Les diasporas grecques du viiième siècle à la fin du iiième siècle avant J. C.


E) Les activités des Grecs en Libye



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E) Les activités des Grecs en Libye
Cyrène a été la colonie la plus prospère en Libye ; d’où le nom repris par les Romains, qui baptisent la région « Cyrénaïque ».

La progression du peuplement s’est faite est-ouest. Tauchira a été fondée très peu de temps après Cyrène.

Barca ou Barcê se situe à 40 km avec Tolmeta comme port.

Tout à l’ouest on trouve la localité d’Euhespéridès dans le Golfe de la Grande Syrte. Cet établissement est d’un intérêt mineur pour les Grecs ; c’est le point ultime occidental en Afrique atteint par les Grecs (crainte de se heurter aux intérêts punico-phénico-carthaginois). Aujourd’hui il s’agit de Benghazi.



Chapitre XI - Le Nord Égée et la Mer Noire
Introduction
Les Grecs auraient cherché dans le nord des terres à cultiver et des lieux leur permettant de s’avancer à l’intérieur du continent (Bulgarie, Roumanie, Ukraine avec le Crimée, Russie, Géorgie…).

Cette pénétration dans le continent se fait grâce aux grands fleuves comme le Danube, le Dniestr, le Dniepr, le Don ou encore le Boug.


On a très peu de sources écrites pour ces régions.

Les sources littéraires sont tardives. C’est Hérodote, dans le livre IV. On a aussi des infos chez le pseudo-Skymnos, au Ier siècle BC. On a aussi Strabon dans les livres X et XI. Au IVe siècle AC, on a également Eusèbe.

L’archéologie est plus prolixe mais le problème est que des zones entières en Mer Noire sont aujourd'hui submergées. Le tracé des côtes a été largement modifié depuis l'Antiquité : le niveau de la mer a monté d’environ 10m et beaucoup d’habitats grecs ont été engloutis. On sait qu’il existait des implantations grecs en Colchide, mais on est incapable de les situer. La côte au niveau d’Olbia a reculé d’environ 400 ou 500 m par rapport à aujourd'hui.

Les fouilles archéologiques sont dues à des Russes, des Roumains, etc.


I) Le Nord Égée
A) La côte Thrace et la Macédoine
carte p.7
La colonisation de la triple péninsule du nord-ouest de la mer Égée a été le fait des Eubéens de Chalcis, d'où le nom de Chalcidique.

Parmi les localités : Toronè, Mendè, Skionè. Il faut ajouter une colonie en dehors de la Chalcidique, au sud de la Macédoine, Méthonè fondée par Érétrie. Ces fondations ont lieu au VIIIe siècle.

On a également la fondation et la refondation d'Abdère, sur la côte du continent Thrace, à l'est de Thasos. Abdère est fondée vers 650 par la cité de Clazomènes, en Asie mineure. Récit de fondation chez Hérodote, I, 168. Cette colonie d'Abdère est refondée 100 ans plus tard par une autre cité d'Asie mineure, la cité de Téos.

Pourquoi une refondation ? Selon Olivier Mariaud dans une analyse de 2009 : les peuples Thraces auraient combattu les premiers grecs installés à Abdère. En effet, près des corps on a retrouvés des pointes de flèches. Ces attaques ont découragés les premiers grecs, rentrés chez eux et relayés par les Téiens, venus en force en raison de l'accueil hostile.

Lorsqu'ils arrivent, ils se comportent différemment : ils pratiquent leur propre culture d'Asie mineure alors que les premiers migrants avaient en partie adopté les mœurs locales. Pourquoi une telle différence ? Peut-être les circonstances font qu'ils se replient sur eux. Autre explication : on peut admettre que la première implantation, n'était pas une apoikia mais une implantation de Grecs voulue par un individu, et non pas par la cité de Tasomène. Cet individu est nommé Timésios par Hérodote d'ailleurs.

Dans le deuxième temps, on a une fondation tout à fait classique avec des moyens donnés aux colons de se défendre. En outre, dans le cadre de l'apoikia, les Grecs emportent leurs objets de culte et maintiennent leurs rites.


Il faut également dans cette région parler des emporion crées par des Ioniens. Exemple, Thermi au VIIIe ou plus tard, à la fin du VIIe siècle, Potidée, au bout de la première phalange de la Chalcidique.

Cette région du nord Égée intéresse sur le plan commercial les Grecs car extrêmement riche : les forêts de Thrace, les mines d'or et d'argent du mont Pangée. Cela explique ces initiatives.

La présence de ces commerçants négociants grecs fait que des régions entières comme la macédoine ont été marquée, en partie, par les cultures grecques, plus exactement par la culture gréco-orientale, surtout à la fin de l'époque archaïque, après 550. Avant, les influences en Macédoine sont plutôt Grecques venues des Cyclades ou de Corinthe.

Ainsi, la céramique produite en macédoine épouse les modèles de la céramique ionienne. Autre élément, les sépultures sont de types grecs orientales : inhumation dans des sarcophages de terre cuite, qui sont produits sur place et ne sons pas importés d'Asie mineure.

Il y avait donc des artisans d'origine gréco-orientale capable de les fabriquer, ou des artisans locaux formés aux techniques et modèles grecs d'Asie mineure.

Autre argument, les inscriptions : on a retrouvé des inscriptions rédigées en un dialecte micrasiatique.

Cette marque grecque en Macédoine, après 550 pour la Grèce d'Asie mineure, sont bien évidemment à mettre en relation avec les événements d'Asie mineure et les attaques perses de 546 qui ont eu un double effet.

D'abord, elles ont pu contraindre les grecs d'Asie mineure à fuir vers le nord (Propontide) ou le nourd-oust, vers Chalcédoine et la Chalcidique. Cette fuite s'explique par des raisons géographiques : la Thrace est très proche de l'Asie mineure en traversant le Bosphore, pas besoin de fuir jusqu'en occident ou les places sont de toute façon déjà prises. Cette présence s'est renforcée en 513, date de l'occupation de la mer Égée par les Perses.

Deuxième type d'effet de l'avancée des Perses, ces derniers n'agissent plus comme des ennemis des Grecs mais plutôt comme des pacificateurs et des stabilisateurs de cette région du nord de la mer Égée : on parle de la pax persica. On a des grecs qui s'installent de nouveaux en tant qu'artisans pour commercer ou en tant que mercenaires pour faire régner l'ordre.

En outre, des mariage mixtes ont conduit à une hellénisation de la Thrace et de la Macédoine. Mais Thraces et Macédoniens ont conservé leur traits : on parle d'une hybridation.

Cette culture mixte dure jusqu'à 450 et le départ des perses qui vont se replier sur leur royaume, lorsque d'autres cité comme Athènes vont vouloir s'installer (Amphipolis).

C'est une question majeure pour la Macédoine et la Thrace, cette question de la culture grecque, de la grécité des dirigeants macédoniens.

La cours de Macédoine a-t-elle été formée à la grecque, sont-ils eux même des Grecs descendants des Grecs d'Argos ? C'est tout le débat qui a lieu au IVe siècle lorsque la Macédoine est en guerre contre Athènes. Eschyle répondra par l'affirmative, Démosthène affirmera le contraire. Les Thraces en revanche ne sont jamais considérés comme grecs, même si les dirigeants ont pu s'ouvrir.
B) Thasos
On a quelques sources littéraires, des fragments du poème d'Archiloque, poète du VIIe siècle. Citons également Hérodote, II, 144 ; VI, 46-47 et Pausanias, X, 28.

On a aussi quelques inscriptions à propos de la colonisation de Thasos dans les IG, v.XII.

On dispose aussi d'un outil précieux, le guide de Thasos, guide archéologique qui présente l'état des recherches menées par l'école Française d'Athènes. On a des études de François Salviat et Jean Pouilloux ou Yves Grandjean.

Dernière indication bibliographique : les études thasiennes, qui courent sur des décennies. Voir par exemple le tome XXII d'Yves Grandjean sur le rempart.


1/ Thasos avant les Grecs
Du matériel non grec a été retrouvé par les archéologues, matériel qui date de l'âge du bronze et qui va jusqu'à l'époque de la fondation, au VIIe siècle. C'est de la céramique thrace : vases non tournés, sans décor.

Cette présence thrace, attestée par ce matériel, se poursuit après l'arrivée des Grecs, comme le prouverait l'onomastique à l'époque archaïque : on a la présence de noms Thraces à côté de noms grecs. Certains historiens considèrent toutefois que ces noms seraient portés non pas par des Thraces de Thasos mais des Thraces continentaux et pensent donc qu'il n'y a pas ici de population mixte.


D'autre part, toujours avant les Grecs, Thasos a été exploré par les Phéniciens, au moment ou les Thraces vivaient sur l'île de Thasos. Les Phéniciens seraient monté du Levant jusque vers le nord de la mer Égee, en passant par Chypre et en longeant les côtes jusqu'à l'île de Lemnos.

On y voit en effet des cultes consacré à Melqart et sur le plan mythologique, c'est un phénicien, Thasos, le frère d'Europe et Chadmos, qui aurait lui même fondé la ville Thasos, qui se trouve au nord de l'île de Thasos.

Autre argument toponymique : il y a des localités comme Koinyra, sur la cote est de l'île, qui est un nom sémitique.
2/ La fondation
La question de la date : traditionnellement on dit que la cité de Thasos a été fondée par des insulaires venus de Paros. Cette fondation a eu lieu vers 680, avant ou après, selon les sources (certains la remontent vers 650, d'autres 720).

Vers 700, Tellis, grand père d'Archiloque, a introduit sur l'île le culte grec de Déméter. Est-ce que la fondation se situe un peu plus tard, vers 670/680, à un moment ou les Phéniciens connaissent des difficultés militaires dans leurs propres régions (Tyr écrasée par les Assyriens en 671) ?

On ne sait pas non plus qui est l'oikiste de Thasos. Ce serait un certain Glaucos, dont on ne sait rien. On lit souvent que le fondateur de Thasos est Archiloque lui-même. C'est un poète lyrique, élégiaque, né en 712 et mort soit en 664, soit vers 648. C'était un fils bâtard d'un aristocrate de Paros et d'une esclave.

S'il n'était pas l'oikiste lui même (dans le cas Glaucos), il fait toutefois peut-être parti des premiers colons quoi qu'il en soit. Quoiqu'il en soit la fondation aurait lieu quand il était en âge de voyager, ce qui met la fondation plutôt au VIIe siècle.

On a un élément chronologique : Archiloque parle d'une éclipse totale du soleil visible à Thasos. On la date du 6 avril 648. Ceci situe donc la fondation vers 660/650.

Un argument que suggère Nicolas Richer est que la tombe d'Archiloque est située à Paros, et non à Thasos. Si Archiloque est enterré à Paros, cela nous interdit de considérer qu'il était l'oikiste de Thasos, l'oikiste étant traditionnellement inhumé dans sa propre colonie. Il serait ainsi venu avec une seconde génération de colons, jusque vers 648, ce qui fait remonter la date de fondation vers 720/700.

En outre, on dit qu'un oracle ordonne à Archiloque de se rendre à Thasos et de résider dans cette île célèbre. Si on prend au pied de la lettre les termes de l'Oracle, Thasos est déjà fondé et rendue célèbre. On est pas dans le départ d'une fondation d'apoikia.

Il faut chercher ailleurs l'oikiste. On a déjà parlé de Glaucos. Autre nom qui circule, selon un oracle de la pythie de Delphes, rapporté par un auteur très tardif, Stéphane de Byzance, au Ve/VIe siècle AC. Pour lui, l'oikiste serait un certain Télésiklès. Mais cet oracle a toute les chances d'être un faux comme le démontre Graham.


Il faut conclure que nous n'en savons rien : Archiloque a joué un rôle à Thasos, sans doute pas en tant que fondateur, mais un rôle dans la deuxième génération de colons.

Ce qu'on sait c'est le rôle des colons de Paros, auxquels se sont joints des mercenaires de tout le bassin égéen, appelés au secours par Paros et les Thraces de l'île de Thasos.

Paros joue à l'époque archaïque le rôle de véritable métropole. On sait que la colonie de Thasos a gardé des liens étroits avec Paros grâce à une inscription qui mentionne un certain Akératos , qui à la fin du VIe siècle, vers 520, a été archonte à la fois à Paros et à Thasos (double archontat).
3/ Rapport entre Thasos et Thraces locaux.
Ils ont dû être conflictuels, dès le début comme le pense Graham ou une ou deux générations après, ce qui est un schéma beaucoup plus classique.

On a des indices des mauvaises relations, indices que l'on trouve dans les fragments d'Archiloque, où il parle de ces chiens de Thraces.

Au contraire, Pouilloux estime que les relations ont été bonnes entre Grecs et Thraces pendant les 2 premières générations. Si on admet cette hyppothèse, on peut considérer qu'Archiloque donne un point de vue qui n'est pas le reflet général, soit que la fondation a eu lieu 2 générations avant l'arrivée d'Archiloque.
On a retrouvé des traces d'incendie provoqués dans l'habitat de Thasos, qui date de la fin du VIIIe siècle, début du VIIe, au moment ou les Grec arrivent Thasos.

On en déduit que les Grecs auraient pu incendier les villages indigènes thraces installés sur l'île de Thasos pour prendre leur place et reconstruire leur propres cités.

Ce qui va dans le sens de cette isntallation brutale des Grecs est qu'ils ne se sont pas contenté d'occuper un site, mais on a des éléments qui montrent que l'île toute entière de Thasos a été dominée entièrement par les Grecs.
4/ La richesse de Thasos

Elle est avant tout celle qui est produite par les mines de l'île.

Il y a eu des discussions pour savoir s'il y avait des mines d'or sur Thasos ou si l'or retrouvé correspond à celle du mont Pangée. Il est aujourd'hui établi qu'il y avait des mines d'or dans l'est de l'île et dans la cité même de Thasos.

A l'ouest, on trouve des mines de plomb argentifère, de cuivre, et d'argent.

Archiloque parle du vin d'Ismaros, qui n'est pas situé sur l'île de Thasos mais en Thrace orientale. Le fait qu'Archiloque, qui est à Thasos, célèbre le vin d'Ismaros au lieu de célébrer le vin local signifie peut-être n'y avait-il pas encore de vin à Thasos ? Ou bien tout simplement alors le vin d'Ismaros étant légendaire.
II) La Propontide
C'est la région de la mer de Marmara

Il faut d'abord considérer la partie sud/sud-est, qui fait le lien entre l'Asie mineure et Europe. Cette région de Propontide a intéressé les Grecs assez tardivement.

On a sur la côte d'Asie mineure la colonie de Sigée, situé en Troade, dont les Athéniens s'emparent à la fin du VIIe, en 610. Cette région a vu la présence athénienne renforcée au VIe avec les entreprises des fameux Miltiade (Ancien et Jeune).

A) Cyzique

Le site a été peu fouillé jusqu'à récemment.

Elle est située sur la côte méridionale de la Propontide. Fondée par des Grecs d'Ionie en 756, elle est refondé ensuite par des habitants de Milet vers 675, car entre-temps prise et détruite par les Cimmériens, descendus en Asie mineure au cours du VIIe siècle.

C'est une colonie fondée sur une île, aujourd'hui une presqu'île, qui s'appelait l'Arctonnèse, l'île des Ours.

Cette île faisait face au continent peuplé par des Phrygiens, plus exactement le peuple des Dolions, dont on a une description tardive dans l’œuvre poétique d'Appolonios de Rhodes, Les Argonautiques (IIIe siècle BC). C'est un peuple non fiable un coup hostile, un coup amical.
La région est riche en bois, entourée d'eaux poissonneuses : Cyzique a pu vivre de la pèche, ce qui fait qu'on retrouve des monnaies représentant des thons. Le poisson était consommé sur place ou échangé/vendu en saumure. Si le poisson est saumuré, cela veut dire ils avaient la maîtrise du sel et donc des eaux salines de la région.


B) Byzance
Située dans la région du Bosphore, région du passage de la vache (cf. mythe de Io).

C'est une région stratégique qui ouvre sur la mer noire et qui est extrêmement riche : on parle de la Corne d'or.

Elle est également riche pour en bois et en ressources halieutiques.
Byzance a été fondé par des Grecs du continent vers 660, avec un oikiste, Byzas.
III) Mer Noire

Les Grecs se familiarisent avec la mer noire autour de 700.

Les premiers Grecs à parcourir ces espaces ont été des marchands ou des mercenaires, pas forcément des colons.

Les colonies datent du VIIe siècle, voire du VIe, ce qui fait que la mer noire apparaît comme l'une des dernière zone colonisées par les grecs archaïques.


A) Régions
1/ Les Grecs connaissaient-ils la Mer Noire avant de la coloniser ?
La mer noire était inconnue d'Homère qui ne cite que les Dardanelles/Hellespont et le sud de la Propontide. Il connaît pourtant pas mal de régions.

Il n'y a pas semble-t-il de contacts culturels entre les Grecs et cette région de la mer noire avant la période archaïque, peut-être en raison des difficultés de navigation pour entrer dans la mer noire.

Les première colonies grecques dans ce Pont-Euxin seraient la conséquence de l'invention par les Grecs de navires suffisamment performants, rapides, pour franchir le Bosphore et donc entrer dans la Mer Noire et la parcourir. Il faut en effet des navires performants pour remonter la mer et affronter des courants contraires du nord. Ces navires performants sont les pentécontères du VIIe siècle. C'est la thèse de Rhys Carpenter, The Greek Penetration of the Black Sea, qui a essayé de naviguer à l’ancienne et a constaté la difficulté.

Cette thèse est combattue car le vent ne souffle pas toujours et qu'il y a des courants en profondeurs qui peuvent être favorables, qui vont de la Propontide à la Mer Noire. Un autre argument assez valable est qu'on un commerce grec avec les sites de la Mer Noire : si les bateaux de commerce ronds grecs pouvait passer, il est tout à fait possible qu'un bateau étroit puisse passer.

Enfin, il y a le nom même de Pont-Euxin, appellation née sans doute d'un contresens. Ce terme signifie le point hospitalier, qui accueille les étrangers. Si les Grecs l'ont appelé Pont-Euxin, c'était pour se la rendre favorable car elle s'appelait Axeinon en persan, terme compris par les Grecs comme « inhospitalier ». Pour se la rendre favorable, on l'a rebaptisé Euxin (Euxéinos). Mais Axeinos ne voudrait pas dire inhospitalier, mais viendrait d'un terme persan, qui voudrait dire sombre/noir. D’où le nom de mer Noire aujourd'hui.
Les Grecs se sont ensuite mis à découvrir certaines zones avant d'y fonder des colonies. Ces zones sont connues grâce aux contacts commerciaux ou des rapports politiques, diplomatiques, entre cités grecs et potentats, dynastes locaux de Thrace ou de Scythie.

On a ainsi découvert des poteries grecque découvertes au VIIe siècle et offertes à des élites locales.

Mais seules certaines zones concernées par ces échanges. Certaines régions de la mer noire ne sont presque pas fréquentées par les Grecs, en particulier les régions orientales du Phase (Colchide).

Les Symplégades sont des rochers/falaises qui se trouvent à l'entrée du Boshpore et qui viennent s'entrechoquer quand un bateau veut passer : ceci accrédite l'idée d'une mer Noire fermée. Mais en regardant le mythe, c'est Jason, avec son expédition d'argonautes, qui serait arrivé à fixer ces roches, et laisse passer les bateaux. Si on situe chronologiquement l'expédition de Jason, on est une génération avant la guerre de Troie.

Soit Jason est un héros hors-norme et réussi à passer, exceptionnellement, soit il sa réussite en appelle d'autres et on a donc à partir de la fin du XIIe millénaire des Grecs qui peuvent passer.

Mais si ce mythe correspond à une réalité quelconque, il va à l'encontre d'Homère, qui traite de la guerre de Troie et connaît beaucoup de choses.


2/ Les zones colonisées
Toutes les côtes, sauf les régions orientales, sont concernées. La région qui intéressent particulièrement les Grecs sont la presqu'île de Tauride (Crimée).

A l'est de cette presqu'île, un défilé, le Boshpore cimmérien où l'on trouve notamment la colonie de Panticapée. Ce passage ou ce Boshpore cimmérien ouvre sur une petite mer, le lac Maéotis, la mer d'Azov (Maia, mer).

On y trouve l'embouchure du fleuve Don, avec le port de commerce de Tanaïs qui semble devenir colonie à l'époque classique

3/ Les Grecs ont-il cherché à s'implanter à l'intérieur des terres ?

Il n'y a pas d'évidence mais la question est discutée car on a découvert un graffito qui date de 550, retrouvé en plein territoire Scythe, Nemirov, en Ukraine, à 300 km à l’intérieur des terres, à 300 km d'Olbia.

Ce graffito représente quelques lettres grecques peintes sur un vase indigène qui voudrait dire « tire-moi au sort » ( Grakov, Greek graffito from the Nemirovskoe City-State, SA 1, 1959).
Pour certains historiens, ce graffito, s'il est authentique, est la preuve que des Grecs ou des artisans hellénisé ont voyagé à l'intérieur du continent. Mais, nous l'avons déjà vu, ce type de preuves est balayé par l'argument que l'objet a pu voyager.

S'il n'y a pas eu implantation de grecs à l'intérieur, on a au moins des voyages ponctuels de grecs qui sont à placer dans un contexte de contacts pré-coloniaux : ce n'est pas un commerce organisé entre Grecs de la côte et populations à l'intérieur des terres mais plutôt contacts épisodiques, échanges de produits/cadeaux qui n'ont rien à voir avec un commerce développé produit par une apoikia.


B) Colonies grecques
Les colonies grecques sont, comme partout ailleurs en Méditerranée, normalement des cités (poleis) mais dans cette zone, les auteurs ont tendance à les traiter comme des emporia.

On distingue deux temps dans l'implantation des colonies grecques en mer noire. D'abord au VIIe siècle la fondation de quelques colonies très sporadiques, et au VIe siècle un phénomène de masse. Voyons trois exemples.


La première colonie est sans doute celle d'Histria. C'est une cité fondée au milieu du VIIe siècle (657) ou un peu plus tard (630/610) par des colons venus essentiellement de Milet, il y a en effet une très forte présence milésienne dans cette région.

Pourquoi choisir ce site ? Car ça correspond à une zone extrêmement fertile comprise entre la côte de la mer noire et le cours du Danube.

Deuxième colonie, Bérézan, fondée sur la presqu'île à l'ouest/sud-ouest d'Olbia, appelé Boristhène, facile à protéger. Aujourd'hui c'est une île située à 1,5km de la côte.

Bérézan a été choisi par les colons grecs pour sa position géographique, sur une route maritime côtière : à l'époque archaïque, les grecs pratiquaient la navigation par cabotage, alors que la navigation hauturière date de l'époque classique.

Autre avantage de cette position, Bérézan est situé au débouché du vaste estuaire du Dniepr, aussi appelé... Boristhène ! Selon Hérodote, c'est le plus grand fleuve de la Schytie après le Danube. Il est le plus riche en poisson que les grecs aient pu connaître et arrosait les plaines alentours.

Selon la formule d'Alexandra Wasowicz, on a une « micro-région homogène et compacte ».

Bérézan serait dans cette zone le premier lieu d'implantation des Grecs, qui auraient trouvé cette île vide d'habitations indigènes, comme semble le montrer la céramique abondante milésienne trouvé dans les environs.

Mais d'autres cités que Milet ont participé au peuplement grec de Bérézan, comme Samos et Chéos.

Les Grecs sont-ils d'abord venus à Bérézan pour ensuite se transporter à Olbia, sur le continent ?

C'est la même problématique que Pithécusses et Cumes : Olbia était dès le départ une colonie et comme Pithécusses, Bérézan ne vivait pas seulement du commerce, elle avait également une activité agricole, halieutique et artisanale. Pour la pèche, les archéologues ont ainsi retrouvé en quantité des hameçons et des poids servant à lester les filets.

Pour certains historiens comme Christel Muller c'était une véritable colonie, une apoikia fondée selon les normes, nommée Thyora, une colonie qui s'étendait sur une vingtaine d'hectares.
Autre colonie, au sud de la Crimée, Sinope, qui a été fondée par les Milésiens à la fin du VIIe siècle, vers 610. Sinope a un intérêt, elle marque la frontière entre l'Asie mineure et la haute Asie.


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