Maîtrise d'Histoire (1973) michele grenot



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L’organisation du sénat


La gauche, avec l'amendement de Pascal DUPRAT, tente de prendre sa revanche sur toutes les concessions faites à la droite (révision des lois constitutionnelles, etc.) en demandant le suffrage universel pour le Sénat. Ceci ne pouvait être accepté de la commission des trente qui pensaient, pour former le Sénat, à des membres de droit et à des membres nommés par le chef de l'Etat.

Le groupe LAVERGNE-WALLON et le centre-droit n'acceptent pas non plus un système de nomination du Sénat qui leur enlève toutes les garanties recherchées par eux dans la constitution d'une Chambre Haute.

Mais le hasard du scrutin donne la majorité à l'amendement DUPRAT. En fait, grâce à l'abstention de l'extrême-droite et surtout à la tactique de ROUHER et des bonapartistes de voter cet amendement espérant faire échouer la loi sur les pouvoirs publics (celle-ci étant subordonnée à l'adoption de la loi sur le Sénat).

C'est à nouveau le grand désespoir dans le groupe WALLON. Le lendemain, les journaux comme L'Appel au Peuple, s'écriaient tout joyeux :



"Le Wallonat est mort. "

Mais, quand l'Assemblée eut à voter l'ensemble de la loi qui avait été adoptée, article par article, les centres se lièrent à la droite, pour la repousser en bloc par 368 voix contre 345. Comme l'écrit Alphonse BERTRAND dans "Les Origines de la IIIème République" :



"Ceci démontrait une fois de plus l'absolue nécessité de l'appoint du groupe LAVERGNE-WALLON, si l'on voulait arriver à une solution. "

II est vrai que le groupe de WALLON faisait pencher la balance.

Le cabinet de CISSEY avait démissionné. MAC-MAHON demande à BROGLIE de créer un ministère à poigne. L'extrême-gauche, Henri BRISSON demande à l'Assemblée de se dissoudre. La France est à nouveau rejetée à l'aventure sans gouvernement et sans constitution. Tout est à recommencer.

Une lettre de la correspondance entre les fils WALLON (H. WALLON à son frère Paul) datée du 13 février 1875, retrace bien la situation politique et la "panique" provoquée par l'amendement DUPRAT. Les fils ont beaucoup d'admiration et de confiance en leur père :



". . .nos affaires intérieures sont assez graves. Tu sais avec quelle joie nous avons salué le vote du 30 janvier. Tous nos sentiments, joie, fierté, tu les as partagés et tu as fait bon accueil aux félicitations que tu as dû recevoir, comme moi, en l'honneur de notre Père."

Henri parle ensuite des déboires de la constitution. Il garde espoir. La vraie majorité, d'après lui, est celle formée le 30 janvier.



"Mais nous voilà rejetés à la côte. Nous donnions pourtant si bien dans la passe et semblions entrer sûrement dans le port. La tactique des Bonapartistes, nos pires ennemis, favorisée par l'imbécillité du maréchal, nous a dévoyés. Nous remettrons-nous de ce mauvais coup de vent ? ]’ose l'espérer encore. Nos adversaires ont triomphé trop vite. Ils croyaient hier la République à l'eau. Ils savent pourtant que leur impuissance les a réduits au rôle de minorité et que la majorité vraie, la seule durable, est celle qui s'est formée le 30 janvier. Ce jour-là, le pays s'est senti renaître. Il y a eu une telle explosion de joie que les ennemis de la République ont dû baisser le ton et avoir l'air de s'accommoder de la nouvelle constitution. Ils ont pris leur revanche hier, mais revanche stérile et qui ne peut que les faire détester un peu plus de tous les bons concitoyens. Non, leur victoire ne durera pas."

Pour tâcher de sauver la situation, deux députés, WADDINGTON et VAUTRAIN combattirent l'urgence demandée par H. BRISSON et proposèrent un autre système d'élection du Sénat. Comme l'écrit H.WALLON, toujours dans cette même lettre, l'espoir renaît :



"La fin de la séance d'hier faisait espérer déjà et le renvoi à la commission des amendements WADDINGTON et VAUTRAIN fait pressentir une entente nouvelle entre tous ceux qui veulent le bien du pays ; l'amendement VAUTRAIN surtout qui donne à l'élection du Sénat le suffrage universel pour base sans faire élire directement les Sénateurs par tous les électeurs inscrits. Cette proposition de l'élection à deux degrés me paraît avoir chance de réunir, dans le même vote, ceux qui ont déjà constitué ensemble le gouvernement de la République. Je serais bien étonné si Père ne se ralliait pas à cet amendement de conciliation."

On peut lire dans "La Droite en France" de M. R. REMOND :



"Le mode d'élection au Sénat suscite encore beaucoup d'obstacles. On se trouve, à un moment donné, sans projet, contre-projet et sans ministre. C'est le "terre-neuve" WALLON qui va, une fois de plus, sauver la situation."

Il fallait un autre Sénat. WALLON lui-même rappelle les faits dans un discours de 1904 :



"C'est alors que ceux qui tenaient à la première loi eurent l'idée de s'adresser au groupe anonyme qui l'avait fait adopter. J'en faisais partie."

Nous pouvons rapprocher ce que WALLON explique ici de ce qu'il avait écrit dans La Revue de Paris pour rectifier l'article de de MARCERE. Nous avons déjà parlé de ce que WALLON disait de cet article sur le premier amendement, son initiative propre. Il continue cet article en précisant son rôle quant à l'organisation du Sénat.



"Après l'amendement de Pascal DUPRAT : ici se place, mon cher collègue," écrit WALLON, s’adressant à de MARCERE, "l'incident qui a laissé quelque confusion dans vos souvenirs ; c'est alors, en effet, que M.CHRISTOPHLE et M.Casimir PERIER, notre regretté collègue, vinrent me trouver chez moi, 95, boulevard Saint-Michel et me dirent :

"Vous voyez que tout est remis en question. Vous avez en ce moment la faveur de l'Assemblée Nationale, présentez lui une loi sur le Sénat, qu'elle puisse voter et qui en même temps assure le vote définitif de votre premier amendement."

"Je me défendis vivement, je leur dis que, si j'avais une proposition de loi toute rédigée sur l'organisation du Sénat, je me garderais bien de la porter à la tribune, craignant de paraître ainsi m'imposer à l'Assemblée ; mais ils insistèrent et je dus leur promettre d'en conférer sans retard avec le petit groupe de mes amis. Nous nous réunîmes donc à 8 ou 10 : MM. DENORMANDIE, GOUIN, LURO, qui font toujours partie du Sénat, et d'autres encore : leurs noms figurent en tête de la proposition qui fut soumise à l'Assemblée Nationale et votée par elle le 24 février, vote suivi le lendemain 25 par l'adoption définitive de la loi sur l'organisation des pouvoirs publics. "

WALLON fut donc poussé par les membres du centre-gauche qui eux-mêmes s'étaient entendu avec le centre-droit, comme le dit G. HANOTAUX dans son Histoire de la IIIème République ; les deux beaux-frères, le duc d'AUDIFFRET-PASQUIER du centre droit, Casimir PERIER du centre gauche, habitaient deux hôtels jumeaux aux Champs-Elysées :



"C'est là que tout va se régler, le 18 et le 19 février, entre eux et leurs amis politiques. De temps à autre, un émissaire traverse le jardin et va porter à l'un des groupes les propositions arrêtées par l'autre. Le 19 au soir, l'accord des deux centres est réalisé sur un contre-projet rédigé, encore par l'inlassable WALLON, pour le Sénat."

D'autre part, l'article de WALLON est intéressant parce qu'il prouve l'existence réelle du Wallonat. WALLON avait donc "un petit groupe d'amis politiques". Aux noms déjà cité par lui, nous pouvons ajouter les signataires de la proposition sur le Sénat : TARGET, Amédée BEAU, GOUIN, A. ANDRE, Félix VOISIN, HOUSSARD, A.CLAPIER, L. de LAVERGNE, A. CLOCQUE. J. CLARETIE écrit le 25 février 1875 : "Le Wallonat renaissait et devenait républicain. "


3.0.0.0.1Quel était donc le Sénat proposé par le groupe de WALLON ?

Sur 300 membres, 225 élus pour 9 ans dans chaque département, ou colonie, par un collège de : députés, conseillers généraux, conseillers d'arrondissements, un délégué de chaque conseil municipal ; plus 75 sénateurs à vie, désignés la première fois par l'Assemblée Nationale, après par le Sénat au fur et à mesure des vacances ; il faut avoir 40 ans pour être élu sénateur.

Pourquoi la proposition obtient-elle la majorité des voix ?


Qui a voté pour ?

En fait, elle réalise l'accord des droites, parce qu'elle fait appel à un corps électoral restreint et surtout rural. De BROGLIE donne son assentiment, tandis que pour les gauches, le principe de la souveraineté populaire est respecté.

J. GREVY est intransigeant, mais GAMBETTA, J. FERRY et J. SIMON incitent la gauche à voter le projet :

"GAMBETTA, confiant dans le progrès de l'esprit républicain dans les villages," dit G. HANOTAUX, et :



"II s'agit moins de voter un texte constitutionnel que de se préparer à saisir le pouvoir. "

En fait, le projet est loin de satisfaire le parti républicain et s'il consent à le voter, c'est ainsi que le dit Le Siècle du 24 février 1875, c'est "pour asseoir la République sur une base légale" (mais la gauche, par exemple, est contre l'institution des inamovibles)

On peut lire aussi dans Le Bien Public de la même date :

"A ceux qui disent que le Sénat WALLON ne vaudra rien, on ferme la bouche en leur demandant s'ils ont moyen d'en obtenir un meilleur. Le Sénat WALLON, avec tous ses défauts, qui sont graves et nombreux, a cette qualité qu'il peut vivre et qu'avec lui, la République se fonde, tandis qu'elle a failli mourir de l'accident arrivé à l'amendement Pascal DUPRAT. La France préfère 100 fois la République même avec un Sénat aussi imparfait que le Sénat WALLON, au septennat antichambre de l'Empire."

Voilà quelles sont les raisons du succès du "Sénat WALLON" : pour la gauche, il s'agissait d'instituer la République.


Comment se sont passés les débats à la Chambre ?


II y eut des tentatives d'obstructions faites par la droite monarchiste dont le porte-parole était le marquis de CASTELLANE ; citons un passage de l'intervention de ce dernier :

"Du moment que la création d'un Sénat n'a plus d'autre but que de rendre exécutoire et définitive la Constitution républicaine de M.WALLON, il est impossible qu'à ceux qui pensent que cette Constitution est grosse de périls et de dangers de toutes sortes pour la France, d'y donner leur assentiment." (Très bien ! s'exclame la droite). "Lorsqu'on a l'honneur de connaître celui de nos collègues qui a attaché son nom à celui de la nouvelle Constitution, on reste convaincu que le seul but qu'Il a poursuivi a été de donner à la France, par la République, la stabilité et la sécurité. Mais, quand on jette un coup d'œil attentif sur son œuvre, on arrive à des conclusions absolument opposées. "

La gauche, comme la droite, considèrent donc déjà la Constitution comme l'œuvre de WALLON ; déjà le nom de WALLON est associé à la Constitution de 1875. Cette intervention du marquis de CASTELLANE montre, une fols de plus, que dans l'Assemblée, WALLON était respecté par son honnêteté, sa sincérité, mais elle critique "son œuvre".



"La Constitution de M.WALLON, avec le Sénat du même auteur, ne sera, pour la France, ni la paix ni la stabilité. Aujourd'hui : vote de la loi du Sénat, demain, vote de la Constitution de M.WALLON. Puis réalisation de cette fameuse union des centres qu'on avait eu le tort de traiter jusqu'à ce jour de chimère ou de rêve creux et, comme conséquence de cette union, deux politiques :à l'Intérieur, une politique d'effacement et de concessions indispensables qui feront plus de mal à ce que vous avez appelé l'ordre moral. . . "

Le grand dénouement a donc été l'union des centres qui a permis la République ; et qui a mené la droite à sa perte.

WALLON peut enfin développer son projet après cette interruption des monarchistes ; II montre que le projet sur le Sénat est, en réalité, comme celui sur les pouvoirs publics, un compromis pour avoir l'accord de la gauche :

"L'honorable M. DEPEYRE," dit WALLON, "a rappelé justement que, dans le projet qui avait été déposé au nom du gouvernement pour l'organisation du Sénat, il était fait une part de moitié à Monsieur le Président de la République. Il s'étonne de ne pas trouver cette même part dans notre proposition. "

Un membre intervient et dit : "II n'y en a plus aucune. "

WALLON continue :

"II s'étonne, si vous voulez, qu'aucune part n'ait été réservée au Président dans la constitution du Sénat. Nous aussi, messieurs, ou du moins le plus grand nombre de ceux qui ont déposé cette proposition avec moi, nous aurions voulu réserver un droit de nomination à Monsieur le Président de la République . "

"C'est le résultat de l'alliance", dit une voix. "Vous n'êtes plus libres", dit une autre.

WALLON reprend :



"Mais nous avons été surtout préoccupés. . . "

"De nos alliés", dit quelqu'un.

WALLON :


"... de la pensée qui a guidé le Président de la République, c'est-à-dire du désir, si souvent exprimé par lui ou en son nom, de voir voter les lois constitutionnelles. C'est pour ces raisons que nous avons dû nous borner à proposer la Constitution d'un Sénat qui, si elle ne répond pas absolument à nos vues, a le grand mérite d'assurer, par le sacrifice, non pas de nos principes, mais de certaines préférences, une majorité à ces lois constitutionnelles que notre Président de la République réclame avant tout. "

C'est à cette transaction qu'avait fait allusion le rapporteur de la Commission, en disant :



"La minorité de la commission aurait trouvé qu'il était préférable d'apprécier les motifs d'intérêt politique, ou les nécessités d'accord parlementaire qui peuvent donner à la proposition de M.WALLON une importance exceptionnelle. "

En fait, l'amendement fut l'expression de cet accord. On peut dire, avec de MARCERE, qui reconnaît :



"M. WALLON a l'honneur, dans deux circonstances importantes, le 30 janvier et le 22 février 1875, d'avoir été le principal artisan de cette grande œuvre : la Constitution de 1875."

Quelles sont les conséquences constitutionnelles de l'Amendement ?


Le journal Le Siècle écrit :

"Beaucoup pensaient et disaient que les républicains étaient des théoriciens épris d'une abstraction, mais qu'ils étaient impuissants à constituer dans la société politique un ordre durable et un gouvernement régulier. "

Le 25 février, quand l'ensemble de la loi est votée, la même Assemblée qui, 4 ans auparavant, semblait prête à restaurer par un vote massif la Royauté, vient, par un vote massif (254 contre, 425 pour), d'instituer la République. C'est une victoire pour la gauche, nous l'avons vu ; quant à la majorité conservatrice de l'Assemblée, depuis le 30 janvier, date à laquelle le fameux article 2 de cette loi a été adopté, sa combativité a fait place à la résignation.

Juste avant sa mort, le 12 janvier 1904, dans son dernier discours à la séance d'ouverture du Sénat, WALLON explique l'importance constitutionnelle de celui-ci, et quelle était l'intention des constituants de 1875, quant à l'organisation du Sénat :

"Ne perdons pas de vue ce point capital : dans l'Assemblée Nationale de 1875, il n'y avait ni sénateurs, ni députés : nous étions tous des représentants du peuple, issus, au même titre, du suffrage universel et notre unique, intérêt était de faire équitablement à chaque Chambre sa part pour le plus grand bien du pays .

Si pourtant l'on avait voulu deux Chambres, c'était afin que l'une put servir de contrepoids à l'autre. Il y eut de brillants projets : un Sénat élu par les grands corps de l'Etat : magistrature, armée. Institut, etc. Mais qu'aurait dit la Chambre des députés en cas de conflit ?

"Nous sommes la démocratie, vous l'aristocratie..." et les aristocrates auraient dû s'incliner, trop heureux de n'être pas envoyés à la lanterne.

Une élection au suffrage universel ? Les deux Chambres nommées distinctement par un même mode de scrutin, ce n'était pas deux Chambres, c'était une Chambre double.

On se résolut donc à donner au Sénat, comme à la Chambre, le suffrage universel, mais par deux modes différents, selon le rôle qu'ils auraient à remplir (mode direct pour les députés, indirect pour les sénateurs), et j'ose dire que nos collèges électoraux, moins nombreux, mais formés d'hommes élus déjà par leurs concitoyens et représentants d'une circonscription plus étendue, n'ont pas moins de valeur.

Pensez-y bien, messieurs, gardez fermement les pouvoirs que la Constitution vous a confiés, afin d'être en état de retenir la République sur la pente où elle est si dangereusement engagée. "

(II s'agissait alors de réduire les pouvoirs du Sénat en matière de finances).

Ce qui rassurait tout le monde en 1875, c'est que le Sénat favorise les communes rurales, mais sans être le "conseil des notables" souhaité par de BROGLIE, ni le "grand conseil des communes de France" qu'imaginait GAMBETTA : c'est un Sénat élu.

WALLON, Père de la Constitution


WALLON désormais, pour ses contemporains et pour la postérité, est reconnu comme le "Père de la Constitution".

WALLON, devenu célèbre, il est intéressant d'examiner les caricatures dessinées et commentées, au sujet du "Père de la Constitution". D'où vient cette dénomination ? D'après le récit de de MARCERE dans La Revue de Paris, il semble que ce soit du fameux groupe du centre-gauche, de MARCERE, CHRISTOPHLE, Casimir PERIER, etc. (qui était intervenu auprès de WALLON pour lui demander de trancher la question sur le Sénat).

De MARCERE écrit :

"C'est nous-mêmes qui l'avons à cette occasion et après son succès appelé : "Le Père de la Constitution". C'est une gloire qu'il a méritée par la justesse de ses vues, sa fermeté, son patriotisme. "

De BROGLIE dît :



"M. WALLON qu'on nommait en riant "le Père de la Constitution."

En riant, dit de BROGLIE ; en fait. II semble que ce soit plus sérieux qu'une boutade, à en croire L'Echo, que ce surnom a eu dans la presse (surtout républicaine) et même pour la postérité.

Cette appellation a inspiré quelques caricatures et beaucoup d'articles de presse. Nous pouvons citer :


  • celle parue le 28 février 1875 dans le journal Le Grelot, M.WALLON, par Alfred Le Petit, où l'on voit WALLON avec des ailes, brandissant la Constitution (un rouleau d'écritures) d'une main et un bouclier de l'autre et dominant l'hydre des mers de l'anarchie. Dans un coin la République.

  • Il Papagello du 28 février 1875, journal à tendance humoristique, imprimé à Bologne, qui représente le coq des Gaules surmonté à sa tête par le député WALLON, sur la croupe par le Maréchal MAC-MAHON. Perdu dans les plumes de la queue, le clergé est représenté par un évêque qui essaye de voir clair ; l'Empire, représenté par un bonnet napoléonien, et la monarchie par la fleur de lys et le drapeau tricolore, retiennent chaque patte du coq. Le coq tient en son bec : l'amendement WALLON, et jette un regard surparis. Cette caricature est accompagnée du commentaire suivant :

"Le député WALLON survenu à la tête des têtes, a choisi la République en dépit de ceux qui retiennent ses pas progressifs. Et en avant ! "

Même en Italie, l'amendement a un retentissement.



  • La plus célèbre des caricatures est celle parue dans L'Eclipse du 6 mars 1875, dessinée par A. GILL, grand caricaturiste de l'époque : WALLON présentant son enfant nouveau-né, la République, bien emmailloté, à un bourgeois (en manchettes) et à un prolétaire (en bras de chemise), se serrant la main ! Symbole de l'accord de tous les Français pour la République. Il faut aussi préciser le cadre : au milieu des nuages. L'auteur voulait-il dire par là que la Constitution avait un aspect très nébuleux, l'aspect d'un compromis : rien de parfait ?

WALLON peu fier de son œuvre ?

II est à remarquer surtout que le visage de WALLON n'est pas celui d'un homme satisfait. WALLON dit bien le 30 janvier que la République est loin d'être parfaite. La Constitution de 1875 n'est point un enfant conçu dans la joie.

Dans son article du 20 décembre 1875, Le XIXème Siècle souligne :

"le peu de tendresse paternelle de M.WALLON ; dès le 25 février, aussitôt que l'enfant fut au monde, M.WALLON sembla prendre à tâche de l'oublier et de le faire oublier aux autres. On eût dit qu'il en rougissait, semblable à ces mères qui se débarrassent de leur progéniture en l'envoyant bien loin, chez une nourrice habitant un pays malsain."

L'Illustration écrit aussi en 1875, au sujet de WALLON :



"La célébrité qui, tout d'un coup, s'est attachée à lui, l'étonné un peu ; il semble en être gêné beaucoup plus qu'enorgueilli, même au lendemain de son premier succès, quand il parut à la tribune, sa timidité semblait s'augmenter encore, et on eut dit qu'il voulait se faire pardonner son triomphe. "

Si, le lendemain de l'amendement, WALLON semble encore peu sûr de lui, il n'en est pas moins convaincu de la nécessité d'un gouvernement républicain, mais comment pourrait-il s'en réjouir si vite, après tant de difficultés ; est-on bien sûr que la situation tout d'un coup se trouve clarifiée ?

WALLON plaide en faveur de la République à la Sorbonne.

WALLON verra la majorité républicaine augmenter, il prendra un peu confiance en l'avenir de son œuvre. Le 5 avril 1875, le journal Le Temps montre WALLON moins hésitant, même lors d'une manifestation officielle (WALLON est alors ministre) :



"Hier, à la distribution des récompenses aux sociétés savantes de province, M. le Ministre de l'Instruction Publique dans un discours a caractérisé en ces termes la transformation politique opérée par le vote des lois constitutionnelles :

"La République, a dit M.WALLON, et à ce mot des applaudissements répétés, des cris de Vive la République, .ont coupé la parole à l'orateur, la République que l'Assemblée a trouvée, en fait, établie au milieu de l'invasion, vient de recevoir, par le vote des lois constitutionnelles, un caractère plus défini, sans fermer la porte aux réformes. . . L'Assemblée Nationale a voulu qu'elle eut en elle par le jeu même des institutions, la puissance de durer, ne proscrivant que deux choses qui ont été le fléau de notre histoire : les coups d'Etat et les révolutions .(Applaudissements prolongés). Les pouvoirs qui ont été conférés pour 7 ans à M. le Maréchal MAC-MAHON, se trouvant fortifiés, étendus même dans leur durée, sous son gouvernement loyal et ferme, la France peut donc avoir cette sécurité dont elle a besoin pour se relever par le travail. "(Applaudissements).

Et le Journal commente ainsi le discours dont l'importance se situe aussi dans le contexte du lieu où il s'exprime :



"L'honorable M. WALLON ne passe pas pour un révolutionnaire et les sociétés savantes de province pour des foyers d'exaltation et des centres de propagande républicaine. Ce n'est donc ni par esprit doctrinaire, ni par passion politique que M.WALLON tenait hier un tel langage à la Sorbonne, et les délégués l'applaudissent chaleureusement. Il a parlé en homme de bon sens et les délégués, hommes d'études et raisonnables, ont été touchés par la vérité de sa pensée et la fermeté de sa parole.

M. WALLON a donc provoqué une imposante manifestation en faveur de la République, alors que la destruction de toute équivoque, la ferme affirmation de ce qui est répond au premier besoin des esprits.

La République hier a reçu une nouvelle consécration officielle qui emprunte un intérêt particulier au milieu dans lequel elle s'est produite : dans l'enceinte de la Sorbonne. Première solennité publique où le nouveau ministère était représenté, il était juste que M. WALLON, dont le nom est delà si étroitement lié à l'œuvre du 25 février, la montre sous son vrai jour et son vrai nom. "

Nous pouvons citer aussi un autre passage de l'article où l'auteur fait une remarque importante sur la IIIème République par rapport aux deux autres. La nature de celle-ci s'identifie bien à son auteur présumé WALLON :



"La République de 1875 a gagné quelque chose à ses devanciers ; au lieu de proclamation dans le tumulte de tribuns improvisés, elle offrira à l'historien le spectacle le plus édifiant d'une proclamation en Sorbonne, avec un savant . pour tribun et des savants pour assistants" .

Avenir de la Constitution.

PERROT, dans sa notice, écrit :



"WALLON a exercé une action décisive sur le tour que prenaient les affaires du pays, il en a pour un temps, pour toujours peut-être fixé les destinées."

En effet, depuis 1891, c'est celle qui durera le plus longtemps pendant 65 ans. Pourquoi ?



CHASTENET écrit : "parce qu'elle est souple."

En fait, on peut se demander s'il s'agit vraiment d'une constitution, il n'y a pas eu de déclaration solennelle, ni un texte avec un préambule, des titres s'ajustant les uns aux autres dans une belle logique, mais seulement trois lois constitutionnelles très courtes avec possibilité de révision.

M .CHASTE NET dit encore :

"Rien de moins systématique, de plus modeste, de plus empirique."

Si cette constitution a duré 65 ans, elle a subi de nombreuses transformations ; WALLON pourtant tenait à son œuvre, et, dès qu'il le pouvait défendait "sa constitution". Une caricature du 29 juillet 1878, dans le journal satirique le Don Quichotte de Ch. GILBERT MARTIN, et intitulée Les Pompiers de Nanterre, représente WALLON et LABOULAYE vigilants, prêts à réduire à coups de lance les agitations révisionnistes.

En 1876, le suffrage universel amène une majorité républicaine à l'Assemblée, le ministère BUFFET fut remplacé par un cabinet DUFAURE, avec WADDINGTON à l'Instruction Publique. Comme l'écrit M. CAPERAN101 :

"Les deux principaux auteurs de la Constitution de 1875 tombaient par elle, dès sa première application."

Et pour reprendre la comparaison : WALLON père de la Constitution :



"Saturne ne mange plus ses enfants," dit J. J. WEISS102, "comme au temps de la Ière République, c'est l'enfant à peine engendré de Saturne qui mange son père. "

Si PERROT, dans sa notice, le félicite :



"le vieux père à qui fut donnée la satisfaction de voir sa fille parvenir à un âge que n'a réussi à atteindre aucune des constitutions qui se sont succédées en moins d'un siècle."

Il faut nuancer ce jugement, WALLON lui-même, père de 10 enfants, dont 7 filles, disait, paraît-il, souvent à son entourage cette boutade :



"J'ai eu 8 filles, la seule qui ait mal tourné, c'est la Constitution."

Le Journal des Facultés Catholiques de Lille écrit :



"Pour tout le monde, M.WALLON, c'est le "Père de la IIIème République. La constitution a vécu, il est vrai, mais n'y aurait-il pas lieu de se demander si elle l'a fait toujours en conformité d'esprit avec son auteur, et si la conduite de la fille a toujours été de nature à donner satisfaction au cœur du père ? Chrétien et libéral, à défaut d'une République à la Garcia Moreno, M. WALLON se fut montré content d'une République à la WASHINGTON ou à la ROOSEVELT. Est-ce celle-là dont ces 30 années nous ont fait jouir ?"

En 1896, WALLON est alors doyen du Sénat, il ouvre donc chaque année la séance d'ouverture du Sénat et l'on peut dire que ses discours sont assez austères, tout d'abord par l'autorité que l'âge donnée sa parole, mais aussi parce que sa pensée reflète la tristesse de voir la Constitution à laquelle il a pris tant de part "tourner, selon lui, au détriment de son pays par la mauvaise application qu'on en a faite".

Le journal Le Soleil du 14 novembre 1904 souligne l'honnêteté de M. WALLON, fidèle à sa Constitution :

"Plus d'une fois depuis 1875, il lui arriva de déplorer à la tribune les violations faites à sa charte ; de cette tâche il s'acquitta avec un courage et une persévérance qui l'honorera et attestera la sincérité de cet honnête homme, de ce bon patriote qui croyait à la liberté et à la tradition. "

Avec l'évolution vers le radicalisme, WALLON prend nettement position pour le parti conservateur, et le maintien de la tradition. WALLON estime aussi à ce moment-là, comme il le dira à la tribune, que "la République met les catholiques (plus des ¾ de la nation, dit-il) hors la loi."

A deux grands moments politiques : après le 16 mai 1877, et en juin 1879 à propos de la dissolution de la Chambre, deux lettres de la correspondance de famille reflètent ce sentiment "conservateur":

En juin 1877, Henri WALLON (fils de WALLON) écrit à son frère Paul (il y a division dans la famille : Paul soutient J. SIMON, tandis qu'Henri pense, comme son père que :)



"II faut recomposer un grand parti français, franchement ennemi des bonapartistes et des radicaux. "

Et en juin 1879, Pierre PETIT (gendre de WALLON), écrit à son beau-père :



"Je suis très heureux de partager votre manière de voir dans les circonstances difficiles que nous traversons en ce moment. Il est à souhaiter que les prochaines élections envolent à la Chambre une majorité conservatrice républicaine aussi éloignée des tendances radicales que des idées de restauration actuellement Impossible."

Ce n'était plus la République ouverte à tous (comme dans la Cité Antique), tolérante, etc. WALLON rappelait souvent, dit-on, à propos de la Semeuse de ROTY, ces vers de La Fontaine (son auteur favori) :



"Voyez-vous cette main qui dans les airs chemine, Un jour viendra qui n'est pas loin, Que ce qu'elle répand sera votre ruine."

En lisant dans le Journal Officiel les discours de WALLON au Sénat, nous voyons l'intérêt qu'il porte à la Constitution.

En 1896, il défend le pouvoir du Président de la République :

"Pour donner à la République un gouvernement fort et pondéré, la Constitution a confié le pouvoir exécutif à un Président qui, pendant toute la durée de son mandat, n'a rien à envier des prérogatives d'un souverain constitutionnel. "

II défend aussi le suffrage universel :



"Et comment la bonne harmonie qui existait sou les monarchies de 1815 et de 1830 entre deux Chambres d'origine si différente ne se maintiendrait-elle pas sous la République entre deux Chambres issues d'une même source : le suffrage universel ! C'est la condition vitale de tout régime parlementaire et le besoin le plus impérieux du pays. "

En 1898, nous pouvons citer un passage important de son discours où il parle de la révision de la Constitution ; celle-ci est légale, même facilitée par la Constitution, mais pas nécessaire :



"La Constitution ne redoute pas la révision. Elle l'appelle," dit-il, "au contraire, par les facilités qu'elle lui offre. Aucune Constitution au monde n'a moins prétendu à la perpétuité de son œuvre. A la majorité ordinaire par délibérations séparées dans chacune des deux Chambres, puis à la simple majorité absolue des membres composant l'Assemblée Nationale, l'œuvre de la Constitution peut être refaite de fond en comble.

Si, depuis 22 ans qu'elle existe, les représentants du pays l'ont maintenue dans ses bases essentielles, c'est apparemment qu'ils n'ont pas jugé opportun de rien mettre à sa place."

Puis il explique que pour lui, diminuer le rôle du Sénat représente un danger :



"Donner à la Chambre le dernier mot, même uniquement en matière de finances, ce serait faire du Sénat une simple chambre d'enregistrement, n'ayant que le droit de remontrance, avec l'obligation de s'incliner, comme l'ancien Parlement sous la Monarchie absolue, devant l'injonction du souverain, sans même qu'il fût besoin d'un lit de justice. Mieux vaudrait le supprimer franchement. Mais une Chambre unique, si elle n'est pas dans la dépendance d'un pouvoir exécutif ayant le droit de la dissoudre, est fatalement amenée à le dominer. C'est une sorte de Convention qui absorbera en soi tous les pouvoirs pour se perdre elle-même, et la République avec elle, dans les entralhements du despotisme démocratique. "

En 1899, le journal Le Temps publie même le discours de WALLON au Sénat (WALLON avait combattu l'idée de la formation d'une Assemblée Constituante) et l'intitule "plaidoyer de M. WALLON en faveur de son œuvre" .



"Une Constituante ! Le moment serait vraiment bien choisi ! Avant de faire ce saut dans l'inconnu où l'on pourrait trouver toute autre chose que ce qu'on y cherche, ne serait-il pas bon de se demander si ce que l'on cherche ne pourrait pas se trouver dans la Constitution elle-même sans autre peine que de l'en tirer ?

Est-ce la Constitution qui refuse au Président de la République les prérogatives essentielles d'un Chef d'Etat ? qui cause l'instabilité des ministères ? qui entrave l'élaboration régulière des lois ? qui fait de nos sessions extraordinaires des sessions plus qu'ordinaires et nous ramène en quelque sorte à la permanence des assemblées ? . . . C'est moins elle encore que nos habitudes et notre esprit qu'il y aurait à réformer. "

En 1900, ce sont les sénateurs inamovibles que WALLON défend dans son discours de doyen !



". . .j'ai eu à parler des sénateurs à vie, permettez à l'un d'eux - qui n'en a plus pour longtemps - (WALLON a alors 88 ans), de vous exprimer un vœu, c'est que vous ne laissiez point périr cette catégorie qui, aux termes de la loi de 1884, est condamnée à s'éteindre avec le dernier des survivants. De 75, nous restons 16."

Pourquoi WALLON veut-il les maintenir ?



"Lorsque, II y a dans un pays un corps comme le Sénat, il faut pouvoir y appeler, en dehors de tous les hasards des élections départementales, les hommes qui, ayant passé presque toute leur vie dans l'armée, dans la magistrature, dans la diplomatie, dans l'étude et la pratique des lettres, des sciences ou des arts, ont pu perdre toute attache avec leurs départements et n'ont plus guère moyen d'entrer au Sénat que par le choix du corps lui-même. "

Pour lui, cette institution représente :



"la plus haute récompense nationale à de grands services, à de beaux travaux qui sont l'honneur et qui soutiennent le rang élevé de la France dans le monde. "

En 1901, l'allocution de WALLON en ce début du 20ème siècle est plutôt pessimiste :



"Je salue le 20ème siècle, que je ne comptais par voir de si près, souhaitant qu'il rétablisse, sans plus de retard, la paix si malheureusement troublée parmi nous et assure par là le relèvement de la France. Mais un siècle naissant est d'une personnalité bien incertaine. J'exprime le vœu que les pouvoirs publics travaillent à cette pacification générale et vraie, en maintenant toutes les libertés, en respectant tous les droits, et qu'ils exercent eux-mêmes dans toute leur plénitude, sans défaillance, comme sans empiétement, les prérogatives que la Constitution leur assigne : afin qu'on voie si le mal dont on se plaint vient des institutions que la France s'est données, ou de la façon dont on les pratique. Toute la question est là."

Un autre document prouve que la question constitutionnelle représente un réel souci pour WALLON (il veut poursuivre le rôle qu'il a commencé à jouer lors de l'amendement) : en 1900, WALLON rédige la préface du livre de W.WILSON : "Le gouvernement congressionnel". Quelles sont les intentions de WALLON en rédigeant cette préface ?



"Si l'on veut chercher la meilleure forme de gouvernement, non pas en théorie, mais en pratique, il est bon de s'éclairer des expériences déjà faites, dans les diverses nations qui offrent un champ convenable aux études de législation comparée. L'Angleterre, où est né le parlementarisme, puis les Etats-Unis d'Amérique, ceux-ci ayant une affinité de plus avec la France (la France est devenue républicaine comme les Etats-Unis)."

  • montrer que la France n'a rien à envier aux Etats-Unis :

"Le gouvernement congressionnel, c'est dans nos souvenirs le gouvernement conventionnel."

Et sa conclusion sur l'ouvrage est celle-ci :



"En somme, tout n'est pas à imiter dans cet exemple, mais indépendamment des renseignements précieux qu'Il nous fournit, il nous donne un bon exemple à suivre : c'est de faire, comme II le fait pour l'Assemblée, l'examen impartial de notre propre état. "

WALLON a donc joué un rôle constitutionnel. Devenu célèbre, WALLON a été rendu immortel par l'œuvre de quelques artistes, plus officiels que les caricaturistes. Nous savons par la biographie valenciennoise que :



"la galerie historique de notre société (société d'art et d'agriculture de Valenciennes) possède un beau buste de M. WALLON, par M. Gustave CRAUCK, notre concitoyen, grand prix de Rome. Son portrait, que vient de terminer M. COUENNE, vient également d'y prendre place. Nous conservons encore deux médaillons, l'un par CRAUCK, l'autre par ELSHŒCT, de Dunkerque, et un portrait lithographie par A. COLLETTE (collection de l'Assemblée Nationale). Le médaillon fait par CRAUCK va être reproduit par M.BETTIGNIES en porcelaine."

Mais surtout, on peut voir actuellement à Versailles un tableau de BASTIEN LEPAGE. C'est ce tableau que l'on retrouve sous forme de caricature dans L'Eclipse du 14 mai 1876. Sur toute une page, A. GILL représente "Les triomphateurs du Salon", où l'on peut reconnaître :

FIRMIN-GIRARD : "Le marché aux fleurs, ou le triomphe de l'adresse et de la photographie. "

Carolus DURAN et VIBERT : "La Marquise et la banquière ou le triomphe des escaliers chics."

CLAIRIN : "Sarah-Bernhardt ou le triomphe de la levrette".

G. DORE : "L'entrée à Jérusalem ou le triomphe de la dimension et de la tapisserie".

BASTIEN LEPAGE : "M. WALLON ou le triomphe de la sincérité". (WALLON est représenté de façon stricte, les mains sur les genoux timide et un peu gauche).

Edouard MANET : "Ou le triomphe de l'absence", trône au milieu de tous les tableaux les mains en l'air.



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