tapee a la machine. Malgre la difference d'ecritures, il n'y a aucun soupçon que ces
rapports sont le produit des pensees d'une seule personne.
Les rapports ont ete rediges soit par A.M.Toptchoubachov lui-meme soit par
les secretaires sous sa dictee. Cela se voit de la maniere et du style dont les rap-ports
ont ete rediges. Meme Rayevsky ne doutait pas que Toptchoubachov soit l'auteur de
ces documents. Enfin, chaque rapport a ete signe par le president de la delegation et
cachete par son cachet personnel.
Les soulignements avec crayons rouge et bleu, differents signes et remarques
faites en marge montrent que ces documents ont ete attentivement etudies a Bakou,
notamment par le Premier ministre N.Youssoufbeyli et le ministre des affaires
etrangeres M.Y.Djafarov. Certainement, ces informations ont ete utilisees pour la
construction de la politique exterieure et interieure de l'Etat.
Dans une des informations envoyees de Paris en 1919, A.M.Toptchoubachov
exprimait son opinion et celle des membres de la delegation au sujet de la situation
actuelle de l'Azerbaıdjan et de son avenir en ecrivant:
“C'est vrai, on n'est pas encore reconnu en tant qu'un Etat. Mais depuis un an
et demi, partout et a tout le monde, nous faisons connaissance de notre existence
comme un Etat, montrons que l'Azerbaıdjan qui a ses propre president, gou-
vernement, systeme administratif, tribunal, ecole, armee vit independamment. Cet
Azerbaıdjan a endure une cruelle lutte avec les bolcheviques. Cela veut dire que les
Azerbaıdjanais sont capables a une vie politique, et peuvent construire leur propre etat
independant. Il faut faire tout notre possible, et meme impossible afin de preserver
cette situation et defendre cette croyance en soi meme. Nous voudrions que tous, tout
notre peuple, comprennent bien que nous sommes en train de passer une epreuve pour
prouver notre capacite a une vie politique independante.
Nous croyons qu'on va y reussir. Parce que notre peuple est vraiment
talentueux et notre pays est riche des ressources naturelles. Car nous n'avions eu
jusqu'a maintenant aucune ecole politique s'appuyant sur la morale, il est tres
important que des masses populaires prennent l'exemple des structures et
organisations de leurs jeun Etat, qu'elles realisent bien toute importance de ce moment
de l'epreuve que l'on est en train de vivre. Ce sont les hauts fonctionnaires qui doivent
montrer l'exemple aux grandes masses par leur service fidele a l'Azerbaıdjan. Le
devoir public, c'est de mobiliser le peuple et l'unifier autour de l'idee de son existence
independante. Car nous sommes sürs qu'il n'y a plus et il n'y aura jamais de place au
retournement des consciences a l'arriere. Nous n'avons qu'une seule voie devant nous,
c'est la voie vers l'independance de l'Azerbaıdjan.”
A.M.Toptchoubachov et ses collaborateurs ont des places honorables parmi
les premiers inaugurateurs de cette voie. C'est vrai leur lutte n'a pas abouti a la
victoire a cause des raisons objectives existantes a l'epoque dans le systeme des
relations internationales et certaines causes subjectives. Les leaders de la premiere
Republique n'ont pas pu gagner l'independance dont le peuple revait et pour laquelle
luttait. L'occupation bolchevique en avril 1920, a mis fin a l'independance etatique de
l'Azerbaıdjan. Selon le fon-dateur de la premiere Republique Azerbaıdjanaise
M.A.Rassoulzade, le tricolore “un ideal cree de rien” a ete remplace par un bout de
“tissus rouge “ (il est question du drapeau tricolore de la Republique Azerbaıdjanaise
et du drapeau rouge de l'Azerbaıdjan Sovietique - V.G.). Mais comme disait le meme
Rassoulzade, “la leçon de cent ans de domination et de deux ans de liberte” n'a pas
fait connaıtre le peuple qu'aux autres, mais premierement a soi-meme.
La delegation de l'Azerbaıdjan a la conference de la paix de Versailles etait
la premiere descente envoyee par l'Etat en Europe.
FAIRE RECONNAITRE L'AZERBAIDJAN EST LA MISSION LA PLUS
IMPORTANTE
La Delegation a reussi a accomplir la tache principale - elle a pu transmettre
la volonte du peuple d'Azerbaıdjan en attirant l'attention du monde a l'existence de
l'Etat d'Azerbaıdjan. Ce fait representait une realite politique avec laquelle les
bolcheviks ont ete obliges de se resigner. Les bolcheviks ne voulaient pas accepter
l'existence de l'Etat d'Azerbaıdjan devenu maıtre de ses richesses petrolieres et de ses
terres. Le collegue de Lenine au Caucase, un des organisateurs en mars 1918 a Bakou
du genocide sanglant, S.Chaumian deux ans avant la reconnaissance de facto de la
Republique d'Azerbaıdjan a la Conference de la Paix a appele comme “un mythe des
nationalistes locaux” la creation de l'Etat d'Azerbaıdjan et a annonce que les inten-
tions de ceux qui voulaient transformer Bakou en capitale du peuple d'Azerbaıdjan ne
se realiseraient jamais.
Mais la vie de 23 mois de la Republique d'Azerbaıdjan et la politique
etrangere fructueuse menee pendant ce temps-la n'ont pas permis aux bolcheviks,
partisans des mesures radicales, de nier entierement l'Etat qui existait de facto, de
diviser de nouveau l'Azerbaıdjan en departements. Si en 1918-1920 la Republique
d'Azerbaıdjan n'a pas reussi sa reconnaissance internationale, la creation de
l'Azerbaıdjan socialiste resterait en suspens. La RSS d'Azerbaıdjan dont la capitale
etait Bakou etait en effet l'heritier de la Republique independante. Les bolcheviks qui
ont pris le pouvoir politique en Azerbaıdjan par violence devraient etre reconnaissants
a leurs ennemis de foi.
Mais il a ete impossible de creer l'Azerbaıdjan en limite de ses frontieres de
1918-1920. Certains de nos territoires historiques contröles par le gouvernement
national et consideres en litige dont le reglement a ete exige de la Conference de la
paix ont ete attaches aux “republiques fraternelles sovietiques” selon les decisions des
dirigeants bolcheviks. La terreur de masse a ete entreprise contre l'Armee nationale
d'Azerbaıdjan. L'activite des institutions democratiques qui ont a peine commence a
fonctionner a ete interrompue. Les attributs officiels de l'Azerbaıdjan independant - le
drapeau tricolore et l'hymne ont ete interdits. Les hauts fonctionnaires du
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