Donnees de base



Yüklə 241,84 Kb.
səhifə3/4
tarix12.10.2018
ölçüsü241,84 Kb.
#73464
1   2   3   4




Document n° 20

« En Europe, il nous est difficile de concevoir qu'un homme puisse n'avoir aucun lien de parenté avec les enfants qu'il a engendrés, sauf dans des conditions d'ignorance très particulières. Chez les Na, peuple d'agriculteurs de la région himalayenne de la Chine, c'est pourtant la règle. Dans cette société matrilinéaire, à sa naissance, un enfant fait automatiquement partie du groupe de sa mère. Dans les maisons des Na, les frères et les sœurs travaillent, consomment et résident ensemble toute leur vie. Le groupe de résidence est donc composé de consanguins apparentés par les femmes qui sont appelés ong hing, ce qui signifie littéralement, «gens de l'os». Dans la culture des Na, l'« os » est l'équivalent de la notion de « sang» chez nous : c'est le vecteur de la filiation. (…) Chez les Na, il n'y a pas de vrai mariage. Les hommes rendent visite aux femmes des autres maisonnées, la nuit, de manière furtive. La relation entre amants est du domaine privé, elle cesse dès que l'un ou l'autre des partenaires le désire. Les femmes donnent naissance à des enfants qui n'ont littéralement pas de père : le terme n'existe pas dans la langue na. Toutefois, lorsqu'une relation entre amants est longue et exclusive, ou lorsque la ressemblance physique est visible, on peut identifier le géniteur. Mais aucun lien social, juridique ou affectif, ne le rattache à son enfant. Ainsi, il peut arriver qu'un homme devienne un jour l'amant d'une femme qu'il a engendrée sans que personne y trouve à redire, puisqu'ils ne sont pas considérés comme parents.


Voilà donc une culture qui reconnaît le rôle de l'homme dans l'engendrement, mais ignore la paternité au sens où nous l'entendons. (…) »

(Agnès Fine, Une société sans pères,- Sciences Humaines, Hors Série N° 23, Décembre 1998 – janvier 1999).




Document n°21 : La loi du désir comme principe communautaire

Des confins himalayens nous vient une découverte qui bouscule les certitudes du profane comme les théories les mieux établies de l'anthropologie : une société peut exister et se perpétuer sans pères ni maris. Autrement dit, l'alliance et la double filiation instaurant la famille ne sont pas l'alpha et l'oméga de toute communauté humaine. En effet, chez les Na, étudiés par Cai Hua, l'amour libre n'est pas une dissidence, une audacieuse ou une coupable licence, mais une solide institution, et il n'y a, selon notre terminologie évidemment, que des enfants naturels.

Cette population de quelque 30 000 personnes vit dans une région reculée de Chine, la cuvette du Yongning, située à 2760 mètres d'altitude, au coeur de massifs culminant à 4 500 mètres, à la lisière des provinces du Yunnan et du Sichuan. Aujourd'hui, deux pistes la relient au reste du pays, la poste fonctionne à peine, les lignes téléphoniques sont rares et les communications quasi inaudibles. Dans le passé, seuls quelques caravaniers arrivaient jusque-là. Pourtant, la réputation des moeurs étranges des Na a depuis fort longtemps traversé les montagnes. De très anciens textes de chroniqueurs chinois les rapportent. Li Jing, par exemple, un auteur de la dynastie des Yuan (1279-1368), s'émeut de l'indécente conduite des femmes. Marco Polo, son contemporain, colporte la nouvelle au-delà des continents : dans son Devisement du monde, le livre des merveilles, il brocarde ces « jobards » qui « ne se soucient en rien si l'un d'eux touche la femme d'un autre, pourvu que ce soit volonté de la femme », et qui vont jusqu'à accepter avec empressement que tous les membres féminins de la maisonnée s'offrent aux étrangers. Une aubaine peut-être pour ces derniers: un précis anonyme du début du XXe siècle, évoquant l'humeur joyeuse des habitants, raconte que, « parmi les commerçants venus de loin, passant dans la région, une grande partie s'y attache et y épuise toute sa fortune ».

Après le vagabondage des récits, le pesant bagage de l'idéologie: dans les années 60, des ethnologues chinois défendent, sous les auspices d'Engels, une conception évolutionniste selon laquelle ces populations, restées au stade attardé du mariage par groupe, vont accéder au stade ultime et souhaitable de la conjugalité. Leurs publications ont eu de si fâcheuses conséquences pour les Na que Cai Hua, par la suite, a eu du mal à vaincre leurs réticences et à se faire accepter pour étudier enfin, sans préjugés, leur société. Chercheur à l'Académie des sciences sociales du Yunnan puis au Laboratoire d'anthropologie sociale à Paris, il a fait de longs séjours à Yongning avant de rédiger cette monographie exceptionnelle.

Pour les Na, de même que la pluie permet à l'herbe de pousser, l'homme est un « arroseur » qui permet à la femme d'enfanter. Son rôle est nécessaire et bénéfique, mais néanmoins secondaire, car l'os, considéré comme le vecteur des caractères héréditaires, vient de la mère. Tous ceux qui ont un même ancêtre féminin sont dits gens du même os, ils habitent ensemble, partageant « le même pot et le même feu ». Quand un enfant naît, il appartient automatiquement au groupe de celle qui l'a mis au monde. Système de parenté, mode de résidence et unité économique sont ainsi strictement matrilinéaires: dans chaque maisonnée cohabitent la mère, ses enfants des deux sexes, les enfants de ses filles et ainsi de suite, au fil des générations. Les hommes de la maison sont donc toujours des frères ou des oncles maternels. Ces derniers occupent la fonction du père, qui, lui, n'existe même pas dans le vocabulaire. Seuls ceux qui ont un os commun, considérés comme consanguins en somme, sont apparentés et, par conséquent, concernés par la prohibition de l'inceste, qui existe ici comme partout ailleurs. Et de façon très rigoureuse, puisque toute évocation sexuelle, tout propos leste et même tout rapprochement (cheminer ensemble de nuit ou se côtoyer devant la télévision, par exemple) est interdit entre eux.

Cette rigueur contraste avec la très grande liberté sexuelle en dehors de la lignée. La « visite furtive» est ce que les Na pratiquent le plus volontiers. Elle a toujours lieu au domicile de l'élue, que son galant vient rejoindre en catimini, autour de minuit, pour la quitter à l'aube. Hommes et femmes, indifféremment, font le premier pas, et chacun peut accepter ou décliner la proposition à son gré. La seule règle est que les consanguins ne soient jamais témoins de ces avances. Même s'ils n'ignorent évidemment pas ces relations si courantes qu'un voleur surpris dans une maison peut s'en sortir en prétendant être un visiteur amoureux, il convient qu'ils ne voient et n'entendent rien. Les rencontres sont souvent éphémères. Les jeunes, surtout, aiment les multiplier; des garçons et des filles réputés pour leur ardeur, leur charme ou leur beauté ont eu ainsi plus d'une centaine d'amants.

Il y a cependant des cas où la « visite furtive », devenue assidue, se transforme en « visite ostensible », après échange de cadeaux et réception de l'impétrant par le chef féminin de la maisonnée, hors la présence des hommes. Mais il n'est pas pour autant admis comme résidant, cela n'empêche pas la poursuite d'autres relations même si généralement l'homme et la femme s'accordent tacitement l'exclusivité, et chacun peut rompre quand il le veut. Il y a aussi, beaucoup plus rarement, des cas où la cohabitation d'un couple s'impose : lorsqu'une maisonnée manque de main-d'oeuvre masculine ou que, dans la dernière génération, il n'y a pas de femmes susceptibles de procréer. Là encore, les partenaires se choisissent librement et peuvent se séparer. Toutefois, leur cohabitation doit recevoir l'assentiment des deux lignées. Que l'homme aille chez la femme ou l'inverse, les enfants sont toujours ceux de la mère. Finalement, il n'y a que dans la famille aristocratique du « gouverneur » (le zhifu), où le fils aîné hérite de la charge, que l'on trouve des successions de mariages. Mais ceci est une importation de la dynastie des Qing (1644-1911), une affaire de politique plus que de parenté. Pour preuve : la famille du zhifu ayant perdu son pouvoir en 1956, le fils aîné du dernier zhifu, revenu à Yongning quelques années après, s'est installé chez sa soeur et a opté pour la « visite furtive ».

Les coutumes des Na ont ainsi traversé les siècles, le contrôle lointain des empereurs étant plus administratif que moral. Tel n'est pas, en revanche, celui du pouvoir communiste, qui juge la vie des Na primitive (elle « empêche la prise de conscience de la lutte des classes chez le peuple »), contre-productive (ils ne pensent qu'à ça, au lieu de travailler) et malsaine (elle favorise la propagation des maladies vénériennes). Quatre « réformes matrimoniales » vont donc se succéder. La première se veut éducative : des discussions sont organisées avec les villageois pour les convaincre de « la supériorité de la monogamie socialiste ». En 1966, au début de la révolution culturelle, une équipe de travail tente d'imposer le mariage à tous ceux qui pratiquent la « visite ostensible »; c'est un échec, la majorité des couples se séparent après son départ. Et la même démarche, en 1971, aboutit au même résultat. Aussi, en 1974, des mesures très coercitives sont-elles prises: les femmes sont obligées de désigner le géniteur réel ou supposé de leur(s) enfant(s); à défaut, le chef de brigade s'en charge, et le couple ainsi identifié doit s'officialiser afin de recevoir sa ration annuelle de céréales. C'est un « séisme social » : les jeunes n'osent plus se rencontrer tant ils ont peur de se retrouver mariés. Et cela marche très mal: en dépit des pressions, les couples se défont.

On n'impose pas un changement de moeurs. Cela change pourtant au Yongning. Car l'école se révèle autrement plus efficace que les réformes. Le na étant une langue sans écriture, c'est en chinois que se fait l'enseignement, d'autant mieux qu'il est délivré par des Na sinisés. Leurs élèves apprennent les valeurs d'ailleurs: dans leurs manuels d'école primaire, il y a toujours un père et « pas de case pour l'oncle maternel ». Ils découvrent aussi, avec la biologie, que l'hérédité n'est pas dans l'os de la mère. Aussi peut-on penser qu'en dépit de sa ténacité la « société de célibataires » des Na va finir par se défaire. Dès lors, elle ne restera plus que dans les annales de l'anthropologie, comme un cas invitant à réviser la théorie. « Le cas na témoigne du fait que le mariage et la famille ne peuvent être considérés comme universels, ni logiquement, ni historiquement ».Il faut revoir la copie. Celle de Radcliffe-Brown, selon laquelle le noyau dur, l'unité de structure de tout système de parenté est la « famille élémentaire », caractérisée par la relation parents-enfants. Celle de Lévi-Strauss, pour qui l'alliance et l'échange institutionnalisé des femmes, garantissant la prohibition de l'inceste et la division sexuelle du travail, sont au principe de toute organisation sociale. Dès lors, qu'est-ce qui est universel, outre la prohibition de l'inceste, qui se passe fort bien, chez les Na, de toute forme d'alliance ? Le « principe-désir », nous dit Cai Hua, incitant à la possession du partenaire ou, à son contraire, la multiplication des relations. Une société ne peut institutionnaliser que l'une de ces modalités contradictoires en inhibant l'autre. On a donc des « sociétés à mariage » et, en l'état actuel des connaissances, une seule « société à visite », celle des Na. Posséder ou multiplier, il faut choisir ses lois du désir.

(Nicole Lapierre, Le Monde, 12 septembre 1997)




  1. DOT ET COMPENSATION : LE PRIX DE LA FIANCEE

Document n° 22

Dans la plupart des sociétés traditionnelles, le mariage est accompagné de transactions marquant les relations entre groupes de parenté. Ces transactions prennent la forme d'une dot ou d'une compensation matrimoniale. La dot représente les biens que la famille de la fille donne à l'époux ou à sa famille. Le système dotal existe surtout en Europe et en Asie. Les sociétés qui pratiquent la dot considèrent généralement qu'il n'est pas bon d'avoir beaucoup de filles car leur mariage est coûteux. La dot est un élément important des mariages en Inde. Bien des mariages sont annulés simplement parce que les deux familles (car le mariage est d'abord une affaire entre

deux familles) n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le montant de cette dot. En règle générale, plus le statut du garçon est élevé (notamment du fait de son éducation), plus la dot à verser est importante. Inversement, plus le statut de la fille est élevé, moins la dot est grande. (…)

La dot peut aussi être directement remise à la fille pour son ménage. C'est le cas en Iran, où la fille procure la dot et le mari procure la maison pour le couple. Lorsque l'épouse reçoit des biens de son époux, on parle de douaire. A la mort de celle-ci, ses biens reviennent à ses enfants. En Assyrie, le mari constituait un douaire pour son épouse afin de lui assurer ses vieux jours en cas de veuvage (Glassner, 1986). Ce terme est aussi associé au terme allemand Morgengabe (« cadeau du matin »), qui, au Moyen Age, était une sorte de paiement que le mari faisait à son épouse après la nuit de noces pour le don de sa virginité (Zimmermann, 1993).

Opposée à la dot, la compensation matrimoniale (brideprice en anglais, expression également traduite de façon impropre en français par le « prix de la fiancée » car il ne s'agit pas véritablement d'un « achat » ou d'une transaction commerciale) est une institution très fréquente dans les sociétés traditionnelles, notamment en Afrique. Si la compensation matrimoniale est relativement minime dans les sociétés matrilocales, car la femme ne quitte pas physiquement son groupe, elle prévaut souvent dans les systèmes où la résidence est patrilocale. Du fait du mariage, le groupe de la mariée perd en effet une « ouvrière » et une femme qui pouvait lui donner des enfants. La compensation matrimoniale veut compenser cette perte. (…)La compensation matrimoniale est souvent en jeu lors du divorce et peut alors être restituée par les parents de l'épouse. Chez les Bédouins à nouveau, Wilfried Thesiger (1980) rapporte le cas d'une femme qui s'était enfuie de chez son mari et dont les frères voulaient obtenir le divorce. Le mari n'était prêt à accepter cette séparation que si la totalité du prix de la fiancée lui était rendue. Les frères estimaient que c'était injuste, leur soeur ayant vécu avec lui durant de nombreuses années. L'affaire fut présentée au cheikh, qui déclara que la famille devait rembourser au mari seulement la moitié de la somme versée pour le mariage.

Une autre forme de compensation qui témoigne toujours de l'importance des transactions entre groupes de parenté est la compensation du meurtre. Chez les Bédouins, la loi du talion peut entraîner une vendetta en cas de meurtre. La famille de la victime accepte cependant parfois des chameaux en compensation du sang versé. Ce « prix du sang » remplace et évite la vengeance pour le meurtre d'un parent (Thesiger, 1980). Chez les Igar'iyen du Maroc, afin de compenser un meurtre, une femme peut être donnée en mariage par le groupe du meurtrier pour être épousée par le père ou le fils du mort. Il n'y a pas de plus grand déshonneur pour un groupe que de céder une de ses filles dans de telles conditions. (…)Ces exemples montrent l'équivalence symbolique entre la compensation matrimoniale et la compensation du meurtre. Cette dernière, liée à l'importante notion d'honneur, est envisagée par les anthropologues comme une institution sociale qui oblige un groupe ou une catégorie de parents à réparer le sang versé (bien qu'elle ne se limite pas à venger la mort d'un des siens). Comme l'alliance, la vengeance rituelle met en jeu des solidarités de familles, de lignages ou de clans. Elle est exercée par des individus apparentés entre eux sur d'autres individus également apparentés entre eux.



(Christian Ghassarian : « Introduction à l’analyse de la parenté » - Point Seuil- 1996)



  1. REGLES DE LOCALISATION

Document 22

Résidence (règle ou norme de) – Rules of residence

Règle qui précise le lieu où s'établissent (avec ou sans délai) les nouveaux mariés.



  • Résidence matrilocale: établissement des époux auprès des parents de l’épouse.

  • Résidence patrilocale: les jeunes mariés doivent résider dans le village ou sur le territoire du père de l'époux.

  • Résidence uxorilocale: établissement de la résidence sur le territoire ou près du groupe de l'épouse (expression plus générale que résidence matrilocale*).

  • Résidence virilocale: établissement du couple sur le territoire ou près du groupe de l'époux (expression plus générale que résidence patrilocale*).

  • • Résidence avunculocale : sur le territoire ou auprès du frère de la mère de l'époux (devient souvent virilocale* en un deuxième temps).

Extraits de :

« Glossaire » Par Laurent S. Barry, Pierre Bonte, Nicolas Govoroff, Jean-Luc Jamard, Nicole-Claude Mathieu, Enric Porqueres i Gené, Salvatore D’Onofrio, Jérôme Wilgaux, András Zempléni et Françoise Zonabend

L’Homme 154-155 (avril-septembre 2000) - Question de parenté




  1. SEPARATIONS

Document n° 23

Mentionnons également l'importance de l'âge des personnes qui s'unissent. Chez les Chukchee de Sibérie 59, une jeune femme peut être « mariée » à un garçon de trois ans qu'elle élèvera en même temps que les enfants qu'elle concevra de liaisons avec des « amants autorisés ». Chez les Arapesh 6", la jeune fille est fiancée très tôt, vers l'âge de six ou sept ans, et s'en va vivre dans la famille de son futur mari où elle sera élevée par ses beaux-parents. Chez les Aborigènes australiens, l'écart d'âge peut être de quinze ans ou plus, et là encore il arrive que le mari élève en quelque sorte son épouse comme sa fille. Enfin, de grandes différences sont introduites dans le fonctionnement interne des familles, dans les comportements de leurs membres et en général dans l'exercice de la parenté, si le divorce est autorisé ou non pour mettre fin aux unions qui les avaient fait naître (divorce ou séparation, puisque dans les couples vivant en union libre le divorce n'a pas de sens puisqu'il n'y a pas eu mariage). De même pèse le fait que les individus, après leur divorce, sont ou non autorisés à se remarier et à quelles conditions. La question se pose également pour le remariage d'un veuf ou d'une veuve, après le décès de leur conjoint. Dans l'Occident chrétien, chez les catholiques, le mariage étant un sacrement et les époux étant supposés devenir par leur union « une seule chair », leur lien est indissoluble et le divorce est interdit. Il l'était chez les Incas 61, et en Inde de nos jours il n'est quasiment pas pratiqué, même s'il est autorisé par la loi. La femme qui demande le divorce trouve difficilement à se remarier. Et un homme, s'il divorce, court le risque d'avoir à restituer la dot de sa femme. Chez les Baruya, le divorce est interdit. Un homme peut répudier sa femme, mais dans ce cas, Il la laisse à un frère ou à un cousin parallèle qui la reprend comme deuxième ou troisième épouse.



(Maurice Godelier : « Les métamorphoses de la parenté » - Flammarion 2010)



  1. APPELLATIONS

Document 24 : La deuxième fonction de la parentalité?

Donner un nom. Dans toute société, un enfant qui n'a pas de nom n'existe pas. Dans les sociétés patrilinéaires, c'est un nom appartenant au clan du père. Chez les Baruya, un enfant, pendant sa première année, ne voit quasiment pas son père. S'il meurt cette année-là, il est enterré n'importe où. Puis, s'il survit à sa première année, le clan du père lui donne un nom et il entre dans le groupe. Sans nom, un enfant n'est pas complet.



(Laurent Valdiguié : « Entretien avec Maurice Godelier : "L'Occident vit une refondation, comme pendant la Renaissance"- Le Journal du Dimanche - dimanche 29 décembre 2013 )




Document n° 25

Termes d’adresse

Termes servant à désigner familièrement un parent (consanguin ou allié) auquel on s’adresse directement. Ex. papa.



Termes de référence

Termes servant à désigner à un tiers un parent dont on parle. Ex. mon père.



« Glossaire » Par Laurent S. Barry, Pierre Bonte, Nicolas Govoroff, Jean-Luc Jamard, Nicole-Claude Mathieu, Enric Porqueres i Gené, Salvatore D’Onofrio, Jérôme Wilgaux, András Zempléni et Françoise Zonabend

L’Homme 154-155 (avril-septembre 2000) - Question de parenté





Document 26

Mais toutes les relations qu'un Baruya, homme ou femme entretient avec les membres de sa famille de naissance d'adoption, avec les membres de son lignage, avec ses alliés directs ainsi qu'avec les alliés de ses consanguins (le frère de l'épouse d'un de ses frères) et les consanguins de ses alliés (le frère de son beau-frère) sont désignées par des termes qui subsument souvent plusieurs de ces relations, celui pour « père » désignant en même temps tous les frères du père,etc…




t'ALLIANCE El' LA RÉS1)KN(E, 219
L'ensemble des vocables permettant aux Baruya de s'adresser à d'autres personnes (termes d'adresse) en tenant compte de la relation de parenté qui les relie, ou d'exprimer les relations qui les relient à d'autres, ou qui relient d'autres Baruya entre eux (termes de référence), se présentait, nous l'avons dit, et) une variété locale d'un type de terminologie depuis longtemps identifié : le type dit iroquois.

Une autre composante fondamentale du domaine de la parenté est donc l'existence d'un vocabulaire particulier permettant à un individu quelconque, spécificié seulement par son sexe, de s'adresser à d'autres individus qui lui sont apparentés de diverses façons ou de décrire les liens de parenté qui relient entre eux des individus qui lui sont ou ne lui sont pas personnellement apparentés (exemple : X est le migwé [le cousin croisé] de Y parce que son père A a épousé... etc.).



(Maurice Godelier : « Les métamorphoses de la parenté » - Flammarion 2010)

Yüklə 241,84 Kb.

Dostları ilə paylaş:
1   2   3   4




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©genderi.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

    Ana səhifə