Frère Sylvestre



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CHAPITRE XIII ième

LA CONGREGATION EST MENACEE DE PERDRE

SON NOM ET SON EXISTENCE

1°. On le sait, Dieu ne laisse pas longtemps ses saints sans épreuves et c'est ordinairement la manière dont il les récompense. Donc, au moment où les compliments les plus flatteurs venaient encourager le Vénéré Père dans son oeuvre, l'ange du midi tramait pour la faire périr. M. Pompallier, aumônier à l'Hermitage, quoique voyant la Congrégation prendre de jour en jour de nouveaux accroissements, s'imagina qu'elle allait à sa décadence et que la manière de gouverner du Père Champagnat finirait par lui ôter sa vitalité et amener sa ruine. Se laissant dominer de plus en plus par cette idée qui se changea bientôt en une forte conviction, il crut qu'il était de son devoir de la communiquer à Monseigneur. Il le fit en effet et, dans l'accusation qu'il porta à sa Grandeur contre le Père Champagnat, il disait qu'à la vérité le Vénéré Père était un modèle de piété et des vertus les plus édifiantes, mais qu'il n'avait aucun talent comme administrateur et comme formateur de religieux instituteurs; et la chose d'après son dire était facile à comprendre, vu qu'il s'occupait presque exclusivement de travaux manuels. Il ne faisait pas attention, le bon aumônier, que les prières du Vénéré Père attiraient [171] sur toute la Congrégation les bénédictions du ciel, véritable cause de sa prospérité. Enfin il concluait sa thèse en disant à Monseigneur qu'il croyait nécessaire de joindre la communauté du Père Champagnat à celle des Clercs de St. Viateur, dont le noviciat était à Vourles, sa paroisse natale. Il est bon de savoir que cette communauté, quoique vouée à l'enseignement, exerçait encore quelques fonctions ecclésiastiques et avait des règles et un costume différents de ceux des Petits Frères de Marie.

2°. Monseigneur, voyant la bonne foi que M. Pompallier mettait dans ses paroles, et cette bonne foi, je crois, était sincère, car c'était un digne ecclésiastique, l'ayant bien connu à l'Hermitage pendant mon noviciat, Monseigneur dis-je, le chargea de traiter cette affaire avec M. Querbes, fondateur de cette communauté, et en même temps curé de la paroisse. Pendant ce temps, sa Grandeur fit appeler le Père Champagnat pour lui manifester son désir de fusionner les Petits Frères de Marie avec les Querbistes ou Clercs de St. Viateur. Toutefois sa Grandeur déclina les raisons que lui avait données M. Pompallier, et la seule qu'il mit en avant fut la non-autorisation de notre Congrégation, tandis que celle de M. Querbes était reconnue légalement. Le Père Champagnat, comme stupéfait, ne s'attendant à rien de pareil, se soumit d'abord; mais cependant il se permit, et quoi de plus juste, de faire voir à Monseigneur les difficultés qui s'opposaient à cette union qui peut-être serait la perte des deux communautés, vu que les règles, le costume, le genre de vie et même le but des Frères de St. Viateur et des P. F. de Marie étaient tout différents les uns des autres. Quant à l'exemption du service militaire, il lui fit connaître comment la Providence lui avait ménagé un moyen d'exemption dans l'entente [172] qu'il eut avec M. Mazelier, supérieur des Frères de Saint-Paul-Trois-Châteaux.

3°. Malgré ces raisons, pourtant d'un grand poids, Monseigneur lui dit de réfléchir sur cette affaire importante. Pendant ce temps, un grand vicaire le pressa plus que jamais de consentir au désir de Monseigneur, mais ce fut en vain; il tint bon. Enfin le vénérable Archevêque, mieux renseigné, comprit que le Vénéré Fondateur avait raison. Même, l'ayant rencontré dans les bureaux de l'archevêché, il le retint à dîner et lui dit nettement qu'il avait fait preuve de jugement en s'opposant à la réunion projetée et ajouta qu'on l'avait mal renseigné à ce sujet. Plus tard, en voyant la Congrégation se développer si rapidement, il disait qu'il serait bien fâché maintenant de ne pas l'avoir conservée telle que le Père Champagnat l'avait fondée. [173]



CHAPITRE XIV ième




IMPRESSION DE LA REGLE

1°. Une Règle imprimée étant comme une espèce de blason qui distingue les communautés les unes des autres, le Vénéré Père comprit probablement que si la sienne l'eût été avant le fait dont nous venons de parler, elle aurait créé un obstacle sérieux à la fusion insolite que proposait M. Pompallier. Toutefois la raison qu'il donna de cette impression était que les maisons de l'Institut devenant de plus en plus nombreuses, il était difficile de maintenir l'exactitude dans les manuscrits59, et surtout parce que c'était là un moyen des plus sûrs pour obtenir une parfaite uniformité dans toute la Congrégation.

Son parti étant définitivement pris là-dessus, il résolut de ne faire imprimer, pour le moment, que les règles confirmées par l'usage et l'expérience, sauf plus tard à les modifier et à les compléter suivant le besoin et les circonstances.

2°. Quoique les règles qu'il désirait livrer à l'impression fussent peu détaillées et peu nombreuses, il voulut auparavant les revoir et, de plus, consulter [174] les Frères soit en public, comme il le faisait ordinairement pendant les vacances, soit en demandant aux principaux Frères en particulier, ce qu'ils pensaient de l'adoption ou du rejet de tel ou tel article. Il fit mieux encore. Pendant six mois il réunit les Frères les plus capables et ne craignit pas de consacrer plusieurs heures de la journée pour discuter chaque article séparément; même, quand ils étaient très importants, il en différait la décision et examinait, priait, se mortifiait et quelquefois jeûnait pour découvrir si l'article en litige était bien l'expression de la volonté de Dieu.

3°. Quand toute la Règle eut été soigneusement discutée, il en soumit le manuscrit à des personnes éclairées et capables d'apprécier ce travail à son juste point de vue. Mais tout y avait été si bien ordonné qu'ils n'y trouvèrent que le défaut de ne pas avoir assez de détails dans son ensemble. Le Vénéré Père ne l'ignorait pas puisqu'il avait fait cela à dessein, afin que ces détails puissent plus tard être garantis par l'expérience. Aussi, est-il peu question dans cette Règle abrégée du gouvernement de l'Institut, des obligations des vœux, de la manière de bien élever les enfants etc. ... mais il s'en préoccupait quand même; et la preuve c'est que, n'ayant pu pendant sa vie les rédiger, il en laissa le soin sur son lit de mort au cher Frère François et son conseil. En envoyant cette Règle aux Frères, il leur recommanda de l'observer exactement, comme étant l'expression de la volonté de Dieu et la voie qui doit les conduire au ciel. Toutefois, il déclare qu'il ne prétend pas obliger les membres de la communauté à accomplir sous peine de péché chaque article en particulier, tout en disant que la violation volontaire d'un seul article est toujours préjudiciable à la perfection religieuse. [175]



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