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PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         100 
 
et à sauver des plus grands dangers, soit lui-même, soit tout autre, qui l’expose 
à être dépouillé de tous ses biens par ses ennemis et à vivre absolument sans 
honneur dans sa patrie ? Un tel homme, si l’on peut user de cette expression 
un peu rude, on a le droit de le souffleter impunément. 
Crois-moi donc, mon bon ami, renonce à tes arguties, cultive la belle science 
des affaires, exerce-toi à ce qui te donnera la réputation d’un habile homme ; 
« laisse  à 
486c-487c 
d’autres ces gentillesses », de quelque nom, radotages ou 
niaiseries, qu’il faille les appeler, « qui te réduiront à habiter une maison vide. 
Prends pour modèle non pas des gens qui ergotent sur ces bagatelles, mais 
ceux qui ont du bien, de la réputation et mille autres avantages. » 
 
SOCRATE
 
XLII. — Si mon âme était d’or, Calliclès, ne crois-tu pas que je serais bien 
aise de trouver une de ces pierres avec lesquelles on éprouve l’or, la meilleure, 
pour en approcher mon âme, de façon que, si elle me confirmait que mon âme 
a été bien soignée, je fusse assuré que je suis en bon état et que je n’ai plus 
besoin d’aucune épreuve ? 
 
CALLICLÈS
 
Où tend ta question, Socrate ? 
 
SOCRATE
 
Je vais te le dire : c’est que je pense avoir fait, en te rencontrant, cette 
heureuse trouvaille. 
 
CALLICLÈS
 
Comment cela ? 
 
SOCRATE
 
J’ai la certitude que, si tu tombes d’accord avec moi sur les opinions de mon 
âme, elles seront de ce fait absolument vraies. Je remarque en effet que, pour 
examiner comme il faut si une âme vit bien ou mal, il faut avoir trois qualités, 
que tu réunis toutes les trois : la science, la bienveillance et la franchise. Je 
rencontre souvent des gens qui ne sont pas capables de m’éprouver, parce 
qu’ils ne sont pas savants comme toi ; d’autres sont savants, mais ne veulent 
pas me dire la vérité, parce qu’ils ne s’intéressent pas à moi, comme tu le fais. 
Quant à ces deux étrangers, Gorgias et Polos, ils sont savants et bien disposés 
pour moi tous les deux, mais leur franchise n’est pas assez hardie et ils sont 


PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         101 
 
par trop timides. Comment en douter, quand ils portent la timidité au point 
qu’ils se résignent à se contredire l’un l’autre par fausse honte en présence de 
nombreux assistants, et cela sur les objets les plus importants ? 
Toi, au contraire, tu as toutes ces qualités qui manquent aux autres : tu as reçu 
une solide instruction, comme beaucoup d’Athéniens pourraient l’attester, et 
tu as de la bienveillance pour moi. Qu’est-ce qui me le prouve ? Je vais te le 
dire. Je sais, Calliclès, que vous vous êtes associés à quatre pour cultiver la 
philosophie, toi, Tisandre d’Aphidna, Andron 
1
, fils d Androtion, et Nausicyde 
de Colarge, et je vous ai entendus un jour délibérer sur le point jusqu’où il faut 
pousser cette étude. Je sais que l’opinion qui prévalut parmi vous fut qu’il ne 
fallait 
487c-488c 
pas s’y adonner jusqu’à en épuiser la matière, et que vous vous 
êtes conseillé les uns aux autres de prendre garde à ne pas vous gâter à votre 
insu, en devenant plus savants qu’il ne convient. Aussi, quand je t’entends me 
donner les mêmes conseils qu’à tes plus intimes camarades, je tiens cela pour 
une preuve décisive que tu es vraiment bien disposé pour moi. Que tu sois 
avec cela capable de parler franchement et sans fausse honte, tu l’affirmes toi-
même, et le discours que tu as tenu tout à l’heure confirme ton affirmation. 
Voilà donc un point visiblement éclairci à présent : ce que tu m’accorderas 
dans la discussion sera dès lors considéré comme suffisamment éprouvé de 
part et d’autre et il ne sera plus nécessaire de le soumettre à un nouvel 
examen ; car, si tu me l’accordes, ce ne sera pas assurément par défaut de 
science ou par excès de timidité et tu ne me feras pas non plus de concession 
pour me tromper. Car tu es mon ami, c’est toi-même qui l’affirmes. Ainsi 
donc toute entente entre toi et moi sera par le fait la preuve que nous aurons 
atteint l’exacte vérité. 
Or de tous les sujets de discussion, Calliclès, le plus beau est celui que tu m’as 
reproché, qui est de savoir ce que l’homme doit être, à quoi il doit s’appliquer, 
et jusqu’à quel point, soit dans la vieillesse, soit dans la jeunesse. Pour moi, si 
je fais quelque faute de conduite, sois sûr que ce n’est pas volontairement, 
mais par ignorance. Ne cesse donc pas de me donner des avis, comme tu as si 
bien commencé ; indique-moi nettement quelle est cette profession que je dois 
embrasser et de quelle manière je peux y réussir et, si tu trouves qu’après 
t’avoir donné mon acquiescement aujourd’hui, je ne fais pas dans la suite ce 
que je t’aurai concédé, tiens-moi pour un lâche et refuse-moi alors tout 
conseil, comme à un homme qui n’est bon à rien. 
Mais reprenons les choses au commencement : qu’entendez-vous, Pindare et 
toi, par la justice selon la nature ? Est-ce le droit qu’aurait le plus puissant de 
prendre par force les biens du plus faible, ou le meilleur de commander au 
                                                           
1
 Andron figure dans le 
Protagoras (315c)
 
[‘andron’]
 parmi les auditeurs d’Hippias. C’était le 
père de l’orateur Androtion, contre qui Démosthène a composé un plaidoyer (XXII). Tisandre 
nous est inconnu. Quant à Nausicyde, c’est peut-être le marchand de farine mentionné dans 
Aristophane, Ecclés., 426. 


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