18
3.2.2. Cadre structural
Les formations mésozoïques sont composées d’une alternance de couches monoclinales
tendres (marnes et argiles) et indurées (grès et calcaires) de faible pendage sud-est.
Les couches cartographiées au droit de la carte sont affectées d’un réseau de failles et de
diaclases qui sont plus denses au niveau des roches les plus indurées. Ces failles sont
principalement orientées NE-SO.
Plusieurs types de failles d’origine différente ont été observés. La faille d’Arlon-Wolkrange,
orientée N-S, départage deux zones dont les caractéristiques sédimentaires sont différentes.
C’est le cas notamment du Membre de Hondelange, dont l’épaisseur passe de 5 m à l’ouest
de la faille à 40 m à l’est (figure 3.4). Il s’agit donc d’une faille qui a joué pendant le dépôt de
cette couche, avec un affaissement du bassin sédimentaire à l’est. La faille a ensuite rejoué
dans le sens contraire, remontant le bloc situé à l’est et inversant le rejet apparent (Belanger
et al., 2002).
La faille de Châtillon, ainsi que probablement d’autres failles situées au droit de la carte
Saint-Léger-Messancy, Musson-Le Fays et Houwald, présente le même scénario que la faille
d’Arlon-Wolkrange. D’après leur orientation et l’abaissement des blocs orientaux durant la
sédimentation, on peut relier ces failles à l’ouverture du Golfe de Luxembourg.
Des failles inverses, de plus de 65° de pendage ver s le SE et exceptionnellement vers le
nord-ouest, ont également été observées dans la région d’Athus. Ces accidents
s’accompagnent de nombreuses fractures secondaires verticales d’orientation NE-SO à NO-
SE (Belanger et al., 2002).
Figure 3.4 : Coupe géologique montrant le contraste d’épaisseur de part et d’autre de la
faille d’Arlon- Wolkrange dans la région de Wolkrange (d'après Belanger et al., 2002).
19
4. Cadre hydrogéologique
La Lorraine belge est caractérisée par un régime abondant et régulier des précipitations
(pluie, neige, etc.) qui alimentent généreusement les réservoirs souterrains. Par ailleurs,
d’après l’étude géologique régionale des terrains mésozoïques, qui sont formés d’une
succession de couches perméables et imperméables, plusieurs aquifères superposés
peuvent exister dans cette région. La communication éventuelle entre aquifères, la
sollicitation de plusieurs aquifères par certains puits et la difficulté de déterminer les
différentes nappes rendent l’étude des eaux souterraines dans la région parfois difficile.
L’hydrogéologie de la Gaume reste encore aujourd’hui relativement mal connue, peu de
données étant actuellement disponibles (historiques piézométriques, données chimiques,
paramètres hydrauliques …). En outre, au vu de l’existence de plusieurs aquifères
superposés, le réseau piézométrique n’est pas suffisamment dense.
4.1. Hydrogéologie régionale
Vu l’alternance stratigraphique de couches géologiques perméables et imperméables,
caractéristiques des dépôts mésozoïques de la Lorraine belge, on distingue plusieurs
aquifères superposés. Ces réservoirs aquifères, de qualité et d’ampleur variables,
constituent actuellement la seule source d’approvisionnement pour la distribution publique
d’eau potable des différentes agglomérations de la région. Ils sont aussi sollicités à des fins
privées comme c’est le cas avec la production d’eau minérale des entreprises Nestlé Waters
Bénélux.
Les aquifères les plus importants sont abrités dans :
la Formation des grès sableux de Mortinsart (Rhétien),
la Formation des sables et grès-calcaires de Luxembourg,
les calcaires gréso-silteux d’Aubange et Messancy,
les calcaires de Longwy et Mont-Saint-Martin.
Il existe, par ailleurs, d’autres niveaux aquifères non négligeables dans les conglomérats et
dolomies de la Formation d’Habay, dans les bancs calcaires au sein de la Formation des
marnes de Jamoigne, et dans les alluvions et terrains quaternaires. A l’exception des
aquifères sinémuriens de la Formation de Luxembourg, toutes les autres unités aquifères
n’ont pas été suffisamment étudiées jusqu’à ce jour.
La Formation de Habay est caractérisée par un changement latéral du faciès allant des
argiles imperméables aux conglomérats dolomitiques qui peuvent abriter localement des
réservoirs aquifères intéressants. L’étendue de la Formation de Habay ne reflète pas celle
du réservoir aquifère qu’elle loge. Celui-ci est limité par la formation schisteuse du massif
paléozoïque à la base et par la Formation des marnes d’Attert au sommet. Cette dernière
peut également renfermer exceptionnellement des corps aquifères de moindre importance
dans les conglomérats et grès qui peuvent être présents.
Contrairement aux formations précitées, la Formation des grès sableux de Mortinsart
renferme un réservoir aquifère continu sur toute l’étendue de cette formation qui s’amincit
vers l’ouest pour disparaître sous forme d’un biseau au méridien des Bulles. La formation
s’épaissit vers l’est et vers le sud avec une quinzaine de mètre en moyenne. L’aquifère de
Mortinsart devient rapidement captif sous l’épaisse Formation marneuse imperméable de
Jamoigne qui le sépare de l’aquifère des grès calcaires de Luxembourg.
L’aquifère de Mortinsart s’alimente essentiellement au niveau de sa zone d’affleurement
située au nord et dans le nord-est de la Lorraine belge. Des échanges avec d'autres