Histoire du vicariat


La contribution de Bujumbura



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2.5 La contribution de Bujumbura



Avant de présenter celle-ci, voyons en quoi consistait la réaction des frères de Butare à l’égard de la décision du conseil provincial du 1 mars 1974 ci-dessus mentionnée. Cette réaction comprenait 4 points. Le premier consistait à reconnaître le bien-fondé de l’arrêt du recrutement. Le deuxième acceptait le projet de suppression juridique du vicariat. Le troisième demandait que soit maintenue une présence dominicaine au Rwanda sous forme de mission ou vicairie. Le quatrième point proposait une réévaluation de la situation après une année pour décider de la suite. Cette attitude a permis aux frères de Bujumbura d’aller encore plus loin dans le sens de nos espoirs. En effet si les frères de Butare avaient accepté de quitter le Rwanda, il y aurait eu effectivement la suppression du vicariat prévu pour l’année 1975. Ainsi les frères de Bujumbura auraient été mis en demeure soit de se laisser assignés au Canada comme les autres frères de la province soit de chercher une transfiliation dans une autre entité africaine. Encouragés par cette attitude des frères de Butare, ceux de Bujumbura ont pu avoir une réaction plus osée. Nous allons la présenter brièvement.


En cette période des années 1973-1974, pendant laquelle la situation socio politique du Rwanda poussait les Dominicains à prendre les décisions susmentionnées, il en était autrement au Burundi. Le régime politique de ce pays, en ces années là, ne menaçait en rien la sécurité personnelle des deux frères qui s’y trouvaient déjà et ne présentait aucun obstacle à l’apostolat propre à leur Ordre. Au demeurant, ils ont compris que leur situation constituait une planche de salut providentiel pour relativiser le projet de suppression du vicariat en instance d’application au Rwanda. Aussi, deux décisions furent prises. La première fut celle de demander à l’archevêque du pays, S.E Mgr André Makarakiza, l’autorisation de fonder une communauté dominicaine au Burundi. Une réponse positive et même chaleureuse ne se fit pas attendre. Malheureusement, le texte de cette lettre est introuvable. La deuxième décision, mais combien délicate, consistait à demander au Maître de l’Ordre de continuer à vivre au Burundi leur vie dominicaine normale. Pour ce faire, une lettre fut envoyée à la Curie Généralice. Elle formulait trois requêtes : avoir une maison d’habitation, un troisième frère pour former une communauté et la réouverture du recrutement. Cette lettre fut acheminée à Rome par les Autorités de notre province.
En attendant la réponse de Rome, les frères ont entrepris des démarches vers d’autres entités dominicaines à la recherche d’une collaboration au niveau du continent. Après ces contacts, il y eut lieu une rencontre au Nigeria en avril 1976 entre les dominicains travaillant en Afrique. C’est cette rencontre qui donna la réponse à nos besoins. Elle décida la création de l’Interafricaine, cadre dans lequel notre vicariat trouvait une possibilité de collaborer pour la formation de nos jeunes frères étudiants. Après cette rencontre d’Ibadan, la réponse de Rome si tant attendu nous est arrivée. Le frère Bernard Olivier, assistant du Maître de l’Ordre nous arrivait à Bujumbura, au mois de mars 1976, apportant la réponse à nos trois requêtes.
Il faut bien deviner que ce sont ces démarches des frères de Bujumbura ainsi que le concours providentiel de l’Interafricaine qui expliquent les modifications successives des décisions de notre conseil provincial concernant les Dominicains au Rwanda. En effet, alors qu’en mars 1974, le conseil provincial songeait à la suppression du vicariat et en décembre de la même année elle décidait la création d’une nouvelle maison à Kigali. On comprend ainsi ce qui a pu jouer dans ce revirement d’optique du conseil provincial. Le texte qui suit va nous le préciser encore davantage.
6°- Après cette période de turbulence, le chapitre provincial tenu au mois de juin 1976, nous apportait une réponse définitive. Voici le texte qui en donne les précisions :
«127. Les capitulaires ont bénéficié de la présence et de la participation du f. Yvon Pomerleau de la maison de Kigali. Dès le 17 juin, troisième jour du chapitre, le f. Pomerleau nous donnait sur le Rwanda et l’Afrique en général un exposé dont nous avons apprécié la cohérence et la précision. Il mit en lumière les orientations nouvelles pour les vicariats et vicairies africains prises à la suite de la rencontre d’Ibadan, tenue en avril 1976.
Cette rencontre a en effet élaboré le projet de mise sur pied, dans un avenir prochain, d’une province africaine, province devant grouper des religieux africains présentement reliés à diverses provinces, et donnant la possibilité d’une formation intégrale aux frères africains en Afrique même.
Considérant ce changement de situation en Afrique, le chapitre a donné une réponse affirmative à la pétition de la vicairie, lui permettant ainsi de recruter en Afrique même des candidats à la vie dominicaine, candidats qui seraient, en un premier temps, fils de la province canadienne, mais destinés à s’intégrer ensuite à la future province africaine, et à œuvrer en Afrique.
Le projet de nos frères du Rwanda et du Burundi requiert beaucoup d’audace et de courage. Conscients des difficultés qu’ils rencontrent, nous les assurons de notre support et nous leur souhaitons bien sincèrement de réussir, avec la collaboration des autres dominicains oeuvrant en Afrique, à implanter solidement l’Ordre sur ce continent ».
C’est dans ce contexte que notre province prit trois décisions : l’achat d’une maison à Bujumbura, l’envoi de deux frères, Bertrand (Ovila) Bélanger et Gérard Rodrigue ainsi que l’autorisation du recrutement. Ces deux nouveaux frères, après avoir appartenu à la première équipe des Dominicains du Rwanda, étaient retournés au Canada. Ils revenaient donc pour la deuxième fois en Afrique et pour faire partie de la première équipe de la communauté de Bujumbura. Ils devenaient ainsi deux fois fondateurs de notre vicariat. Après cette relation qui résume la vie des Dominicains dans son ensemble, voyons maintenant l’histoire propre à chacune des deux communautés ».


3. La communauté de Bujumbura

Nous présentons l’histoire particulière de la communauté de Bujumbura avant celle de Kigali pour deux raisons. La première est que l’histoire de la communauté de Bujumbura est plus simple que celle de la communauté de Kigali. La deuxième est que l’histoire de la maison de Bujumbura possède des facteurs qui facilitent l’analyse de l’histoire de la communauté de Kigali et même celle de toute le vicariat, commune aux deux communautés. L’existence de la communauté de Bujumbura remonte aux années 1973-1974. Comme on ne peut pas tout raconter, nous allons parler de trois particularités de cette communauté qui en donnent une compréhension assez complète.




La première particularité est le fait que sa principale composante est constituée de frères « indigènes » alors que la communauté de Kigali comprend des frères aînés exclusivement « allogènes ». Cette particularité des frères de Bujumbura contient trois facteurs importants. Ils constituent un principe de stabilité, d’enracinement de l’Ordre et de compréhension plus facile des situations socio-politiques de nos pays.



L’importance de cette particularité s’est manifestée à trois moments critiques de notre vicariat. Le premier moment se situe tout au début de l’existence de cette communauté. En effet, lorsque le frère Bernardin était seul au Burundi, le frère Liboire a abandonné ses études à Fribourg pour le rejoindre à Bujumbura. A deux, ils ont pu influencer, comme nous venons de le voir, la tendance de la province à supprimer le vicariat à cause des problèmes rencontrés au Rwanda. Le deuxième moment fut la période durant laquelle le frère Liboire devait faire ses études de doctorat à Louvain pendant que le frère Bernardin se trouvait à Kinshasa pour diriger le centre d’étude des Dominicains. A ce moment-là, certains pensaient qu’il fallait fermer la maison de Bujumbura pour un temps. Les frères de Bujumbura ont persuadé le frère Gérard Rodrigue de rester afin d’empêcher la fermeture de la maison. Il était à craindre, en effet, qu’une fermeture même temporaire courrait le risque de devenir définitive. Le frère Gérard a accepté le sacrifice de rester seul, d’être la référence de la communauté et d’accueillir les vacanciers venant de Kinshasa à la fin de l’année académique. Le troisième moment se situe pendant et après le génocide au Rwanda. A ce moment-là, aucun Dominicain ne se trouvait à Kigali. On s’en souvient, c’était l’année du génocide. Certains frères expatriés avaient dû retourner chez eux. Deux étaient restés avec les frères rwandais au plus fort de la crise: il s’agit des frères Marius Dion et Didier Boillat. Ces deux frères ainsi que les frères rwandais, 2 stagiaires et 3 novices, avaient finalement pu trouver ensemble refuge au Kenya où se trouvaient déjà les frères novices étrangers évacués du Rwanda assez tôt au début du génocide. La communauté de Bujumbura, où se trouvait le vicaire provincial, le frère Liboire Kagabo, fut un pôle pour organiser ce qui était possible : accueillir les frères venant du Rwanda ou d’ailleurs et remettre en place les choses à Kigali. Pour l’histoire, il faut rappeler ici quelques dates. Les derniers Dominicains présents à Kigali sont allés au Kenya, comme nous venons de le dire, le 21 avril 1994. Le 4 juillet de la même année, le FPR Inkotanyi prenait Kigali et mettait l’Ordre dans la capitale. Ainsi les conditions du retour au Rwanda étaient crées. C’est à ce moment-là que, du 02 au 06 août 1994, l’assemblée générale du vicariat se tint à Nairobi au Kenya. Elle fut décisive. La question la plus importante était de savoir s’il fallait remettre sur pied la maison de Kigali sans délai. Le sentiment général prévalant chez les frères rwandais, notamment les étudiants qui venaient de Kinshasa, était celui d’un retour immédiat à Kigali. Spontanément, les frères Bernardin Muzungu, Marius Dion et Didier Boillat, s’offrirent pour retourner à Kigali. Un frère étudiant, Ferdinand Ndamage, accepta lui aussi d’y accomplir son année de stage. Ainsi ces quatre frères ont rejoint le Rwanda rapidement. La communauté a été réinstallée officiellement le 1er octobre 1994, en présence du vicaire provincial, le frère Liboire Kagabo, venu expressément de Bujumbura pour cette cérémonie. La deuxième particularité de cette communauté est l’accent mis sur le recrutement malgré sa fragilité. Nous avons déjà signalé comment cette communauté a milité pour la continuité du recrutement. Cet engagement a pesé lourdement sur la vie de la communauté. On se souvient en effet que pour la réouverture du recrutement la province a posé comme condition que le noviciat et les études institutionnelles devaient se faire en Afrique. Pour répondre à cette exigence, nous avons déjà signalé comment la communauté de Bujumbura a pris l’initiative de mobiliser tous les frères du vicariat ainsi que les autres entités africaines pour créer une collaboration à l’échelle du continent. Cette initiative, vitale pour nous, fut à l’origine de ce qui a été appelé justement l’Interafricaine. Nous avons dû payer une lourde facture pour cette initiative. En effet, pour diriger le centre d’étude dominicain de Kinshasa, le frère Bernardin a dû aller vivre là-bas jusqu’à son remplacement par le frère Emmanuel Ntakarutimana. En même temps, le frère Liboire Kagabo a été le premier Coordinateur à la tête de cette institution. Le frère Yvon Pomerleau fut également le premier syndic de cette organisation. Plus tard, le frère Emmanuel Ntakarutimana fut aussi Coordinateur de cette institution. De cette manière, nous avons pu remplir la condition imposée à la réouverture du recrutement pour la survie de notre vicariat tout en créant, avec d’autres entités, une structure panafricaine qui continue de nous rendre des services combien appréciables. La troisième particularité est le choix des domaines dans lesquels ils ont engagé leurs activités apostoliques et professionnelles. Le domaine de l’enseignement était, tout naturellement, le plus indiqué. Les frères, surtout les deux premiers, se sont engagé d’abord dans l’enseignement aux Grands Séminaires et les Universités du Burundi, du Rwanda et de Kinshasa. Le frère Bertrand Bélanger, durant son bref séjour au Burundi, a donné des cours de religion dans un grand collège de Bujumbura. Pendant ce temps, le frère Gérard Rodrigue a dirigé le service de « Bibliothèque ambulante» au service des écoles secondaires du pays. Le monde des jeunes intellectuels constituait le domaine de prédilection pour leur charisme de Dominicains, traditionnel dans l’Ordre. Le deuxième domaine qui a attiré l’attention des frères fut l’évangélisation en profondeur dans le culturel et le social. C’est ainsi que des recherches et des publications ont été réalisées par l’un ou l’autre frère, tendant à montrer comment il faut semer la graine de l’Evangile dans l’humus de notre culture. La rencontre entre le christianisme et notre religion traditionnelle est l’objectif prioritaire pour le missionnaire de la Bonne Nouvelle dans nos pays. Le domaine social lié au culturel a attiré l’attention d’autres frères. Il faut souligner ici le problème social qui constitue le fond de nos difficultés dans les deux pays. Comme chacun sait, depuis 1959, la coexistence pacifique entre les deux groupes sociaux de nos deux pays sous-tend nos problèmes socio-politiques. Elle a même conduit à des massacres intergroupes d’une atrocité qu’on connaît. Les conséquences furent, entre autres, la misère de certaines couches de nos populations. Aussi l’un de nos frères s’est investi dans le « ministère de la compassion » avec un projet qui s’occupe des marginaux. La « résolution des conflits» a retenu l’attention d’un autre frère qui s’engage dans ce domaine. Des frères se sont investis dans des Médias écrits et oraux car, par ce moyen, ils pouvaient toucher ces problèmes sociaux. Evidement, la pastorale directe surtout dans les milieux des intellectuels, n’a pas été négligée. Pour ce qui concerne sa participation dans la vie générale du vicariat, nous allons en parler en présentant l’histoire de la communauté de Kigali.
4. La communauté de Kigali
Arrivés à Kigali en septembre 1974, les frères se sont installés à Biryogo. Nous allons signaler les aspects les plus importants de leur vie et de leurs ministères. Il va s’agir d’abord du climat politique du pays puis de la composition des membres de cette communauté ensuite de sa collaboration avec celle de Bujumbura et enfin des engagements apostoliques des frères.
1°- Le climat politique
Le contexte politique du pays a eu un impact évident sur la vie et le travail des Dominicains aussi bien au Rwanda qu’au Burundi depuis le début jusqu’à la fin de cette période que nous présentons. Sans avoir l’intention d’analyser cette situation, personne n’ignore qu’elle a conditionné la vie et le travail de nos frères. On peut dire, cependant, que les Dominicains n’en ont pas souffert d’une manière particulière. Nous avons dit que, avec la fondation de l’Université de Butare, les Dominicains étaient en bon terme avec le Gouvernement. A Kigali, ils ont continué d’avoir de bons rapports avec le Régime en place. Le fait que les membres de la communauté de Kigali étaient uniquement des Expatriés leur évitait également l’implication directe aux problèmes qui créaient la tension entre les Rwandais. On constate, par exemple, que lors du génocide de 1994, beaucoup de congrégations religieuses ont perdu leurs membres. Mais aucun Dominicain n’a été malmené d’une manière particulière.
2° - La communauté de Biryogo 

En arrivant à Kigali, les Dominicains se sont installés donc dans le quartier de Nyamirambo-Biryogo. Ils étaient au nombre de 4 : Guy Musy, Gilles-Marius Dion et Luc Lacroix. Le frère Yvon Pomerleau les y a rejoint rapidement, après une Licence en sociologie au Canada. A ce moment là, dans ce contexte de malaise social qui avait occasionné l’abandon de l’Université par les Dominicains et pendant que les autres s’en allaient, ce frère a eu le courage de faire le mouvement inverse et de revenir au Rwanda. Plus tard, à partir de 1979, d’autres frères sont arrivés au Rwanda. Du Canada sont arrivés successivement les frères coopérateurs : Jean Paul Stewart, Marcel Côté et Robert Francoeur. Du côté de la Suisse sont arrivés successivement trois frères : Clau Lombriser, René Aebischer et Franz Hobi. Les Dominicains ont choisi ce quartier populaire pour vivre avec les pauvres et les aider dans la mesure de leurs moyens plutôt que d’aller dans les quartiers bourgeois de la Capitale. Après avoir occupé une maison louée, ils ont acheté une autre à coté de laquelle ils ont construit leur maison d’habitation pour loger les membres de la communauté devenus nombreux. En 1990, cette maison et cette annexe ont été vendues lorsque les frères sont allés à Kacyiru. De 1974 à 1990, les Dominicains ont organisé à Biryogo un ministère apostolique diversifié et très appréciable dans les domaines suivants : l’enseignement, le journalisme, les émissions religieuses à la radio, le scoutisme, le club Rafiki, le service auprès des enfants de la rue, l’organisation des Banques populaires, la pastorale directe, etc.



3
° La communauté Kacyiru

Dans l’histoire des Dominicains du Rwanda, leur installation à Kacyiru représente une troisième étape après Butare et Nyamirambo-Biryogo. Cette étape constitue un tournant important. A cette époque, la réouverture du recrutement venait de produire ses effets bénéfiques en atteignant le chiffre d’une dizaine de frères aux études à Kinshasa.



La question de leur créer des possibilités d’accueil au Rwanda se posait avec évidence. D’autre part, la maison de Biryogo, au milieu d’une population musulmane et sans espace vital autour de la maison, ne permettait aucune possibilité d’accueil d’une grande communauté ni d’apostolat proprement dominicain. C’est dans ce contexte, en 1986, qu’expirait le mandat du frère Guy Musy comme vicaire provincial. A ce moment-là, les frères allogènes pensaient que le temps était venu de passer la relève aux indigènes. Un choix prudentiel conduisit à désigner le frère Yvon Pomerleau. Ce choix devait faciliter la création d’un ailleurs meilleur pour abriter le noviciat et une communauté devenue plus nombreuse. Il fallait aussi trouver un site socialement bien situé pour permettre aux frères d’exercer leurs ministères d’une manière plus lisible et plus féconde. Le frère Yvon, non seulement accepta d’être vicaire provincial, mais aussi de tout faire pour convaincre les autorités provinciales de l’urgence d’une nouvelle maison. Son courage eut gain de cause. L’Archevêché de Kigali accepta de donner aux Dominicains le terrain sur lequel est situé notre maison actuelle, à titre locatif mais pour une durée indéterminée. C’est ainsi que l’on construisit cette maison d’habitation avec une chapelle ouverte à la communauté chrétienne locale et un centre culturel. Malheureusement, il ne fut pas possible de prévoir qu’une maison de douze chambres pouvait devenir étroite dans un avenir relativement court si tout allait pour le mieux. Inaugurée en 1990, sous le nom de Fraternité Saint Dominique, la maison a été érigée en Couvent en 2005. De cette date jusqu’à 1994, la communauté de Kacyiru a évolué d’une manière normale. Ses tâches prioritaires étaient l’encadrement du noviciat ouvert aux autres entités dominicaines africaines, le service liturgique dans sa chapelle ouverte au milieu environnant, le centre culturel Saint-Dominique ouvert au grand public, des enseignements dans divers instituts et divers services sociaux.

5. Les collaborations
Après ce survol sur l’histoire des Dominicains au Rwanda, il est temps de parler de leurs collaborations avec la province de Suisse et la communauté de Bujumbura, dans le contexte général du vicariat.

1°- La collaboration avec la province de Suisse
Jusqu’à présent, nous avons laissé dans l’implicite la collaboration entre la province de Suisse et celle du Canada dans notre vicariat. Lorsque les Dominicains canadiens ont fondé l’Université Nationale du Rwanda, les Dominicains suisses, en quittant Bukavu, sont venus s’associer à leurs frères canadiens dans la gestion de cette Université. Il faut signaler ici avec gratitude que c’est le frère Dominique Louis qui a été l’initiateur de cette collaboration. Il a même été supérieur de la communauté de Butare, responsabilité qu’il a terminée lorsqu’il a été élu Prieur Provincial de la province de Suisse. Cette collaboration a continué à Kigali. Celle-ci ne s’est pas limitée à la présence des frères au Rwanda mais elle s’est étendue à la coopération entre les deux provinces pour l’ensemble des projets à réaliser dans notre vicariat. C’est ainsi, par exemple, que tout en restant un vicariat provincial de la province du Canada, il y a eu deux frères suisses qui ont exercé des fonctions importantes dans notre vicariat. Il s’agit d’abord du frère Guy Musy qui a été Vicaire provincial puis le frère Didier Boillat, arrivé plus tard dans la communauté de Kigali, qui a été Père-Maître du noviciat. Signalons également que plusieurs de nos frères ont fait leurs études à l’Université de Fribourg dans le cadre de cette collaboration.
2°- La collaboration entre les deux communautés du Vicariat
Cette collaboration concerne spécialement deux points importants pour la vie du vicariat: L’Assemblée Générale et le Recrutement. Depuis l’existence de deux communautés situées dans deux pays, la collaboration et l’harmonisation des activités devenaient nécessaires. C’est ainsi que les frères ont imaginé et institutionnalisé une rencontre périodique dénommée l’ « Assemblée Générale ». Les statuts de notre vicariat la définissent en ces termes : « L’Assemblée Générale, présidée par le Vicaire Provincial, est la réunion des frères assemblés pour traiter et décider de ce qui concerne la vie fraternelle et apostolique ainsi que la bonne administration du vicariat. Les frères du vicariat se réunissent en Assemblée Générale au moins une fois par année (cette périodicité est ramenée actuellement à une fois tout les deux ans). Tous les frères du vicariat sont membres de cette Assemblée Générale. N’y ont droit de vote que les frères qui ont voix active dans notre vicariat. L’Assemblée Générale ne peut siéger validement que si au moins la moitié des membres sont présents. Les frères empêchés de participer à cette Assemblée envoient leurs avis. Le Vicaire Provincial et le conseil du vicariat déterminent les sujets importants à discuter ainsi que la procédure à suivre pour les débats. Etant sauve l’autorité du prieur provincial et de son conseil, le vote de l’Assemblée Générale est décisif lorsqu’il s’agit de problème ou de questions qui impliquent un engagement de tous les frères du vicariat ou qui engagent l’avenir du vicariat. Le droit de convoquer l’Assemblée Générale revient au Vicaire Provincial, qui doit le faire trois mois avant sa tenue. Le Vicaire Provincial envoie l’ordre du jour de l’Assemblée à tous les frères du vicariat. Un mois avant l’Assemblée, les frères peuvent faire au Vicaire Provincial des propositions de sujets à traiter. Le Vicaire Provincial est tenu de mettre en discussion toute proposition appuyée par un tiers des membres présents, qu’elle soit soumise avant ou pendant cette Assemblée. Le secrétaire de l’Assemblée Générale est élu par cette Assemblée à chacune de ses réunions. Il dressera un procès-verbal de chaque séance. Approuvé par le conseil du vicariat et signé par le Vicaire Provincial et le secrétaire, ce procès-verbal sera ensuite déposé aux archives du vicariat et transmis au prieur provincial pour examen et approbation ».

Le deuxième point de la collaboration entre les deux communautés concerne le recrutement et la formation de nos jeunes frères. On se souvient que c’est le projet de suppression du recrutement qui avait occasionné la réaction des frères de Bujumbura. Après son autorisation, il fallait en assurer la réalisation de la façon la plus solide possible. Pour ce faire, après avoir recouru aux services des Entités dominicaines étrangères (France, Suisse, Nigeria) nous avons créé notre noviciat à Kigali et notre studentat à Bujumbura auprès de nos communautés. Pour la théologie, nous continuons de recourir aux services des centres d’études des Dominicains d’autres pays.




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