La conscience de ce devoir raviva tous les moyens et toutes les ressources
intellectuelles. On esquivait les defenses et les obstacles dresses par la Russie
officielle. En effet, dans le courant des derniers cinquante ans, apparaissent des
hommes de lettres, des poetes, des dramaturges, des publicistes et des hommes
politiques dont beaucoup ont fait des etudes superieures dans les Ecoles et les
Universites, tant russes qu'etrangeres. La question ethnographique est mise a l'ordre
du jour. On redige des projets de creation d'ecoles nationales; on elabore le
programme de l'enseignement de la langue maternelle, de la litterature et de l'histoire
du peuple. On traduit les meilleurs reuvres etrangeres, on compile des chrestomathies
et des manuels. On edite des reuvres scientifiques, sociologiques, ainsi que l'histoire
de la litterature des peuples etrangers; des revues periodiques paraissent, des journaux
permettent aux Azerbaıdjanais de savoir ce qui se passe chez leurs contemporains
civilises.
SEIM ET GOUVERNEMENT TRANSCAUCASIENS - LEUR IMPUISSANCE
ET LEUR CHUTE
Proclamation de la Republique de l'Azerbaıdjan
Gouvernement transcaucasien
Comptant sur ses forces intellectuelles et materielles, le Conseil national
proclama, le 28 mai 1918; la Republique independante de l'Azerbaıdjan.
Les evenements qui precederent cet acte, important pour l'Azerbaıdjan du
Caucase, etaient provoques par la debacle sociale et politique russe et l'usurpation du
pouvoir central par les bolcheviks. D'autre part ils etaient le resultat de la situation ou
se trouva tout le Caucase et notamment La Transcaucasie a la suite de l'abandon subit
de cette contree par le Gouvernement russe qui y avait regne jusque la.
Depuis le premier jour de la revolution russe, de fevrier 1917 jusqu'aux 25-
27 octobre, ou le pouvoir supreme passa aux mains des bolcheviks, ce pays fut
gouverne par le Comite special de la Transcaucasie dont le personnel avait ete choisi
parle Gouvernement provisoire de MM. Lvoff et Kerensky, et forme d'anciens
membres de la 4e Douma, a raison d'un par nationalite (Russe, Georgien,
Azerbaıdjanais et Armenien).
En octobre, le pouvoir fut accapare par les bolcheviks, ce qui ne fit
qu'accroıtre le desordre dont les consequences furent funestes a tous le pays. Une de
ces circonstances fut l'arret complet des communications entre le centre et les
extremites de la Russie.
Le Caucase te la Transcaucasie se trouverent absolument isoles, non
seulement de Petrograd et de Moscou, mais de toute la Russie.
Livres ainsi a eux-memes, les peuples de la Transcaucasie, par
l'intermediaire de leurs representants, s'unirent dans le but de creer un pouvoir unique
pour toute la contree, muni de la plenitude de pouvoirs legislatifs, judiciaires,
administratifs et financiers.
A ce meme moment fut institue a Tiflis un ministere dont faisaient partie,
sous le titre de commissaires, les representants de tous les peuples transcaucasiens
(Georgiens, Azerbaıdjanais et Armeniens).
Seim et republique federative transcaucasienne
Le Gouvernement decreta indispensable la convocation de l'Assemblee
representative (ou Seim transcaucasien) composee de 132 membres. Au nombre de
ces derniers, il entrait plus d'Azerbaıdjanais que d'autres, en raison de leur majorite
dans la region.
Le Seim se composait de: 1 tous les representants des dites nationalites, elus
par le suffrage universel suivant la loi electorale de l'Assemblee constituante de toute
la Russie; 2 le triple du nombre de deputes du pays a la dite Assemblee, ceux-ci elus
par les organisations nationales et les partis politiques de chacune des nationalites.
Le Seim avait a sa tete un bureau de trois membres (un pour chacun des
peuples).
Le 9 avril 1918, l'Assemblee proclama l'independance du Caucase et forma
de l'Azerbaıdjan, de l'Armenie et de la Georgie, une Republique federative.
La creation de cette confederation fut, au debut, acclamee par tous les
peuples transcaucasiens. Ils esperaient qu'etant unis par la nature elle-meme et par
tant d'interets analogues, tout particulierement dans la sphere economique, les
Transcaucasiens sauraient (viribus unitis) organiser egalement pour le mieux leurs
affaires politiques.
Impuissance du Seim
Cependant leur Gouvernement d'alors fit preuve d'incapacite dans l'reuvre de
l'administration de la contree et de manque d'equite dans la defense des interets
nationaux et ceux des partis politiques aux interets communs a toute la region. Tout
cela fit bientöt naıtre un juste mecontentement a l'egard du dit Gouvernement, voire
de la Republique elle-meme.
Ce furent les Azerbaıdjanais qui protesterent le plus, car la constitution de la
republique coıncida pour eux avec toute une serie de fleaux s'abattant sur leurs tetes.
C'est a ce moment-la que la population azerbaıdjanaise fut, en mains endroits du
Gouvernements d'Erivan, en proie aux attaques des troupes armeniennes qui,
massacrant dans certaines contrees tous les musulmans, sans merci pour les vieillards,
les femmes et les enfants, brulaient ou infestaient des certaines de villages.
Sourd aux demandes et aux protestations des representants azerbaıdjanais du
Seim, le Gouvernement ne prit aucune mesure active. Son attitude fut encore plus
incompatible avec la situation generale de toute la Transcaucasie, lors de
l'envahissement de Bakou et de presque tout le district par les bolcheviks.
Les representants azerbaıdjanais du Seim, adresserent des demandes
instantes de secours, pour la ville de Bakou et sa region, mais la majorite des
membres du Gouvernement fit la sourde oreille ou se contenta de belles phrases
politiques.
Il va de soi que cette faiblesse du Gouvernement, peu importe qu'elle fut
premeditee ou involontaire, rendait impossible l'existence de la Republique
transcaucasienne, d'autant plus que des evenements inattendus se deroulaient a cette
meme epoque a l'exterieur. La Republique se disloqua. La Georgie se retira la
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