94 ans de déni : ça suffit !
Yüklə 0,85 Mb.
|
ANTISEMITISMEL’éducation pour contrer le racisme et la discrimination Le Collectif VAN relaye ici les articles du journal franco-turc Zaman (équivalent du Today's Zaman en langue anglaise, diffusé en Turquie). Attention : ces articles ne sont pas commentés de notre part. Il s'agit pour l'essentiel de traductions des versions turque et anglaise du Zaman, journal proche du parti au pouvoir (AKP). Sahin Alpay commente un sondage sur le manque de tolérance des Turcs à l’égard des minorités religieuses. Constatant une montée des discriminations, du racisme et des atteintes à toute forme de diversité, Alpay accuse le modèle de l’Etat-nation et prône l’importance de l'éducation pour mettre fin aux préjugés. Je me suis rendu, mardi dernier, au dîner organisé par la fondation du rabbinat juif de Beyoglu en raison de la publication des résultats et des analyses issues de la réunion organisée autour du thème de la « recherche sur la perception des différentes identités et regard sur le judaïsme », réunion organisée pour les attachés de presse au Centre culturel de la synagogue Neve Salom de Sishane. La fondation, qui a réalisé une étude grâce au concours de la délégation de Turquie pour la Commission européenne autour du « Projet en vue d'une meilleure connaissance de la culture et de la communauté juive turque » fait état d'une expansion malheureusement phénoménale d'incivilités régulièrement constatées à l'encontre de différentes identités ethniques et culturelles, dans tous les secteurs de la société. D'après une enquête téléphonique réalisée auprès de 1108 personnes à l'échelle de la Turquie, en réponse à la question « de quels voisins vous ne voudriez pas? », les interviewés énumèrent par ordre : les athées (57%), les Juifs (42%), les Chrétiens (35%), les étrangers (18%) et les Musulmans appartenant à d'autres obédiences (13%). A la question sur la perception qu'éveille le doute vis-à-vis de la fidélité à la République turque, viennent en tête les Juifs (48%), suivis par les Arméniens (42%), les Grecs (47%), les athées (39%), les Kurdes (29%) et les Alévis (14%). Pour ceux qui se sentent d'un point de vue communautaire les plus victimes de discrimination du fait de leur identité et de leur origine viennent en tête les athées (37%) puis les Alévis (26%), les Juifs (25%), les Musulmans (22%) et les Chrétiens (21%). Le plus étonnant étant la croyance des musulmans, pourtant majoritaire, de se sentir autant victime que les non-musulmans. On observe que la politique suivie par Israël est un des facteurs qui attise les sentiments négatifs à l'encontre des Juifs. Ceux qui pensent que le conflit israélo-palestinien influence négativement le regard que l'on a des Juifs de manière général (65%) et les Juifs de Turquie en particulier (51%) représentent une part importante des personnes interrogées. Dans cette relation, le maintien de la distinction entre Israël et le judaïsme constitue une découverte intéressante. Alors que ceux qui affirment que « seul l'Etat israélien n'est responsable » de la politique israélienne (68-74%) forment l'immense majorité, ceux qui accusent « tous les Juifs » (20%) et les « Juifs de Turquie » (14%) reste minoritaire. Les professeurs Nilüfer Narli, Hakan Yilmaz et Akile Gürsoy, qui ont commenté les résultats de l'enquête se sont étendus sur les risques potentiels qui vont bien au-delà de l'ostracisme face aux différentes identités que font courir ces positions ainsi que sur les mesures cruciales qui doivent être prises pour contrer le phénomène. Je souscris à toutes leurs allégations. Nous vivons à une époque qui voit s'accroître le manque de respect et la discrimination envers les différentes identités (dont notamment les Musulmans) au sein même de l'Europe qui a connu la tragédie de la seconde guerre mondiale et qui condamne très lourdement le nationalisme ethnique, le racisme et l'antisémitisme. Dans ce contexte où le racisme et la discrimination ne sont malheureusement ni blâmés ni sanctionné en Turquie, une grande part de responsabilité incombe à l'Etat, au gouvernement, aux universités, aux médias, aux droits de l'homme, aux institutions de la société civile, tous chargés de prendre sérieusement à bras-le-corps le problème. Je vais ici me répéter une nouvelle fois : la source du problème repose sur la politique identitaire que l'on peut résumer sous la forme du slogan « nous sommes tous Turcs, nous croyons tous à l'interprétation de l'Islam sunnite que l'Etat défend ». Cette idée est assimilée à l'époque du parti unique au pouvoir qui remonte à la constitution de la République, au cours du passage de l'Empire à l'Etat-nation. Parce que ces politiques sont issues essentiellement de notre système éducatif, ce manque de respect envers la diversité que l'on peut observer est aussi bien répandu chez les « laïcs » que chez les « religieux », chez les plus ou moins éduqués, les citadins ou les différentes strates de la société. Presque cent ans après le début de la République, à l'ère où l'on voit se répandre les idées sur les droits de l'homme et la démocratie aussi bien dans le monde que dans le pays, nous perpétuons les politiques propices au refus des différences. Cette persistance va continuer de nous opposer les uns aux autres. Le meilleur moyen qui, à long terme, permettrait de nous corriger réside dans l'éducation de la maternelle jusqu’à l'université. 12 November 2009, Thursday
Alors que l'affaire de Bucey-les-Gy en Haute-Saône sera jugée le 3 décembre à Epinal, le Mrap, partie civile au procès, a annoncé dans un communiqué demander "avec fermeté que soient poursuivis leurs auteurs, et plus encore, ceux qui en amont les manipulent, et qu'enfin soient prises des mesures contre les sites Internet qui véhiculent toute idée de rejet et de discrimination, qui incitent à la haine et à la violence racistes". Le 14 juillet 2009, lors d'un bal populaire plusieurs jeunes de 16 à 21 ans vêtus de tenus néo-nazies, et tenant des propos racistes, ont semés le trouble en cette fête populaire.
|