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assassinats de familles entières, les victimes fusillées, la destruction et les incendies
de centaines de villages et de l'ancienne ville azerbaïdjanaise de Chemakha, ont bien
fait voir que tous ces faits étaient l'œuvre des Arméniens seuls, et que les bolcheviks
n' étaient pour rien.
Et, en effet, les vrais bolcheviks se sont non seulement fait un paravent des
Arméniens,
mais
firent
entendre
des
protestations
contre
la
brutalité
des”bolcheviks”arméniens donnant libre cours à leur haine de race contre les
musulmans.
Guidées par l'arménien Chaoumian, chef du
Soviet des commissaires de
Bakou, les organisations bolchevistes s'étaient accrues de”Danaks”chauvins, qui
réglaient leurs comptes nationaux avec les Azerbaïdjanais, sous le couvert du
bolchevisme.
La haine et la cruauté dirigées exclusivement contre les musulmans ont fait
naître de justes reproches et de vives protestations chez les bolcheviks eux-même et
chez les éléments non musulmans de la population. C'est ainsi que le corps de l'Ecole
d'aviation de Bakou, exclusivement composé
de Russes, ne cacha pas son
mécontentement au sujet de la conduite de ces”bolcheviks”.
Le régiment d'infanterie du Turkestan, faisant autrefois partie de l'armée
russe, fut encore plus révolté. Se trouvant par hasard à
Bakou au moment des
événements du mois de mars, les officiers et les soldats de ce régiment, leur
commandant en tête, ont rédigé un ordre du jour enjoignant de cesser les agressions
de caractère nationaliste, contre les musulmans de Bakou.
Ils menaçaient, en cas de
refus, de prendre les armes contre les coupables.
Les organisations “bolchevistes” arméniennes, se sont naturellement
empressées de se défaire du dit régiment, en lui facilitant son départ par mer, et en le
renvoyant ainsi dans sa patrie.
Outre les
organisations de toute sorte, toute la presse “bolcheviste” se
trouvait aussi entre les mains des Arméniens: l'Ouvrier de Bakou, les Nouvelles du
Soviet des députés, ouvriers, soldats et matelots de Bakou. Grâce à cela, non
seulement
la bourgeoisie locale, mais toute la classe intellectuelle musulmane était
journellement exposée aux poursuites, et accusée d'appartenir au parti “contre-
révolutionnaire”. On confisquait les biens et on discréditait les gens de toutes les
manières possibles. Il en résulta que la plupart des Azerbaïdjanais quittèrent Bakou et
la région pétrolifère, ne trouvant pas d'autre moyen d'échapper aux cruautés
et aux
actes de sauvagerie de ces nationalistes arméniens “bolcheviks”.
Il est fort possible que cela fût partie du plan nationaliste de ces derniers:
débarrasser la ville de ses vrais propriétaires - les Azerbaïdjanais - pour s'emparer des
richesses naturelles, et y régner ensuite en maîtres !
Ce plan existait pourtant, malgré sa folie, et il fut mis à exécution.
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