ce serait pour nous l'idéal de la vie sociale et politique raisonnable. 
L'aspiration passionnée à cette vie, fondée sur des principes strictement 
démocratiques, le dévouement illimité et l'amour sacré de notre Azerbaïdjan, organisé 
en Etat républicain indépendant, voilà les sentiments qui emplissent les cœurs et les 
esprits azerbaïdjanais. Ces sentiments sont si puissants que, malgré leur caractère 
pacifique, les Azerbaïdjanais seraient prêts à prendre les armes pour défendre 
l'indépendance de leur patrie contre toutes les tentatives d'inclure l'Azerbaïdjan dans 
le nouvel Etat russe, que ce soit le pouvoir des Soviets ou celui des classes russes 
tendant à restaurer la “Russie Une et Indivisible”. Ni l'un ni l'autre de ces 
gouvernements, fussent-ils couverts du pavillon de la République fédérative ou de 
celui de l'Assemblée Constituante (où les Russes seront en majorité considérable) ne 
saurait être, pour nous, Azerbaïdjanais, que des gouvernements étrangers d'esprit et de 

---

174 
construction artificielle. Ce ne serait que nous imposer un ordre de vie politique et 
social qui nous est étranger et créer tous les malentendus aux conséquences 
manifestement négatives, résultat de l'anarchie qui règne actuellement, de gauche et 
de droite, dans les régions proprement russes, et qui se fera encore sentir pendant 
longtemps. 

---

175