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munauté internationale n’a pas été effi
cace. La Russie consentira–elle à l’instal-
lation de casques bleus dans la région? Mon dernier
commentaire concerne le
fait qu’il est regrett able que l’occident se soit réveillé très tard avant compren-
dre l’importance de la région de la mer Noire.
Michael Saakachvili: Tout d’abord je veux souligner le rôle que joue la Tur-
quie. La Turquie n’a jamais essayé de profi ter des confl its de la région. En re-
vanche, elle a essayé de jouer un rôle dans la résolution des confl its. Par exem-
ple, la situation en Adjarie est une question très sensible pour la Turquie. Les
séparatistes en Adjarie disaient toujours qu’il y a le Traité de Kars et qu’en
vertu de ce Traité, si le gouvernement géorgien se permett ait d’user de la force
contre nous, les Turcs pénétreraient dans ce territoire. Les Turcs ont dit, clai-
rement et sans équivoque, que cela était un problème intérieur à la Géorgie
et qu’ils souhaitaient l’intégrité territoriale de la Géorgie, et répétaient qu’ils
souhaitaient à la Géorgie la paix, la stabilité et que
cett e question se devait
d’être résolue dans la capitale de la Géorgie. Cela nous a beaucoup aidé. Ainsi,
en agissant équitablement, la Turquie ne cherchait pas, comme certains pays,
des moyens de profi ter de la tension intérieure. Quant à la partie relative à la
Russie de la question nous, bien sûr, voulons intégrer les institutions euro-at-
lantiques. Mais nous ne voulons pas laisser la Russie à côté. Voulons que cett e
intégration soit parallèle. La Russie elle-même aussi
doit passer au processus
de démocratisation. Avant de venir j’ai discuté de questions concrètes avec
Monsieur Poutine. Je lui ai demandé s’il avait un message concret pour les
participants ou non? Je sais qu’il n’a pas accepté votre invitation. Il a dit “dis
bonjour à tous”. Avec plaisir, je vous transmets son bonjour et bien sûr que la
Russie doit défi nir sa politique. Ceci est une décision très diffi
cile pour la poli-
tique interne de la Russie et approcher la Russie avec ironie est très dangreux.
Mais il faut faire comprendre à la Russie qu’il lui faut tisser des relations avec
les pays indépendants. Ils ont leurs intérêts, leurs politiques intérieures, leurs
démocraties, leurs populations, leur avenir et la Russie doit s’habituer à cett e
idée. Ceci est un processus raisonnable. Il doit y avoir de la compréhension, de
la coopération. On doit trouver de nouvelles formes d’intégration. Je pense que
pour certaines questions l’Occident est aussi intéressé à l’intégration
avec la
Russie. Je pense que la Turquie a réussi à créer un équilibre entre ses relations
avec la Russie et sa coopération avec l’Occident. Nous pourrions aussi utiliser
ce modèle et nous sommes intéressés dans la participation des casques bleus
multinationaux. Il y a longtemps que nous les prions mais jusqu’à présent les
pays occidentaux n’ont pas eu une politique satisfaisante par rapport à cett e
question. La Russie avait pensé qu’elle s’acquitt erait elle-même de tout. Mais ce
n’est plus comme ça.
Par exemple, nous savons que dans la contrebande sur le
territoire géorgien, il y a la main des généraux russes. Nous avons mobilisé la
police locale. Le général russe a dit : « nous vous donnons un délai de 6 heures,
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soit vous enlevez le poste de la police locale, soit nous allons le traverser en
l’écrasant». Dans ce cas nous avons envoyé nos militaires avec deux hélicop-
tères et nous avons dit : «si tu veux écraser, nous ne sommes plus des petits
enfants, comme vous pensez». Alors la réaction du Kremlin a été
telle que le
général ne prenne aucune décision et qu’il se soumett e. Ainsi, tout change et il
n’est facile pour personne de jouer avec les règles du jeu précédent. Il nous faut
prendre des décisions sérieuses et apprendre les nouvelles règles du jeu.
Question: Directeur du Centre de l’Enseignement sur l’Europe et Internatio-
nal à Kiev. J’ai deux questions: ma première question est pour les Présidents.
Pourquoi n’avez-vous pas parlé du GUAM dans vos interventions? La deuxiè-
me question est pour Monsieur Saakachvili et pour le Ministre Coane. Com-
ment évaluez-vous le rôle que l’Ukraine peut jouer dans la nouvelle politique
de voisinage et dans la région de la mer Noire d’ici 10 ans?
Bruce Jackson: Nous allons écouter les autres questions et ensuite y répon-
dre
Question: La première question est pour le Président Saakachvili et pour
le Président Aliyev. Une telle idée est apparu que la Géorgie et l’Azerbaïdjan
seront les principaux consommateurs de la sécurité. Actuellement
on trouve la
Géorgie et l’Azerbaïdjan parmi les acteurs garants de la sécurité. Votre opinion
à ce propos? L’adhésion de vos pays à l’OTAN sera-t-elle une contribution à
cett e sécurité? La deuxième question est relative à la Moldavie. Les pays du
bassin de la mer Noire, les pays de l’Europe du sud-est souff rent de ce confl it
depuis dix ans. Il est bien connu que le Président communiste de la Moldavie
n’exprime pas le voeux de la société civile de la Moldavie,
qui marque une ten-
dance européenne et, dans le confl it de Transdnestrie, qui accorde la priorité
à une solution basée sur les principes de sécurité et de Démocratie. Il y a de la
précipitation. Ceci constitue un mauvais exemple pour la solution des confl its
au Caucase du Sud dans l’avenir. Qu’est-ce qu’il faut faire de ne pas permett re
cett e précipitation?
Question: Sofi a, Institut des Recherches Régionales et Internationales. Ma
question est pour le Professeur Davidoghlou. Il y a plus de 10 ans que l’Orga-
nisation de la Coopération Economique de la Mer Noire est en activité. Mais
elle ne s’est pas signalée par de nombreux succès. Est-ce que vous voyez une
possibilité pour que cett e organisation fonctionne plus effi
cacement?
Question: Boris Tarassouk, Ukraine. Toutes ces interventions méritent des
éloges. Deuxièmement, que tous les Présidents des pays qui ont accédé récem-
ment à leur indépendance parlent couramment en anglais comme les Prési-
dents d’ici aujourd’hui. J’ai une question par rapport au GUAM que j’adresse
aux deux présidents. Voyez-vous le futur du GUAM? Quelles démarches de-
vront être faites dans le futur proche?Ma question
suivante est pour Monsieur
Aliyev. Voyez-vous une alternative à la ligne Odessa-Brodi pour le pétrole de
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