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PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         167 
 
agréable, et que je ne puis me résoudre à faire ces jolies choses que tu me 
conseilles, je n’aurai rien à dire devant mes juges. Le cas dont je parlais à 
Polos est aussi le mien. Je serai jugé comme le serait un médecin accusé 
devant des enfants par un cuisinier. Vois en effet ce qu’un pareil accusé pris 
au milieu de tels juges pourrait alléguer pour sa défense, si on l’accusait en 
ces termes : « Enfants, l’homme que voici vous a souvent fait du mal à 
vous-mêmes et il déforme les plus jeunes d’entre vous en les incisant et les 
brûlant, il les réduit au désespoir en les faisant maigrir et en les étouffant, il 
leur donne des breuvages très amers, les force à souffrir la faim et la soif, au 
lieu de vous régaler, comme moi, de mille choses exquises et variées. » Que 
crois-tu que pourrait dire le médecin pris dans ce guêpier ? S’il disait, ce qui 
est vrai : « Je n’ai fait tout cela, enfants, que pour votre santé », quelle 
clameur crois-tu que pousseraient de tels juges ? Ne serait-elle pas violente ? 
 
CALLICLÈS
 
Sans doute ; il faut le croire. 
 
SOCRATE
 
Ne crois-tu pas qu’il sera fort embarrassé de savoir quoi dire ? 
 
CALLICLÈS
 
Assurément. 
 
SOCRATE
 
LXXVIII. — Je sais bien que la même chose m’arriverait, si je comparaissais 
devant des juges ; car je ne pourrais pas alléguer que je leur ai procuré ces 
plaisirs qu’ils regardent comme des bienfaits et des services, tandis que moi, 
je n’envie ni ceux qui les procurent, ni ceux qui les reçoivent. Si on m’accuse 
ou de corrompre les jeunes gens, en les réduisant à douter, ou d’insulter les 
gens plus âgés, en tenant sur eux des propos amers, 
522b-523b 
soit en particulier, 
soit en public, je ne pourrai ni leur répondre conformément à la vérité : « C’est 
la justice qui me fait parler ainsi et en cela je sers votre intérêt, juges, ni dire 
aucune autre chose ; de sorte que je dois m’attendre à ce qu’il plaira au sort 
d’ordonner. 
 
CALLICLÈS
 
Alors tu crois, Socrate, qu’il est beau pour un homme d’être dans une pareille 
position et dans l’impuissance de se défendre lui-même ? 


PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         168 
 
 
SOCRATE
 
Oui, Calliclès, à condition qu’il ait une chose que tu lui as plusieurs fois 
accordée, je veux dire qu’il se soit ménagé le secours qui consiste à n’avoir 
rien dit ni rien fait d’injuste ni envers les hommes, ni envers les dieux. Car 
cette manière de se secourir soi-même, ainsi que nous l’avons reconnu plus 
d’une fois, est la meilleure de toutes. Si donc on me prouvait que je suis 
incapable de m’assurer cette sorte de secours à moi-même et à un autre, je 
rougirais d’être convaincu devant peu comme devant beaucoup de personnes 
et même en tête à tête avec moi seul, et si cette impuissance devait causer ma 
mort, j’en serais bien fâché ; mais si je perdais la vie faute de connaître la 
rhétorique flatteuse, je suis sûr que tu me verrais supporter facilement la mort. 
La mort en soi n’a rien d’effrayant, à moins que l’on ne soit tout à fait insensé 
et lâche ; ce qui est effrayant, c’est l’injustice ; car le plus grand des malheurs 
est d’arriver chez Hadès avec une âme chargée de crimes. Si tu le veux, je suis 
prêt à te faire un récit qui te le prouvera. 
 
CALLICLÈS
 
Eh bien, puisque tu as achevé ton exposition, achève aussi de traiter ce point. 
 
SOCRATE
 
LXXIX. — Écoute donc, comme on dit, une belle histoire, que tu prendras, je 
m’en doute, pour une fable, mais que je tiens pour une histoire vraie ; car je te 
garantis vrai ce que je vais dire. 
Comme le dit Homère 
1
, Zeus, Poséidon et Pluton, ayant reçu l’empire de leur 
père, le partagèrent entre eux. Or au temps de Cronos, il y avait à l’égard des 
hommes une loi, qui a toujours subsisté et qui subsiste encore parmi les dieux, 
que celui qui a mené une vie juste et sainte aille après sa mort dans les îles des 
Bienheureux 
2
 pour y séjourner à l’abri de tout mal dans une félicité parfaite, 
et qu’au contraire celui qui a vécu dans l’injustice et l’impiété aille dans la 
prison de l’expiation et de la peine, qu’on appelle le Tartare 
3

Or, au temps de Cronos et au début du règne de Zeus, 
523b-524c 
les juges étaient 
vivants et jugeaient des vivants, le jour même où ceux-ci devaient mourir. 
Aussi les jugements étaient mal rendus. Alors Pluton et les surveillants des 
                                                           
1
 
Iliade, XV, 187-188
 
[‘185’]
. Cf., sur le mythe du Gorgias
Apologie

[‘40c’]
 sqq. ; 
Rép., X, 
614b sqq
. ; 
Phédon
, 107d sqq. 
2
 Il n’est pas question dans Homère des îles des Bienheureux, qui n’apparaissent que chez 
Hésiode (
Travaux et Jours, 170-171
 
[‘îles’]
) ; mais il est question dans l’Odyssée, IV, 563, de 
la Plaine Elyséenne, promise à Ménélas. 
3
 Homère connaît le Tartare, mais comme une sorte de prison pour les dieux (Iliade, VIII, 13 
et 478). 


PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         169 
 
îles Fortunées allaient rapporter à Zeus qu’il leur venait dans les deux endroits 
des hommes qui ne méritaient pas d’y séjourner. « Je vais mettre un terme à 
ces erreurs, répondit Zeus. Ce qui fait que les jugements sont mal rendus, c’est 
qu’on juge les hommes tout vêtus ; car on les juge de leur vivant. Aussi, 
poursuivit-il, beaucoup d’hommes qui ont des âmes dépravées sont revêtus de 
beaux corps, de noblesse et de richesse, et, à l’heure du jugement, il leur vient 
une foule de témoins pour attester qu’ils ont vécu selon la justice. Les juges 
sont éblouis par tout cela. En outre, ils jugent tout habillés eux aussi, ayant 
devant leur âme, comme un voile, des yeux, des oreilles et tout leur corps. Cet 
appareil qui les couvre, eux et ceux qu’ils ont à juger, leur offusque la vue. La 
première chose à faire, ajouta-t-il, c’est d’ôter aux hommes la connaissance de 
l’heure où ils doivent mourir, car ils la connaissent à l’avance. Aussi 
Prométhée a déjà été averti de mettre un terme à cet abus 
1

Ensuite il faut qu’on les juge dépouillés de tout cet appareil. Il faut aussi que 
le juge soit nu et mort, pour examiner avec son âme seule l’âme de chacun, 
aussitôt après sa mort, et que celui qu’il juge ne soit assisté d’aucun parent et 
qu’il laisse toute cette pompe sur la terre afin que le jugement soit équitable. 
J’avais reconnu ce désordre avant vous ; en conséquence j’ai établi comme 
juges trois de mes fils, deux d’Asie, Minos et Rhadamanthe, et un d’Europe, 
Eaque. Lorsqu’ils seront morts, ils rendront leurs jugements dans la prairie 
2

au carrefour d’où partent les deux routes qui mènent, l’une aux îles des Bien-
heureux, l’autre au Tartare. Rhadamanthe, jugera les hommes de l’Asie, 
Eaque ceux de l’Europe 
3
. Pour Minos, je lui réserve le privilège de prononcer 
en dernier ressort, si les deux autres sont embarrassés, afin que le jugement 
qui décide du voyage des hommes soit aussi juste que possible. » 
@
 
LXXX. — Voilà, Calliclès, ce que j’ai entendu raconter et que je tiens pour 
vrai, et de ces récits je tire la conclusion suivante. La mort, à ce qu’il me 
semble, n’est pas autre chose que la séparation de deux choses, l’âme et le 
corps. Quand elles sont séparées l’une de l’autre, chacune d’elles n’en reste 
pas moins dans l’état où elle était du vivant de l’homme. Le corps garde sa 
nature propre avec les marques visibles des traitements et des accidents qu’il a 
subis. Si par exemple un homme était de haute taille de son vivant, soit par 
nature, soit grâce à son régime, soit pour les deux causes à la fois, son corps 
est également de grande taille, après sa mort ; s’il était 
524c-525c 
gros, son 
cadavre est gros et ainsi de suite ; s’il affectait de porter des cheveux longs
son corps garde sa chevelure ; si c’était un homme à étrivières et, si, pendant 
sa vie, il portait sur son corps les traces cicatrisées des coups de fouet ou 
d’autres blessures, on peut les voir sur son cadavre ; s’il avait des membres 
                                                           
1
 Il y a ici un souvenir d’Eschyle, 
Prométhée, 256
 
[‘prévoir’]
 : « J’ai ôté aux mortels la 
prescience de leur destinée. » 
2
 Sans doute la prairie d’asphodèles où habitent les âmes, fantômes des morts. (
Odyssée
XXIV, 13-14
 
[‘asphodèle’]
).  
3
 Minos et Rhadamanthe sont fils d’Europe, fille de Phœnix, qui régnait en Phénicie, par 
conséquent asiatiques par leur origine ; Eaque est fils de la nymphe Égine. 


PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         170 
 
brisés ou contrefaits, tandis qu’il était en vie, ces défauts sont encore visibles 
sur son cadavre. En un mot, les traits de son organisation physique pendant la 
vie restent tous ou presque tous visibles après la mort durant un certain temps. 
Il me paraît, Calliclès, qu’il en est de même à l’égard de l’âme et que, 
lorsqu’elle est dépouillée de son corps, on aperçoit en elle tous les traits de 
son caractère et les modifications qu’elle a subies par suite des divers métiers 
que l’homme a pratiqués. 
Lors donc que les morts sont arrivés devant le juge, par exemple ceux d’Asie 
devant Rhadamanthe, celui-ci les fait approcher de lui et il examine chaque 
âme, sans savoir à qui elle appartient. Souvent mettant la main sur le Grand 
Roi ou sur tout autre souverain ou potentat, il constate qu’il n’y a rien de sain 
dans son âme, qu’elle est toute tailladée et balafrée par les parjures et 
l’injustice dont chacun des actes de l’homme y a marqué l’empreinte, que tout 
y est tordu par le mensonge et la vantardise et que rien n’y est droit, parce 
qu’elle a été nourrie loin de la vérité, et qu’enfin la licence, la mollesse, 
l’insolence et l’incontinence de sa conduite l’ont remplie de désordre et de 
laideur. A cette vue, Rhadamanthe la renvoie ignominieusement tout droit à la 
prison pour y subir les châtiments qui lui conviennent. 
LXXXI. — Or ce qui convient à tout être qu’on châtie, quand on le châtie 
justement, c’est de devenir meilleur et de tirer profit de la punition, ou de 
servir d’exemple aux autres, afin qu’en le voyant souffrir ce qu’il souffre, ils 
prennent peur et s’améliorent. Mais ceux qui tirent profit de l’expiation que 
leur imposent, soit les dieux, soit les hommes, sont ceux qui n’ont commis que 
des fautes remédiables. Toutefois ce profit ne s’acquiert que par des douleurs 
et des souffrances et sur cette terre et dans l’Hadès, car c’est le seul moyen de 
se débarrasser de l’injustice. Quant à ceux qui ont commis les derniers forfaits 
et sont par suite devenus incurables, ce sont eux qui servent d’exemples. 
Eux-mêmes ne tirent plus aucun profit de leurs souffrances, puisqu’ils sont 
incurables ; mais d’autres profitent à les voir éternellement souffrir, à cause de 
leurs fautes, les plus grands, les plus douloureux, les plus effroyables 
supplices, et, suspendus comme de vrais épouvantails, là-bas, dans la prison 
de l’Hadès, servir de spectacle et d’avertissement à chaque nouveau coupable 
qui arrive en ces lieux. 
525d-526d 
Archélaos sera du nombre, je puis te l’assurer, si Polos a dit vrai, ainsi 
que tout autre tyran pareil à lui. Je crois en effet que la plupart de ceux qui 
servent d’exemples sont des tyrans, des rois, des potentats et des hommes 
politiques, car ce sont ceux-là qui, grâce à leur pouvoir arbitraire, commettent 
les crimes les plus graves et les plus impies. Homère lui-même en témoigne ; 
car ce sont des rois et des potentats qu’il a représentés comme éternellement 
punis dans l’Hadès, Tantale, Sisyphe, Tityos 
1
. Quant à Thersite et aux autres 
méchants qui étaient de simples particuliers, personne ne les a représentés 
                                                           
1
 [
Odyssée, XI, 576
 
[‘570’]
]. Mais le passage où il est question de ces grands coupables est de 
date récente. 


PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         171 
 
comme incurables et soumis comme tels aux grands châtiments ; c’est que, 
sans doute, le pouvoir leur manquait ; aussi étaient-ils plus heureux que ceux 
qui l’avaient. 
C’est en fait, Calliclès, parmi les puissants que se trouvent les hommes qui 
deviennent extrêmement méchants. Rien n’empêche pourtant qu’il ne se 
rencontre parmi eux des hommes vertueux qu’on ne saurait trop admirer ; car 
il est difficile, Calliclès, et souverainement méritoire, quand on a pleine liberté 
de mal faire, de rester juste toute sa vie. Mais on rencontre peu de caractères 
de cette trempe. Il y a eu néanmoins dans cette ville et ailleurs, et il y aura 
sans doute encore d’honnêtes gens pour pratiquer la vertu qui consiste à 
administrer avec justice les affaires qu’on leur confie. On en a même vu un 
qui est devenu très célèbre par toute la Grèce, Aristide, fils de Lysimaque. 
Mais la plupart des potentats, excellent Calliclès, deviennent des scélérats. 
LXXXII. — Pour en revenir à ce que je disais, lorsque ce Rhadamanthe reçoit 
un de ces scélérats, il ignore tout de lui, qui il est et de quelle famille, sauf que 
c’est un méchant. Quand il s’en est assuré, il le relègue au Tartare, après avoir 
signalé par une marque s’il le juge guérissable ou incurable. Arrivé là, le 
coupable subit la peine qui convient à son état. D’autres fois, en voyant une 
âme qui a vécu saintement et dans la vérité, âme d’un simple citoyen ou de 
tout autre, mais particulièrement, je te l’affirme, Calliclès, d’un philosophe qui 
ne s’est occupé durant sa vie que de ses propres affaires, sans s’ingérer dans 
celles des autres, il s’abandonne à l’admiration et l’envoie dans les îles des 
Bienheureux. Eaque s’occupe du même office. Tous les deux jugent en tenant 
une baguette à la main. Quant à Minos, qui surveille ces jugements, il est assis 
et seul il a un sceptre d’or, comme l’Ulysse d’Homère rapporte qu’il l’a vu 
tenant un sceptre d’or et rendant la justice aux morts 
1

Pour ma part, Calliclès, j’ajoute foi à ces récits, et je m’étudie à rendre mon 
âme aussi saine que possible pour la présenter au juge. Je n’ai cure des 
honneurs chers à la 
526d-527d 
plupart des hommes, je ne cherche que la vérité et 
je veux tâcher d’être réellement aussi parfait que possible de mon vivant et à 
ma mort, quand mon heure sera venue. J’exhorte aussi tous les autres 
hommes, autant que je le puis, et je t’exhorte toi-même, Calliclès, 
contrairement à tes conseils, à suivre ce genre de vie et à t’exercer à ce combat 
qui vaut, je te l’assure, tous les combats de ce bas monde, et je te blâme de 
l’incapacité où tu seras de te défendre toi-même, quand viendra pour toi le 
moment de ce procès et de ce jugement dont je parlais tout à l’heure. Quand tu 
arriveras devant ton juge, le fils d’Egine, et que, mettant la main sur toi, il te 
mènera devant son tribunal, tu resteras bouche bée et la tête te tournera là-bas 
tout comme à moi ici, et peut-être seras-tu frappé ignominieusement sur la 
joue et en butte à tous les outrages. 
                                                           
1
 [
Odyssée, XI, 569
 
[‘570’]



PLATON  —  GORGIAS
  —   traduction d’Émile CHAMBRY         172 
 
Peut-être considères-tu mon récit comme un conte de vieille femme, pour 
lequel tu n’éprouves que du dédain. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que 
nous le dédaignions, si par nos recherches dans un sens ou dans l’autre nous 
pouvions trouver quelque chose de meilleur et de plus vrai. Mais tu vois qu’à 
vous trois, qui êtes les plus savants des Grecs d’aujourd’hui, toi, Polos et 
Gorgias, vous êtes hors d’état de prouver qu’on doive mener une autre vie que 
celle-ci, qui apparaît comme utile même dans l’autre monde. Au contraire, 
parmi tant d’opinions, toutes les autres ayant été réfutées, celle-ci reste seule 
inébranlable, qu’il faut se garder avec plus de soin de commettre l’injustice 
que de la subir et qu’avant tout il faut s’appliquer, non pas à paraître bon, mais 
à l’être, dans la vie privée comme dans la vie publique. Si un homme devient 
mauvais en quelque point, il faut qu’il soit châtié, le second bien, après celui 
d’être juste, consistant à le devenir et à expier sa faute par la punition ; qu’il 
faut éviter toute flatterie envers soi-même et envers les autres, qu’ils soient en 
petit ou en grand nombre, et qu’on ne doit jamais ni parler ni agir qu’en vue 
de la justice. 
 
LXXXIII. — Écoute-moi donc et suis-moi dans la route qui te conduira au 
bonheur et pendant ta vie et après ta mort, comme la raison l’indique. Souffre 
qu’on te méprise comme insensé, qu’on te bafoue, si l’on veut, et même, par 
Zeus, qu’on t’assène ce coup si outrageant. Reçois-le sans te troubler ; tu n’en 
éprouveras aucun mal, si tu es réellement un honnête homme qui pratique la 
vertu. Puis, quand nous l’aurons ainsi pratiquée en commun, à ce moment, si 
nous le jugeons à propos, nous aborderons la politique, ou, si nous nous 
décidons pour une autre carrière, nous délibérerons alors, étant devenus plus 
capables de le faire que nous ne le sommes à présent. Car nous devrions 
rougir, dans l’état où nous paraissons être à présent, de fanfaronner comme si 
nous valions quelque chose, 
527d-527e 
nous qui changeons à chaque instant de 
sentiment sur les mêmes sujets et les plus importants, tant est grande notre 
ignorance ! Prenons donc pour guide la vérité qui vient de nous apparaître et 
qui nous enseigne que la meilleure conduite à suivre est de vivre et de mourir 
en pratiquant la justice et les autres vertus. Attachons-nous donc à cette 
doctrine et engageons les autres à la suivre, au lieu de celle qui t’a séduit et 
que tu m’exhortes à pratiquer ; car elle ne vaut rien, Calliclès. 
 
 
 
@
 


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Dossier : 
C:\CSS\Brehier 
Modèle : 
C:\WINDOWS\Application Data\Microsoft\Modèles\Normal.dot 
Titre : 
Gorgias, ou sur la Rhétorique 
Sujet : 
Rhétorique 
Auteur : 
Platon 
Mots clés : 
Platon, Académie, Grèce, Athènes, Antiquité, Philosophie, 
Socrate, Calliclès, Gorgias, rhétorique, tempérance, vertu, beau, bon, bien, mal, pédotribe 
Commentaires : 
http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/ 
Date de création : 
13/12/05 11:16 
N° de révision : 

Dernier enregistr. le : 
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Pierre Palpant 
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