Histoire du vicariat


I.2.2 LES IDEES MAITRESSE DE CETTE CITATION



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I.2.2 LES IDEES MAITRESSE DE CETTE CITATION
Comme on vient de le voir, ceux que nous nommons les disciples de Speke sont les écrivains du monde colonial, qui ont écrit l’histoire du Rwanda. Parmi ceux-ci, il y a des Missionnaires chrétiens et des membres de l’Administration coloniale. A l’héritage idéologique de Speke, ils ont ajouté de nouvelles idées ci-après :
1. La première idée nouvelle est que la population dont a parlé Speke est, pour eux, formée de trois races nettement distinctes : les Twa, les Hutu et les Tutsi.
2. La deuxième idée est l’extranéité que Speke attribuait aux seuls Hima (Tutsi). Ceux-ci la gratifient également aux Hutu. Seuls les Twa sont de vrais indigènes.
3. Ces trois catégories de la population rwandaise sont présentées sur une échelle à trois niveaux. Les Twa occupent le plus bas échelon de la société. Ils sont les moins nombreux, plus sauvages, ayant des caractéristiques physiques et psychologiques proches des animaux. Les Hutu constituent la plus grosse composante de la société, ayant de traits physiques et psychologiques semblables à ceux des autres Noirs dits bantu. Les Tutsi occupent l’échelon supérieur de la société.

Ils sont gratifiés de traits physiques et psychologiques plus nobles que les autres, mais non sans les défauts de ces qualités, comme revers de la médaille.


4. Les Tutsi sont arrivés au Rwanda longtemps après les autres races : vers le 15-16ème siècle.

I.3 UN COMMENTAIRE
Après la lecture de ces informations sur cette théorie de Speke et le constat de la facilité avec laquelle presque tous les écrivains du monde colonial l’ont acceptée sans le moindre besoin de preuve, on peut se demander ce qui sous-tend cette unanimité ? A n’en pas douter, l’explication est l’intérêt de la politique coloniale. En effet, cette théorie de Speke que lui-même a bien déclarée être de sa propre invention, a été acceptée parce qu’elle facilitait l’administration coloniale du pays. Même les Rwandais de l’époque coloniale ont accepté presque à l’unanimité les deux postulats de base, à savoir l’extranéité des Tutsi et la différence raciale entre les Hutu et les Tutsi. C’est seulement sous la 3ème République que les deux postulats sont contestés avec véhémence. En effet, c’est l’acceptation unanime de ces deux postulats qui fut la bombe à retardement du génocide de 1994. Le Tutsi avait été présenté comme un abyssin qui avait colonisé le Rwanda, pays des Hutu. Plus tard, nous reviendrons sur ce problème. Pour réussir le génocide ses acteurs ont oublié volontairement que même les Hutu avait été présenté par les colonisateurs comme originaire des pays de l’Afrique de l’Ouest. Le seul avantage qu’ils avaient sur les Tutsi était qui ils étaient arrivés après eux. Seul, les Twa sont les habitants originaires du pays.

Chap. II : LE TUTSI, «BON NEGRE» DU COLONISATEUR
II.1 L’ADMINISTRATION COLONIALE UTILISE

LE TUTSI DANS SON GOUVERNEMENT INDIRECT

D’ après ce qui précède, le Tutsi était considéré par le monde colonial comme d’origine sémite, arrivé dans le monde du Noir et donc naturellement fait pour le commander. Compte tenu de ce préjugé, fondé sur la théorie de Speke, les membres des descendants des rois et des reines mères furent associés au pouvoir colonial à titre d’auxiliaires. Bien entendu, ce privilège concernait donc uniquement des grandes familles tutsi habituées à gérer le pouvoir politique du Rwanda pré-colonial. Pour ce faire, une réforme administrative a été introduite dans le gouvernement du pays. Cette réforme a été initiée par le Résident Georges Mortehan en 1926. Celle-ci fut catastrophique. En effet, elle déposait tous les chefs et sous-chefs Twa, Hutu et les Tutsi des familles modestes. Alexis Kagame a pu dénombrer 40 Sous-chefs Twa, dégommés à cette occasion (Un abrégé de l’Histoire du Rwanda, Butare, 1972, p.187). Un témoignage éloquent atteste cette affirmation. Léon Delmas, de la Société Missionnaire des Pères Blancs nous livre le résultat d’une enquête de longue halène menée dans le pays. Celle-ci montre bien que cette fameuse réforme, entre autres injustices, a mis le pouvoir d’«Auxiliaires Indigènes» dans les mains d’un petit groupe de gens, appartenant principalement à deux clans : Abanyiginya et Abega. Il faut savoir, en effet, que depuis le règne de Ruganzu I Bwimba jusqu’à a celui de Kigeli IV Rwabugiri, il y a eu sur un total de 15 reine-mères, 9 du clan des Abega. Ce témoignage se trouve dans son livre, Généalogies de la noblesse (Les Batutsi) du Ruanda, Kabgayi, 1950, p.195-234. En voici d’abord le témoignage, nous verrons ensuite le résultat de cette enquête.



II.2 UN TEMOIGNAGE ELOQUENT
- « Au Ruanda, on distingue trois races : les Batwa, les Bahutu, les Batutsi. Nous donnons ici la moyenne de la taille de chaque groupe, telle qu’elle nous fut communiquée par le Dr Czekanowsky, ethnologue de la Commission d’Etude du Duc Fréd. Adolphe de Mecklemburg en 1907. Cette moyenne a été établie à la suite de centaines d’expériences dans plusieurs régions du Ruanda. Les Batwa mesurent : 1m 61. Les Bahutu mesurent : 1m 67. Ils forment la masse de la population. Les Batutsi mesurent : 1m 80. Ils sont la classe noble. Sur une population de 1.800.000, ils sont environ 180.000. Dans cette étude, nous indiquons ci-dessous les noms des chefs et sous-chefs, en fonction en l’année 1947-48».
- Le tableau ci-dessous donne le résultat de cette enquête.
CHEFS ET SOUS-CHEFS PAR CLANS



Clans


Total


Chef


S-Chef

Nyiginya Eega

Kono

Ha

Siinga



Zigaba

Shambo


Baanda

Cyaaba


Gesera

Abungura

Hinda

242


100

36

13



30

40

60



15

25

75



10

1

23

10
1



4
5

1

1



1

219


90

36

12



26

40

55



15

25

74



9

-


Total Global

640

46


594

Pourcentage : - Nyiginya = 37%

Nyiginya + Eega = 53%


II.3 UN COMMENTAIRE
Cette politique coloniale consistant à donner le pouvoir presque exclusif aux Tutsi de quelques familles de descendance royale a eu un effet pervers bien connu. Le colonisateur oubliera plus tard que c’est lui l’auteur de ce privilège et en fera le reproche aux pauvres Tutsi qui ne l’avaient pas demandé. Celui-ci sera accusé d’avoir réduit le menu peuple hutu en servitude. Pourtant dans le Rwanda pré-colonial, le pouvoir était reparti entre les membres de tous les clans sans privilégier aucun mais selon la compétence et les mérites de chacun. Pour rectifier cette faute commise par le colonisateur, celui-ci l’a, soi-disant, corrigé en mentant en prison les autorités tutsi en fonction sans aucune faute de leur part et en les remplaçant par les Hutu sans mérite particulier, sauf le seul fait d’être hutu. Ce bouleversement violant a eu lieu, on s’en souvient, sous le régime du Résident spécial Guy Logiest.

Chap. III : LE HUTU, «PIECE DE RECHANGE»

POUR REFUSER L’INDEPENDANCE DU RWANDA

III.1 LE HUTU DEVIENT «LE BON NEGRE » DU COLONISATEUR

Au début de la colonisation, le Tutsi, ou plus exactement les membres de quelques familles tutsi, avaient été choisis comme les «bons nègres auxiliaires » dans l’Administration parce qu’ils avaient l’habitude de conduire les affaires du pays. Lorsque l’heure de l’indépendance des pays africains sonna, les autorités indigènes tutsi suivirent ce courant de décolonisation de l’Afrique. Ce que voyant, les autorités coloniales crièrent à l’ingratitude des Tutsi. «Ces gens-là, nous leur avons donné le monopole du pouvoir pour nous aider à gérer le pays et voilà qu’ils veulent nous chasser du pays»! Tel fut le cri d’alarme des Agents de la colonisation. «Désormais, il faut collaborer avec les Hutu. Nous avons eu tort d’écarter du pouvoir ces braves Hutu’ qui ne pensent pas à nous chasser, comme ces ingrats Tutsi».


Pour rectifier le tir, ils ont décidé de changer leur fusil d’épaules. En effet, ils ont décidé de rejeter les Tutsi et de collaborer avec les Hutu. Avec les Partis politiques qui naissaient à ce moment-là, ils ont choisi un Parti politique hutu, dénommé justement le Parmehutu pour lui confier la totalité du pouvoir indigène. Pour réussir ce changement d’alliances, ils ont choisi une méthode : mettre à la tête de l’Exécutif, un Résident Spécial.

Ce choix échut au Colonel Guy Logiest. Celui-ci, nouveau venu dans le pays, eut l’idée de consulter Mgr André Perraudin, l’archevêque de Kabgayi. Cet évêque était considéré dans les milieux hutu et coloniaux comme le plus clairvoyant dans les questions politiques du pays. Cette consultation se reflète dans les deux citations ci-après :



« Je me rendis ensuite à l’évêché où Mgr Perraudin me reçut très aimablement. Il me fit comprendre en termes mesurés qu’il fallait réparer les injustices dont les Hutu étaient constamment les victimes et que des changements s’avéraient nécessaires dans l’organisation politique du pays » (Mission au Rwanda, p.50).


Mgr André Perraudin « Dans notre Rwanda, les différences et les inégalités sociales sont, pour une grande part, liées aux différences de race, en ce sens que les richesse d’une part et le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part, sont en réalité en proportion considérable entre les mains des gens d’une même race» (Super omnia cartas , p. 33).

Après ce feu vert de l’archevêque du Rwanda, Logiest n’y alla pas de mains mortes pour accomplir sa mission. Il a commencé par déposer tous les chefs et sous-chefs tutsi. Il les a raplacés par les Hutu. A la fin de la Préface de son livre Mission au Rwanda (Bruxelles, 1959), Professeurs Stengers a pu écrire : «Pour comprendre pourquoi il y a un Rwanda hutu, il faut comprendre le Colonel Logiest». En clair : «Logiest a trouvé le Rwanda de tous les Rwandais, il l’a transformé en Rwanda des Hutu».


Au bout de cette opération, il a mis en place un gouvernement dit «Provisoire» formé selon les précisions que nous lisons dans le livre Rwanda politique (Bruxelles, 1961) de Fidèle Nkundabagenzi.

III.2 LA COMPOSITION DU GOUVERNEMENT PROVISOIRE

1. Premier Ministre = Grégoire Kayibanda

2. Enseignement = Grégoire Kayibanda. Il est assisté par un Secrétaire d’Etat : Isidore Nzeyimana.

3. Affaires Intérieures = Jean-Baptiste Rwasibo. Il est assisté par un Secrétaire d’Etat : Charles Lees.

4. Justice = Anastace Makuza. Il est assisté par un Secrétaire : Franciscus Ackerman.

5. Affaires sociales = Hubert Bovy. Il est assisté par un Secrétaire d’Etat : Claver Ndahayo.

6. Agriculture = Baltazar Bicamumpaka. Il est assisté par un Secrétaire d’Etat : d’Artur Dubois.

7. Affaires économiques = Joseph de Man. Il est assisté par un Secrétaire d’Etat : Augustin Ndayambaje.

8. Réfugiés = Thaddée Gatsimbanyi (le seul Tutsi). Il est assisté par un Secrétaire d’Etat : Emmanuel de

Jamblinne de Meux

9. Finances = Gaspard Cyimana. Il est assisté par un Secrétaire d’Etat : De Jacques Dens

10. Défense Nationale = réservée à la Tutelle avec un Secrétaire d’Administration : Dominique Mbonyumutwa.

11. Relations Extérieures = réservées à la Tutelle avec deux Secrétaires d’ Administrations : Otto Rusingizandekwe et Aloys Munyangaju.



III.3 UN COMMENTAIRE
Ce Gouvernement comprend donc : 11 Hutu, 9 Belges et 1 Tutsi. Celle-ci était spécialement chargée de la question des réfugiés tutsi. Ce dernier Ministère atteste que les bouleversements politiques intervenus ont provoqué des désordres sociaux dans le pays. En effet, beaucoup de Tutsi, pour sauver leur peau, ont dû prendre le chemin de l’exil. Ce Ministère était chargé de convaincre ces réfugiés d’abandonner l’idée de revenir au Rwanda et de chercher à s’établir dans les pays de refuge. La raison invoquée pour faire abandonner le droit inaliénable au retour dans leur patrie était l’exigüité du territoire rwandais. La fausseté de cet argument est prouvée par la politique actuelle qui consiste à rapatrier tous les réfugiés rwandais de toutes les époques alors que le territoire rwandais a toujours les mêmes dimensions. Ces réfugiés, après avoir essayé, en vain, de revenir en paix, finiront par revenir à main armée en 1994 sous la bannière du FPR.


Chap. IV : LA POLITIQUE DISCRIMINATOIRE

DES DEUX PREMIERES REPUBLIQUES

IV.1 L’IDEOLOGIE RACISTE
Comme on le sait, 1959 fut l’année fatidique. Pour certains, elle fut l’année de la révolution et pour d’autres, l’année de la régression. Au 1er juillet 1962, le drapeau de la Tutelle belge fut descendu et celui du Rwanda fut hissé, marquant ainsi le recouvrement de l’indépendance nationale. Malheureusement, cette indépendance était piégée. La Tutelle belge passa la houlette dans les mains du parti politique Parmehutu de Grégoire Kayibanda. Celui-ci se la fit enlever plus tard, le 5 juillet 1973, par le MRND de Juvénal Habyarimana. Cette transmission de pouvoir juridique, de la Tutelle belge aux deux Républiques rwandaises n’apporta pas une vraie indépendance sociale. Bien au contraire, le tissus social se déchira davantage par la politique de la discrimination raciale jusqu’à son paroxysme du génocide de 1994.
IV.2 Trois illustrations de l’idéologie raciste hutu
Les 10 Commandements des Hutu

Le numéro 6, page 8, du Journal Kangura, de Hassan Ngeze publie les fameux 10 Commandements créés par Gitera, qui constituent un guide politique du Hutu à l’égard du Tutsi.


1. Tout Hutu doit savoir que une Tutsi, où qu’elle soit, travaille à la solde de son ethnie tutsi. Par conséquent, est traître tout Hutu : - qui épouse une Tutsi, - qui fait d’une Tutsi sa concubine, - qui fait d’une Tutsi sa secrétaire ou sa protégée.

2.Tout Hutu doit savoir que nos Filles hutu sont plus dignes, consciencieuses dans leur rôle.

3.Femmes hutu, soyez vigilantes et ramenez vos maris, vos frères et vos fils à la raison.

4.Tout Hutu doit savoir que tout Tutsi est malhonnête dans les affaires. Il ne vise que la suprématie de son ethnie. Par conséquent, est traître tout Hutu - qui fait alliance avec les Tutsi dans ses affaires, - qui investit son argent ou l’argent de l’Etat dans une entreprise d’un Tutsi, - qui prête ou emprunte de l’argent à un Tutsi, - qui accorde aux Tutsi des faveurs dans les affaires

5.Les postes stratégiques, tant politiques, administratifs, économiques, militaires et de sécurité, doivent être confiés aux Hutu.

6.Le secteur d’Enseignement (élèves, étudiants, enseignants) doit être majoritairement hutu.

7.Les Forces Armées rwandaises doivent être exclusivement hutu. L’expérience de la guerre d’octobre 1990 nous l’enseigne. Aucun militaire ne doit épouser une Tutsi.



8.Les Hutu doivent cesser d’avoir pitié des Tutsi.

9. Les Hutu, où qu’ils soient, doivent être unis, solidaires et préoccupés du sort de leurs frères hutu : - les Hutu de l’intérieur et de l’extérieur du Rwanda doivent chercher constamment des amis et des alliés pour la cause hutu, à commencer par leurs frères bantu, - ils doivent constamment contrecarrer la propagande tutsi, - les Hutu doivent être fermes et vigilants contre leur ennemi commun tutsi.

10. La Révolution Sociale de 1959, le Referendum de1961, et l’idéologie hutu, doivent être enseignés à tout Hutu et à tous les niveaux. Tout Hutu doit diffuser largement la présente idéologie. Est traître tout Hutu qui persécutera son frère hutu pour avoir lu, diffusé et enseigné cette idéologie.


2° La déclaration d’un évêque
Un évêque catholique, Mgr Phocas Nikwigize, ancien évêque de Ruhengeri, réfugié au Kivu, a pu faire une déclaration inouïe, devenue célèbre. Le poids de cette déclaration vient de la dignité de son auteur et de la perversité de son contenu.
Comme on peut le lire, le Tutsi est rendu coupable d’une faute commise par son créateur, car il est dit « mouvais de nature». Ce qui est plus grave encore est que ses confrères évêques du Rwanda ne se sont jamais désolidarisés avec lui, faisant ainsi croire que telle était l’opinion de tous les évêques du Rwanda. Voilà la teneur de cette déclaration faite au journaliste Els de Temmermen, du Journal flamand De Volkskrant, du 26 juin 1995, ce qui suit : « Le Mututsi est rusé, hypocrite et mauvais de nature ».

3° La déclaration d’un politicien
Le professeur Léon Mugesera, membre du parti politique MRND, a prononcé un discours resté inoubliable. Il l’a prononcé dans un meeting tenu à Kabaya, le 22 novembre 1992, en présence du Président Habyarimana qui l’a approuvé par son silence. Ce discours contient deux idées majeures. Ce porte-parole du MRND regrette d’abord qu’ils ont laissé les Tutsi partir en exil au lieu de les tuer. La deuxième idée est que, pour rectifier cette erreur, on va les envoyer à leur pays d’origine par le chemin le plus cours, à savoir : les tuer et jeter leurs cadavres dans le fleuve Nyabarongo.

Chap. V : LA RIPOSTE DU FPR

Comme on le sait, depuis 1959, des Tutsi, par milliers, se sont réfugiés dans les pays voisins du Rwanda et même dans les pays lointains. Le droit de retour dans leur patrie leur était refusé sous le prétexte de l’exigüité du territoire national. Les Tutsi restés au Rwanda ont été soumis à une ségrégation impitoyable dans les domaines de l’enseignement, de l’emploi, de l’Armée et de la gestion politique du pays. Ce traitement a été couronné par le génocide de 1994. Après avoir essayé de revenir au pays par les moyens pacifiques, y compris les Accords d’Arusha, les réfugiés, sous la bannière du FPR, ont assumé leur responsabilité. Sous les ordres du Général Fred Gisa Rwigema, la troupe d’avant-garde, venue de l’Ouganda a franchi la frontière de Kagitumba, au Nord du Rwanda. Tombé sous les balles de l’ennemi, aux premières heures de l’attaque, Rwagema a été remplacé par un homme providentiel, le Général Paul Kagame. C’est celui-ci qui, à travers des manœuvres multiples et multiformes, a conduit le FPR à la tête du pays. La prise de Kigali a eu lieu le 04. juillet.1994. Un Gouvernement d’Union Nationale a été mis en place.


Il a rétabli l’ordre et la paix. Il a posé des structures solides pour un Rwanda libéré de toute dictature. Il a, afin, mis au point, des bases d’un progrès social remarquable. Aux grands maux causés par l’Administration coloniale et par les deux premières Républiques, La 3ème a administré les grands remèdes que voici :


1° la suppression de la carte d’identité ethnique, 2° l’enseignement au premier niveau jusqu’à 9 ans, gratuits et obligatoires, 3° le rapatriement de tous les réfugiés, 4° la suppression de l’impunité et de la peine capitale, 5° la suppression de la discrimination des femmes, 6° la décentralisation du pouvoir.




V.1 La suppression de la carte d’identité ethnique
Au premier chapitre de la présente réflexion, nous avons vu comment la théorie des races inventée par Speke a été acceptée sans hésitation par les Agents de la colonisation et par les Dirigeants des 2 premières Républiques hutu. Les conséquences de cette théorie sont bien connues : la déchirure du tissus social de la population jusqu’au génocide des Tutsi. La politique de l’unité nationale exigeait le démenti formel et énergique de cette théorie et de la suppression de ses supports. Le dogme selon lequel le Rwanda est habité par trois races, les Twa, les Hutu, les Tutsi, devait être démoli par tous les moyens. Car il ne repose sur aucune preuve mais repose uniquement sur l’invention de Speke et ses disciples. La politique partisane à fait que ce mensonge est accepté pour ceux qui en ont l’intérêt égoïste. Les colonisateurs l’ont utilisée pour refuser l’indépendance du pays. Les régimes du Parmehutu-MRND l’ont utilisé pour convertir la majorité ethnique des Hutu en majorité politique. C’est cette immense tricherie qui est devenue aujourd’hui dogmatique et difficile à démolir. La libération de nos consciences prendra probablement encore beaucoup de temps. Mais nous n’avons pas de choix.

V.2 La suppression de la discrimination dans l’enseignement et dans la fonction publique

Sous les régimes du Parmehutu-MRND, la politique du quota ethnique était stricte dans tous les établissements de l’enseignement, à tous les niveaux et dans la Fonction publique, étatique et privée. Cette politique était justifiée par le prétendu monopole des Tutsi, dans ces domaines durant la période coloniale. Les Tutsi, supposés être 10% de la population, avaient droit à des places proportionnelles à ce pourcentage dans ces deux domaines. Ce quota contonnait trois injustices fragrantes. La première injustice était que, durant la période coloniale, la justice dans tous les secteurs de la société dépendait des autorités coloniales. Il était donc injuste d’imputer aux Tutsi un quelconque monopole.


La deuxième injustice incombait à toute la Nation qui se voyait privé des éléments qualifiés pour compter sur les moins compétents pourvu qu’ils soient hutu. Ainsi la «Hutuité» était considérée comme le mérite et la compétence les plus valables. La troisième injustice était que les Tutsi qui le pouvaient, devaient s’expatrier à la recherche d’une école ou d’un emploi.

V.3 Le rapatriement de tous les réfugiés
Les réfugiés rwandais appartiennent à deux catégories : les Tutsi qui ont quitté le pays en plusieurs vagues successives depuis 1959 et les Hutu qui ont quitté le Rwanda depuis 1994. Le droit du retour des réfugiés dans leur patrie est un droit inaliénable. Malheureusement, ce droit était nié à la première catégorie, composée en grande majorité par des Tutsi, sous prétexte que le territoire rwandais n’avait pas de place pour les accueillir.
Par contre, les réfugiés de la 2ème catégorie, composée presque exclusivement de Hutu, ont été invités par le Gouvernement actuel de revenir dans leur mère patrie, alors que son territoire est toujours le même. Il faut bien noter que c’est ce refus aux réfugiés tutsi de revenir dans leur pays qui fut la cause de leur retour en force sous la bannière du FPR-Nkotanyi.

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