Nous citerons en premier lieu le minerai cuprique: plusieurs usines produisent
annuellement jusqu'a 300. 000 pouds de cuivre.
Il existe en outre des gisements de pyrite, de soufre, d'amiante, d'argent, de
manganese, de cobalt, etc. Le pays abonde aussi en eaux minerales surtout
sulfureuses. Les forets y sont nombreuses.
Non seulement dans les campagnes mais aussi dans les villes, les terrains et
en general tous les immeubles sont possedes par des Azerbaıdjanais, et c'est
egalement en leurs mains qu'est concentre a peu pres tout le commerce et toute
l'industrie; la ville de Bakou est le centre le plus important et le point principal de
transit avec la Perse et l'Asie-Centrale.
Tous ces objets sont naturellement pour l'Etat des sources süres de
contributions. En y ajoutant encore une population de plus de quatre millions
d'habitants, soumis a l'impöt sur le revenu, on peut aisement predire que toutes des
depenses indispensables a la Republique azerbaıdjanaise seront largement couvertes
par ses revenus.
Quelques donnees du budget 1919
Le fait est confirme par les tableaux statistiques du projet de budget de l'Etat
de la Republique azerbaıdjanaise pour 1919.
On constate que malgre la desorganisation produite par la guerre et par le
bolchevisme, dans la vie economique du peuple ainsi que dans les finances de
l'Azerbaıdjan, le budget annuel a pu neanmoins atteindre le chiffre de 665 millions de
roubles, sans compter que dans le chapitre des depenses nous voyons des rubriques
telles que: “pour la restauration des villages, des villes et des exploitations agricoles
devastees: 130 millions de roubles; 30 millions de roubles, subventions momentanee a
l'instruction publique; organisation de l'armee: 80 millions de roubles”.
Un supplement intitule: Les Finances et la situation economique de la
Republique de l'Azerbaıdjan contiendra des donnees plus detaillees que la statistique
ci-contre.
Republique de l'Azerbaıdjan du Caucase
BUDGET DE L'ETAT
(1919)
REVENUS
Nomenclature des revenus
Sommes en roubles
I. Impöts directs : Impöts fonciers,
benefices de guerre, etc..
115.000.000
II. Impöts indirects :
a) Droits sur les petroles, huiles,
graisses et essences et autres produits
de distillation des naphtes.
b)Tabacs et boissons.
c)Douanes.
120.000.000
}100.000.000
III. Impöts du timbre :
Sur les mutations, impöts sur les
marchandises et bateaux dans les
ports, impöts sur le transport des
passagers et les transports de
marchandises, des chemins de fer,
impöts sur les assurances, etc.
15.000.000
IV. Monopoles de l'Etat.
7.000.000
V. Des biens et capitaux nationaux :
Exploitation des terrains petro-
liferes, des pecheries, des forets, des
terrains pour les plantations de coton
258.000.000
VI. Exploitation des Chemins de fer
de l'Etat.
50.000.000
VII. Somme totale des revenus
SOMME TOTALE DES
REVENUS
665.000.000
DEPENSES
NOMENCLATURE DES
DEPENSES
SOMMES EN ROUBLES
1 .Institutions superieures de l'Etat -
Parlement
7.000.000
2.Ministere de l'Interieur
20.000.000
3. -des finances
30.000.000
4. -de la justice
13.000.000
5. -des affaires etrangeres
10.000.000
6. -de l'instruction publique
45.000.000
7. -de la marine de guerre
60.000.000
8. -des voies ferrees
75.000.000
9. -de l'agriculture
45.000.000
10. -des approvisionnements
17.000.000
11. -du travail
10.000.000
12. -des postes et telegraphes
15.000.000
13. -du commerce et de l'industrie
32.000.000
14. -de l'assistance publique
15.000.000
15. Cour des comptes
6.000.000
16. Frais imprevus
15.000.000
Total des depenses ordinaires
415.000.000
DEPENSES EXTRAORDINAIRES
1. Depenses pour la restauration des
villes, villages et domaines
particuliers
130.000.000
2. Depenses pour la lutte contre les
epidemies
10.000,000
3. Depenses pour le premier
recrutement de l'armee
80.000.000
4. Subventions tempo raires pour le
ministere de l'instruction publique
30.000.000
Total des depenses extraordinaires
250.000.000
Total general des depenses
665.000.000
DROTT DE L'AZERBATDJAN Ä UNE EXTSTENCE POLITIQUE
TNDEPENDANTE. RELATTONS AVEC LA RUSSTE PASSEE ET FUTURE.
RELATTONS AVEC LES REPUBLTQUES CAUCASTENNES.
Relations avec la Russie passee et future. Relations avec les Republiques
caucasiennes.
Droits ä l'autonomie sociale etpolitique
Les forces materielles et intellectuelles et les conditions si avantageuses au
point de vue economique de ce pays, sa situation sur la voie directe reliant les
marches europeens au Caucase, au Turkestan, a Khiva, a Bukhara, a la Perse, a
l'Afghanistan et par la a toute l'Asie centrale et aux Indes, sa population laborieuse,
aimant le commerce et capable de faire progresser la civilisation et la vie sociale, la
lutte que cette population eut a soutenir pour conquerir sa liberte nationale et
politique, le fait que depuis plus d'un an il forme un Etat stable, toutes ces donnees
repondant aux exigences de l'autodisposition des peuples conformement aux principes
du President Wilson, nous donnent raison de croire que les Azerbaıdjanais du
Caucase, de meme que les autres petits peuples, ont le droit imprescritible a une
existence libre et independante et que ce droit sera sanctionne par la Conference de la
Paix, ainsi que par les Puissances de l'Entente.
Deux questions viennent encore se poser naturellement, pour mieux eclairer
ce qui vient d'etre dit.
Ces questions sont:
1. Comment l'Azerbaıdjan, qui fit naguere partie de l'Empire russe, doit-il
envisager les obligations passees et futures de la Russie ?
2. Quel s devront etre ses rapports avec les republiques caucasiennes
voisines?
Rapports avec l'ancienne Russie
Nous avons decrit ci-dessus comment le gouvernement tzariste agi envers la
population de l'Azerbaıdjan. Les tendances russificatrices du Gouvernement etaient
basees sur une profonde mefiance envers les Azerbaıdjanais. Cette mefiance se faisait
voir surtout dans la question du service militaire dont les musulmans etaient exclus,
en echange de quoi ils etaient soumis a une contribution speciale de guerre. Et
cependant ce Gouvernement disait, jusque dans ses actes officiels, que les musulmans
sont un element pacifique, fidele et sür. On voit donc que meme ce Gouvernement
tzariste, pourtant si myope, ne pouvait nier des faits aussi incontestables que la
participation et l'aide volontaire offertes par les Azerbaıdjanais chaque fois que l'Etat
etait en danger.
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