Les diasporas grecques du viiième siècle à la fin du iiième siècle avant J. C.



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3/ Les buts de la monnaie
But pratique : remplace les objets de valeur destiné à être échangés d'un but à l'autre de la méditerranée, donc plus facile de transporter monnaie/lingots que trépieds et vaches, obèles (broches de métal).

On retrouve d’ailleurs le même mot : obèle devient obole. Tringle de fer : drachma => drachme.


La monnaie a-t-elle été faite pour servir l'économie ? La circulation des monnaies dans le monde méditerranéen ne correspond pas avec la circulation des biens. On ne peut donc pas dire que la monnaie ait servi de monnaie d'échange pour les commerçant. Au contraire, le troc est encore la règle. Donc pas de changement sur le plan économique.

Quand on exporte des monnaies, on le fait non pas pour la valeur elle même de la monnaie mais pour le métal qu'il contient, les égyptiens n'ayant pas de métaux précieux

A Athènes, au VIe siècle, un bœuf faut 5 drachmes, une brebis 1 drachme. Pour acheter des petits objets, on continue donc à échanger à l'aide du troc.
L'utilisation n'est donc pas économique mais politique : la monnaie se révèle utile pour les cités qui ont besoin d'établir un équilibre entre ressources et dépenses : fonctionnaires et magistrats à payer, indemnisation des citoyens participant aux assemblés, mercenaires, don au colonie, charpentiers maritimes : la monnaie devient utile pour ce genre de transactions.

Mais elle est essentiellement politique : nomisma en grec, dérivé de nomos, la loi.


Le fait d'avoir une monnaie de sa propre cité provoque la fierté. Les grecs d'outre mer, face aux populations indigènes et aux autres grecs installés à leur côté, sont fiers d'appartenir à une cité qui frappe monnaie belle.
Quand on a affaire à un roi, le roi frappe monnaie à son effigie, aussi bien pour des raisons de propagandes que pour des raisons personnelles Les rois commencent à être vénérés comme des dieux : avoir sa tête sur une monnaie d'or est déjà accéder en quelque sorte à l'immortalité.
III) L'art grec à l'époque archaique.

Demargne, Farnoux, La naissance de l'art grec.

Roland Martin, L'art grec

Holtzmann, Pasquier, L'art grec

Influence réciproque entre grecs et non grecs : céramiques athéniennes s'exportent vers l'orient (production d'Eubée en Syrie, à Al-Mina) et,en même temps, objets orientaux qui circulent vers la Grèce, vers l'ouest même et la Grande Grèce.

Ces échanges sont sont des échanges d'objet ET de motifs.

Jusque vers 750, art géométrique. A partir de 750, motifs plus naturels, animaux : ils viennent de l'orient. L'influence orientale se marque essentiellement dans l'apport de techniques nouvelles et des l’iconographie : de nouveau utilisation de la pierre, de l'ivoire, de choses qui, sauf en Eubée peut-être, avaient été délaissé pendant les âges obscurs. C'est aussi l'apprentissage et la maîtrise de la statuaire gigantesque, les kouroi.
Peut-on établir une chronologie de l'art grec archaïque ? Difficile. John Nicolas Coldstream, Poterie géométrique grecque, 2009 (n. éd) a essayé. Mais on considère qu'il n'y a pas UNE chronologie mais des chronologies selon les cités, selon le domaine (architecture, poterie). La collection « Univers des formes » présente un tableau synoptique des différentes productions artistiques avec une classement chronologique.

Il faut prendre cette chronologie comme un canevas :




  • Période sub-mycénien, connu pour l'eubée, très peu ailleurs

  • Période Proto-géométrique : envion 1050/1025-900

  • Renouveau géométrique : 900/725 : extension du géométrique.

Deux ou trois phases ; géométrique moyen et géométrique récent, voire géométrique ancien.

Ancien : 900-850

Moyen : 850 – 770

Récent : 770 -700

Production de grands vases ornés de motifs plus ou moins riches. Obsession de la ligne ou du cadre géométrique.

Les motifs, peu à peu, sont empruntés à la mythologie, en particulier à la figure d'Hérakles. Les peintres aussi, évoluent, on sent une libération du mouvement.

L'art géométrique est produit dans de nombreux centres : Athènes, Argos, mais aussi dans les Cyclades ou en Crète. En outre, rôle important joué par le sanctuaire d'Olympie au VIIIe siècle. Ce sanctuaire contribue à la diffusion d'un courant artisanal dans toute la Grèce et dans tout l'occident.

C'est au cours de cette période géométrique que les artistes commencent à signer leur œuvre, signe d'une excellence revendiquée.




  • Période de transition : 725 – fin du VIII (Proto-Corinthien)/680 (proto-attique)

Phase de transition où l'on passe d'un art géométrique à l'époque archaïque. Attention, en histoire de l'art la période archaïque est très limité, alors qu'en historie, ça va du IX au VI.

A partir du VIIe, on a quelque chose de nouveau qu'on peut diviser en deux étapes.


  • Période orientalisante ou haut archaïsme : 700-600 environ avant Jésus-Christ 

Cette phase est celle ou les artisans ont acquis certaines techniques empruntés à des artistes orientaux : moules au lieu de modeler des figurines en métal ou terre-cuite, moulage avec figurine en creux : économique de métal.

Les artisans grecs s'inspirent des motifs picturaux orientaux, légendaires ou réels, avec des motifs végétaux (lotus). Les grecs ont été inspirés par des civilisations : néo-pythiques, assyriennes, phéniciennes. Les grecs ont été inspirés par l'architecture.

Ceux qui étaient en orient et en Égypte ont été mis en contact avec des artisans venus dans les comptoirs de commerce grecs car ils avaient été chassés lors de la conquête assyrienne par exemple. Les Grecs leur ont empruntés des mesures précises pour créer un objet. Hérodote raconte l'histoire de deux artisans grecs, Théodoros et Téléklès, qui ont séjourné à naucratis

Cela dit, les grecs n'ont pas oublié leur goût d'origine. On observe au contraire ce qu'on a appelé le « génie grec ». dans la sculpture, trace de ce génie grec avec une différence tout à fait assumée entre les productions grecs et égyptienne : les grecques cherchent tjrs à traduire la mesure, l'humain. Au contraire, les égyptiens sont marqués par le gigantisme et le divin. Lorsqu'un monument est bâti par les égyptiens, c'est dans l'axe d'une place. Au contraire pour les grecs, on évite d'installer un bâtiment dans un axe parfait car les grecs jouent sur plusieurs dimensions ; ils veulent que l'on aperçoive le temple non pas de pure face mais qu'on l'observe sur au moins deux côtés à la fois.


  • Période archaïque : archaïsme mur, celui du VIe siècle.

Deux centres se succèdent : d'abord Corinthe puis à partir de 570/540, Athènes. Il faut également mentionner Samos et Milet en Asie mineure.

Période de très grande créativité avec une spécialisation des métiers. Il n'y a plus le potier qui décore son propre vase mais le peintre et celui qui va décorer le vase. Les deux vont signer séparément le vase si bien qu'on va trouver des formules comme : un tel m'a fabriqué et untel m'a décore.

Par exemple, Ergotimos et Kleitias sont les créateurs du fameux vase François. Autre exemple, Exekias, appelé le peintre d'Amasis, Amasis n'étant pas une localité mais le potier installé à Athènes dans le quartier du céramique pour lequel il travaillait.

Le VIe siècle voit aussi une révolution picturale et technique avec le passage des AFN (à figure noire) aux AFR (à figure rouge).

Les grecs ont profité de leur contact avec l'Orient et avec l'Egypte. Les temples athéniens sont appelés ioniques, car ils ont des colonnes ioniques (agrémentées à leur sommet de volutes de part et d'autres, plus minces que les doriques). Polycrate de Samos passe pour un tyran bâtisseur : les relations entre tyrans grecs et ceux de Samos peuvent explique l'imitation par les grecs des temps d'Asie mineure. Autre explication : les artisans voyagent bc. On a ainsi la présence d'un temple ionien à Syracuse, colonie dorique, car les architectes venues en Sicile étaient originaires de Samos.



Conclusion :
L'émergence de la cité archaïque est due a des raisons naturelles selon les anciens. Elle provient de l'alliance ville-campagne en raison d'impératifs militaires et défensifs, à un moment ou la population est en peine accroissement et ou l’autarcie n'est plu possible.

En outre, le progrès de la conscience civique (esprit religieux avec édifications de sanctuaires), le retour de l'écriture, permettent de diffuser dans l'espace méditerranéen une culture grecque.

Ceci permet de rédiger et codifier des lois : des populations émigrées vont s'installer et avoir leur propre codes législatifs, ce qui leur permet de rester de génération en génération.

Enfin, de nombreux changements sont intervenus dans l'art, avec pas mal d'emprunts techniques à l'orient.



Chapitre III : La connaissance de la méditerranée archaïque

Comment les Grecs percevaient-ils la mer ? Lien entre grecs établis à l'est, au nord au sud ou à l'ouest ou obstacle ? Dangers de la mer ? Difficultés de la navigation ? Comment la connaissance des différentes mers s'est elle développée à l'époque archaïque ? Avait-on une idée de la géographie ? Quel est le rôle joué par les marchands. Ont-ils permis aux autres grecs de connaître mieux la mer et les différents horizons qui pouvaient s'ouvrir à eux ?

Les marchands et commerçants jouent un rôle primordial : chez Homère, question rituelle posée aux étrangers de passages : « Qui es tu, de quel port vient tu, pourquoi navigue tu, est-ce pour faire du commerce ? »
Bibliographie :

Michel Gras, La méditerranée archaïque, 1996 → A connaître aussi

Pascal Arnaud, La Navigation hauturière en Méditerranée ancienne d'après les données des géographes anciens

Pascal Arnaud : Les routes de la navigation antique. → A connaître

Patrice Pomey, épaves de navires grecs

I) La perception de la mer chez Homère
A) Avant Homère
Dès la fin du IIe millénaire, les Phéniciens avaient parcouru la mer méditerranée et avaient tracé des routes commerciales.

Les Crétois et les Mycéniens, toujours au IIe millénaire, avaient parcouru la méditerranée : on le sait grâce à des épaves, dont l'une situé au large de l'île de Rhodes, épave mycénienne de 1300 BC et qui présente une cargaison très hétérogène : lingots de cuivre, étain, verre, bois précieux, ébène, ivoire, murex, résine de térébinthe, épée, armement syrien, etc. Ceci nous renseigne sur les produits échangés vers 1300 BC.

Au VIIIe siècle, quand les grecs naviguent sur la mer méditerranée, ils n'ont rien inventé : La mer est un espace de contact dès le IIe millénaire. Par conséquent, Ulysse dans l'Iliade et l'Odyssée connaissait des routes maritimes tracées par d'autres peuples que les grecs.
B) La position de la question homérique
Les œuvres => Iliade, Odyssée et certains chants. Deux thèses s'affrontent.

Première thèse, hyper-critique, qui remonte au savant Alexandrin (Ératosthène) qui considère qu'on a rien à tirer de l'Iliade et de l'Odyssée : affabulation qui n'apportent rien à l'historien.

Autre thèse, celle qui admet, avec par exemple Strabon, dans le livre I de sa Géographie, une réalité historique et géographique des épopées.
Il y aurait dans l'Iliade et l'Odyssée différents mondes : le monde de la guerre en Asie mineure, le monde des petit palais grecs et le monde des voyages merveilleux du coté sud et occidental de la méditerranée.

Il semble que tout ce qui est situé à l'ouest est de l'ordre du magique, du merveilleux ; à l'est du réel, du politique, du conflictuel. Troie à l'est, Calypso à l'ouest.

Un état de la question est présenté par Bernard Eck dans « Voyageurs grecs et exploration de la Mer » in Voyageurs et Antiquité classique, 2003, Dijon
La question fondamentale est de savoir si Homère a eu connaissance d'une géographie méditerranéenne et si oui si il l'a utilisé telle qu'elle dans ces œuvres.

Homère a-t-il pu connaître les instructions nautiques, a t-il repris les voyages des premiers colons grecs ?

Ou bien ce n'est qu'affabulations, voyage littéraire et initiatique
C) Grecs = peuple de marins ?
Aujourd'hui l'image est-celle des grecs avec leur bateau sur un port. Mais aussi celle de l'agriculteur avec son âne qui ramasse les olives. Ou celle du pâtre grec.

Les Grecs subissent la mer et les Dieux de la mer. Ulysse se démarque des marins commerçants dans la mesure ou lui affronte la mer malgré lui, pour rentre cher lui, alors que les autres prennent la mer pour voyager et commercer. Ulysse est constamment soumis aux dieux (Poséidon) et aux vents (Éole).

Enfin, les mers ne sont pas nommées. Ce qui peut signifier selon un processus psychologique, que les grecs ne le maîtrise pas.
La mer fait peur : les dieux et les conditions climatiques multiplient les naufrages. Ulysse est le seul à rentrer vivant chez lui. Le retour de Mélénas a Sparte a été très périlleux et même le peuple navigateur par excellence des Phéaciens (Nausicaa) perd leur bateau après avoir ramené Ulysse a Ithaque.

Les naufrages sont aussi causés par des pirates en mer ou par des bandits sur terre. Par exemple, tactique d'allumer un feu sur la terre (faux phare).

Les grecs ont étudié très tôt les vents marins, la direction des vents et les risques que ceux-ci leur faisaient courir (cf. Hérodote, fondation de Cyrène, bateau détourné de sa route).

On a établit des espèces d'almanach qui indiquent saisons après saisons la direction des vents, leur force, les bonnes périodes pour naviguer : parapegme


Les naufrages sont représentés dans les poèmes homériques : Iliade 21, Odyssée 24, ou sur certains vases : un cratères de Pithécusses, qui date de la fin du VIIIe siècle : y est peint une scène de naufrage ou on voit de gros poissons (pas des requins, des thons) en train de dévorer les naufragés.


D) Grecs : peuples attachés à leurs terres.
Le grec est attaché à sa terre donc ne prend la mer que lorsqu'il y est obligé. Dans certaines localités, comme en Eubée, ????.

Le grec reste, au delà de l'aristocratie, attaché à sa terre et on a a ce sujet un ver ambiguë, qui annonce la mort d'Ulysse. Il va mourir « ex halos ». Halos = mer. (Halos => Salos => sel).

Deux sens : ou bien cela signifie « tu vas mourir à cause de la mer », ou bien « loin de la mer » (et dans ce cas c'est l'image d'Ulysse qui troque sa rame contre un sceptre.)
II) La navigation archaïque
A) Cabotage ou haute mer.
Thalassa : mer qui est visible de la côte.
Pontos : peut signifier la haute mer
De toute évidence, les bateaux homériques étaient mieux adaptés au cabotage : mais il y a alors risque de piraterie/banditisme.

Les navires de commerces naviguaient plutôt en haute mer pour éviter d'être pris par les pirates, jours et nuit, avec provisions à bord.


Il fallait 154 jours pour longer les côtes septentrionales de la Méditerranée d'après Michel Gras.

Pour Homère, Ulysse a mis une vingtaine de jours pour rallier l'île de Schéri, sans doute au niveau de Corfou, depuis la grotte de Calypso qui serait à Gibraltar.

Les anciens comme Hérodote comptaient les distance en jour de navigation. Une journée dure 17 heures de jours aux beaux jours, et on pouvait parcourir entre 600 et 900 stades (1 stade =~ 180 mètres.)

Mais tout dépend bien évidemment de la qualité du bateau (rond ou allongé) et de la force du vent occasionnel.

Lorsque les grecs naviguaient soit par cabotage soit en haute-mer, ils avaient des points de repère ; ils essayaient de se réparer au soleil et on naviguait de préférence selon un axe est-ouest. Le retour d'occident était donc plus difficile.

On évite la rencontre de navires de guerres qui infestaient la méditerranée et autant que possible de prendre la mer de nuit. Si on devait le faire, on se fiait à certaines constellations connues.

Prendre la mer de nuit est-il plus risqué ? Très discutable, car moins de risque d'être attaqué par des pirates et le guidage par étoile était plus fiable que le guidage par le soleil.

De jour, on se servait de certains promontoires ornés de monuments pour se repérer. Par exemple, dans l'Hellespont, les tombes d'Achille et de Patrocle.

Les côtes étaient ornées de tours et de phares. On avait recours à d'autres moyens moins évident pour se repérer. On embarquait sur des bateaux un devin qui se fiait a son instinct pour guider le pilote.

Autre moyen, l'observation des oiseaux. On connaissait les espèces d'oiseaux, on savait que certains s'aventuraient très peu en haute mer donc quand on en croisait on savait qu'on était près de la côte, voir on savait près de quelle région on était.

On pouvait aussi se servir des dauphins qui guidaient les routes en méditerranée, comme pour la pèche on connaissait le parcours des bancs de thon.
Les manœuvres : les navires avançaient à la voile avec vent arrière seulement. Si le vent était contraire, ou si le vent est tombé (situation de bonace) il fallait naviguer à la rame. Illustration de ce travail des rameurs avec l'expédition athénienne de Sicile. Le gouvernail lui même est d'une ou deux rames comme sur le vase François.

Le vent du Sud/sud-est est l'Euros, le vent du nord-ouest est le zéphyr, le vent du nord le borée, et le vent du sud qui rend fou, le notos. Autre vent, le Meltem, vent étésien, qui souffle l'été du nord et balaye la mer Égée, détournant souvent les navires qui circulent d'est en ouest vers la Crète ou les côtes de Libye. Ainsi, quand les Athéniens veulent intervenir au nord de la mer Égée, contre les macédoniens par exemple, ils sont obligés de ramer.


B) Les navires
La méditerranée au VIIe siècle, 2010.
Les bateaux archaïques grecs sont connus par des descriptions littéraires, des peintures, des bas-reliefs ou encore par l'archéologie. Pour l'archéologie, deux type de sources : les épaves et les maquettes découvertes dans des tombes, auxquelles il faut ajouter des ex-voto (remerciement aux dieux de la mer qui ont permis une bonne navigation).

Pour les épaves, on a le témoignage archéologique de l'épave de Douvres (Angleterre) qui date du IIe millénaire puis les épaves de bon-porté (côte d'Azur) du VIe siècle, celles retrouvées à Marseille, les épaves Jules Verne (situées près de la place Jules Verne actuelle.) Jules Verne VII, navire de commerce, Jules Verne IX, grande barque de pèche. Ces dernières ont été construites par les Phocéens de Marseille.

La plupart des épaves retrouvées sont localisées en méditerranée occidentale, le long des côtes françaises, sardes, espagnoles. Cela ne veut pas dire que les grecs pratiquaient seulement le cabotage. Les archéologues ont commencé a fouillé ce qu'ils pouvaient techniquement fouiller. Maintenant, les techniques archéologiques permettent d'aller sonder en haute mer et on trouvera peut-être des épaves qui prouveront l'existence de routes maritimes hauturières.
Ces bateaux étaient construits en bois secs, le peuplier, le pin, et en bois dur pour les systèmes de fixation (tenons et mortaises). Ces coques étaient peintes en rouge foncée, couleur obtenue à partir du phoïnix ou murex.

Chez Homère, les bateaux ne sont pas dis rouges mais noir (rouges foncés).

Deux types de construction : d'abord les bateaux cousus et les bateaux assemblés.

Bateaux cousus : descriptions dans l'Iliade, chant II, 135. Les planches étaient tenus assemblées les unes aux autres par des ligatures de lins, renforcées parfois par des câbles. Ces bateaux cousus étaient peu résistants. Par exemple, les navires Grecs amenaient pendant la guerre de Troie ont vu leur bois pourrir au bout de 9 ans. Les cordages étaient tous détendus. On a un exemple de bateau cousu avec l'épave Jules Verne IX. Même chose avec les épaves retrouvés à Giglio. Malgré sa fragilité, cette technique s'est poursuivi même sous l'empire romain pour des petites embarcations fluviales. On note cependant avec Patrice Pomey que de petits bateaux de pèche comme celui de l'épave César I à Marseille ont pu être dès la fin du VIe siècle non pas cousu mais assemblés.

Bateaux assemblés. Dans l'Odyssée V, il est question d’Ulysse qui construit son radeau. Homère dit qu'Ulysse perce toutes les poutres et les ajuste en cognant des chevilles. Ceci signifie qu'on pouvait, seul, avec l'aide d'Athéna peut-être, construire son bateau au VIIIe siècle. Contrairement à aujourd'hui, on commençait à construire la coque du bateau (les murailles, les flancs). Quand on avait construit cette coque, on introduisait les couples. Aujourd'hui, vu d'en haut, on installe des couples et ensuite on cloue sur tribord et bâbord les différentes lames. L'ensemble du bateau assemblé était renforcé par des crampons métalliques et par un câble qui serrait les deux parties (bâbord et tribord) de la coque. Ces coques étaient goudronnées, calfatées, avec de la poix et de l'étoupe, pour rendre le navire étanche. On utilisait aussi de la résine sur le côté intérieur de la coque.
Ces deux types de constructions ont coexisté pendant un certain temps. Exemple de l'épave Jules Verne VII présente la technique de l'assemblage puisqu'il ya des tenons et des mortaises, mais également la technique du bateau cousu avec des ligatures de lins. Cette épave est celle d'une navire de commerce estimé à 15 mètres de long sur 3 de large.

On distingue les navires commerçants, dits ronds, d'une longueur moyenne de 15 mètres sur 3. Ils sont assez lents, filant en moyenne à 4 ou 5 nœuds (un nœud = 1,852 km)

En face, des bateaux de guerre : une trière peu faire entre 35 et 40 mètres de long sur 4 de large. Ils sont plus rapides, avec des points estimées à 7 nœuds. Une trière avec un bon vent pouvait même filer à 10 nœuds.

On a des représentations sur un vase (p.17 du fascicule), un navire de guerre venant éperonner un navire de commerce.


Les navire ou les navires étaient pontés non pas sur tout le navire mais aux deux extrémités. Ces deux extrémités peuvent être recourbés pour des navires de commerce (pas de guerre).

Le nombre d'homme par vaisseaux peut varier énormément : 1266 navires grecs dans le catalogue des vaisseaux de l'Iliade, précisant que les Béotiens avaient 50 vaisseaux qui embarquaient chacun 120 hommes. Parfois il pouvait y avoir 20 rameurs, 50 rameurs. En Crète, généralement 30 rameurs. Les bateaux des colonisateurs étaient plutôt la pentécontère : 50 rameurs sur un seul rang. Ce type de bateau est répandu au VIIIe siècle, c'est celui des marchands, notamment Phocéens.

Ce type de bateau a été modifié au cours du VIIe siècle est s'est transformé en dière. Il y en a deux types : la courte et la longue. La longue est un bateau de 100 rameurs placés sur deux rangs superposés, de chaque côté du bateau. Version courte, 80 rameurs (4*20).On sait que les phéniciens utilisaient déjà ce genre de dière, construites de telle manière qu'elles étaient plus lourde sur l'eau, donc moins rapide que ceux des Grecs. Certains sont allés jusqu'à dire que les Grecs avaient des bateaux plus rapides que les Phéniciens ce qui leur a permis d'avoir l'avantage en conflit, et de prendre l'avantage sur les Phéniciens dans la course à la méditerranée.

Pour ne pas se laisser distancer, les Phéniciens ont développés au VIIe siècle la trière, qui pouvait embarquer 160 rameurs (à l'époque classique, une trière athénienne embarque 200 hommes). Les Grecs vont les copier. Ce sont les Corinthiens, l'une des première cités à connaître la diaspora, qui au VIIe/VIe siècle, à la demande du tyran Périandre, qui a voulu développer le commerce et les relations de sa cité avec l'outre-mer, développent la trière grecque classique. Elle possède trois rangs de rameurs superposés, avec l'un de ses rangs décalés à l'extérieur de la coque (la saillie fait 50 cm). Ces trières ne sont pas très hautes : le bordage mesure un peu plus de deux mètres de hauts, et elles ont des rames faisant 4 mètres. Elles sont construites en pin, sympa, ou dans un bois noble, le cèdre (c'est pourquoi le Liban, Al-Mina notamment, a intéressé les Grecs).

Les trières étaient nommées. A Athènes, on voit des listes de bateaux. Parmi les noms, Eleuthéria (la liberté).

cf. Les travaux d'archéologues britanniques qui ont reconstruit une trière grecque baptisée Olympias en 1987. Un ouvrage retrace la construction par l'équipe de Sainclair et la navigation de cette trière. Le numéro 188 des dossiers de l'archéologie (1993) est consacré à cette épopée.



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