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http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=98697 Turquie/Zaman : Prison à vie requise contre neuf journalistes turcs Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN publie ci-dessous le Communiqué de Reporters sans frontières en date du 9 avril 2018. Reporters sans frontières (RSF) Turquie 9 avril 2018 Procès Zaman : prison à vie requise contre neuf journalistes turcs Le procès de 31 anciens journalistes et collaborateurs du journal Zaman avance au pas de charge : le 5 avril 2018, le procureur a requis la prison à vie aggravée contre neuf éditorialistes et de lourdes peines de prison contre les autres. Reporters sans frontières (RSF), qui assistait à l’audience, dénonce une vengeance politique d’une extrême violence. La peine maximale prévue en droit turc : c’est ce qu’a requis le procureur à l’encontre de neuf anciens éditorialistes de Zaman, le 5 avril. Si le tribunal suit ces réquisitions, Şahin Alpay, Ahmet Turan Alkan, Ali Bulaç, Mümtazer Türköne, İbrahim Karayel, Mehmet Özdemir, Mustafa Ünal, İhsan Duran Dağı et Orhan Kemal Cengiz seront emprisonnés à vie dans des conditions d’isolement très strictes, sans permission, avec un droit de visite réduit au minimum. Leur crime ? Avoir rédigé des articles pour Zaman, quotidien le plus lu du pays avant d’être placé sous tutelle judiciaire puis liquidé par décret en 2016. La ligne éditoriale du journal était favorable à la confrérie Gülen, ancien allié du gouvernement qui l’accuse désormais d’avoir orchestré la tentative de putsch de juillet 2016. Cela suffit au procureur pour asséner que ces neuf journalistes ont “tenté de renverser l’ordre constitutionnel” et “appartiennent à une organisation terroriste”. Sans apporter aucune preuve d’une implication individuelle dans des actions violentes ou leur apologie. Pour l’accusation, les éditoriaux critiquant le gouvernement n’avaient pour but que de créer dans l’opinion une “perception” favorable au coup d’État. Le procureur a également requis la condamnation de 20 collaborateurs, administrateurs et investisseurs de Zaman pour “appartenance à une organisation terroriste”. Et celle de deux autres journalistes, Nuriye Ural et Lalezar Sarı İbrahimoğlu, pour “assistance à une organisation terroriste”. Des chefs d’accusation passibles de lourdes peines de prison. “L’inimaginable devient la norme en Turquie : la prison à vie va-t-elle devenir le tarif habituel pour le ‘crime’ de journalisme ? s’indigne Erol Önderoğlu, représentant de RSF dans le pays, qui assistait à l’audience au sein de la prison de haute sécurité de Silivri. Ce procès expéditif et entaché d’irrégularités a pour seul but de mettre en oeuvre une vengeance politique dictée par le gouvernement. Nous réclamons de nouveau la libération immédiate de ces journalistes et l’abandon des poursuites, en l’absence de toute preuve individuelle d’une implication dans un crime reconnu en droit international.” Dix-sept des prévenus, dont Ahmet Turan Alkan, Ali Bulaç et Mümtazer Türköne, ont déjà passé plus d’un an et demi en détention provisoire. Le célèbre éditorialiste Şahin Alpay a fini par être libéré de prison et assigné à résidence, en mars, après 18 mois de détention provisoire. Un geste qui reste insuffisant, puisque la Cour européenne des droits de l’homme comme la Cour constitutionnelle turque ont ordonné la levée de toute restriction à la liberté du journaliste. La défense dénonce unanimement un procès expéditif : personne ne s’attendait à ce que le procureur présente son réquisitoire dès la troisième audience, alors que les débats sont loin d’être terminés. Les avocats des journalistes ont découvert à cette occasion des pièces qui ne leur avaient jamais été communiquées. Leur demande de faire examiner les éléments à charge par des experts a été rejetée. Et pour cause : de nombreuses publications évoquées dans le réquisitoire étaient interprétées de façon abusive et partiale. Pour encore accélérer la procédure, le procès a été scindé en quatre : les éditorialistes, les administrateurs, les investisseurs et le personnel technique de Zaman seront désormais jugés séparément. Les éditorialistes comparaîtront de nouveau les 10 et 11 mai à Istanbul. L’audience devrait se conclure par le verdict. Outre Erol Önderoğlu, des représentants du consulat suédois, de la délégation européenne à Ankara, des ONG Article19 et P24 observaient l’audience du 5 avril. La Turquie occupe la 155e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2017 par RSF. Déjà très préoccupante, la situation des médias est devenue critique sous l’état d’urgence proclamé à la suite de la tentative de putsch de juillet 2016 : près de 150 médias ont été fermés, les procès de masse se succèdent et le pays détient le record mondial du nombre de professionnels des médias emprisonnés.
https://rsf.org/fr/actualites/proces-zaman-prison-vie-requise-contre-neuf-journalistes-turcs http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=98702 Collectif VAN : l’éphéméride du 9 avril Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique Ephéméride est à retrouver quotidiennement sur le site du Collectif VAN. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée). Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN dans la Rubrique Actions VAN, en cliquant ici Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673 Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304 Ça s’est passé un 9 avril (les événements sont classés du plus ancien au plus récent) : 9 avril 1909 -- Empire ottoman : le Sultan Hamid était encore sultan de Turquie lorsque le 31 mars 1909, en Cilicie, 30000 Arméniens furent massacrés. Le 9 avril, le sultan Hamid fut détrôné et son frère aîné Muhamet Rechad monta sur le trône. Un nouveau gouvernement fut placé à la tête du pays, composé d'Enver, de Talaat, Kemal Nazim, qui considérèrent comme nulles les lois promulguées par le sultan Hamid et créèrent les forces armées « bachibouzouks ». Paix, Egalité, Fraternité, ce rêve séculaire du peuple arménien était devenu réalité. Les comités centraux des deux partis arméniens Hentchag - Tachnag eurent alors des relations très proches et amicales. De part et d'autre, les dirigeants se réunissaient tous les jours à propos de la Constitution et prononçaient de beaux discours patriotiques. Les dirigeants turcs et arméniens s'invitaient mutuellement à des repas, des réjouissances, des visites des rues, des villes et des institutions arméniennes. Les Arméniens bénéficiaient de nombreuses autorisations, il s'occupaient même d'affaires judiciaires, de contestations complexes. Le Révérand Mihran annonça la nouvelle de la Première Guerre Mondiale. Le 3 août eut lieu l'éclipse de soleil. Svazlian, Verjiné. (1999). The Armenian Genocide in the Memoirs and Turkish-Language Songs of the Eyewitness Survivors. Yerevan, "Gitutiun" Publishing House of the NAS RA. Imprescriptible : Eliazar Garabédian raconte... 9 avril 1909 -- Empire ottoman : Toutes les sources confirment que les « événements d’avril 1909 » ont pour point de départ le meurtre de deux Turcs par un jeune charpentier arménien à la périphérie d’Adana le lundi de Pâques, 9 avril. Le 4 avril, alors que le jeune Hovhannès rentre chez lui, il rencontre un groupe de brigands, dirigés par un certain Isfendiar, qui l’encerclent et lui demandent de satisfaire leurs fantaisies. Sur son refus, ces hommes le bastonnent et l’abandonnent sur place. Le lendemain matin, le jeune homme se rend à la préfecture, puis au tribunal pour y déposer une plainte contre ces délinquants notoires, mais il est éconduit sans ménagement. Il décide alors de s’acheter un pistolet pour se défendre. Le lundi de Pâques en soirée, le groupe attend Hovhannès sur la route menant à sa demeure, l’attrape et le blesse de plusieurs coups de couteaux. Le jeune homme riposte, tuant le chef de ses agresseurs et en blessant deux autres. © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions | © Yves Ternon pour le texte Mardin 1915 Imprescriptible : La situation politique en Cilicie à la veille des massacres d’avril 1909 9 avril 1916 -- France : discours prononcé par Anatole France, le 9 avril 1916 à la Sorbonne, lors du meeting « Hommage à l’Arménie ». Ont également prit la parole : Paul Deschanel, Painlevé, l’abbé Wetterlé. « Il y a vingt ans, lorsque les massacres ordonnés par le sultan Abdul Hamid ensanglantèrent l'Arménie, quelques voix seulement en Europe, quelques voix indignées protestèrent contre l'égorgement d'un peuple. En France, un très petit nombre d'hommes appartenant aux partis les plus opposés s'unirent pour revendiquer les droits de l'humanité grandement offensée. Vous les connaissez : Jaurès, Denys Cochin, Gabriel Séailles, Ernest Lavisse, Jean Finot, Victor Bérard, Francis de Pressensé, le Père Charmetant, Pierre Quillard, Clemenceau, Albert Vandal, quelques autres encore que je m'excuse de ne pas nommer. Le reste demeura muet. Plusieurs se sentaient émus d'une grande pitié; mais comme les malheureux inspirent de l'éloignement à la plupart des hommes, on chercha des torts aux victimes; on leur reprocha leur faiblesse. Quelques-uns, prenant la défense des bourreaux, les montraient châtiant des séditieux ou vengeant les populations turques ruinées par des usuriers chrétiens. D'autres enfin voyaient dans ce carnage la main de l'Angleterre ou celle de la Russie. » Reproduit d'après Trente ans de vie sociale, t.IV, Paris, Emile-Paul, 1973 Imprescriptible : Hommage à l'Arménie 9 avril 1941 -- Le Ghetto de Czestochowaest est officiellement créé en ce jour. En juin 1942 la population du ghetto est d’environ 40 à 50.000 Juifs, car environ 15.000 juifs des environs ont été forcés d'entrer dans le ghetto.Les juifs sont entassés dans le ghetto, où le manque de nourriture et la promiscuité les prédisposent aux épidémies et à la famine. Skynet : 9 avril, ce jour-là, n'oubliez pas 9 avril 1942 -- Un train avec 998 déportés juifs quitte Vienne (Autriche) pour Izbica (Pologne). - Création d'un ghetto dans la ville de Volyn (Ukraine), dont les habitants juifs sont divisés en deux groupes, ceux qui peuvent encore travailler et les autres. 400 juifs seulement sont reconnus bons pour le travail. Les autres seront assassinés. - 800 juifs sont déportés de Lubartow (Pologne) au camp d'extermination de Belzec, où ils périssent tous. Skynet : 9 avril, ce jour-là, n'oubliez pas 9 avril 1943 -- Au cours de la nuit, 800 juifs de Rotterdam sont arrêtés par les nazis et transférés au camp de regroupement de Westerbork. De là, ils seront déportés vers les camps d'Auschwitz et de Sobibor (Pologne). - Plusieurs centaines de juifs qui avaient été déportés de Komarno (Ukraine) à Rudki y sont assassinés en même temps que les 1 500 juifs de Rudki. Skynet : 9 avril, ce jour-là, n'oubliez pas 9 avril 1945 -- Environ 20.000 juifs rescapés du Südostwall (ligne de défense du sud-est sur la frontière Hongroise) arrivent à Mauthausen après une marche forcée de la frontière Hongroise à travers les Alpes autrichiennes. Skynet : 9 avril, ce jour-là, n'oubliez pas 9 avril 1994 -- Paris lance l'opération «Amaryllis» visant à évacuer hors du Rwanda la population expatriée. La veuve du président Habyarimana, Agathe Kanziga, accompagnée de sa suite et aujourd'hui soupçonnée par le TPIR d'implication dans le génocide, est évacuée avant même les ressortissants français. Le Figaro : Le génocide des Tutsis a fait 800 000 morts en cent jours 9 - 10 avril 2010 -- USA : une conférence universitaire-titrée " Point sur la Recherche sur le Génocide Arménien : Historiographie, Sources et Axes Futurs"-a eu lieu au Centre Universitaire Higgins, Université de Clark. L’atelier était organisé par Taner Akçam, Maître de conférences, Département d’Histoire, chaire des Etudes sur le Génocide Arménien Robert Aram et Marianne Kaloosdian et Stephen et Marian Mugar, professeur en Etudes sur le Génocide Arménien au Centre Stassler d’Etudes sur l’Holocauste et le Génocide, Université de Clark ; Eric Weitz, professeur éminent d’Histoire à l’Université McKnight et Arsham et Charlotte Ohanissian, professeur au Collège en Arts et Sciences Humaines à l’Université du Minnesota ; et la National Association for Armenian Studies and Research (NAASR, Association pour les Etudes et la Recherche Arméniennes). Collectif VAN : Conférence : Génocide Arménien, Historiographie et Sources, à l’Université Clark, 9 et 10 avril 2010 9 avril 2011 -- Lors d’une conférence organisée par l’Association des Arméniens Démocrates de Belgique, l’écrivain turc Kemal Yalcin, résident en Allemagne, s’est adressé aux participants dans les langues arménienne, assyrienne et turque. « En tant qu’écrivain turc, Je m’excuse auprès des Arméniens et des Assyriens. Je souhaite que le Pont de la Soie marquant la frontière entre la Turquie et l’Arménie (Pont historique à Ani) soit rénové et devienne un symbole de fraternité entre les nations arméniennes et turques. », a déclaré l’écrivain. Ajoutant, « Aujourd’hui, il y aurait 15 millions de non musulmans en Turquie si il n’y avait pas eu de génocide ». NAM : Les excuses aux Arméniens de Kemal Yalcin Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=72754
GENOCIDE Un nouveau rapport détaille le rôle de l’Allemagne dans le génocide arménien NAM Les forces turques ont principalement utilisé des fusils allemands et d’autres armes pour perpétrer le génocide du peuple arménien en 1915-1916, a révélé un nouveau rapport. Mauser, le principal fabricant allemand d’armes légères dans les deux guerres mondiales, a fourni à l’Empire ottoman des millions de fusils et d’armes de poing, qui ont été utilisés dans le génocide avec le soutien actif d’officiers allemands. Les historiens ont estimé qu’entre 1 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués dans le génocide de deux ans. “Les officiers allemands qui ont servi dans l’armée turco-ottomane ont activement aidé à commettre des meurtres individuels“, selon le rapport de Global Net - Stop the Arms Trade (GN-STAT). “La majorité des agresseurs étaient armés de fusils Mauser ou de carabines, les officiers avec des pistolets Mauser. “ De nombreux officiers allemands ont témoigné et écrit sur les massacres dans des lettres à leurs familles. Le rapport représente le premier « cas » étudié et développé par GN-STAT, un nouveau réseau mondial multilingue de plus de 100 organisations, et une base de données pour les activistes, lanceurs d’alerte, journalistes, artistes et autres intéressés par les exportations d’armes. Il prépare déjà de nouvelles études de cas sur l’affaire G36 illégale que Heckler & Koch a conclu au Mexique et qui est sur le point d’être jugée à Stuttgart, ainsi que l’accord sur les armements de 110 milliards de dollars conclu par les Etats-Unis avec l’Arabie Saoudite l’année dernière. Accessoire pour assassiner L’armée turque a également été équipée de centaines de canons produits par la compagnie Krupp, basée à Essen, qui ont été utilisés dans l’assaut de la Turquie contre les combattants de la résistance arménienne qui se tenaient sur la montagne du Musa Dagh en 1915. En 2015, le président allemand Joachim Gauck a reconnu la « coresponsabilité » de l’Allemagne pour le génocide arménien, tandis qu’un livre publié la même année par le journaliste Jürgen Gottschlich détaille la collusion politique de l’allié européen le plus important de la Turquie durant la Première Guerre mondiale avec des conseils militaires et des formations pour l’Empire ottoman pendant la période Wilhelmine. Mais le nouveau rapport GN-STAT est le premier à détailler l’étendue du support matériel fourni par Mauser et Krupp. “Mauser avait vraiment un monopole de fusil pour l’Empire ottoman“, a déclaré l’auteur du rapport, Wolfgang Landgraeber, un cinéaste qui a réalisé plusieurs films sur les exportations d’armes allemandes. Mauser a maintenant disparu en tant qu’entreprise, mais le successeur de Krupp, le géant de l’acier allemand ThyssenKrupp, n’a jamais reconnu publiquement le rôle qu’il a joué dans le génocide. “La question de savoir qui a réellement fourni les armes, non seulement pour le génocide, mais aussi pour la Première Guerre mondiale en Turquie, personne n’a vraiment abordé cette question avant“, a déclaré Landgraeber. “Et dans quelle mesure les officiers allemands ont pris part aux meurtres en ramassant les fusils et en tirant eux-mêmes - cela n’était pas connu auparavant. “ La plupart des récits allemands de première main proviennent de lettres du major Graf Eberhard Wolffskehl, stationné dans la ville d’Urfa, au sud-est de la Turquie, en octobre 1915. Urfa abritait une importante population d’Arméniens qui se barricadaient dans des maisons contre l’infanterie turque. Wolffskehl servait comme chef d’état-major à Fahri Pacha, commandant adjoint de la 4ème armée ottomane, qui avait été appelé en renfort. “Ils (les Arméniens) avaient occupé en nombre les maisons au sud de l’église“, écrivait l’officier allemand à sa femme. “Lorsque notre tir d’artillerie a frappé les maisons et a tué beaucoup de gens à l’intérieur, les autres ont essayé de se retirer dans l’église, mais ... ils ont dû faire le tour de l’église de l’autre côté de la cour de l’église. Notre infanterie avait déjà atteint les maisons à gauche de la cour et abattu les gens qui fuyaient en travers de la cour de l’église. Dans l’ensemble, l’infanterie, que j’ai utilisée dans l’attaque principale ... s’est très bien acquittée et a avancé très rapidement. “ Support idéologique Tandis que les compagnies allemandes fournissaient les armes, et les soldats allemands les conseils d’experts sur la façon de les utiliser, les officiers allemands ont également posé ce que Landgraeber appelle les « fondements idéologiques » du génocide. Que le Reich allemand partageait la méfiance des Ottomans envers les Arméniens n’était pas un secret - ils craignaient tous deux une complicité avec la Russie ennemie, alors que le livre de Gottschlich cite Hans Humann, membre du corps des officiers germano-turcs et ami proche des Ottomans. Le ministre de la guerre de l’Empire, Enver Pacha, a déclaré : “Les Arméniens - à cause de leur conspiration avec les Russes - seront plus ou moins exterminés, ce qui est difficile, mais utile.“ Le grand général prussien Colmar Freiherr von der Goltz, un personnage clé qui devint un conseiller militaire essentiel de la cour ottomane en 1883, se considérait lui-même comme un lobbyiste de l’industrie de l’armement allemande et soutenait à la fois Mauser et Krupp et leurs efforts pour sécuriser les commissions turques. (Il s’est un jour vanté dans son journal, “je peux prétendre que sans moi le réarmement de l’armée avec des modèles allemands ne se serait pas produit.“) “Pas publiquement, mais parmi ses amis et parents, von der Goltz se montrerait un arménophobe“, a déclaré Landgraeber. “Plusieurs témoins l’ont entendu les décrire comme“ un peuple de commerçants graisseux “. Il a aidé à persuader le Sultan d’essayer de mettre fin à la question arménienne une fois pour toutes. “ Landgraeber considère également von der Goltz comme une source pour l’idéologie nazie ultérieure. L’officier prussien a publié un livre militaire en 1883 intitulé “Das Volk in Waffen“ (“Le peuple armé“), dans lequel, comme le dit Landgraeber : “Il adopte des positions que Hitler prendrait plus tard - par exemple, le but d’une campagne militaire devrait être de détruire totalement l’ennemi, pas seulement de le battre et de le forcer à une capitulation, il croyait à la guerre totale, c’était aussi la base idéologique qu’il donnait aux Ottomans et qu’ils utilisaient dans la question arménienne. Landgraeber tient à souligner que la nouvelle recherche ne dispense pas l’Empire ottoman de sa culpabilité - mais comble simplement les lacunes dans les archives historiques. “C’est arrivé comme nous l’avons étudié, et rien ne devrait être enduit de sucre - mais l’image entière devrait être plus complète.“
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