Maîtrise d'Histoire (1973) michele grenot



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LE PRIX DE L'INSTITUT.


Si H. WALLON a eu beaucoup de moments de découragement, pour lui ce qui devrait compter aux yeux des membres du Conseil qui décident de sa carrière, c'est la valeur de son travail ; et pour cela, MM. GUIGNIAUT et OZANAM l'encouragent vivement à écrire un mémoire à lire à l'Institut. Conseil que H. WALLON suivra, et qui sera non sans importance pour lui ! Voire même, ce sera le point de départ de l'homme de lettres comme de l'homme politique. Une lettre particulièrement intéressante de mai 1838 nous renseigne sur ce prix, et la motivation d'H. WALLON à y concourir :

"le vous avais dit que je voulais concourir pour un prix de l'Institut... Au sujet que je me proposais de traiter : les Historiens du siècle d'Auguste, j'en ai substitué un autre, celui de l'Académie des Sciences Morales : "De l'abolition de l'Esclavage". . . Ce sujet entre davantage dans la direction que je veux donner à mes études, et c'est là, après tout, la première considération. Aussi, j'ai sacrifié l'espoir d'une récompense aussi flatteuse qu'un prix à l'Institut, car je ne puis songer au prix pour ce sujet. Il est mis au concours depuis trois ans ; plusieurs mémoires très volumineux ont été déposés dès l'an dernier et l'Académie en a rendu le compte le plus avantageux tout en ajournant à l'année prochaine la récompense de leur travail afin de leur donner le temps d'y retoucher un peu. . Or vous comprenez que moi qui commence, je n'aurai pas fini au mois de décembre prochain, en huit mois, ce que les autres ont eu quatre ans pour faire ! Cependant, j'y travaille et je désire pouvoir présenter quelque chose. "

H. WALLON ne recule pas devant sa peine ! Quelle est donc la direction qu'il veut donner à ses études ? L'analyse de son travail nous permettra de l'envisager.

Cette préoccupation ne l'empêche pas de glisser dans sa lettre une petite note enjouée :

"Je marcherais carrément dans les salons de l'Université, il faudrait voir ! ... En attendant, mon affaire est toujours dans le même état."

Il ne se considère pas encore dans le corps professoral universitaire ; c'est cependant son plus grand souhait.

Les résultats approchent et nous remarquons encore l'intérêt que représente pour H. WALLON une séance à l'Institut :

"Si nous avions quelque chose, j'aurais bien voulu que vous fussiez présente, ma chère Maman, à la séance publique où la mention en sera faite. Vous aviez tant d'émotions et de plaisirs aux distributions de prix ! N'eussions-nous qu'un accessit, c'est assez beau ici. "

Très vite ce travail, par sa valeur ethnologique, ouvre des portes à H. WALLON, d'abord dans un autre cadre que l'Université :



"Je viens d'être interrompu par M. EDWARDS40 membre de l'Institut, qui venait me proposer de faire partie d'une société ethnologique qu'il veut fonder. C'est lui qui, par son insistance au mois d'octobre dernier, m'a déterminé d'entreprendre ce mémoire. Il paraissait fort content du résultat et pour parler franchement, j'espère que nous aurons le prix."

Dans une lettre de novembre 1841, H. WALLON annonce qu'il accepte cette proposition :



"Je vous annonce, mon cher Papa, que je viens d'être nommé membre d'une société ethnologique dont font partie des hommes assez distingués, membres de l'Institut." "Je vous prie de n'en point parler, car toutes ces sociétés-là fourmillent dans Paris. Aussi n'aurais-je certainement pas demandé d'en faire partie, mais je ne pouvais répondre par un refus à l'honneur qu'on m'avait fait de m'inscrire spontanément. "

Ce n'est pas encore un premier pas vers l'Université, mais un premier pas vers l'Institut ; il s'est fait "un nom" parmi ses membres, et parmi d'autres personnalités.

H. WALLON a obtenu le prix en 1839. Pourtant, pour lui, II manque quelque chose à "un travail si hâtif" auquel il s'était vivement intéressé, aussi il le remania à loisir et en fit, après plusieurs années (1847), "L'Histoire de l'Esclavage de l'Antiquité", qui aura une certaine célébrité, et dont nous reparlerons dans l'étude de ses œuvres.

L'AGREGATION DES FACULTES


Nous avons vu que H. WALLON est très occupé. En plus de tout cela, il doit passer des examens à nouveau : il se présente à l'Agrégation des Facultés, créée par COUSIN, alors Ministre, qui lui permettait d'accéder directement à une chaire de Faculté. Voyons ce qu'il en pense :

"II faut que je me présente au concours d'agrégation des Facultés," écrit-il en mai 1840. "M.COUSIN m'a adressé une lettre officielle et personnelle en ces termes - comme du reste à tous les directeurs - mais les expressions ne me laissent point de doute sur la portée de cette lettre : "Je désire vivement que vous vous y présentiez et ne crains pas de faire appel, en cette circonstance, au zèle dont vous vous' êtes toujours montré animé pour le progrès des hautes études historiques . . . etc.. "

"Cette invitation amorçante était un ordre formel, je le savais bien, et M. GUIGNIAUT, à qui l'étais allé demander conseil hier m'en a d'ailleurs donné le commentaire. . . II avait vu M. COUSIN vendredi et il a eu beau me défendre, à cause de tout ce que j'ai à faire, M. COUSIN n'entend rien. Il a, m'a dit M. GUIGNIAUT, besoin de moi pour qu'il y ait un concours, car pour l'Histoire, il n'a guère trouvé encore de concurrents. Or, que serait-ce si personne ne se présentait ? Ce serait un mépris public pour une institution à laquelle il rêvait depuis plusieurs années... Du reste, il me fait les plus belles promesses si je réussis : "Dès le lendemain qu'il sera agrégé, a-t-il dit, il quittera le collège ; l'Ecole Normale et un cours à la Faculté. . . " Je croirais avoir assez gagné si J'obtenais un titre à l'Ecole Normale, mais, je l'avoue, en me présentant, je compte moins réussir que prévenir par ma présentation simple, la malveillance de M. COUSIN. . . "

Cette lettre montre bien que COUSIN se sert de H. WALLON, au départ seul candidat pour l'Histoire, pour mettre à exécution sa loi - en lui faisant espérer un poste. L'arrêté créant cette agrégation dit bien : "L'agrégation donne le droit exclusif à suppléer les professeurs qui délaisseraient momentanément leurs chaires, si une chaire devient vacante, il l'occupe jusqu'à ce qu'un vote de la Faculté appelle un titulaire. "

II semble qu'H. WALLON doute du résultat, pourtant sa réussite sera pour lui cette fois-ci enfin déterminante. Il faut dire qu'il ne fait pas seulement acte de présence, comme il l'avait prétendu, il y met toute son ardeur habituelle, il sacrifiera d'ailleurs la plus grande partie de ses vacances. Voici ce qu'il nous dit de cet examen passé la veille :

"J'ai appris hier que huit heures étaient bien peu de chose ! Je tâcherai de ne pas perdre une minute. Nous ne somme.s que trois candidats : M. BASY, M.WEISS et moi. Si je ne suis pas reçu, je l'avoue, ce sera bien humiliant. J'ai soutenu aujourd'hui ma thèse d'argumentation, bien plus j'ai soutenu celle de mon adversaire, M.BASY -trop fatigué. On m'invita à exposer si je le voulais. Je demandai grâce pour mon défaut de préparation, puis je me suis mis en route et parlait 1 h ½ . Ainsi je ne me tire pas trop mal de mes deux leçons ; j'espère un peu. Cela a été pour moi une bonne fortune."

Le résultat est attendu avec impatience à Valenciennes ; le 28 septembre 1840, il annonce sa première place :



"On n'a donné qu'une seule place pour l'Histoire, M. WEISS n'a pas obtenu la seconde. Tu tâcheras de voir le rapport dans le Moniteur ou dans le Journal de l'Instruction Publique pour y voir les détails. "

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