Autonomie et expérience Mémoire de Hatha Yoga écrit par Marie Saurat juin 2011



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Processus de transformation


Par l’expérience arrive une transformation qui nous amène, celle-ci nous conduira, pas à pas, à l’autonomisation :

« Comme le paysan rompt la digue qui empêche l’eau de s’écouler sur ses terres, l’élimination des obstacles est à l’origine de toute transformation.  » Patanjali, Yoga-Sutras IV-3

Les élèves du cours de yoga, viennent souvent avec des problèmes, des demandes et pensent que le yoga va pouvoir les soigner, résoudre leur problèmes, dissiper leur mal-être. Le Hatha-yoga, n’est pas une médecine et je le dis bien souvent « allez consulter un spécialiste, n’attendez pas de vous soigner par la pratique.  ». Dans le cadre de l’accompagnement ou de la recherche d’un mieux être ou tout simplement de la prévention, ce qu’ils demandent au yoga, bien souvent, ce qu’ils en attendent, c’est des résultats ! Mais ils ne se posent pas la question de ce qu’ils sont prêts à donner, à consacrer comme temps, discipline, régularité, volonté, ardeur et effort. Sont-ils suffisamment prêts pour que les résultats arrivent ?

Cette pratique du yoga, comme elle nous est enseignée à l’école de la fédération française de Hatha-yoga, comme elle l’est en Inde depuis des millénaires, n’est bénéfique que si elle est régulière et ardente. Mais aller au-delà de l’apparence, accéder au monde intérieur  est un effort (tapas) personnel. Le mot tapas est dérivé de la racine « ta » qui veut dire s’échauffer, devenir brûlant. Nous trouvons l’idée d’un dégagement de chaleur après l’effort, souvent assimilé à l’acte d’allumer le feu, acte central dans beaucoup de rituels, car symbole de toute initiation : « Ô Agni tu as échauffé [les êtres] par [ta] chaleur, [nous aussi], nous pratiquons l’austérité » ( Atharva Veda, VII, 61,1). Le feu chauffe dans le sens de dégagement d’une force purificatrice et illumine dans le sens de lumière éclairant l’esprit . « Par Tapas produisant la destruction des impuretés, on la perfection du corps et des facultés […] Sans Tapas un homme ne peut atteindre la perfection en yoga. » Shri Mahesh dans Yoga et Symbolisme.

Effort, oui, certains sont prêts à un moment à le fournir pour dépasser les appréhensions de départ et évoluer un peu. Mais pour accéder à la libération telle que le but du yoga ou Moksha, il ne suffit souvent pas d’une seule vie ! Alors à quelle autonomie accédons-nous à ce moment là ?

« Selon les enseignements du Bouddha, la condition essentielle du bonheur est la liberté, non pas sur le plan politique mais sur celui de l’être profond. Il s’agit de se libérer de ces constructions mentales que sont la colère, le désespoir, la jalousie et l’illusion. Le Bouddha les considérait comme des poisons qui, lorsqu’ils subsistent dans les cœurs, rendent le bonheur impossible.
…Il existe des instructions précises sur le moyen de transformer l’avidité, la colère et la confusion qui nous affectent. En suivant ces instructions et en apprenant à maitriser notre souffrance, nous pourrons aider les autres à faire de même. » (
Thich Nhat Hanh, La colère transformer son énergie en sagesse).

« … en apprenant à maitriser notre souffrance,… » Je reprends ici cette citation, que j’avais prise pour définir la liberté,  pour aussi en dire les limites. Les sentiments négatifs sont ici exposés comme ceux dont il faut se débarrasser. Hors la personne qui souffre est habitée par ces sentiments, parfois ceux-ci l’habitent depuis des décennies. Il n’est pas aisé, même si on souffre, de se débarrasser de ses habitudes, de ses sentiments et de son « tortionnaire intérieur», celui-là même qui est notre censeur, notre culpabilisateur propre. Une sorte d’accoutumance s’est créé. Il faut voir le mal, le localiser, ne pas le juger. Puis vient le moment pour la personne de faire le deuil dans un premier temps pour ensuite, s’en débarrasser.

De plus, suivant le darshana (point de vue, philosophie) de l’Âdvaita (non-dualité), philosophie commune du yoga et du Sâmkhya, ne prône pas le rejet d’une chose au profit d’une autre. La non dualité nous dit que toutes les facettes, toutes les polarités sont en nous et que nous pouvons les faire cohabiter. Comme quand nous voulons nous débarrasser de la raideur de nos jambes par exemple, nous n’allons pas du jour au lendemain poser la tête sur nos genoux dans la pince ! Nous allons, séance après séance, allonger les muscles, accepter que nous quittions certains plis du corps, que nous devenions souples et que nous changions. Le processus est lent. Et bien pour les émotions perçues, il en va de même, le temps fait son ouvrage et la colère qui était notre première émotion à venir dans certaines situations, nous handicapant, va pouvoir laisser la place à la compréhension, au détachement.

« Patanjali, le grand yogi et psychologue, indique comment se débarrasser de ces impuretés du mental qui épuisent notre énergie et causent toutes sortes de problèmes :

1/ En donnant notre préférence aux évènements heureux

2/ En éprouvant de la compassion pour les malheureux

3/ En nous réjouissant du bien

4/ En restant indifférent au mal. »

(cité par Swami Veetamohananda dans Yoga et vie n°147)

Comme par dilution une goutte de compréhension dans un verre de colère puis deux, puis…progressivement, le verre devient compréhension et la colère ne prend plus qu’une petite part, non disparue mais atténuée, diluée, non impulsive. Voilà comment se détacher de nos désirs et nos sentiments négatifs qui sont en fait nos liens et nous emprisonnent dans un cercle vicieux.

  1. Expérimentations / applications dans les cours / cas concrets




  1. Prathyara

Allongés au sol, détendus

Entendez et éloignez-vous du son,

Voyez la lueur au travers des paupières et retirez-vous de cette lumière

Sentez l’odeur puis orientez votre attention au frôlement de l’air sur le bord des narines

Goût…

Toucher… sentez le frôlement des vêtements, les appuis du tapis… puis plonge à 1 ou 2 cm sous la peau pour percevoir toute son épaisseur et son intériorité.



D’un sens à l’autre, étendez l’attention à tout le corps, à sa vie propre, à ses rythmes et sentez comme il est autre que les sollicitations extérieures.

  1. Visualisation

Voyez une situation pas très agréable, voyez les couleurs ; luminosité, sons… Laissez monter les sentiments qui y sont associés. Ne jugez pas, laissez venir les pensées, n’élaborez pas de pensées, restez sur l’observation sans jugement.

Puis entendez un son agréable qui petit à petit prend la place, de beaux paysages, plage, prairie, chemin, l’odeur de fleurs que vous aimez, le toucher de la brise, le goût de quelque chose d’agréable qui ramène de bons souvenirs…

Est-ce que votre moment désagréable est encore là ? Est-ce que son souvenir est encore très fort ? Voyez ce moment désagréable comme une image Placez cette image accroché à un arbre dans le paysage agréable. Puis représentez vous le très bien et éloignez-vous progressivement en ayant bien toutes les sensations du paysage à l’esprit. Voyez toujours cette image mais jusqu’à la rendre aussi petite qu’une tête d’épingle dans votre paysage.



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