Questions de parenté: un parcours Conférence de Françoise Héritier


Ces changements rejettent les souches résiduelles dans un ensemble relativement indifférencié mais on en conserve une trace dans le sang : il suffit de trois générations pour que s’évanouissent ces tr



Yüklə 0,84 Mb.
səhifə8/8
tarix12.10.2018
ölçüsü0,84 Mb.
#73320
1   2   3   4   5   6   7   8

Ces changements rejettent les souches résiduelles dans un ensemble relativement indifférencié mais on en conserve une trace dans le sang : il suffit de trois générations pour que s’évanouissent ces traces



Chaque individu hérite donc de quatre souches provenant de son père et de quatre souches provenant de sa mère, et il y a redistribution du « feuilletage », toujours présenté dans l’ordre qui vient d’être exposé, à chaque génération et et chaque nouvelle alliance

  • Chaque individu hérite donc de quatre souches provenant de son père et de quatre souches provenant de sa mère, et il y a redistribution du « feuilletage », toujours présenté dans l’ordre qui vient d’être exposé, à chaque génération et et chaque nouvelle alliance

  • Ces changements rejettent les souches résiduelles dans un ensemble relativement indifférencié mais on en conserve une trace dans le sang : il suffit de trois générations pour que s’évanouissent ces traces

  • On ne peut s’épouser lorsque l’on est porteur des mêmes souches majeures et récessives de chaque côté



Chaque individu hérite donc de quatre souches provenant de son père et de quatre souches provenant de sa mère, et il y a redistribution du « feuilletage », toujours présenté dans l’ordre qui vient d’être exposé, à chaque génération et et chaque nouvelle alliance

  • Chaque individu hérite donc de quatre souches provenant de son père et de quatre souches provenant de sa mère, et il y a redistribution du « feuilletage », toujours présenté dans l’ordre qui vient d’être exposé, à chaque génération et et chaque nouvelle alliance

  • Ces changements rejettent les souches résiduelles dans un ensemble relativement indifférencié mais on en conserve une trace dans le sang : il suffit de trois générations pour que s’évanouissent ces traces

  • On ne peut s’épouser lorsque l’on est porteur des mêmes souches majeures et récessives de chaque côté

  • En revanche on peut épouser quelqu’un dont une souche résiduelle est dominante ou récessive pour soi…



Chaque individu hérite donc de quatre souches provenant de son père et de quatre souches provenant de sa mère, et il y a redistribution du « feuilletage », toujours présenté dans l’ordre qui vient d’être exposé, à chaque génération et et chaque nouvelle alliance

  • Chaque individu hérite donc de quatre souches provenant de son père et de quatre souches provenant de sa mère, et il y a redistribution du « feuilletage », toujours présenté dans l’ordre qui vient d’être exposé, à chaque génération et et chaque nouvelle alliance

  • Ces changements rejettent les souches résiduelles dans un ensemble relativement indifférencié mais on en conserve une trace dans le sang : il suffit de trois générations pour que s’évanouissent ces traces

  • On ne peut s’épouser lorsque l’on est porteur des mêmes souches majeures et récessives de chaque côté

  • En revanche on peut épouser quelqu’un dont une souche résiduelle est dominante ou récessive pour soi…

  • … et il bon de se marier entre porteurs des mêmes souches résiduelles



La problématique de l’identique et du différent



La problématique de l’identique et du différent

  • Dans le mode Samo de pensée, trop d’identique est nuisible, et s’accompagne de marques d’assèchement, de dépérissement touchant aussi bien les unions que les terres, le troupeau, le monde environnant…



La problématique de l’identique et du différent

  • Dans le mode Samo de pensée, trop d’identique est nuisible, et s’accompagne de marques d’assèchement, de dépérissement touchant aussi bien les unions que les terres, le troupeau, le monde environnant…

  • Mais trop de différence est également néfaste, car il est difficile de rendre compatibles deux sangs qui ne se connaissent pas



La problématique de l’identique et du différent

  • Dans le mode Samo de pensée, trop d’identique est nuisible, et s’accompagne de marques d’assèchement, de dépérissement touchant aussi bien les unions que les terres, le troupeau, le monde environnant…

  • Mais trop de différence est également néfaste, car il est difficile de rendre compatibles deux sangs qui ne se connaissent pas

  • L’idéal est donc la situation de traces résiduelles



La problématique de l’identique et du différent

  • Dans le mode Samo de pensée, trop d’identique est nuisible, et s’accompagne de marques d’assèchement, de dépérissement touchant aussi bien les unions que les terres, le troupeau, le monde environnant…

  • Mais trop de différence est également néfaste, car il est difficile de rendre compatibles deux sangs qui ne se connaissent pas

  • L’idéal est donc la situation de traces résiduelles

  • Une telle représentation permet d’expliquer certaines pratiques, par ailleurs non observées chez les Samos, qui consistent à mithridatiser le sang de la jeune fille au sang étranger en la mettant en contact par exemple avec l’urine de son futur époux.



L’adéquation entre un système local de parenté et un système de représentations du corps et de ses substances…



L’adéquation entre un système local de parenté et un système de représentations du corps et de ses substances…

  • Peut s’appliquer à tout système de parenté



L’adéquation entre un système local de parenté et un système de représentations du corps et de ses substances…

  • Peut s’appliquer à tout système de parenté

  • Et permet de revenir sur l’inceste du deuxième type…



L’inceste du deuxième type

  • Que dire d’un interdit qui ne s’applique à des personnes qui n’ont pas de liens de consanguinité ?



L’inceste du deuxième type

  • Que dire d’un interdit qui s’applique à des personnes qui n’ont pas de liens de consanguinité ?

  • Si l’interdit de l’inceste entre consanguins est fondé sur la crainte du cumul de substances identiques en nature, il est permis de penser que cette même crainte fonde l’interdit pesant sur des alliés.



L’inceste du deuxième type

  • Que dire d’un interdit qui s’applique à des personnes qui n’ont pas de liens de consanguinité ?

  • Si l’interdit de l’inceste entre consanguins est fondé sur la crainte du cumul de substances identiques en nature, il est permis de penser que cette même crainte fonde l’interdit pesant sur des alliés.

  • De l’analyse de sources ethnographiques et juridiques nombreuses émerge l’idée que cet interdit est dû à la crainte inspirée par le contact entre des substance identiques, non pas directement, mais à travers un partenaire commun



L’inceste du deuxième type

  • Que dire d’un interdit qui s’applique à des personnes qui n’ont pas de liens de consanguinité ?

  • Si l’interdit de l’inceste entre consanguins est fondé sur la crainte du cumul de substances identiques en nature, il est permis de penser que cette même crainte fonde l’interdit pesant sur des alliés.

  • De l’analyse de sources ethnographiques et juridiques nombreuses émerge l’idée que cet interdit est dû à la crainte inspirée par le contact entre des substance identiques, non pas directement, mais à travers un partenaire commun

  • Les Nuer disent ainsi que deux apparentés ne peuvent se toucher dans un même ventre



L’inceste du deuxième type

  • Que dire d’un interdit qui s’applique à des personnes qui n’ont pas de liens de consanguinité ?

  • Si l’interdit de l’inceste entre consanguins est fondé sur la crainte du cumul de substances identiques en nature, il est permis de penser que cette même crainte fonde l’interdit pesant sur des alliés.

  • De l’analyse de sources ethnographiques et juridiques nombreuses émerge l’idée que cet interdit est dû à la crainte inspirée par le contact entre des substance identiques, non pas directement, mais à travers un partenaire commun

  • Les Nuer disent ainsi que deux apparentés ne peuvent se toucher dans un même ventre

  • Et Catulle compare un tel crime au fait « la tête baissée, de s’avaler soi-même »… cumul absolu de l’identique



L’inceste du deuxième type et l’inceste direct consanguin peuvent être englobés dans l’interdit de faire se toucher des substances identiques, directement ou par l’intermédiaire d’un partenaire



L’inceste du deuxième type et l’inceste direct consanguin peuvent être englobés dans l’interdit de faire se toucher des substances identiques, directement ou par l’intermédiaire d’un partenaire

  • Des variantes existent, notamment suivant le fait que la mort du partenaire intermédiaire autorise et parfois même prescrit (lévirat, sororat) ce qui était interdit de son vivant, tandis que dans d’autres sociétés l’imprégnation sexuelle dure au-delà de la mort.



L’inceste du deuxième type et l’inceste direct consanguin peuvent être englobés dans l’interdit de faire se toucher des substances identiques, directement ou par l’intermédiaire d’un partenaire

  • Des variantes existent, notamment suivant le fait que la mort du partenaire intermédiaire autorise et parfois même prescrit (lévirat, sororat) ce qui était interdit de son vivant, tandis que dans d’autres sociétés l’imprégnation sexuelle dure au-delà de la mort.

  • Cet interdit existe dans toutes les sociétés, y compris la nôtre : ce n’est qu’en 1918 qu’est supprimé l’interdiction légale d’union entre beau-frère et belle-sœur après le veuvage, et il faut attendre 1983 pour qu’elle soit levée en cas de divorce…



L’inceste du deuxième type et l’inceste direct consanguin peuvent être englobés dans l’interdit de faire se toucher des substances identiques, directement ou par l’intermédiaire d’un partenaire

  • Des variantes existent, notamment suivant le fait que la mort du partenaire intermédiaire autorise et parfois même prescrit (lévirat, sororat) ce qui était interdit de son vivant, tandis que dans d’autres sociétés l’imprégnation sexuelle dure au-delà de la mort.

  • Cet interdit dans toutes les sociétés, y compris la nôtre : ce n’est qu’en 1918 qu’est supprimé l’interdiction légale d’union entre beau-frère et belle-sœur après le veuvage, et il faut attendre 1983 pour qu’elle soit levée en cas de divorce…

  • … et il reste valable en ligne directe : aujourd’hui bon nombre des cas d’incestes qui sont jugés portent sur des rapports entre un homme et la fille de son épouse



La notion d’identité et de différence est la notion centrale sur laquelle le reste est bâti



La notion d’identité et de différence est la notion centrale sur laquelle le reste est bâti



La notion d’identité et de différence est la notion centrale sur laquelle le reste est bâti

  • Restait à expliquer pourquoi la valence différentielle des sexes se traduisait universellement par la domination masculine

  • Cette valence différentielle repose encore sur les notions d’identité et de différence, qui constituent un ressort essentiel de toute pensée classificatoire, pensée classificatoire pour laquelle l’observation de la différence sexuée représente une matrice fondamentale au même titre que l’alternance du jour et de la nuit.



La notion d’identité et de différence est la notion centrale sur laquelle le reste est bâti

  • Restait à expliquer pourquoi la valence différentielle des sexes se traduisait universellement par la domination masculine

  • Cette valence différentielle repose encore sur les notions d’identité et de différence, qui constituent un ressort essentiel de toute pensée classificatoire, pensée classificatoire pour laquelle l’observation de la différence sexuée représente une matrice fondamentale au même titre que l’alternance du jour et de la nuit. de l’observation de la différence sexuée..

  • … mais si l’observation suffit à rendre compte de l’existence d’un tel système binaire, ou l’affectation à l’un ou l’autre pôle de catégories (chaud/froid, actif/passif, etc..)



La notion d’identité et de différence est la notion centrale sur laquelle le reste est bâti

  • Restait à expliquer pourquoi la valence différentielle des sexes se traduisait universellement par la domination masculine

  • Cette valence différentielle repose encore sur les notions d’identité et de différence, qui constituent un ressort essentiel de toute pensée classificatoire, pensée classificatoire pour laquelle l’observation de la différence sexuée représente une matrice fondamentale au même titre que l’alternance du jour et de la nuit...

  • … mais si l’observation suffit à rendre compte de l’existence d’un tel système binaire, ou l’affectation à l’un ou l’autre pôle de catégories (chaud/froid, actif/passif, etc..)…

  • … elle n’explique pas pourquoi ces catégories sont hiérarchisées toujours au profit du pôle masculin



La notion d’identité et de différence est la notion centrale sur laquelle le reste est bâti

  • Restait à expliquer pourquoi la valence différentielle des sexes se traduisait universellement par la domination masculine

  • Cette valence différentielle repose encore sur les notions d’identité et de différence, qui constituent un ressort essentiel de toute pensée classificatoire, pensée classificatoire pour laquelle l’observation de la différence sexuée représente une matrice fondamentale au même titre que l’alternance du jour et de la nuit...

  • … mais si l’observation suffit à rendre compte de l’existence d’un tel système binaire, ou l’affectation à l’un ou l’autre pôle de catégories (chaud/froid, actif/passif, etc..)…

  • … elle n’explique pas pourquoi ces catégories sont hiérarchisées toujours au profit du pôle masculin

  • Ainsi, si comme en Inde ou en Chine « actif » est une catégorie associée au pôle féminin, c’est la passivité qui va être valorisée comme maîtrise de soi…



La notion d’identité et de différence est la notion centrale sur laquelle le reste est bâti

  • Restait à expliquer pourquoi la valence différentielle des sexes se traduisait universellement par la domination masculine

  • Cette valence différentielle repose encore sur les notions d’identité et de différence, constituent un ressort essentiel de toute pensée classificatoire et est issue de l’observation de la différence sexuée..

  • … mais si l’observation suffit à rendre compte de l’existence d’un tel système binaire, ou l’affectation à l’un ou l’autre pôle de catégories (chaud/froid, actif/passif, etc..)…

  • … elle n’explique pas pourquoi ces catégories sont hiérarchisées toujours au profit du pôle masculin

  • Ainsi, si comme en Inde ou en Chine « actif » est une catégorie associée au pôle féminin, c’est la passivité qui va être valorisée comme maîtrise de soi…

  • Expliquer cette hiérarchie suppose la prise en compte d’un élément supplémentaire



… et cet élément est le privilège exorbitant qu’ont les femmes d’enfanter le même et le différent



… et cet élément est le privilège exorbitant qu’ont les femmes d’enfanter le même et le différent

  • En l’absence de toute connaissance du rôle des gamètes, comment expliquer ce privilège ?



… et cet élément est le privilège exorbitant qu’ont les femmes d’enfanter le même et le différent

  • En l’absence de toute connaissance du rôle des gamètes, comment expliquer ce privilège ?

  • Les réponses renvoient toutes à deux modèles :



… et cet élément est le privilège exorbitant qu’ont les femmes d’enfanter le même et le différent

  • En l’absence de toute connaissance du rôle des gamètes, comment expliquer ce privilège ?

  • Les réponses renvoient toutes à deux modèles :

    • Les femmes sont dotées à la naissance d’homoncules placées dans leur ventre par Dieu, des génies, des ancêtres, et les hommes doivent arroser ces graines…


… et cet élément est le privilège exorbitant qu’ont les femmes d’enfanter le même et le différent

  • En l’absence de toute connaissance du rôle des gamètes, comment expliquer ce privilège ?

  • Les réponses renvoient toutes à deux modèles :

    • Les femmes sont dotées à la naissance d’homoncules placées dans leur ventre par Dieu, des génies, des ancêtres, et les hommes doivent arroser ces graines…
    • Le deuxième modèle que nous retrouvons dans la tradition aristotélicienne – et qui est aussi présent chez les Samo, les Iroquois…, met la capacité de faire des enfants et notamment des fils, dans le sperme masculin : le corps féminin, pure matière proliférante, doit être dominé par le principe masculin pour ne pas donner lieu à des naissances monstrueuses – en premier lieu à une naissance de filles


… et cet élément est le privilège exorbitant qu’ont les femmes d’enfanter le même et le différent

  • En l’absence de toute connaissance du rôle des gamètes, comment expliquer ce privilège ?

  • Les réponses renvoient toutes à deux modèles :

    • Les femmes sont dotées à la naissance d’homoncules placées dans leur ventre par Dieu, des génies, des ancêtres, et les hommes doivent arroser ces graines…
    • Le deuxième modèle que nous retrouvons dans la tradition aristotélicienne – et qui est aussi présent chez les Samo, les Iroquois…, met la capacité de faire des enfants et notamment des fils, dans le sperme masculin : le corps féminin, pure matière proliférante, doit être dominé par le principe masculin pour ne pas donner lieu à des naissances monstrueuses – en premier lieu à une naissance de filles
  • Ces deux modèles ont en commun d’opérer un retournement qui place entre les mains des hommes l’initiative et la responsabilité de la procréation : aux femmes la matière brute, aux hommes le souffle de la vie…



… et cet élément est le privilège exorbitant qu’ont les femmes d’enfanter le même et le différent

  • En l’absence de toute connaissance du rôle des gamètes, comment expliquer ce privilège ?

  • Les réponses renvoient toutes à deux modèles :

    • Les femmes sont dotées à la naissance d’homoncules placées dans leur ventre par Dieu, des génies, des ancêtres, et les hommes doivent arroser ces graines…
    • Le deuxième modèle que nous retrouvons dans la tradition aristotélicienne – et qui est aussi présent chez les Samo, les Iroquois…, met la capacité de faire des enfants et notamment des fils, dans le sperme masculin : le corps féminin, pure matière proliférante, doit être dominé par le principe masculin pour ne pas donner lieu à des naissances monstrueuses – en premier lieu à une naissance de filles
  • Ces deux modèles ont en commun d’opérer un retournement qui place entre les mains des hommes l’initiative et la responsabilité de la procréation : aux femmes la matière brute, aux hommes le souffle de la vie…

  • Et les règles sociales de l’alliance, qui impliquent très majoritairement l’échange des femmes par les hommes entre eux, complètent ce dispositif, fondant le social, mais opérant au passage une redistribution des capacités génésiques des femmes



La domination masculine : un socle inébranlable ?



La domination masculine : un socle inébranlable ?

  • Fondée sur la fécondité, cette domination peut être ébranlée en ce point par la contraception et la maîtrise par les femmes de leur propre fécondité.. Qui ne les conduit pas pour autant à l’isomorphisme ou à l’indifférenciation.



La domination masculine : un socle inébranlable ?

  • Fondée sur la fécondité, cette domination peut être ébranlée en ce point par la contraception et la maîtrise par les femmes de leur propre fécondité.. Qui ne les conduit pas pour autant à l’isomorphisme ou à l’indifférenciation.

  • Les systèmes de parenté n’en paraissent pas moins fondé sur le principe de la domination masculine, sur la domestication du privilège d’enfanter le même et le différent, artefacts complexes construits pour rendre compte du fait … que ce sont les femmes qui font les enfants !



Yüklə 0,84 Mb.

Dostları ilə paylaş:
1   2   3   4   5   6   7   8




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©genderi.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

    Ana səhifə