Histoire du vicariat


Chap. VI : L’ATTITUDE DE MGR A L’EGARD



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Chap. VI : L’ATTITUDE DE MGR A L’EGARD

DES AUTORITES POLITIQUES DU PAYS

Mgr Bigirumwami a été évêque du Diocèse de Nyundo sous deux Régimes étatiques : la monarchie finissante de Charles Mutara III Rudahigwa et la première République, de Grégoire Kayibanda. Au début de l’épiscopat de Mgr Bigirumwami, en ces années qui préparaient l’indépendance du pays, il y avait 3 autorités indigènes qui faisaient face aux autorités coloniales : une autorité politique en la personne du roi, une autorité religieuse en la personne de Mgr Bigirumwami et une autorité scientifique en la personne de l’abbé Alexis Kagame. Le roi Mutara a été éliminé de la façon que l’on cannait, le 25 Juillet 1959. Sur ce chemin, il suivait son père Yuhi V Musinga, mort en exil, à Moba au Congo Démocratique. Sa disparation sur la cène politique du Rwanda a créé un vide dans lequel se sont engouffrés les désordres de Novembre 1959 et leurs suites. Quant à l’abbé Alexis Kagame, pendant les dernières années de la colonisation, il représentait l’autorité scientifique internationalement reconnu grâce à ses recherches et publications sur le Rwanda ainsi que par sa participation aux Commissions internationales de science et culture. On se souviendra qu’il est mort à Nairobi en 1981 alors qu’il était en route vers Paris pour participer à une Conférence de l’UNESCO, Commission dont il était membre permanant. Il faut noter que durant les dernières années de la première République, l’abbé Kagame a été assigné à résidence surveillée dans la Paroisse cathédrale de Butare. Pendant cette période, son autorité dans l’opinion publique du pays a été éclipsée à la suite de la suppression de la monarchie qu’il avait soutenue auparavant. Seul Mgr Bigirumwami restait debout contre vents et marais de la politique de la coalition colonialo-parmehutu.


L’intervention du Colonel Guy Logiest avait balayé du pays toutes les autorités tutsi de l’époque coloniale. Les partis politiques qui avaient agité le Rwanda pendent la lute pour l’indépendance ont été éliminés par la victoire du Parmehutu. Parmi ceux-ci, citons les trois principaux : l’Aprosoma, l’UNAR et le RADER. De puis 1963, après l’attaque des Inyenzi au Bugesera, suivie par l’assassinat des chefs de l’UNAR et du RADER dans la prison de Ruhengeri, il ne restait dans la société rwandaise aucune autorité tutsi visible. Mgr Bigirumwami, juridiquement et internationalement protégé par son statut d’évêque catholique, restait seul encore debout comme une autorité tutsi visible, gênée et gênante pour les nouvelles autorités exclusivement parmehutu.
Mgr Bigirumwami en face des autorités de la République, ouvertement hostiles à sa personne, a su garder une attitude impavide. Cette attitude s’est vérifiée à plusieurs occasions. Citons-en deux pour exemples. En 1963, à la suite de la visite apostolique de Mgr Guy Riobbé, Evêque d'Orléans, 4 prêtres de Nyundo furent frappés d’une peine de bannissement : Mgr Louis Gasore, Vicaire général, l’abbé Wenceslas Kalibushi, Econome général, les abbés Déogratias Mbandiwimfura, Curé de la Paroisse de Nyundo et Gérard Mwerekande, Curé de la Paroisse de Mibirizi. Cette mesure arbitraire fut prise par ce Visiteur, à l'insu de Rome qui l'avait mandaté. Ce visiteur avait obéis aux demandes des Missionnaires et aux politiciens racistes qui voulaient ainsi casser la force de résistance de Mgr Bigirumwami, en le séparant de son état major. Lors que les préparatifs pour le départ des bannis étaient achevés, Mgr Bigirumwami passa à la Présidence de la République pour connaître le point de vue du Président Kayibanda. Faisant l’ignorant alors qu’il savait tout, le Président Kayibanda, surpris à son bureau par l’évêque de Nyundo qui affichait une attitude digne mais indignée, réagit en ces termes : eh quoi donc ! Moi, Kayibanda, admettre le bannissement de citoyens rwandais, jamais ! S’ils étaient en faute contre les lois du pays, nous avons des sanctions dans le pays et non en dehors du pays. Mgr exprima sa gratitude et revint en hâte à Nyundo en messager de la bonne nouvelle. Le cauchemar finit ainsi comme un mouvais rêve.
Le deuxième exemple concerne l’arrestation des Curés du Kinyaga par la police. Cet événement hautement malheureux mérite une brève explication. Après la fameuse attaque des Inyenzi au Bugesera en 1963, le 25 décembre de cette année, pendant qu’ils célébraient la Messe de minuit à la fête de Noël, tous les Curés du Kinyaga furent jetés en prison. La vraie cause de cette violence, curieusement liée aux événements de l’Est du Bugesera, nous échappe. Il semble que l’Officier qui commandait les troupes qui ont procédé à ces arrestations était un administrateur belge nommé par le fameux Gouvernement Provisoire du début de la République. Les analystes politiques de l’époque pensent que le coup était administré à Mgr Bigirumwami pour casser sa résistance au programme politique de la coalition colonialo-parmehutu. Le lendemain de ces événements, Mgr Bigirumwami s’est rendu à Kigali pour protester auprès des autorités de la République. A son retour de Kigali, il est passé à la Paroisse de Rulindo où j’étais et nous a affirmé : « j’ai dit au Président les 4 vérités, advienne que pourra» !


Chap. VII : UNE MORT QUI A PREDIT LA FIN DE LA NUIT

La mort dont il est question est celle de Mgr Bigirumwami. Elle est arrivée, nous l’avons déjà dit, le 03.06.1986. Le jour d’inhumation de son corps a été célébré par un Congé national. C’est ce paradoxe que je veux souligner : un persécuté durant sa vie, qui est glorifié à sa mort, par le même acteur, à savoir le Gouvernement Rwandais. Nous allons voir l’explication de cette métamorphose ainsi que le sens de cette fin des ténèbres politiques si prophétiquement annoncée.


Cette métamorphose politique, disons-le tout de suite, est le changement qui est advenu au Rwanda entre la fin du régime Kayibanda et le début de celui de son Successeur. A vrai dire, Habyarimana n’avait pas oublié ce que Mgr Bigirumwami avait fait pour son père et pour lui-même. Mgr Bigirumwami avait aidé son père, Jean- Baptiste Ntibazirikana, qui était catéchiste à la Paroisse de Rambura. Il avait aidé Habyarimana lui-même pour faire les études au Petit Séminaire de Kabgayi. Lorsque celui-ci fut chassé de ce séminaire, Mgr lui a trouvé une école à Bukavu au Congo. Malgré les changements politiques intervenus au Rwanda, Habyarimana n’avait pas oublié cette bienfaisance. Je ne suis pas cynique pour me réjouir des malheurs d’autrui. Je veux seulement signaler les événements qui traduisent ce changement.


Fatigué par la persécution de la première République, Mgr Bigirumwami donne sa démission au Pape qui l’accepte le 31 mars 1973. Le 5 juillet 1973, Juvénal Habyarimana renverse le Président Kayibanda et fait assassiner tous ses Ministres dans la prison de Ruhengeri. Après un bref séjour sur une île du lac de Ruhondo, Kayibanda est en fermé dans sa maison près de Kabgayi. C’est là qu’il a terminé ses jours dans l’isolement total. Son corps a été enterré par quelques prisonniers. Voila comment a disparu l’homme qui avait incarné la mystique du pouvoir hutu sous les coups du chef de son Armée et qui était un Hutu comme lui. En entendant la nouvelle du coup d’Etat contre Kayibanda, j’étais déjà à Bujumbura et me suis dit, comme bien d’autres : dommage que Mgr Bigirumwami ait donné sa démission très tôt. En effet, Habyarimana était son ancien protégé . De fait, le nouveau Président s’est montré assez reconnaissant à son égard jusqu’à sa mort. Comme nous venons de le dire, le Président Habyarimana a décrété un congé national, le jour de l’enterrement de Mgr Bigirumwami. Il voulait ainsi associer tous les Rwandais à sa reconnaissance et honorer ses mérites pour le pays en face de nombreux adversaires politiques qu’avait encore l’illustre disparu. Voila le paradoxe qu’il fallait souligner : un Président le tue, son successeur le réhabilite et le fait ovationner par toute la nation. Pas pour longtemps, malheureusement !
En effet, Habyarimana et Kayibanda ont été nourris au même sein : celui du hutu-power. Le régime du MRND de Habyarimana était la progéniture du Parmehutu de Kayibanda. C’est lui qui a achevé le programme commun par le génocide. Les deux Présidents ont, finalement, eu le même sort. Ils ont récolté le fruit normal de leur travail : ils ont tué, ils ont été tués. Leur épée s’est retournée contre eux. Kayibanda a été éliminé par Habyarimana, d’après l’Enquête Mutsinzi, celui-ci a été éliminé par les siens. Venons-en maintenant à la prédiction de la mort de Mgr Bigirumwami. Nous avons dit que son enterrement triomphal célébré par ses adversaires politiques annonçait providentiellement un autre triomphe qui devait arriver le 04 juillet 1994 : la libération du pays par le FPR-Inkotanyi. Avant d’en arriver ici, que s’est-il passé entre ces deux dates ?
Ce n’est pas la première fois que le sang des innocents produise une victoire à titre de justice immanente. Un Père de l’Eglise, l’Africain Tertullien de Carthage, a dit : Le sang des martyrs est une semence de l’Eglise. En transposant cette phrase au cas du Rwanda et de Mgr Bigirumwami en particulier, nous pourrions dire : Le sang des victimes du génocide des Tutsi, versé, de 1959 à 1994, est la semence de la libération du Rwanda par le FPR-Inkotanyi. En effet, le sang de plus d’un million d’innocents, tués pour la faute imputable à leur Créateur, qui les a créé Tutsi, cette faute ne pouvait pas rester impunie. En réalité, tout génocide est une sorte de déicide qui provoque une justice immanente, ici ou dans l’Au-delà.
En revenant à l’attitude du Président Habyarimana, au début de son règne, il a créé un espoir de paix et de sécurité nationale. Cet espoir s’est avéré vite fallacieux. Il a même accentué le système discriminatoire du Parmehutu par les décisions suivantes : officialiser et généraliser le système du quota ethnique dans les écoles, dans la fonction publique, exclure le Tutsi dans le service militaire, refuser aux réfugiés le droit au rapatriement et les persécuter dans les pays de refuge. C’est ce dernier point qui a fait déborder le verre de patience aux réfugiés. Le 1er octobre 1990, par la frontière entre le Rwanda et l’Uganda, les Réfugiés ont affirmé, armes à la main, leur droit inaliénable au rapatriement. La suite, on la connaît : la guerre entre le FPR-Inkotanyi et l’Armée rwandaise appuyée par les puissances étrangères et régionales, les Pourparlers de paix d’Arusha avec leurs Accords avortés, le génocide de 1994, la défaite et la fuite de l’Armée gouvernementale au Congo en y entrainant une grande partie de la population hutu et enfin l’installation d’un Gouvernement d’Union Nationale présidé par le FPR-Inkotanyi. A présent en 2011, nous sommes encore sous ce régime de la 3ème République qui a pour objectifs majeurs : l’unité nationale, le progrès et la justice sociale. Fasse le ciel que ce programme soit irréversible.

Chap. VIII : UNE ODE DE LOUANGE A Mgr BIGIRUMWAMI
Ce poème est une ode de louange à Mgr Aloys BIGIRUMWAMI. Mgr est surnommé Mugabwa-mbere (le Premier-Elu), parce qu’il fut le premier évêque rwandais. Il fut pour le pays, non seulement la consécration de son évangélisation mais également un défenseur attitré des intérêts de la Nation à l’époque du recouvrement de son indépendance. Ce poème fut déclamé par son auteur, Bernardin MUZUNGU, qui était alors séminariste. C’était le soir du jour des festivités de l’ordination épiscopale de son destinataire, en date du 1er juin 1952. J’ai cru bien faire en annexant cette Ode à ce texte qui commémore les 25 ans de décès de notre Vénéré Père. Elle célèbre, en quelque sorte, l’anniversaire de mon affection filiale que je lui porte depuis tant d’années. Le texte développe quatre thèmes : l’idonéité de cette personne à cette dignité, la fondation des cinq premières paroisses du pays, la promotion du clergé rwandais et les souhaits de succès au nouvel évêque.

01. Le premier Evêque rwandais, chef de file du clergé indigène

02. Le levier de commande des promus à la victoire,

le modèle qui nous a montré le bon chemin

03. Prêtez-moi l’oreille ô vous, enfants de ce pays,

que je vous narre les mérites de cet Elu

04. En ce jour solennel, nous les descendants de Kanyarwanda,

sommes dans la joie de fêter notre aîné, le modèle de clairvoyance sans peur

05. Le modèle de décision sans faille, le modèle de dynamisme sans précipitation

06. Tu as tiré notre clergé indigène d’une situation des agents auxiliaires

des missionnaires, écartant ainsi le danger mortel au respect de notre dignité

07. Cette reconnaissance s’adresse à Imana,

qui nous a crée et placé dans le pays que voici

08. O toi l’Auteur de notre vie, nous nous souvenons des victoires

que tu nous as fait remporter

09. Contre les forces du mal dans ce pays

10. Jusqu’à tout récemment, ce Rwanda était le royaume du

mauvais


11. Une multitude de diablotin semait le trouble dans la

population

12. Ils avaient organisé un royaume des ténèbres sous l’autorité

d’un roi incendiaire

13. C’était un pays de misère plein de danger et couvert

d’obscurité

14. Pendant ce temps, ce roi qui l’a conquis, le parcourait en

pressurant sa population

15. Il régnait sur lui en tant que roi cultuel Ryangombe, en chantant

comme Nyabirungu et en abreuvant ses sujets d’une boisson de misère

16. Dans le même temps, des milliers de démons étaient occupés à corrompre les gens

17. Une multitude de petits diables, ceux-là qui traînent dans des endroits malfamés

18. Visaient spécialement la corruption de la jeunesse

19. Quant aux vieux démons, ceux-là qui ont des yeux rouge sang

20. Se réservaient la jeunesse féminine et la rendaient totalement maculée

21. Quant à nos devins et nos conseillers spirituels, leurs services

nous étaient devenus totalement inutiles

22. C’est alors que le Pasteur suprême dit à Mgr Hirth :

23. Je t’envoie en mission au Rwanda et en voici les Lettres de créance

24. Celles-ci ne sont rien d’autre que la Croix, lumière du monde,

le retour des égarés, le relèvement de ce qui subsiste

25. A son arrivée au Rwanda, la Croix illumina le pays comme le soleil en plein midi

26. Ceux qui ne la connaissaient pas eurent le mouvement de rejet

27. Néanmoins, les décisions venues d’En Haut continuèrent leur

Bonhomme de chemin et gagnèrent tout le pays

28. Le premier point de chute de cette Croix fut la colline de Save

qui lui permit de chasser les ténèbres dans tout le sud du pays

29. De là, la Croix alla chasser les démons du Gisaka qui s’enfuirent dans la forêt

30. A Nyundo où ils avaient fixé leur siège, le Maître les bouta

dehors avec un seul coup de marteau

31. Quant à ceux qui se trouvaient dans les lacs du Murera, ils

furent expulsé aux marécages du Rugezi

32. Après s’être fixé un siège à Mibirizi dans le Kinyaga et fait-le

tour de tout le Rwanda, elle revint définitivement au centre du pays

33. KABGAYI eut le privilège de devenir la capitale du Diocèse Catholique du Rwanda.

34. Il devint ainsi le joyau du Rwanda, le lieu où on se repose sans

se lasser, la demeure principale du Diocèse dans tout le

Marangara

35. L’Evêque y reçut le titre de propriété et déclencha le combat

contre les forces du mal

36. Se voyant assailli dans ses domaines, le Diable se retira auprès

des siens.

37. Le siège de l’Eglise étant bien fixé, le Roi des rois vint s’y

installé définitivement

38. C’est alors que son Evêque résidentiel multiplia les Paroisses

39. Celles-ci ne tardèrent pas à démolir les œuvres du Mauvais et

à laisser le champ libre à l’évangélisation

40. Alors les cœurs furent apaisé, Jésus s’installa en eux et en fit la

demeure de l’Esprit Saint

41. Il se choisit des compagnons et créa un Séminaire pour leur

servir de centre de formation

42. Celle-ci fut une réussite et, progressivement, ils furent

gagné à leur vocation sacerdotale

43. Les Missionnaires qui nous ont apporté la Bonne Nouvelle

furent valablement secondés

44. L’Evêque les reçut chez lui, leur confia des ministères et bénit leur travail

45. Les Prêtres indigènes furent des auxiliaires des Missionnaires

allogènes dans les débuts

46. Très vite, leur valeur s’imposa et leur rend d’auxiliaires fut oublié

47. Dans ma prière, ces Missionnaires occupent une bonne place

48. De l’au-delà des océans, ils sont venus chez nous par la voie des airs

49. Ils ont trait pour nous du lait qui ne diminue pas et qui répare nos forces

50. Ils ont trouvé le Rwanda en train de sortir du sous

développement et ont soutenu son progrès

51. Ils ont apporté beaucoup de nouveautés et de multiples

bienfaits

52. Ils nous ont enseigné de nouvelles lois sociales qui comportent

des sanctions inévitables

53. Nous avons suivi leur exemple de développement économique

ainsi sommes-nous développés au lieu sombrer dans le paupérisme

54. Lorsque Jésus s’est gagné le Rwanda, il l’a fait en douceur

55. C’est ainsi que le nom de l’Aîné des enfants de ce pays il lui a

choisi un nom prédestiné

56. Et le jour de sa révélation fut une fête sans pareille ainsi

que la source de nos bénédictions.

57. Lorsque les dignes hommes du pays étaient réunis en assises

délibérantes,

58. C’est alors que l’Elu d’Imana s’est levé du milieu d’eux

59. Et a fait la déclaration que voici: Jésus Roi des rois, ce Rwanda que tu m’as confié,

je le met sous ta protection, comme à son vrai propriétaire

60. Daigne le mettre sous ta mouvance et que lui te soit docile

61. Quiconque ne se met pas à ta suite, je le désapprouve ;

Bien plus, je le déclare ennemi du Rwanda

62. Quant à moi, je dépose ma couronne à tes pieds pour affirmer

ta souveraineté sur le Rwanda et je te prie d’écarter tout ses malheurs

63. Jésus, ainsi reconnu Souverain du Rwanda, dit au Souverain pontife :

64. Le Rwanda m’est devenu agréable ainsi que son Roi

65. Il m’est préférable aux autres monarques, va lui décerner une

décoration exceptionnelle

66. Quelques jours après, nous avons été agréablement surpris

67. Par une nouvelle venue de Rome, annonçant une promotion

épiscopale parmi les fils de la famille des Abazirankende

68. Les cris de joie fusèrent, les mouvements de jubilations

s’étendirent et l’écho des applaudissements mit du temps à se taire

69. L’homme de son choix, le Seigneur lui avait donné le nom

digne de sa charge à savoir Bigirumwami c'est-à-dire le gérant des affaires divines

70. Il est le premier parmi les élus, il est le meilleur des héros

71. Il est l’apôtre issu de ce pays, c’est bien lui « le premier Evêque Rwandais »

72. O Toi le Pasteur des assoiffés de justice, il te faut être toujours près de ton troupeau

73. Donne-lui de l’eau fraîche, abreuve-le aux sources de la vie

74. O Toi Pasteur dévoué, il faut monter toujours dans l’estime

75. Va plus haut que tes rivaux, que ton troupeau augmente à vue

d’œil, et que tu sois le miroir de notre Nation

76. O Toi, dont la prestance met en place nos prétendants émules,

remporte les victoires partout

77 .Ce n’est pas une quantité des biens matériels que je souhaite

pour ta longue vie, mais des richesses spirituelles, fruits de ton ministère

78. Nos félicitations pour ta promotion et nous sommes fiers de ta dignité

79. Désormais tu es le plus grand de tes frères, tu planes au-dessus

de tout et tu es le responsable de tous

80. Tu dois conduire ton troupeau au vert pâturage et l’abreuver

aux sources d’eaux vives

81. A titre d’ouvrier, choisi les bonnes plantes, laisse-les croître et

mûrir pour ne pas récolter le désaveu du Maître

82. Le soir, lorsque tu entres le troupeau à la maison, présente ta

houlette au Pasteur suprême

83. Pour connaître les ranz habituels de ton troupeau, sois toujours

à l’écoute de l’Eglise

84. O toi Rwanda qui monte si vite et si brillamment malgré ta jeunesse

85. Et que tu deviens l’émule de tes aînés de longues dates

86. Lorsque tu seras d’âge mûr, à quel sommet de progrès t’arrêteras-tu !

87. Je présente mes révérences, Excellence, continue ta marche en avant

88. Elargis ton champ d’action, ta victoire est déjà au rendez-vous

* * *


MUSENYERI ALOYIZI BIGIRUMWAMI,

NK’ITARA RYAKA MU MWIJIMA WA POLITIKI MU RWANDA


IJAMBO RY’IBANZE

Mu mvugo yuzuye, iyi nyandiko tugirango tubagezeho yakwitwa: Uko Musenyeri Aloyizi Bigirumwami yatubereye nk’itara ryaka mu gihe cy’icuraburindi rya politiki y’Abakoloni n’ Abaparmehutu. Hashize igihe kirekire nifuza kugira akajambo na kwandika kuri Musenyeri Bigirumwami. Mu mwaka 2009, Ubunyamabanga bw’Inama y’Abepisikopi b’u Rwanda bwandikishije agatabo kuri Musenyeri Bigirumwami. Mu Gifaransa bakise Hommage à Mgr Aloys Bigirumwami, premier évêque rwandais. Maze kugasoma, nasanze katambuza gukomeza cya gitekerezo cyanjye cyo kumwandikaho. Icyingenzi mubyo nshaka kuvuga kuri uwo muntu ni ukuntu yatubereye nk’urumuri, ari mu myifatire ye ari no mubyo yakoze, mu gihe u Rwanda rwari rugeze mu icuraburindi rya politiki. Nabonye Musenyeri Bigirumwamwi bwambere umunsi ahabwa ubwepisikopi. Ubwo nari ndi mu iseminari ntoya y’ i Kabgayi. Nyuma yaho twabonanye kenshi mu iseminari nkuru ya Nyakibanda. Yabaga aje gusura Abaseminari be no kureba uko iyo seminari imeze, kuko icyo gihe amatiku ya politiki yari yaratangiye yo. Aho mariye kuba umusaseredoti, yajyaga ansanga muri paruwase ya Rulindo, ajya cyangwa ava i Kigali. Mu 1972, ubwo habaga ibikubara mu mashuri byabaye no muri Kaminuza y’i Butare ya yoborwaga n’Apadiri b’Abadominikani aho nari ndi. Icyo gihe byabaye ngobwa ko nanjye mpungira i Burundi. Nkigerayo natuye muri seminari nkuru y’i Bujumbura ndetse nigisha yo. Nyuma yaho, mfatanyije n’umudominikani wambere w’umurundi, twashinze urugo rw’abadominikani, n’ubu rurahari kandi rurafashe. Mu 1982, nagiye kuba i Kinshasa mu kigo cy’Abadominikani no kwigisha muri Kaminuza yaho. Ubwo naho Musenyeri Bigirumwami yarahansanze atumiwe na Cardinal Malula, mu nama y’Abanditsi b’amateka y’Afurika y’aka karere kacu k’ibiyaga bigari. Ubwo yari amaze gusezera ku murimo wo kuyobora Diyosezi ya Nyundo. Nyuma yaho nagiye namusanga mu rugo rwe rwari i Kigufi nje kuharuhukira no kumugisha inama. Ibyo bihe byose, nabonye umwanya wo kumenya uko uwo muntu yari ameze, ari ku bupfura bwa kinyarwanda, ari ku bukrisitu, ari no ku bushishozi mu mateka ya politiki y’u Rwanda twari tugezemwo. Naho amariye kwitaba Imana ntabwo twatandukanye. Mpora mwiyambaza ngo agumye gusabira u Rwanda amahoro n’amahirwe. Ibyo kuba ari mu ijuru byo nta shiti kuko ataribayemwo byaba ari uko ritabaho.



Kuva iyi myaka yose Musenyeri Bigirumwami yitahiye, nagumanye icyifuzo cyo kuzagira icyo mwandikaho. Mu minsi ishize, icyo cyifuzo cyabonye inzira y’ubusamo. Inshuti za Musenyeri Bigirumwami zansabye ko twafatanya kugira ibyo tumuvugaho muri iyi minsi twibukaho imyaka 25 amaze yitabye Imana. Twibutse ko yatashye ku itariki ya 03.06.1986. Aho numviye icyo gitekerezo, nanjye byaranshimishije, mpita nemera. Ubu rero mubyo nifuza kuzavuga, harimwo izi ngingo ndwi zingenzi tugiye kuvuga. Ku ikubitiro, tuzabona ukuntu Diyosezi ya Nyundo Musenyeri yayiragije Roho Mutagatifu. Ingingo ya kabiri yerekeye ukuntu Musenyeri yashatse ko Diyosezi ye izayoborwa mu bwigwenge busesuye. Ingingo ya gatatu izerekana uko yifuzaga kurera Abaseminari be abategurira kuba Abasaserdoti. Ingingo ya kane kandi ari nayo y’ingenzi izerekana ukuntu yagerageje kumva no kwandika imyigishirize y’iyobokamana ishinze imizi mu muco gakondo w’Abanyarwanda. Ingingo ya gatanu yerekana ukuntu yifashe mu byerekeye gushyiraho Abepisikopi hakurikijwe amoko bavukamwo. Ingingo ya gatandatu izerekana ukuntu Musenyeri yabigenjeje imbere y’abategetsi b’igihugu mu gihe cya politiki itari imworoheye. Ingingo ya karindwi ari nayo ya nyuma izerekana uko urupfu rwa Musenyeri Bigirumwami rwashushe nk’uruhanura amaherezo ya politiki yamacakubiri. Ngiyo gahunda tugiye gukurikira. Nkuko bigaragara, iyo gahunda nti kurikiza inzira yuko ibintu byagiye bigenda. Iragerageza kugaragaza uko Musenyeri Bigirumwami yagiye arwanya amabi ya politiki y’icyo gihe cyose yabaye Umuyobozi wa Diyosezi ya Nyundo.
Mbere yo gukomeza iyi nyandiko, ndagirango dusobanure iyi nyito yayo icyo ivuga. Musenyeri Bigirumwami ubwe niwe wayitubwirishije ibyo yanditse. Nawe ubwe yari ayikuye muri Bibiliya aho tubisoma muri aya magambo : « Ku munsi mukuru wa Pentekosti ugeze, ubwo Intumwa za Yezu zari ziteraniye hamwe, inkubi y’umuyaga igira itya yinjira mu nzu barimwo. Nuko babona indimi z’umuriro zimanukiye ku mitwe y’abari bahari bose. Nuko bose buzura Roho Mutagatifu maze batangira kuvuga izindi ndimi batari bazi» (Ibyak 2,1-4). Ngaho aho dukura kumva akamaro k’umuntu wamurikiwe na Roho Mutagatifu hanyuma nawe akamurikira abandi mu bihe bibi by’umwijima.
Ku itariki ya 14 Gashyantare 1952 niho Nyirubutungane Papa Piyo wa XII, yoherereje urwandiko Padiri Aloys BIGIRUMWAMI, rumugira Umushumba wa Diyosezi shya ya Nyundo. Ubwo yari abisabwe na Mgr Pierre Sigismondi, Intumwa ya Papa y’icyo gihe muri Congo mbiligi, mu Rwanda no mu Burundi. Icyo gihe, muri Afurika, icyifuzo cyuko uwo mugabane w’isi wasezera ku bucakara bw’ Abukoloni cyari kirimbanije. Hari igitabo cyanditswe n’Abapadiri b’Abanyafurika muri icyo gihe, kibitumenyesha. Icyo gitabo cyitwa Des prêtres noirs s’interrogent (Paris, 1956). Mukinyarwanda twacyita : Abapadiri b’Abirabura baribaza. Muri abo kandi harimwo Umunyarwanda, Padri Alegisi Kagame. Ntawashidikanya ko na Padri Aloyizi Bigirumwami yari asangiye ibyo bitekerezo n’uwo mugenzi we w’Umunyarwanda. Uwo muyaga y’ubwigenge wari wahushye no mu Rwanda. Ndetse n’Umwami Mutara III Rudahigwa n’Abatware be, bari basamiye hejuru icyo gitekerezo. Abakoloni babyumvise bava hasi bati : urumva ba bantu twakuye ibuzimu tukabashyira igorora inyiturano yabo ? Mwebwe Abatutsi, twabahaye ubutegetsi mwihariye tubwambuye Abahutu, none muratwigaritse, murashaka kutwirukana ? Nimukenyere natwe tubereke icyo turicyo ! Mu magambo make, nguko uko byari byifashe igihe Musenyeri Bigirumwami agabiwe Inkoni yagishumba ya Diyosezi ya Nyundo.

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