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Les Khanats indépendants
Cette région resta très
longtemps, comme elle l'était auparavant, tout à fait
indépendante au point de vue politique. Aux XVII siècle,
elle formait des Khanats
indépendants dont une partie, sous la pression des événements, reconnaissait parfois
la souveraineté des Schahs
de Perse alors tout-puissants, ce qui n'empêchait pas les
Khans d'être souvent en guerre avec cette même Perse, ainsi qu'avec
la Turquie, la
Géorgie et, enfin, la Russie. Ces guerres avaient le plus souvent un caractère défensif
et se faisaient surtout dans le but de défendre l'indépendance des Khanats de
l'Azerbaïdjan du Caucase, Sous ce rapport, leur lutte devint particulièrement acharnée
lorsqu'un danger sérieux commença à les menacer de la part de la Russie.
Cette
dernière ayant affaibli la Perse et la Turquie par des guerres perpétuelles et reçu dans
son sein la Géorgie, qui s'y jeta croyant y trouver le salut, visait à la conquête du
Caucase et à l'asservissement de tous les peuples dont il était habité.
Leur chute
L'histoire de cette contrée abonde en épisodes héroïques, où
les petits
Kanats, armes en mains, avançaient avec ardeur contre les régiments russes, et
abreuvant du sang de leurs fils le sol natal, défendaient bravement leur indépendance.
Ils la soutinrent jusqu'au commencement et même durant
le premier quart du XIX
siècle. A ce moment les Khanats indépendants succombent les uns après les autres et,
en 1813, les Kanats de Karabah, Gandja, Chaki, Chirvan, Derbent, Kouba, Bakou et
Talich sont annexés à la Russie, et, en 1828, ceux d'Erivan et de Nakhitchevan.
Avec la perte de leur indépendance, tous ces Kanats, à mesure que
s'affermissait la domination russe et par suite
des tendances manifestement
russificatrices du gouvernement, virent peu à peu se relâcher
les liens qui les
réunissaient aux autres parties de la contrée des feux éternels. Le nom d'Azerbaïdjan
n'appartint plus qu'à la province persane, avec la ville de Tauris comme chef-lieu.
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