Frère Sylvestre



Yüklə 2,51 Mb.
səhifə12/24
tarix15.10.2018
ölçüsü2,51 Mb.
#74168
1   ...   8   9   10   11   12   13   14   15   ...   24

CHAPITRE XI ième

EVENEMENTS DE 1830

CALME DU VENERE PERE

1°. La révolution de 1830 qui substitue le gouvernement des Orléans à celui des Bourbons rendit nul, faute d'être signé, l'acte d'autorisation présenté à Charles X. Le Vénéré Père, en attendant des jours meilleurs pour faire de nouvelles démarches, s'efforça de relever le courage des Frères que l'événement jetait dans l'inquiétude, surtout en voyant les croix abattues, les ministres de Dieu insultés et leurs établissements menacés d'être fermés. En effet, plusieurs, fatigués d'entendre vociférer à leurs oreilles le cri sinistre que profère le libertin à la vue de la soutane, demandèrent au Vénéré Père d'acheter des habits civils pour s'en servir au besoin. Mais, loin de le leur permettre, il leur fit comprendre que ce travestissement ne les défendrait pas davantage que s'ils étaient tissus de toile d'araignée et que toute leur confiance devait être plus que jamais dans celle qui, d'après la Ste. Ecriture, est terrible à l'enfer comme une armée rangée en bataille. Quant à lui, il s'inquiétait si peu des projets qu'on pouvait former contre la Congrégation qu'au grand étonnement de Monseigneur et des Vicaires généraux, il leur demanda la permission de faire une vêture. Effectivement il en fit [165] une le 15 août, fête de l'Assomption de la Ste Vierge. Un dimanche on vint lui dire de prendre des pré­cautions parce que, dans la soirée, une bande d'ou­vriers devait monter à l'Hermitage pour abattre la croix du clocher. Cela l'émut si peu qu'il ne déran­gea en rien le règlement ordinaire et que, suivant l'usage de la maison, il alla chanter les vêpres à deux heures et demie.

2°. Comme les vacances approchaient, plusieurs personnes lui conseillèrent de ne pas rappeler les Frères pour les exercices de la retraite et de les autoriser à la faire dans leur poste respectif et d'y prendre leurs vacances; mais lui cependant, pen­sant que cette réunion était nécessaire plus que jamais pour les affermir dans leur vocation, ne crut pas devoir se rendre à leurs avis, de sorte que la retraite eut lieu comme à l'ordinaire et il fit bien, car pendant tout ce temps-là les Frères ne furent nullement inquiétés. Les vacances passées, chacun retourna tranquillement dans son établis­sement, et malgré quelques tracasseries occasion­nées par la malveillance des autorités de quelques localités, les écoles continuèrent à prospérer com­me par le passé.

3°. Toutefois il arriva, dans l'établissement de Feurs, qu'un Frère ayant violé la règle qui défend les familiarités avec les enfants, fut calomnié. Le maire, ennemi juré des Frères, après les avoir vexés de mille manières, exigea des conditions si intolé­rables que le Vénéré Père dut à son grand regret fermer cette maison. C'était la première depuis le commencement de la Congrégation, car nous avons vu que l'établissement de Marlhes n'avait été que suspendu. Ce fut à cette époque que j'eus le bonheur d'entrer au noviciat, c'est-à-dire en mars 1831. [166]



58Je devrais maintenant parler des rapports que j'ai eus avec le Vénéré Père pendant les neuf années que j'ai passées sous son obéissance et qui certes ne sont pas sans intérêt, ainsi que des vertus que je lui ai vu pratiquer pendant ce temps-là, mais comme cela entraverait cet abrégé de sa vie, j'en ferai plus tard un chapitre à part sous le nom d'appendice. En attendant, j'aime à croire que ce que je vais maintenant raconter du Vénéré Père jusqu'à sa mort sera pris en considération comme une confirmation de la tradition.

4°. Pour dédommager le Vénéré Père de la perte de l'établissement de Feurs, la Providence lui permit d'en fonder un autre qui devait enrichir la Congrégation de nombreuses vocations et de plusieurs postes importants.

Ce fut celui de La Côte St. André. M. Douillet, vénérable ecclésiastique, supérieur du petit sémi­naire de cette ville et un type de régularité comme M. Gardette, avait essayé de fonder une Congrégation dans le même but que celle du Père Champagnat. Il avait déjà à cette fin réuni un certain nom­bre de jeunes gens pour faire l'école de la ville. Se croyant d'une part indigne d'une telle oeuvre et d'autre part inquiété par le gouvernement, il of­frit sa petite communauté au Vénéré Père. Celui-ci se rendit à La Côte St. André pour voir s'il y avait lieu de faire cette fondation. Ayant cru y recon­naître la volonté de Dieu, il accepta cette offre et quelques jours après, M. Douillet arrivait avec sa petite communauté de six ou sept. Il me semble encore voir ces jeunes gens entrer dans la cour de l'Hermitage et le Vénéré Père les recevoir avec une [167] affabilité qui les charma tellement qu'ils n'eurent aucune peine à s'habituer. Le Vénéré Père envoya des Frères pour les remplacer et, grâce à la bonne direction que leur donna M. Douillet et au dévouement des Frères, cet établissement s'accrut si rapidement et prit une telle réputation dans le département de l'Isère que le Père Champagnat crut y voir plus tard une protection visible du Ciel par le grand nombre de sujets qui lui arrivèrent de ce département et par les établissements qu'on y fondait chaque année. [168]

CHAPITRE XII ième

NOUVELLES DEMARCHES POUR OBTENIR

L'AUTORISATION DE L'INSTITUT



Sans résultat, la Providence y pourvoit d'une manière aussi singulière qu'inattendue.
1°. Comme on le voit, la Congrégation faisait son chemin, le noviciat se remplissait de bons sujets et, par suite, l'exemption du service militaire devenait de plus en plus nécessaire, car une loi de 1833 ne dispensait du service militaire que les instituteurs munis d'un brevet; cette chose n'était pas facile d'obtenir. Le Vénéré Père résolut donc de faire de nouvelles démarches à raison d'obtenir la reconnaissance légale de la Congrégation par le gouvernement. Ainsi, après avoir revu ses statuts et les avoir mis en rapport avec la nouvelle loi, il pria un député, ami de l'Institut, de les présenter au Ministre et ordonna en même temps des prières pour la réussite de cette affaire importante. Mais, bien que la demande du Vénéré Père fût approuvée par le Conseil de l'Université, par mauvais vouloir, le roi refusa l'ordonnance.

2°. Que faire alors? Il lève les yeux vers les saintes montagnes et sans manquer arrive le secours. Voici comment. Le Vénéré Père, par une circonstance providentielle, eut l'occasion de faire connaissance avec M. Mazelier, fondateur d'une [169] communauté dont le but était comme celle du Vénéré Père, l'enseignement de la jeunesse. Située à St. Paul trois châteaux (Drôme), elle était approuvée pour tout le Dauphiné et, par conséquent, M. Mazelier pouvait soustraire ses Frères et ses novices à la loi du recrutement. Les Frères, après l'obtention du brevet, pouvaient rester ou non dans la Congrégation, n'y étant liés par aucun vœu. Comme nos deux Fondateurs n'avaient que le bien et la gloire de Dieu en vue, ils se comprirent et s'entendirent. La conclusion fut que le Père Champagnat enverrait les Frères qui étaient sous la loi à St. Paul trois châteaux jusqu'à ce qu'ils eussent obtenu leur diplôme et qu'après, ils reviendraient à l'Hermitage ou seraient placés dans un poste, Ainsi se firent les choses et la Congrégation put continuer à fonctionner comme si elle avait été autorisée.

3°. Mais ce qui est surprenant, c'est que la loi de 1833 faite dans le but d'enlever l'enseignement de la jeunesse aux congrégations religieuses ou au moins de les entraver le plus possible, ne fit que les développer, car l'Etat, ayant été obligé de créer des Ecoles Normales pour former des instituteurs, elles produisirent hélas! un essaim de maîtres irréligieux, les fléaux des paroisses, la désolation de leur curé, et, qui ne remplissaient leurs fonctions que par l'appât d'un gain sordide. Aussi, curés et maires de toutes parts, vinrent demander des Frères au Père Champagnat, avec prières et supplications de leur en donner quels qu'ils fussent et à la seule condition d'élever chrétiennement leurs enfants. Donc, malgré le défaut d'autorisation, les écoles prospéraient plus que jamais. Aussi le Père Champagnat ne cessait-il de recevoir des éloges de MM. les curés et sur la piété des Frères et sur la bonne éducation qu'ils donnaient à leurs élèves. [170]


Yüklə 2,51 Mb.

Dostları ilə paylaş:
1   ...   8   9   10   11   12   13   14   15   ...   24




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©genderi.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

    Ana səhifə