94 ans de déni : ça suffit !

GENOCIDE ARMENIEN/SHOAH

Ne pas débattre du Génocide Arménien...

CANADA

vendredi20 novembre 2009, par Jean Eckian/armenews

Réponse à "Arménie, la fin d’un débat ?" du 21 octobre 2009.

Lettre transmise par le Professeur Steven Leonard Jacobs (Ancien Vice-Président de l’Association Internationale des Chercheurs concernant l’étude des Génocides [International Association of Genocide Scholars-IAGS]) en réponse à l’article du Professeur Gwynne Dyer (Armenia : The end of the debate ?), où M. Dyer fait preuve de négationnisme flagrant, concernant le Génocide Arménien.

La lettre du Dr. Jacobs a été publiée à la page 7 de Embassy Newsweekly (Canada), dans son édition du Mercredi 18 Novembre, 2009.

En tant que spécialiste de l’Holocauste/Shoah et des génocides contemporains et historiques, formé à l’analyse de documents textuels et auteur d’études sur l’Holocauste/Shoah et sur les génocides des Arméniens, des Grecs, des Ukrainiens, du Rwanda et maintenant sur celui du Darfour/Soudan, j’ai trouvé que le récent article de Gwynne Dyer manquait de sincérité, pour ne pas dire plus.

Le concept de "commission historique mixte", au regard du caractère factuel du génocide qui s’est déroulé il y a près de 100 ans, constitue non pas une avancée dans le dialogue entre les Arméniens et les Turcs, mais un pas en arrière et un désaveu pour plus d’un demi-siècle d’étude de qualité et approfondie.

En effet, l’International Association of Genocide Scholars (Association Internationale des Experts sur le Génocide) - la plus grande association du monde d’experts de diverses disciplines ayant abordé le sujet - a constamment affirmé le caractère historique factuel de ce génocide dans des résolutions et des communications, et a insisté auprès du gouvernement turc pour qu’il fasse de même.

Et en plus de cela, en 2000, 126 experts de l’Holocauste/Shoah (au nombre desquels je suis) ont publié dans une page entière du prestigieux New York Times une annonce affirmant la réalité du Genocide Arménien et demandant à d’autres de faire de même.

Le refus continuel de la part du gouvernement turc d’aborder et reconnaître ce moment terriblement tragique et triste de sa propre histoire ne fait pas honneur à son propre peuple et à son souhait continuel de faire partie de la communauté du monde. Il suffit de regarder l’Allemagne d’aujourd’hui et applaudir à sa volonté d’aborder sa responsabilité principale dans l’Holocauste/Shoah pour voir qu’un passé sombre ne fait pas obstacle à un présent positif ou à des projets de coopération pour le futur.

De plus, tandis que d’autres questions politiquement sensibles faisant partie des conversations courantes entre les deux états d’Arménie et de Turquie, doivent être résolues au bénéfice des deux parties à la fois, inclure une lettre telle que celle écrite par M. Dyer n’est qu’une tactique destinée à atténuer les susceptibilités et créer un écran de fumée. Que l’Arménie et la Turquie parlent de tels sujets est un pas en avant et toutes les personnes concernées par les affaires du monde applaudissent à une telle initiative et à leur solution.

Finalement, il y a tout simplement beaucoup trop de documentation validée qui affirme le Génocide Arménien dans las archives turques, américaines, britanniques et françaises pour croire à n’importe quelle autre conclusion. L’argument de M. Dyer sur le déplacement des populations arméniennes pour leur propre sécurité fait écho aux arguments initialement avancés par l’Allemagne nazie sur les populations juives sous leur contrôle.

Et son argumentation contre l’intention turque de détruire la totalité des populations arméniennes, dénote à la fois une méconnaissance et une lecture fausse de la Convention des Nations Unies sur la Punition et la Prévention du Génocide et l’important corpus des dispositions du droit qui y sont liées.

Steven Leonard Jacobs

Chaire subventionnée d’Etudes Hébraïques Aaron Aronov Université d’Alabama

Tuscaloosa, Alabama

Traduction Gilbert Béguian pour Armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=56216

8. FRANCE

Julien Lauprêtre, 83 ans, résiste toujours
Actualité en Loire-Atlantique

Après le combat contre les nazis, celui contre la misère. Il repart pour deux ans à la tête du Secours populaire, en congrès à Nantes. Tout le monde l'appelle Julien. Même les jeunes déléguées d'une vingtaine d'années qui lui claquent deux bises en le croisant à la Cité des congrès de Nantes.

Julien Lauprêtre, 83 ans, incarne l'histoire du Secours populaire, qu'il a rejoint en 1954, avec en tête les mots du résistant Missiak Manouchian. Arrêté à 17 ans, en 1943, pour action clandestine, il partage la cellule de l'homme de l'Affiche rouge. « Il faudra que tu continues à lutter contre l'injustice », lui dit alors le résistant arménien.

Julien Lauprêtre tiendra parole, transformant l'association communiste en mouvement indépendant qui compte aujourd'hui 80 000 bénévoles, un million de donateurs, deux millions de bénéficiaires...

Le grand tournant remonte à 1959. Sans attendre le feu vert du Parti, le jeune secrétaire général fonce au secours des victimes du barrage de Malpasset, près de Fréjus. Dès lors, il n'aura de cesse de renforcer l'indépendance du Secours populaire, condition pour pouvoir aiguillonner les gouvernements, ou encore négocier, avec de grands groupes industriels, les moyens d'affronter aujourd'hui ce qu'il appelle le raz-de-marée de la misère.

Dernière figure historique de la solidarité, il sait qu'on le compare parfois à l'Abbé Pierre. Soutane en moins. Ça l'amuse. Il le prend bien. Cet athée a pacifié depuis longtemps les rapports avec le Secours catholique. Il a même fait retirer le mot laïc des textes.

Le gavroche parisien, toujours adhérent du PC, n'a qu'un ennemi, la misère. Contre laquelle il entend résister, jusqu'au bout, fidèle aux valeurs du Conseil national de la Résistance. Il cite Lucie Aubrac qui parlait de créer de nouvelles résistances. Et dit : « C'est ça la grande idée. Résister à la misère, sur le terrain ».

Marc LE DUC.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Julien-Laupretre-83-ans-resiste-toujours-_-1153701------44055-aud_actu.Htm

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