Maîtrise d'Histoire (1973) michele grenot



Yüklə 1,05 Mb.
səhifə19/23
tarix15.10.2018
ölçüsü1,05 Mb.
#74169
1   ...   15   16   17   18   19   20   21   22   23

CONCLUSION


Comment se termine cette carrière de WALLON ? Comment pouvons-nous conclure notre étude de celle-ci ?

Nous avons déjà cité de nombreuses fois les notices biographiques parues au lendemain de la mort de WALLON : "les éloges funèbres". Emprunter à celles-ci notre conclusion aurait un caractère "trop élogieux", à la limite de l'objectivité. D'autres documents nous ont permis, selon la possibilité de nos connaissances et de nos recherches, de connaître la vie de ce personnage. Etant donné les sources diverses de ces documents, nous nous sommes permis de donner une certaine image à cet homme du 19ème siècle.

Nous avons essayé, tout au long de notre étude, de montrer l'indépendance d'opinions et l'originalité de WALLON.

Si nous regardons de plus près les notices nécrologiques, nous pouvons aussi remarquer que toutes, malgré leur tendance, soulignent cette indépendance de caractère. Et justement, comme l'écrit le Journal des Facultés de Lille, à propos de la notice de PERROT :



"Le peintre met constamment l'ombre là où il faut la lumière et vice-versa : c'est un portrait manqué."

Chrétien et libéral


"Chrétien et libéral", telle est l'étiquette en deux mots sous laquelle WALLON nous est présenté.

Mais les biographies, suivant les tendances politiques et religieuses de l'auteur, mettent en lumière l'un ou l'autre aspect. C'est pourquoi une biographie générale, à la mesure de nos possibilités, était nécessaire pour voir le lien entre les deux WALLON que nous présentaient ses contemporains. Nous avons donc essayé, à l'aide de documents, de connaître quelles étaient les Intentions et les motivations de WALLON dans ses activités.

Nous pouvons conclure qu'il fut, avant tout, un chrétien : apologiste de la religion qu'Il défendit dans ses écrits, comme par sa vie vécue dans la piété. Et nous avons vu qu'il joua un rôle important au 19ème siècle en tant que catholique. Si, par exemple, le Journal des Facultés Catholiques fait l'éloge de WALLON, c'est parce que celui-ci a occupé

"un rang distingué dans l'état-major laïc de l'armée catholique de ce siècle. "

Nous avons essayé de montrer comment il vécut en catholique dans le milieu universitaire. Et parmi les catholiques, nous avons souligné son indépendance. A la lumière de l'étude faite par MM. GADILLE et MAYEUR, nous pouvons l'associer aux catholiques libéraux : comme eux,



"il est en réaction contre le conformisme politique et religieux du milieu aristocratique, marqués par l'expérience du trône et de l'autel, qu'il rejette par le climat du romantisme et du réveil catholique."103

II est aussi marqué par la monarchie de Juillet : le régime représentatif et la liberté de l'enseignement ; comme eux, il est opposé à l'Empire (comme LACORDAIRE) ; il écrit au Correspondant ; WALLON peut être tout spécialement considéré comme un catholique libéral, parce qu'il défend l'université ; plus libéral même, nous l'avons vu, qu'un MONTALEMBERT, un FALLOUX, un BROGLIE, un DUPANLOUP.

Comme eux, WALLON est un "homme d'Assemblée", attaché à l'idée

"d'une représentation, et estime que l'Eglise doit renoncer aux pratiques autoritaires de l'âge de l'absolutisme."

Un "homme de juste milieu" et de sage raison, de stricte discipline de vie.

Un "homme de réflexion", favorable à la libre recherche intellectuelle dans l'Eglise ; il porte un remarquable intérêt à l'histoire de l'Eglise, comme de BROGLIE.

Et "ce souci de hautes études va de la direction spirituelle aux travaux de spéculations historiques, philosophiques et théologiques. La forme politique paraît la résultante de toutes les autres."

Nous pouvons conclure sur le catholique WALLON en insistant avec CROISET sur sa grande tolérance :



"car un des traits de ce christianisme pratique, sévère sur les mœurs et sérieux en toutes choses, était de se concilier chez les esprits cultivés avec une indépendance de pensée et une verdeur de langage qui, sans jamais toucher à l'essentiel, comportait bien des libertés. Aussi, entre honnêtes gens et bons camarades, on arrivait toujours à vivre en excellent accord. "

WALLON n'avait rien d'un catholique intransigeant, c'est pourquoi il a pu vivre son catholicisme dans le milieu universitaire et le concilier avec l'autre côté de son personnage : le libéral. Le démocrate J. CLARETIE lui-même dit de WALLON :



"Les bonapartistes auront beau faire, ils ne parviendront pas, . on le voit, à transformer M.WALLON en révolutionnaire farouche et dangereux. L'homme d'Etat qui a donné une Constitution à notre pays est un libéral intelligent et prévoyant. "

Nous avons vu le caractère profondément libéral de WALLON s'enraciner chez lui dès sa jeunesse, sous l'influence de son père et de l'Ecole Normale. Son rôle pour l'abolition de l'esclavage, sa conception de l'histoire, le message de ses œuvres s'en inspirent. Pour conclure, nous pouvons dire aussi que ce libéralisme est à nuancer :



"Serviteur dévoué de la démocratie," dit M. FALLIERES, alors président du Sénat, dans son éloge funèbre devant les sénateurs, "il se prenait parfois cependant à redouter ses ardeurs et, s'il fut partisan résolu du progrès, il aurait voulu en régler la marche, sans rompre avec la tradition, en faisant une part prépondérante à l'application des principes de conservation sociale."

L'amour de l'ordre est inscrit sur son front, a-t-on dit aussi.

WALLON est historien avant d'être homme politique, aussi pouvons-nous faire référence à son jugement sur l'histoire pour conclure sur les motivations de l'homme politique. Il connaissait l'histoire, et dans son interprétation de celle-ci, nous reconnaissons les fondements de ses idées.

Tous les hommes du 19ème siècle comparent les grands bouleversements de leur siècle à la révolution de 1789, soit comme modèle, soit comme le péril qui menace. Nous avons vu que WALLON, lui, est fidèle à l'esprit de 1789, mais il condamne la Terreur. C'est pourquoi WALLON s'opposera à la réhabilitation officielle de DANTON : au moment du centenaire de la Révolution, c'était une des grandes controverses de l'époque. Alice GERARD, dans son livre "La Révolution Française, mythes et interprétations", écrit à ce sujet :



"De vieux libéraux comme H. WALLON et J. SIMON s'indignèrent."

Yüklə 1,05 Mb.

Dostları ilə paylaş:
1   ...   15   16   17   18   19   20   21   22   23




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©genderi.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

    Ana səhifə