Maîtrise d'Histoire (1973) michele grenot


LES GRANDS TRAVAUX UNIVERSITAIRES



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LES GRANDS TRAVAUX UNIVERSITAIRES


Le premier moyen de se faire un nom dans l'université est la collaboration avec MICHELET. PERROT nous dit :

"Parmi les anciens élèves de MICHELET, quelques-uns devinrent ses auxiliaires, ils lisaient pour lui les vieilles chroniques, transcrivaient les chartes, et autres documents originaux. Ils apportaient au Maître, en venant déjeuner avec lui, les textes qu'ils avaient transcrits à son intention. H. WALLON avait dû être un des plus laborieux et des plus exacts de ces secrétaires bénévoles".

En effet, H. WALLON nous dit, dans une lettre datée de 1837 :



« M.MICHELET me propose de travailler avec lui cet hiver. Il doit s'occuper d'une Histoire du Consulat et de l'Empire jusqu'à Waterloo. Ce sujet d'étude m'intéresserait vivement. J'ai déjeuné ce matin avec M. MICHELET à propos de ce projet »

Le deuxième moyen de se faire connaître et de rentrer dans l'enseignement supérieur est de travailler avec ardeur à ses thèses :



"Mon sujet me dévore," écrit-il à ses parents, "il me mange la nuit, je le mange le jour et j'ai bien sur lui l'avantage de 3 contre l . "

En juillet 1836, H. WALLON écrit :



"Je songe de nouveau à mes thèses. Ma thèse latine est entre bonnes mains ; il faut dire à M. RARA que je suis si convaincu qu'il me dira franchement et sévèrement son avis qu'il me rendrait le plus mauvais service en ne le faisant pas car il me mettrait dans l'erreur. "

II est donc probable que si H. WALLON expose ses convictions dans sa thèse, ce n'est pas M. RARA qui lui en tiendra rigueur, mais nous verrons que ce sera bien plutôt des universitaires.

En août 1837, il est heureux d'annoncer à ses parents qu'il a passé avec succès ses deux thèses (latine et française).

Sa thèse latine : "Qualis fuerit apud veteres ante Christum de animae immortalitates doctrina", qui est une thèse de doctorat ; Henri WALLON a dû la mettre en latin.

Sa thèse de droit, qui est une thèse de licence : "Jus Romanum : le Droit d'Asyle".

Il en raconte la soutenance :



"Je n'avais que quatre professeurs pour juges : MM. LECLERC, VILLEMAIN, JOUFFROY et PATIN ; mais l'examen n'en a pas moins duré 3 heures. J'ai été violemment attaqué surtout par M. VILLEMAIN, qui a pris deux ou trois points de la thèse les plus accessoires, la page relative à Rome et s'en est donné à son aise sur l'Ecole historique dont elle portait l'influence. M. JOUFFRCY a été un peu plus franc et m'a dit nettement de me garantir de l'influence de M. MICHELET. Si, cependant, ils avaient lu ma thèse d'un bout à l'autre, ils auraient vu que ce n'était pas l'influence de M. MICHELET qui m'animait ;" (décidément MICHELET était mal vu dans l'université, pour ses idées trop libérales) ce qui m'inspirait, c'était l'idée qui était en même temps ma conclusion : la pensée que l'Eglise attachait au droit d'Asyle"(le titre de la thèse était : "Du Droit d'Asyle"), "l'abolition des peines sans remèdes, la mutilation et la mort. L'Antiquité, où je cherchais l'histoire du Droit d'Asyle, n'était que la base sur laquelle je voulais poser toute cette discussion plus importante. "

Et Henri WALLON ajoute :



"M. VILLEMAIN m'a aussi félicité de ce que M. COUSIN n'ait pas été là, car, me dit-il, M. COUSIN a autrefois soutenu les opinions théologiques et depuis il a changé ; il n'aurait probablement pas goûté votre partie théologique. "

"De tout cela, il résulte que je.me serais mis mal avec les deux principaux membres du Conseil Royal, mais au moins je me suis fait connaître tel que je suis. "

Par conséquent, H. WALLON essaye de se défendre de l'influence de MICHELET (qui n'est certainement pas nulle, par exemple ces idées d'abolition des peines, idées libérales, etc.) en donnant comme argument son raisonnement sur le rôle humanitaire de l'Eglise (raisonnement peu conforme aux idées de MICHELET). Mais ces deux tendances, libérale et religieuse, vont lui nuire, puisque les universitaires comme COUSIN refusent les raisonnements théologiques et encore plus l'influence de MICHELET. H. WALLON en a conscience, mais garde ses convictions.

En fait, il n'a pas communiqué avec MICHELET pour sa thèse.

"M. MICHELET," continue-t-il dans sa lettre à ses parents, "est aussi allé voir hier au soir M. LECLERC qui lui a dit qu'on l'avait mise en cause à mon occasion. Il en a été fort surpris, lui à qui je n'ai jamais communiqué mes idées sur le Droit d'Asyle, mais il a répondu à M. LECLERC qu'il acceptait d'avance la solidarité de mon travail."

L'analyse faite par l'Echo de Paris35 de cette œuvre de H. WALLON montre bien ces deux influences :



"Le Droit d'Asyle préfigure, aux yeux d'Henri WALLON, de la République, on peut le croire. Dès lors, en effet, la passion de la liberté l'a saisi autant qu'un MICHELET, mais cette liberté, il estime que l'Eglise peut doit seule en prévenir l'usage excessif. Remontant le cours des âges, après avoir montré dans le bois sacré du dieu Asileus ouvert à tous par ROMULUS, l'origine de l'Urbs, il écrit, parvenant à l'ère chrétienne : "Quand l'Eglise planta sa croix sur les temples païens, elle n'en chassa point les malheureux qui venaient y chercher refuge, mais elle ne prétendit pas en continuer les abus."

Et l'on sent qu'au-delà des démocraties antiques sombrées toutes dans l'anarchie, sa pensée va à une démocratie moderne que le christianisme garderait de tomber en dissolution. "

H. WALLON prend ainsi modèle dans l'Antiquité, , analyse ses erreurs, pour en dégager une idée de progrès, ici la notion de démocratie. Par là, il s'associe bien aux idées des catholiques libéraux : son œuvre peut être rapprochée de celle d'un MONTALEMBERT, qui demande à l'histoire de l'Eglise des lumières nouvelles. En 1852, celui-ci publie : "Intérêts catholiques au 19ème siècle", qui est un tableau des progrès de l'Eglise, l'œuvre de Dieu accomplie en faveur de la liberté politique.

Ne retrouverons-nous pas d'ailleurs cette idée dans d'autres œuvres de Henri WALLON ?

Normalement, les thèses permettent d'obtenir un poste dans l'enseignement supérieur.

Comme nous l'avons dit, le destin des fonctionnaires est lié à l'autorité du Conseil Royal et du ministre de l'Instruction Publique. Or, nous avons montré que Henri WALLON n'a pas la faveur des conseillers comme COUSIN, SAINT-MARC-CIRARDIN, VILLEMAIN. De plus, comme nous le dit M.GERBOD :

"D'ailleurs signe de cette souveraineté du Conseil, le bureau ministériel de 1839 à la fin de 44 est occupé par VILLEMAIN et V. COUSIN."

Epoque où H. WALLON cherche à devenir titulaire à l'Ecole et à prendre la succession de GUIZOT à la Sorbonne. Nous verrons combien H. WALLON appréciera ensuite le changement de ministère avec SALVANDY en décembre 1845. L'analyse des critiques à la thèse de Henri WALLON nous a donné les deux raisons essentielles de ses difficultés :


2.1.0.1ses convictions religieuses, son admiration pour MICHELET.


Première difficulté : obtenir la suppléance de MICHELET à l'Ecole Normale, puis, pour cette place, se faire titulariser et suppléer au Collège Royal Louls-le-Grand.

Deuxième difficulté : la succession de GUIZOT.

Nous verrons quels moyens doit prendre H. WALLON pour y arriver et nous pouvons une fois de plus insister sur la fidélité à ses convictions, son honnêteté et sa persévérance et, malgré des moments de désespoir où il se rebelle contre l'université, il n'en gardera pas rancune, puisque en 1850 il défendra celle-ci à la Chambre !


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