Histoire du vicariat


V.4 La suppression de l’impunité et de la peine capitale



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V.4 La suppression de l’impunité et de la peine capitale
L’impunité de tous les coupables de fautes contre les Tutsi était devenue une pratique courante depuis l’installation des régimes Parmehutu-MRND. Durant cette époque, cette impunité était même parfois récompensée. Depuis l’installation de la 3ème République, cette impunité a été bannie à jamais. C’est ainsi que après l’immense gâchis du génocide de 1994, le Gouvernement a créé un Tribunal Spécial (Gacaca) pour ne pas laisser impunis ceux qui avaient tué plus d’un million de leurs concitoyens.

En plus de leur fonction répressive, les Tribunaux gacaca avait un notre but : celui de réconcilier les Rwandais, les victimes et les coupables. C’est dans ce sens de réconciliation que même la peine capitale a été supprimée.



V.5 La suppression de la discrimination des femmes
La discrimination de la femme n’est pas un problème spécifiquement Rwandais. Il est universel dans l’espace et dans le temps. Cette injustice a été pratiquée dans tous les pays et dans toutes les religions. Si nous mentionnons ici cette question, c’est que le Gouvernement Rwandais actuel, issus du mouvement politique FPR-Nkotanyi, a adopté une politique révolutionnaire contre cette discrimination à l’égard des femmes.
En effet, le Rwanda d’aujourd’hui est le premier et l’unique pays au monde à donner aux femmes plus de 50% des droits et responsabilités politiques. Cette innovation vient, entre autres, de l’expérience du génocide de 1994. Cette expérience, qui est le degré suprême de l’injustice à l’égard des humains, a fait comprendre aux Rwandais qu’il fallait combattre toute injustice, quelle qu’elle soit et jusque dans ses derniers retranchements. Dans cette optique, l’injustice à l’égard des femmes ne pouvait pas échapper au justicier Rwandais.

V.6 La décentralisation du pouvoir
Par rapport à tous les Gouvernements précédents et même par rapport aux pays voisins, le Gouvernement de la 3ème République a réparti les instances de la gestion du pays jusqu'au plus bas niveau de la pyramide étatique. Ces échelons de la pyramide administrative sont les suivants : 4 Provences (Intara), 30 Districts (Uturere), 1.545 Secteurs (Imirenge), 8.987 Cellules (Utugali) et 5.700 Villages (Imidugudu). La Capitale, Kigali, constitue une Province spéciale à part. Tous ces échelons du pouvoir constituent comme de petits gouvernements qui s’autogèrent.
A leur tête, se situe le Gouvernement central, composé de l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire. De la sorte, avec les moyens de communication moderne répandus dans le pays, le citoyen rwandais est pleinement responsable de la gouvernance du pays ainsi que bénéficiaire des biens de la nation. Partageant les droits et les devoirs à titre égal, les Rwandais vivent aujourd’hui dans une société qui a banni, en principe, toute forme de discrimination. L’injustice, inévitable en sociétés humaines, est combattue avec la plus grande énergie par l’office de l’ombudsman (Umuvunyi). Eu égard au passé récent, le Gouvernement semble avoir choisi 3 piliers pour soutenir son action : un pouvoir fort, une économie solide et l’unité de la Nation.
Un pouvoir fort signifie que, comme dans un match de football, l’arbitre doit avoir la force de faire respecter les règles de jeu. Un pouvoir fort ne signifie pas nécessairement une dictature mais la capacité de contenir les désordres et les déviances sociales. Une économie solide dans le pays, comme dans une famille, fait que les citoyens ont du pain, assez pour tous les convives pour ne pas se chamailler en se traitant de gloutons. Après la longue déchirure du tissu social, l’unité nationale ne pouvait qu’être le pivot de notre démocratie. La liberté des citoyens, louable qu’elle soit, ne peut pas consister à dire, à écrire et à faire n’importe quoi.
Regarder ensemble dans la même direction, construire ensemble une nation prospère, éviter tout ce qui nous fait retourner dans les affres génocidaires, reste pour longtemps un impératif catégorique.
Chap. VI : LA RESTAURATION DE L’UNITE NATIONALE

Cet intitulé suppose que l’état actuel du peuple rwandais n’est pas ce qu’il a toujours été. Nous venons de voir certains événements qui ont brisé le cours normal de son histoire. Il y a eu d’abord l’idéologie raciale issue de la théorie du fameux explorateur anglais, John Hanning Speke. Il y a eu ensuite la politique coloniale qui a créé l’opposition entre les Hutu et les Tutsi. Il y a eu enfin la politique raciste des deux premières Républiques. Cette politique a, malheureusement, abouti au génocide de 1994 et qui a éclaboussé les pays étrangers et même les Organisations Internationales. C’est cet ensemble d’événements, combien malheureux, qui a produit la cassure de l’unité de notre nation. C’est cette unité qu’il faut restaurer pour assurer la survie de la nation. Cette restauration exige du temps, des grands moyens et un effort considérable de la part des Rwandais eux-mêmes et même de la communauté internationale. Essayons de voir comment on peut esquisser des étapes de cette démarche. 1° Revisiter l’histoire du Rwanda pré-colonial, 2° Evaluer l’idéologie du Parmehutu-MRND, 3° Juger les manipulations étrangères exercées sur notre pays, 4° Apprécier les efforts de redressement national actuel.



VI.1 Revisiter l’histoire du Rwanda pré-coloniale
Les sources de l’histoire du Rwanda, antérieure à sa colonisation occidentale, sont connues depuis les publications récentes dont les principales sont les suivantes : La première source comprend les poèmes historiographiques qui ont fait l’objet de diverses collections dont la principale est d’Alexis Kagame, qui totalise 176 unités. Malheureusement, ce chercheur est mort en 1981 sans avoir pu publier l’ensemble de sa collection.
Heureusement, Bernardin Muzungu a complété ce travail en publiant un texte corrigé de cette collection de Kagame et en y ajoutant 14 autres unités de sa propre collection. Après avoir publié cette recherche dans 9 numéros de sa revue Cahiers Lumière et Société ( Nos 24, 26-32,39 ), il a logé l’ensemble de cette collection, totalisant 190 unités, dans le Site Internet que voici : http://www.domminicains.ca /Nyirarumaga/ . Quiconque ignore ou néglige cette source, la plus complète et la plus autorisée de notre histoire orale, celui-là se condamne à une connaissance étriquée ou déformée du Rwanda prè-coloniale. 2° La deuxième source, dépendant de cette première, se trouve dans divers écrits du même Alexis Kagame dont le plus important est intitulé Inganji Karinga, en 2 volumes. Cette ouvrage a été traduit dans deux livres intitulés : Un abrégé de l’ethno-histoire du Rwanda (Butare, 1972) et Un abrégé de l’histoire du Rwanda (Butare, 1975). Après la lecture de ces ouvrages de son ainé, Bernardin Muzungu a publié un autre ouvrage qui résume ces publications de Kagame et leur apporte des correctifs, aujourd’hui devenus indispensables. Ce dernier écrit est publié sous le titre Histoire du Rwanda pré-coloniale (L’ Harmatan, 2003).
Ces ouvrages qui reflètent la tradition orale ont été contredits par d’autres publications émanant des écrivains européens de la période coloniale. Ce sont ces derniers écrivains qui ont imposé « leur histoire du Rwanda » durant la période coloniale et pendant le règne des deux premières Républiques. Nous avons déjà mentionné ces écrivains sous le titre des « Disciples de Speke». Malheureusement, jusqu’à présent, c’est cette histoire, «made in Europe», qui fait encore autorité. C’est, au nom de cette histoire, que la désintégration du peuple rwandais a pu être réalisée. Aujourd’hui, revisiter l’histoire du Rwanda signifie : considérer cette histoire du Rwanda écrite par nos colonisateurs, comme un mauvais rêve à oublier.

Notre travail actuel consiste à essayer de ressouder l’histoire pré-coloniale du Rwanda à celle d’aujourd’hui que le pays écrit depuis le génocide de 1994.



VI.2 Evaluer l’idéologie du Parmehutu-MRND
Dans l’ensemble de notre histoire récente, l’événement le plus malheureux a été la naissance et le programme du Parti politique Parmehutu de Grégoire Kayibanda et son puiné du MRND de Juvénal Habyarimana et ses compères. Les fondateurs de ces partis politiques étaient, pourtant, des anciens étudiants des séminaires de Kabgayi et de Nyakibanda. Dans ces établissements, on étudie l’analyse logique des écrits, la philosophie, qui est l’art de penser et la morale chrétienne pratiquée au sein de l’Eglise Catholique. Ce sont ces politiciens qui ont propagé le racisme hutu dans les rangs de la population rwandaise. Il faut bien noter ici que parmi ces politiciens, beaucoup n’avaient pas la qualité de ce militantisme. En effet, certains avaient des femmes tutsi. D’autres n’étaient même pas d’origine rwandaise. Pour ce qui est des mariages entre Hutu et Tutsi, Kayibanda lui-même avait une femme tutsi. Le grand Ministre Anastace Makuza avait, lui aussi, une femme tutsi. Quant au Ministre Jean-Baptiste Rwasibo, celui-là qui a incendié la Provence du Bufundu au début des violences du Parmehutu, était lui-même tutsi. Il a fini par être défénestré de ce groupe et être obligé de payer une lourde amande pour cette tricherie. Une autre anomalie dans ce militantisme pro-Hutu est que certains qui qualifiaient les Tutsi d’être des étrangers venus de l’Ethiopie, n’étaient que des immigrants récents. Kayibanda était, bel et bien, d’origine étrangère.
Il était fils de Rwamanywa, celui-ci fils de Rwabanyiga, un immigrant du Bushi dans l’actuel Congo Démocratique. C’est celui-ci qui est venu s’établir au Rwanda et devint le serviteur du chef Kanyemera qui reprit en charge ainsi que sa famille. C’était sous le règne du roi Musinga en plaine période coloniale.

Que dire du Président Habyarimana ? Juvénal Habyarimana était fils d’un immigrant nommé Jean-Baptiste Ntibazirikana. Celui-ci, après avoir quitté le Nord du Kivu, est venu chercher du travail dans une Mission des Pères Blancs au Bufumbira, région de l’Uganda. C’est delà qu’il est venu comme cuisinier des Pères qui venaient fonder la Mission de Rwaza. Dans la suite, il les a accompagnés dans une nouvelle fondation de la paroisse de Rambura.


Lors de l’indépendance du Rwanda, les leaders hutu ont raté le bon tournant. Au lieu de supprimer les injustices coloniales, ils les ont aggravées. Comme nous l’avons vue, elles sont dans deux domaines : le domaine social et le domaine anthropologique. Du point de vue social d’abord, il faut se rappeler les deux fameuses réformes : celle du Résident Georges Morthann et celle du Résident Spécial Guy Logiest. La première attribuait le monopole du pouvoir administratif aux membres de la famille royale. Le livre du Père Léon Delmas a bien montré que, en 1948, les chefs et sous-chefs de cette époque appartenaient aux membres des deux clans dynastiques, Abanyiginya et Abega, dans l’ordre de 53% dans l’ensemble du pays. Cette injustice, commise par la colonisation, a été imputée à tous les Tutsi. De la même façon, la réforme de Logiest n’a fait qu’inverser cette même injustice. Dans le Gouvernement Provisoire, on s’en souvient, les Ministères étaient répartis à égalité entre des Hutu et des Belges. Un seul Ministère était accordé à un Tutsi : le Ministère des Réfugiés.

De cette façon, les deux injustices d’ordre social ont eu le même auteur : le colonisateur. Le bouc émissaire a été également  le Tutsi. Après l’indépendance, au lieu de corriger cette injustice, les deux premières Républiques l’ont entérinée et même aggravée. Sur le plan anthropologique, les choses n’ont pas été meilleures. Dans sa politique de gouvernement indirect, le colonisateur a assimilé les Hutu à tous les Nègres. Il les a qualifiés, comme le disait l’anthropologue Bronislaw Malinowski dans son livre Practical Anthropology (1929) « comme des gens qui occupent le plus-bas niveau de l’humanité en dessous duquel on ne peut descendre sans choir dans l’animalité». Il disait ailleurs : dans ce même livre : «Les noirs sont des singes à peine dégrossi». Ce vocabulaire, nous l’avons bien noté dans les citations des auteurs du temps colonial. Par exemples celle-ci : Matthieu, P., 1930 : Le Hutu est de « race très primitive, sans culture, intelligence encore en sommeil ». Le Résident du Rwanda, Georges Sandrart, dans son livre Essai d’histoire du Haut-Plateau interlacustre de l’Afrique orientale, (Astrida, 1942, p. 110) a pu dire : « Le Hutu a l’esprit étroit, fermé aux nouveautés, mûr pour l’asservissement, né pour être dominé, naïf, paysan».


Le Tutsi était considéré comme une race de cousins des Blancs, bien supérieurs aux nègres. Par exemples : Maes, J., in Ruanda, Umschau, 1942, p. 419-421 : « Les Tutsi ne sont pas Bantou. Ils parlent sans doute encore en privé leur langue d’origine ». Alexandre Arnoux, Les Pères Blancs aux sources du Nil, Paris, 1950, p. 18 : « Apparentés, sans aucun doute, aux Abyssins, les Batutsi vinrent au Rwanda très longtemps après les autres races. Ceux d’entre eux qui descendent de souche non mêlée se reconnaissent à leur figure sémite, à leurs traits fins, réguliers, à leur teint bronzé plutôt que noir, à leur sveltesse mais surtout à leur taille élevée : 1m 80 en moyenne».
C’est ce rapport d’inégalité entre le Hutu et le Tutsi qui a créé le complexe d’infériorité et de supériorité entre les deux groupes de Rwandais. Le responsable de cet état de choses est toujours le même colonisateur. Les victimes sont, finalement les deux groupes entrainés à être ennemis. La conséquence la plus amère, nous l’avons vu, fut le génocide.

VI. 3 Juger les manipulations étrangères exercées sur notre pays
Le jugement concernant la manipulation des Puissances occidentales sur l’Afrique en général et sur le Rwanda en particulier réveille un sentiment extrêmement pénible.
Nous songeons à la traite des noirs, à la colonisation de l’Afrique, aux pillages des ressources naturelles de notre continent, aux systèmes des échanges commerciaux dont le résultat est la paupérisation progressive du tiers-monde, aux organisations internationales, comme l’ONU où les grandes Puissances exercent leur dictat sur les autres nations. En ce qui concerne notre pays en particulier, les manipulations sont nombreuses et multiformes. Nous en avons déjà cité quelques unes. Qu’il suffise de rappeler les suivantes : Pensons à l’idéologie de l’inégalité des races appliquée à nos deux groupes sociaux : les Tutsi et les Hutu. Nous pensons aux Forces armées étrangères présentes dans le pays pendant le génocide, qui ont préféré quitter le pays en laissant les génocidaires terminer tranquillement leur sale besogne, comme en témoigne le Général Roméo Dallaire. Pour faire court, signalons 4 noms dont l’action a été décisive pour le mal rwandais qui se nomme le problème hutu–tutsi. François Mitterrand, l’ancien Président français est le personnage auquel on songe dans cet ordre d’idée. Son amitié avec le Président Juvénal Habyarimana l’a placé au premier rang des acteurs de nos malheurs. On se souviendra qui l’a dit, à-propos du génocide du Rwanda : « Le génocide dans ces pays là, ce n’est pas grave» !
Boutros-Boutros Ghali, l’ancien secrétaire général de l’ONU, de nationalité égyptienne, était le chef des troupes onusiennes dépêchées au Rwanda pendant le génocide. C’est lui qui a donné ordre à ses troupes de quitter le Rwanda au moment où les victimes en avaient le plus besoin. Guy Logiest, le Résident Spécial, envoyé au Rwanda pour mettre le pays dans les mains du Parmehutu, fut la principale cause des atrocités commises au Rwanda. Mgr André Perraudin, ancien évêque de Kabgayi, fut l’homme qui a accrédité l’idée que tous les malheurs des Hutu viennent des Tutsi. Après l’assimilation de cette idéologie, les génocidaires pouvaient tuer, convaincus que le seul fait d’être tutsi constitue un crime qui mérite la mort.
VI. 4 Apprécier les efforts de redressement national actuel.

La prise de Kigali par le FPR-Inkotanyi a eu lieu le 4 juillet 1994. Depuis cette date, un Gouvernement d’Union nationale a été mis sur pied. Nous sommes aujourd’hui en 2011. Ce Gouvernement travaille donc depuis 17 ans. Un bilan de ces quelques années donne une petite idée du résultat final escompté. Tous les efforts engagés n’ont pas encore sorti tous leurs résultats. Ce qu’on peut faire aujourd’hui, c’est plutôt une estimation des orientations. Signalons celles qui nous paressent les plus importantes.


Point n’est besoin de répéter les 6 éléments de la riposte du FPR vus ci-dessus. Il faut cependant les retenir comme résultats actuellement tangibles. Le Gouvernement a projeté pour son action une période de 20 ans nommée la Vision 20-20. Après cette période, l’ont pourra avoir une appréciation plus ou mois fondée. Voici un bilan des résultats déjà acquis.

La sécurité : La paix et la sécurité sur l’etendue de tout le territoire national est un fait acquis. Les barrières qui jonchaient toute nos routes, il y a quelques années, sont devenues un mauvais rêve. La Police nationale maitrise la sécurité des personnes et des leurs biens. Les infractions inévitables dans tous les pays sont identifiées et réprimées rapidement et énergiquement. Notre Armée Nationale, après avoir arrêté le génocide, après avoir éliminé les inclusions des rebelles rwandais réfugiés au Congo, après avoir installé des positions militaires dans tout le pays pour assurer la quiétude et l’encadrement de la population, elle a commencé de porter sa paix dans d’autres pays en conflits comme au Soudan, en Haïti et ailleurs.

La lutte contre le divisionnisme et l’idéologie génocidaire : Cet effort fait des progrès. Dans une enquête récente, on donnait à penser que 60% des habitats de ce pays se reconnaissent Rwandais plus que Hutu et Tutsi. Cette proportion va croissante surtout dans la jeunesse estudiantine. Il n’en va pas de même pour les personnes âgées qui ont trempé dans le désordre et le génocide. Elles vont probablement garder leurs idées jusqu’à leurs morts. Mais le pays continuera son bonhomme de chemin. Comme le dissent les Français, les aboiements de chien n’empêchent pas le train de passer.


Parmi les efforts faits par le Gouvernement actuel, signalons les suivant : le plus important et que nous avons signalé, est la création des tribunaux dits Gacaca. Parmi les objectifs de ces tribunaux, il y a celui de la réconciliation entre les victimes et leurs bourreaux. Cet effort a déjà produit des fruits bénéfiques. Certains coupables ont reconnu leurs méfaits. Nous en avons beaucoup d’exemples. Commençons par les Tigistes, ces prisonniers qui font des travaux d’intérêt public parmi lesquels, il y a la construction des maisons des rescapés du génocide. Il y a la construction des écoles, des hôpitaux, des routes et d’autres travaux d’intérêt public.


Il faut dire aussi que le seul fait de porter en public le costume des prisonniers et d’avouer leurs fautes dans des réunions publiques facilite la réconciliation nationale. Ces aveux font taire les négateurs du génocide. Parlons aussi de la Commission pour l’unité nationale dont le but est de maitre les Rwandais de toutes catégories dans des activités communes pour les faire accueillir l’habitude de travailler ensemble sans gêne ni suspicion. Par exemple, il y a des clubs de collaboration dans les écoles, des camps de vacances à la fin de chaque année pour les élèves qui terminent le secondaire. Il y a enfin l’organisation des centres de socialisation nommés Amatorero pour faire revivre la cohésion sociale du Rwanda d’avant la colonisation. Terminons cette brève liste des efforts du Gouvernement pour le redressement national en mentionnant la loi émise pour réprimer les propagateurs de l’idéologie divisionniste et génocidaire.
L’intégration régionale : Le Rwanda viens d’entrer dans une collaboration régionale avec 5 pays de l’Afrique de l’Est : Le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda. Cette intégration touche pratiquement tous les domaines de la vie : politique, économique, sociale, militaire et juridique. Seule la nationalité de chaque pays semble échapper à cette fusion. Dans ce contexte global, le Rwanda pourra transcender ses divisions internes et sa situation économique enclavée.
L’ouverture au monde : Malgré la petitesse de son territoire, le Rwanda entretien des relations tous azimuts. Il est vrai, son génocide lui a conféré une célébrité mondiale. Le fait que ce petit pays a pu se sortir tout seul du génocide et de ses conséquences immédiates lui a attiré une admiration internationale. Aujourd’hui, le Rwanda ouvre ses portes aux échanges venant de tous les pays, sans privilège et sans discrimination. Quiconque a connu le Rwanda, il y a à peine 10 ans, aujourd’hui il en saurait émerveillé. Kigali, sa capitale, se présente de plus en plus comme l’une des capitales des pays développés. Le travail devient de plus en plus l’arme du progrès.

Dans tous les coins du pays, le slogan est le même : sortir les mains des poches, commencer le travail tôt le matin, travailler ensemble si possible, apprendre de nouvelles méthodes de production et de rentabilité. Dans les campagnes, tout change, tout s’améliore, tout le monde chante le progrès.


Tous les Rwandais sont égaux devant la loi : Tous les régimes rwandais ont mis ce dogme dans leur loi fondamentale. Mais, le fait de l’écrire n’a pas empêché de le violer. Pour exemple, voici comment la Constitution du régime Parmehutu raciste le proclame : « La République Rwandaise assure l’égalité de tous les citoyens sans distinction de race, d’origine, de sexe ou de religion» (Art. 3). C’est sur ce point que la 3ème République diffère fondamentalement de tous ses prédécesseurs. Il ne lui a pas sufi de le dire comme tous les autres mais il le met en pratique dans tous les secteurs de la vie sociale. Les applications de ce dogme, nous les avons déjà indiquées à propos : de la femme, de l’enseignement, des réfugiés, de la carte d’identité, de l’accession au pouvoir politique, de l’emploi etc.…


Chap VII : LA REPONSE A LA QUESTION INITIALE :

A QUI PROFITE ENCORE LE CONFLIT ENTRE LES RWANDAIS ?

Cette question comprend 4 aspects : 1° La définition du conflit entre les Rwandais. 2° Son origine. 3° Son actualité. 4° A qui profite encore ce conflit.



VII.1 La définition du conflit entre les Rwandais
De quel conflit et de quelles catégories de Rwandais s’agit- il ? Ces deux interrogations d’apparence simple méritent une explicitation. Du conflit d’abord. Depuis 1959 jusqu’à 1994, il y a eu au Rwanda des événements malheureux qui attestent ce conflit. S’agissant des antagonistes dans ce conflit, tout le monde le sais. Il s’agit d’abord, des autorités coloniales qui appliquaient le principe du «diviser pour régner » c’est-â- dire qui voulaient diviser les Rwandais pour mieux les manipuler. Il s’agit en suite, des autorités des deux premières Républiques qui ont profité de cette manipulation des colons pour leurs intérêts égoïstes. La nature de ce conflit se situe à deux plans, comme nous l’avons déjà dit : le plan économique et social ainsi que le plan anthropologique. En d’autres termes, il s’agit de la lutte pour acquérir le pouvoir et la richesse mais aussi pour faire respecter la dignité de la personne humaine qui exclut toute inégalité entre les Hutu et les Tutsi.

Il n’est pas inutile de préciser ce que nous entendons par ces deux vocables. Nous avons déjà mentionné la théorie de Speke, appliquée à ces deux groupes et acceptée par presque tout le monde. Depuis un certain temps nous contestons cette unanimité. Pour être bref, à quels critères reconnaitrons-nous que telle individu et de tel groupe ? On regarde d’abord ces traits somatiques. On doit savoir aussi le groupe au quelle appartiens son père. Ce sont ces deux éléments qui constituent le classement identitaire de l’individu.


Ceci dit, tous les Rwandais appartiennent à une seule race répartie en 3 groupes sociaux : Twa, Tutsi, Hutu. Le débat sur cette question des races et des ethnies du Rwanda est déjà connu et nous le passons à pieds joints. Qui ils suffisent, malgré tout, de rappeler une référence utile. Marcel d’HERTEFELT à écrit un livre intitulé Les clans du Rwanda Ancien (Butare, 1971). Ce livre montre que les Twa, les Hutu et les Tutsi appartiennent au même clan, c’est-à-dire descendent des mêmes ancêtres patrilinéaires. Ce livre trouve 18 clans au Rwanda contenant chacun des Twa, des Hutu et des Tutsi. Par exemple, il trouve dans le clan des Abega la répartition suivante : 11% Twa, 10% Tutsi, 7% Hutu.

Autrement dit, les termes Hutu, Tutsi, Twa désignent des catégories sociales du même peuple. Le problème qui a eu entre les Hutu et les Tutsi est donc de nature proprement politique. On leur à dit qu’ils ne sont pas de la même race, que les hutu sont de race inferieure à celle des Tutsi. Et que les Hutu sont fait pour être commandés par les Tutsi. Voila la nature du conflit, créée de toutes pièces par les étrangers. En effet, comme nous venons de le voir, le terme rwandais ubwoko désigne dans la culture rwandaise les différents clans que nous avons indiqués ; par exemple : Abega, Abasinga, etc… Quant au sens général, Ubwoko signifie race, comme les Chinois et les Belges.

Tandis que la différence entre les trois groupes de Rwandais, elle repose sur leurs professions respectives : les Tutsi étaient des éleveurs de bovidés, les Hutu étaient des cultivateurs de champs et les Twa étaient des potiers qui fabriquaient des ustensiles de ménages. Vu l’impotence respective de ces trois métiers, ces trois catégories sociales d’une même race occupaient trois rangs sociaux hiérarchiques : au premier rang, les Tutsi éleveurs, au deuxième rang, les Hutu cultivateurs et au dernier rang, les Twa potiers.


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